- 08/06/2025
Voyage en Kabylie avec des étapes à Tizi Ouzou, Fort National, Michelet, Djemaa, Ait Larbaa, Beni Yenni, et quelques autres beaux villages perchés
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00:00Le voyageur pressé
00:28ou le touriste négligent qui voit de son avion
00:31se dessiner les terrasses d'Alger
00:32ne découvre de l'Algérie que les architectures
00:35d'une ville européenne et les plaines
00:37partagées en domaine rectiligne.
00:45Sur la route, si pareil aux routes de France,
00:48il retrouvera les paysages de l'Hérault
00:50avec l'immensité de leur vignoble.
00:52Il reconnaîtra dans les villages qu'il traverse
00:54de vrais villages français
00:55dont l'exotisme n'apparaît qu'aux costumes des citadins.
00:58Il situera en Beauce ou en Brie
01:09ces plaines ablées dont les chômes coupés eaux
01:11marquent seuls que nous ne sommes pas en France.
01:14Ce voyageur ne connaît pas la Kabylie.
01:16Mais arrivant d'Alger par une route sans histoire,
01:19il en ouvrira la porte avec le marché de Tiziouzou.
01:21Déjà, il aura rencontré par centaines sur la route
01:31ces paysans venus de 20 km à la ronde,
01:34à pied ou à dos de mulets, poussant leurs bêtes.
01:37Et il se trouvera soudain au détour de la route
01:39devant une foule bigarrée d'où monte une immense poussière
01:42et un infini brouhaha.
01:43Et là, c'est le marché.
01:45Là, 10 000 hommes peut-être se coudoient au plus près
02:05entre les bêtes attachées tête à tête
02:07et les échoppes en plein air
02:08où les artisans du coin offrent leurs marchandises.
02:10Là, se rassemblent pour une journée
02:12tout ce qui se vend et tout ce qui s'achète.
02:15Là, se retrouvent tous les donneurs de nouvelles
02:17et aussi tous les marchands d'orviétan.
02:20Et comme les femmes kabyles restent au village,
02:23c'est aux hommes qu'il appartient de faire les achats,
02:25même les plus strictement féminins,
02:27qu'ils découvriront avec orgueil ce soir
02:29devant une famille émerveillée.
02:32Lieux de discussions infinies
02:33entre acheteurs et marchands,
02:35immense rendez-vous auquel toute la région
02:37chaque semaine est fidèle.
02:39Seuil pittoresque et coloré,
02:40seuil bruyant et agité d'une kabylie laborieuse et secrète.
02:45Tiziouzou, qui a rend des sous-préfectures,
02:47est le point de transition
02:48où, dans un décor presque européen,
02:51se rencontrent les traces caractéristiques
02:53du vieux pays berbère
02:54et les apports de la vie moderne
02:55où le café mort et le marchand de sel,
02:57appannage des bourgs de la vieille Afrique,
02:59voisinent avec le garagiste réparateur
03:01de pneus des grandes routes modernes.
03:03Point de suture entre deux mondes,
03:05l'un banal à tous les yeux,
03:06l'autre encore trop inconnu,
03:07où cette route qui monte va nous faire pénétrer.
03:10Car déjà s'amorcent les premières côtes de Kabylie
03:12avec cette route magnifique
03:14dont les lacets découvrent à chaque tournant
03:16un paysage plus vaste.
03:19Cette route vieille aujourd'hui d'un siècle à son histoire.
03:23Elle fut construite en 27 jours
03:25par les bataillons du maréchal Randon.
03:27Elle nous mènera à Fort-National,
03:29l'ancien Fort-Lempereur,
03:31la première-née des villes françaises en Kabylie,
03:33centre aujourd'hui d'une commune de plein exercice
03:36et d'une commune mixte
03:38qui groupent ensemble près de 90 000 hommes.
03:43Fort-National est aussi l'un des centres
03:45d'où partent vers la France
03:47les Kabyles qui s'expatrient temporairement
03:49pour chercher travail et fortune.
03:51C'est de là que s'en vont ces travailleurs
04:00que les mines et les usines françaises
04:01emploient volontiers pour leur qualité,
04:03laissant au pays les femmes et les vieillards.
04:13Et l'on comprendra l'importance de cet exode
04:15au bureau de poste de Fort-National
04:17lorsqu'on saura qu'il assure chaque mois
04:19la distribution de quelques 30 millions
04:21de mandats envoyés de France à leur famille
04:23par les travailleurs Kabyles.
04:25Car le Kabyle, s'il accepte de partir
04:27pour gagner sa vie,
04:28garde au pays natal des attaches indestructibles.
04:32Ce mandat mensuel qu'il envoie
04:33servira à acheter une maison, un champ,
04:36un petit domaine
04:36où il reviendra plus tard vivre entre les siens
04:39sur la terre des ancêtres.
04:45Quittons Fort-National
04:46que des détours de la route
04:48nous laisseront voir encore longtemps
04:49sur sa hauteur comme un château fort,
04:51en même temps qu'apparaîtront sur chaque piton
04:53l'amoncellement de murs et de toits
04:55qui marquent un village.
04:57Car dans les temps anciens,
04:59les Kabyles, races autochtones,
05:01accrochées à leur terre montagneuse,
05:03ont, par crainte des pillards et des envahisseurs,
05:05établi leur village sur les crêtes
05:07pour mieux résister aux attaques
05:08et aux incursions des conquérants.
05:10Le sol, abrupt mais verdoyant,
05:19permet l'élevage
05:20et il n'est pas de famille
05:21qui n'est ces quelques moutons
05:22que garde un petit berger aux yeux riaires.
05:25La terre est la seule richesse,
05:33la seule source de vie,
05:34la seule abondance.
05:36Pauvre abondance.
05:37Champs de Kabylie à flanc de coteaux,
05:39cultivés à force de peine,
05:41champs maigres qui laissent pousser
05:42de maigres moissons, de seigles ou d'orges,
05:45d'où pendant des siècles,
05:46le peuple kabyle a tiré son pain.
05:49Mais sur ces portes, l'olivier abonde.
05:51L'apport français a développé dans le cadre familial
05:53cette culture qui donne à la Kabylie
05:55une part de son décor
05:56et une part de sa nourriture.
05:59À la saison des récoltes,
06:01on peut voir sur toutes les pentes
06:02ces groupes joyeux occupés à la cueillette
06:04à laquelle tout le monde prend part.
06:23Pittoresque Kabylie.
06:29Il existe encore dans les villages éloignés
06:31de ces moulins primitifs,
06:33identiques à ceux qu'employaient
06:34les vieux berbères
06:35que ne purent abattre les Romains.
06:37Meules qu'ont remplacé aujourd'hui
06:39les moulins modernes,
06:40établis depuis une cinquantaine d'années
06:41dans les centres,
06:42mais qui continuent à verser
06:43le chaud liquide jaune d'or
06:45qui fera la joie du foyer.
06:46Nous nous arrêterons un instant
07:04auprès de la meule ancestrale.
07:06Nous regarderons couler
07:07le beau sang des olives,
07:08cette richesse liquide et parfumée
07:10dont l'odeur emplit à la saison
07:11chaque maison de Kabylie.
07:12Nous suivrons cette vieille chargée
07:17qui, comme autrefois,
07:18s'en va avec son fardeau
07:19vers son village haut perché.
07:29Nous la suivrons sur ces sentiers de chèvres
07:31qui étaient avant la venue des Français
07:33les seuls moyens de communication
07:34dans ce réduit montagneux,
07:36l'imprenable citadelle
07:37d'une race indomptable.
07:42Nous parviendrons avec elle
07:46au village qui a souvent gardé
07:47son allure ancienne,
07:48avec ses chemins étroits
07:49entre les murailles,
07:51ses fileuses au seuil des portes
07:52et son grand air de dignité robuste.
07:54Et nous découvrirons en contrebas
08:06allongeant l'agglomération
08:07de la longueur de temps de mort
08:09presque mêlée au champ,
08:11le cimetière sans clôture
08:12où dorment depuis des siècles
08:14tous ceux qui dans ce même village
08:16ont labouré le sol,
08:17cueillit l'olive,
08:18élevé des murs
08:19et semeillé à l'ombre des figuiers.
08:21Sur notre route s'ouvre la forêt.
08:47La forêt Kabyle n'est pas une de ces forêts
08:48d'Europe où fut élevée sans effort
08:50jusqu'à de larges fondaisons.
08:52C'est une forêt d'une autre sorte.
08:54Le chêne-liège y est roi.
08:56Autre richesse primitive du pays Kabyle,
08:58chaque année on y récolte
08:59par large feuille
09:00cette écorce légère
09:01qui partira vers les fabriques de France
09:03ou d'ailleurs
09:03où sa transformation s'accomplit.
09:06La forêt de Yakouren
09:08est l'un des centres mondiaux
09:09où s'approvisionne l'industrie du liège.
09:12Capitale des Bouchons,
09:13la nomme un jour un voyageur.
09:15Boutade, Boutade et Vérité.
09:18Reprenons la route.
09:46Par de nouvelles côtes,
09:48nous atteindrons Michelet
09:49qui étage ses maisons
09:50le long de sa grand rue
09:51à 1085 mètres d'altitude
09:53et d'où l'on découvre
09:54un paysage montagneux
09:55barré au fond
09:56par les plus hauts sommets
09:57du Djurdjura,
09:58les crêtes de la Couquère
09:59et la pointe de l'Allah Khadija.
10:04Michelet,
10:05chef-lieu d'une commune mixte
10:06de 80 000 habitants,
10:08règne sur les contreforts
10:09de la grande barrière montagneuse.
10:11Dernier centre
10:12sur la route des montagnes,
10:14Michelet aligne
10:14le long de ses bâtiments modernes,
10:16ses spectacles pittoresques
10:18et contrastés,
10:19le palabre des vieillards
10:20et au pied de sa mairie,
10:22l'écolier devenu écrivain public.
10:30Ici,
10:31comme en d'autres centres de Kabylie,
10:32la prévoyance française
10:34a créé un dispensaire,
10:35régulièrement fréquenté
10:36par la population,
10:38dont la mortalité enfantine
10:39se trouve aujourd'hui
10:40considérablement réduite.
10:41en Kabylie aussi,
10:44la porte française
10:44a été de créer
10:45pour ce peuple terrien
10:46une école d'arboriculture,
10:49où jeunes français
10:49et jeunes kabyles
10:50apprennent l'art complexe
10:52de la greffe
10:52et de la plantation,
10:54la science de l'arbre
10:55qui, dans l'avenir,
10:56décuplera peut-être
10:57la richesse de la Kabylie
10:58en en faisant un vaste verger.
11:00C'est près de Michelet
11:16que s'élève l'ouvroir
11:17d'Haïtichem,
11:18créé voici 50 ans
11:19à la demande du pacha
11:20d'Abd-Sélem
11:21et réservé aux fillettes kabyles.
11:24Chaque jour,
11:24on les voit,
11:25ces fillettes vêtues de cotonade
11:26à la mode du pays,
11:28ces fillettes qui,
11:28pour la première leçon,
11:30ont appris la propreté physique,
11:32à qui l'on donne en même temps
11:33l'instruction et un métier.
11:35Car cette école,
11:36qui a fait dans tout le pays kabyles
11:37la renommée d'Haïtichem,
11:39est l'une des grandes réussites
11:40de l'apport français.
11:49Ces fillettes,
11:50une fois sorties de l'école,
11:51font prime sur le marché du mariage.
11:53Elles parleront français
11:54et sauront,
11:55selon les meilleures techniques,
11:57tisser ses étoffes
11:57et ses tapis
11:58d'un dessin subtil
11:59et d'un art à la fois primitif
12:01et compliqué
12:01qui compte parmi les témoignages
12:03de l'art berbère.
12:11Mais ces fillettes témoignent aussi
12:13de l'importance
12:13qu'a prise en kabylie
12:14l'assistance médicale
12:15depuis cent ans.
12:16A Michelet,
12:17et c'est un exemple entre autres,
12:20les fillettes d'Haïtichem
12:21vont régulièrement subir
12:22un examen de santé
12:23à l'hôpital Saint-Eugénie
12:24où le personnel et le matériel
12:26répondent aux plus extrêmes exigences.
12:29Grâce à ses aménagements sanitaires,
12:41la vie cabile,
12:42autrefois menacée par les maladies
12:44et la déficience de l'hygiène générale,
12:46a pu remonter la pente
12:47et s'assurer plus fortement
12:48pour l'avenir.
12:49La population,
12:57si elle a longtemps marqué
12:58une certaine répugnance
12:59pour les soins
13:00de la médication européenne,
13:01s'y est maintenant habituée
13:03et hommes et femmes
13:04font maintenant
13:04très couramment appel
13:05aux services installés
13:06par l'administration française.
13:08Certes,
13:09tout n'est pas fait en kabylie
13:10et l'essor de ce pays difficile
13:12ne pourra arriver
13:13à son plein développement
13:14qu'à la suite
13:15de très gros efforts.
13:17Mais c'est une marque
13:18de la continuité
13:19de cette émission
13:19des efforts
13:20que ces adductions d'eau,
13:21que ces barrages
13:22qu'on voit peu à peu surgir
13:23dans les vallées encaissées.
13:25Demain,
13:25ils permettront de créer
13:27dans tous ces villages
13:27perchés sur leurs pitons
13:29grâce aux centrales électriques
13:30dont certaines sont déjà en action
13:32et d'autres en plein achèvement
13:33plus de travail
13:34et plus de bien-être.
13:49La force électrique donnera du travail
13:57et du pain
13:57à cette terre
13:58peu hospitalière
13:59où une race
14:00n'a pu vivre
14:01qu'à force de volonté.
14:03Déjà, la route qui permet les échanges,
14:23qui facilite les transports
14:24a été le premier bienfait.
14:26Le cabine enfermé dans ces montagnes
14:28et qui n'avait que des sentiers
14:30en connaît maintenant
14:31le charme et l'utilité.
14:33Grâce à elle,
14:33les voisinages sont plus fréquents,
14:35les transactions plus commodes.
14:38Au pied même du Jurdjura,
14:40le marché de Gemma
14:41a vu croître ses échanges
14:42et sa clientèle habituelle.
14:44De bien loin,
14:45grâce à la route,
14:46affluent à Gemma
14:47les bergers des montagnes
14:49et les artisans des villages.
14:51Au milieu d'une forêt d'oliviers,
14:53au bord d'une rivière
14:53qui ne tarie jamais,
14:55le marché de Gemma
14:56mêle la foule bruyante
14:57des marchés de tous les pays
14:58autour des éventaires pittoresques.
15:02Le potier y étale sa vaisselle.
15:05Le tailleur y coup son vêtement
15:07dans ce mouvement continuel
15:08de marée humaine
15:09au son du marteau du maréchal
15:11qui fait des mules à grands coups.
15:20Mais la caractéristique de Gemma,
15:27c'est son marché aux bestiaux
15:28et sa boucherie en plein vent
15:30où, en l'espace d'une journée,
15:31des centaines de bêtes
15:32passent à l'abattoir.
15:34Tableau brutal et haut en couleur
15:36où la vieille Kabylie
15:37apparaît dans sa truculente robustesse.
15:39C'est là qu'avant le départ,
15:52on se régalera d'une brochette
15:53savamment découpée,
15:54savamment préparée,
15:55savamment cuite.
15:57Le régal du marché d'Afrique.
16:01Et ce sera le soir sur la place vide,
16:03l'heure des charognards,
16:04ces auxiliaires gratuits de la voirie
16:06qui feront place nette.
16:08Abandonnons au charognard
16:09le marché de Gemma
16:10et poursuivons notre route
16:12vers les villages de Beni Yeni.
16:14On ne connaîtrait pas la Kabylie
16:16sans avoir vu ces six villages
16:17qui en sont proprement le cœur.
16:19Sans doute, depuis l'ère française,
16:21les villages ont changé.
16:23La dure silhouette du château d'eau
16:24qui domine Haït Larba
16:26en est le premier témoignage.
16:28Car aujourd'hui,
16:29ces six agglomérations
16:30qui groupent la plus forte densité humaine
16:32en pays Kabylie,
16:33248 habitants au kilomètre carré,
16:36connaissent sur leur sommet
16:37le miracle de l'eau vivante,
16:39cette eau qu'il fallait naguère
16:40charrier le long des pentes.
16:52Village de Beni Yeni,
16:53le centre de l'artisanat Kabylie.
16:56Il compte surtout,
16:58et depuis les temps les plus anciens,
16:59une population dont l'évolution intellectuelle,
17:01Emmanuel,
17:02fut toujours en avance
17:03sur celle de leurs frères.
17:04Ici, dans chaque maison,
17:05un tour ronronne,
17:06un marteau teint,
17:07un rabeau gronde.
17:09Ici, leurs pèvres composent
17:11ces lourds bijoux d'argent.
17:13Ceux-ci qui faisaient l'orgueil
17:15des siècles passés.
17:18Ceux-là,
17:18auxquels l'époque a donné
17:19un nouveau tour.
17:20Là,
17:28les bénistes
17:29ajustent
17:29ces coffrets
17:30délicats
17:31incrustés
17:31de nacre
17:31ou d'ivoire,
17:33dont les dessins
17:33gardent le caractère
17:34d'un art particulier
17:35resté pur
17:36des apports étrangers.
17:37C'est à cause
17:48de cette sorte
17:49de maturité intellectuelle
17:50que traduit si bien
17:51la vie artisanale
17:52des béni-yéni
17:53que la France
17:54a tenu
17:54à leur donner
17:55depuis des années
17:56un statut administratif spécial
17:58en y créant
17:59des centres municipaux
18:00résolument autochtones
18:02et en conférant
18:03l'écharpe de mer
18:03à des citoyens
18:04choisis
18:05dans la population.
18:05Cette innovation
18:07a depuis été
18:08grandement élargie
18:09mais ce sera
18:10l'orgueil
18:11de la Kabylie
18:11d'avoir en Afrique du Nord
18:13donné les premiers musulmans
18:15sains de l'écharpe tricolore.
18:18C'est ainsi
18:18qu'on peut voir
18:19comme au centre municipal
18:20de Tassaf Tougémoun
18:21autour de son maire
18:23revenu de Paris
18:24après y avoir travaillé
18:25des années
18:25un conseil municipal
18:27uniquement composé
18:28d'enfants du pays
18:29examinant
18:30avec compétence
18:31les affaires de la commune
18:32réglementant
18:33décidant
18:34et statuant
18:35avec l'autorité
18:36sur l'administration
18:37communale.
18:37C'est pour une part
18:54aussi
18:54à cette maturité
18:55de la Kabylie
18:56prise comme exemple
18:57que l'exercice
18:58du droit de vote
18:59a pu être instauré
19:00dans l'Algérie
19:00sans difficulté
19:01et sans trouble moral.
19:02La démocratie
19:04est d'ailleurs
19:05depuis toujours
19:05dans les usages
19:06et dans la vie du pays
19:07et il n'est pas inutile
19:09de rappeler
19:09que les Kabyles
19:10ont de tout temps
19:11vécu au milieu
19:11de leur montagne
19:12dans l'usage journalier
19:14des règles
19:14de la vie démocratique.
19:16A ce peuple évolué
19:21la vie française
19:22se devait
19:23d'apporter
19:23les bienfaits
19:24exigés
19:25par l'intelligence.
19:26C'est pourquoi
19:27dès 1883
19:28cette école
19:29la plus vieille école
19:30française d'Afrique
19:31s'élevait
19:32à Taurirt-Mimoun
19:33vieux murs
19:36où depuis plus de 60 ans
19:37sont passées
19:38plusieurs générations
19:39de Kabyles
19:39et où s'en conteste
19:41s'est forgé
19:41dans les âmes
19:42des enfants
19:42qui y passèrent
19:43le vrai sentiment
19:44de la solidarité française.
19:47Depuis
19:47l'oeuvre s'est affirmée
19:48les écoles
19:50se sont multipliées
19:51l'instruction
19:52s'est développée
19:53déjà
19:54la Kabylie
19:54fournit des instituteurs
19:56et il n'est pas rare
19:57de rencontrer
19:57parmi eux
19:58des ménages
19:59d'instituteurs
19:59lui Kabyles
20:00elle française.
20:02Ainsi
20:02dans la plus vieille
20:03école d'Afrique
20:04comme dans la plus récente
20:05cette école
20:06destinée aux filles
20:07extraordinaire révolution
20:09car jusqu'ici
20:09la coutume Kabyles
20:10s'y opposait
20:11s'opère
20:12la grande table
20:12d'instruction
20:13et d'éducation
20:14qui assurera
20:15au peuple Kabyles
20:15les gages
20:16d'un avenir florissant.
20:21Fillettes de Kabylie
20:22élevées dans le climat
20:22et le goût
20:23de l'instruction française
20:24elles seront demain
20:25dans leur foyer
20:26les meilleures tenantes
20:28de la raison française.
20:32maintenant sur cette route
20:43qui gravit toujours
20:44la montagne
20:45quel dernier spectacle
20:46réserve la Kabylie?
20:48La végétation
20:49se fait plus rare
20:50l'empire du roc
20:51et de la pierre nue
20:52s'affirme
20:52un dernier village
20:59perdu dans sa montagne
21:00qui allonge
21:01ses toits étrangement plats
21:02préscients
21:03d'un autre monde
21:04la montagne
21:06toujours plus rude
21:07toujours plus sèche
21:08et tout à coup
21:10au détour de la route
21:11cette caravane
21:12qui a passé l'école
21:13et qui vient du désert
21:14un cèdre soudain
21:22poussé en plein rocher
21:23et dont la présence
21:24signale que nous arrivons
21:25à l'altitude de 2000 mètres
21:27maintenant c'est seulement
21:29le silence
21:30la fin de toute vie
21:32la haute solitude
21:33nous sommes aux confins
21:34du pays Kabylie
21:35le Djur Dura
21:36aborde l'horizon
21:37au-delà commence le sable
21:39le pays sans vie
21:41le grand désert
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