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  • il y a 6 jours

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00:00Pourquoi ?
00:04Chaque fois qu'elle défile, en quelques lieux qu'elle apparaisse,
00:09la Légion étrangère suscite-t-elle un accueil qui ne ressemble à aucun nom ?
00:14À l'applaudimètre, c'est toujours la Légion qui gagne. Pourquoi ?
00:19Chaque année, partout où elle se trouve,
00:23la Légion célèbre l'anniversaire de son plus fameux fée d'armes, Camerot.
00:2830 avril 1863, 60 hommes opposés au Mexique à une armée tout en cours.
00:35Chaque année, on ressort une relique,
00:38la main en bois du capitaine d'Anjou qui commandait à Camerot.
00:42Au cinéma, à la télévision, nous l'avons vu cent fois cette année.
00:46Et pourtant, de la revoir, cela nous émeut toujours.
00:52Pourquoi ?
00:53Parce que ce seul nom, la Légion, nous fait rêver.
01:01Parce que nous savons que la Légion, créée en 1831 par Louis-Philippe,
01:05ne ressemble à aucun corps.
01:07Parce que lorsqu'on s'engage à la Légion étrangère,
01:11on ne vous demande ni votre nom, ni votre nationalité.
01:15Et parce que quand la Légion défile, nous regardons les visages
01:18et nous cherchons un secret, un roman, une motivation hors du commun.
01:23Parce que c'est vrai qu'il y a eu des princes à la Légion,
01:27et même un évêque,
01:28des reprises de justice,
01:30des cœurs brisés,
01:31des chercheurs d'aventure,
01:33des hommes aussi au bout du rouleau.
01:34Mais parce que surtout, la Légion,
01:39c'est un formidable condensé
01:41d'héroïsme et de courage.
01:45Grâce au cinéma,
01:47les grandes heures de la Légion vont revivre.
01:52Grâce aux images tirées
01:53des fabuleuses archives de l'armée française,
01:58les voici ces images.
01:59Les premières nous conduisent au Maroc au début du siècle.
02:14La Légion, installée depuis des décennies en Algérie,
02:18Sidi Belabès,
02:20y a pénétré pour protéger le territoire algérien
02:23des incursions des berbères marocs.
02:26Il a fallu attendre que l'Allemagne
02:29en 1912 reconnaisse le protecteur un français
02:32sur le Maroc
02:33pour que les opérations se poursuivent au grand jour.
02:41Un an plus tard,
02:43l'IOT, nommé résident général,
02:47décide que les Français ne sont pas là
02:49pour coloniser le Maroc,
02:52mais pour le faire accéder
02:53à la modernité et à l'indépendance.
02:56Le sultan règne,
02:59l'IOT gouverne.
03:05La population se rallie peu à peu,
03:08mais il y a toujours des rebelles.
03:11Pour faire face,
03:12l'IOT appelle la légende.
03:14« Ma plus chère troupe, »
03:18dira-t-il.
03:19Il a souligné le « Ma ».
03:21Cette légion l'aidera aussi
03:27à faire régner la paix.
03:29Et la chemine des denrées,
03:31dans les régions qui meurent de faim,
03:33elle soigne, elle bâtit.
03:34Quand la guerre de 1914 éclate,
03:39l'IOT ne conservera au Maroc
03:41que deux régiments de marche
03:43et deux compagnies montées,
03:45aux trois quarts composés d'Allemands
03:47et d'Autrichiens.
03:49Vous comprenez pourquoi on n'a pas voulu
03:51les envoyer se battre en France.
03:54De quel œil chaque année
03:56ont-ils dû regarder les cigognes
03:59qui, chaque printemps,
04:02sont retournés vers leur pays natal.
04:05La légion, pour nous, bien sûr,
04:07c'est Sidi Belhavès,
04:10fondée par les légionnaires en 1843.
04:14Là, se sont fondues 105 nationalités.
04:19Des gens venus de partout
04:22et qui, dès qu'ils ont endossé
04:24l'uniforme et coiffé le képi blanc,
04:27ne deviennent plus que des légionnaires.
04:31Des gens qui,
04:32lorsqu'ils traversent la caserne,
04:34le quartier Viennot,
04:36ainsi appelés du nom d'un colonel
04:37tué à Sébastopol en 1855,
04:41des gens qui saluent de cette manière
04:43lorsqu'ils croisent un officier.
04:46« Légionnaire, un tel, mon capitaine ! »
04:50Et l'officier l'atturellement salue.
04:52Il arrive, il salue
04:53cent fois par jour.
04:55Et tous ces hommes marchent
04:58aux pas légionnaires.
05:01Le tempo, dans l'armée française,
05:03c'est de 100 à 115 pas à la minute.
05:08Le tempo à la légion,
05:10c'est de 80 à 85 pas à la minute.
05:14Sauf à la guerre, bien entendu.
05:16Car le destin de la légion étrangère,
05:19c'est de faire la guerre.
05:20En 1914, naturellement,
05:28elle fait la guerre.
05:30Un problème se pose.
05:33Théoriquement, la légion
05:34peut servir partout,
05:36sauf en France.
05:38Elle va cette fois rejoindre
05:39les millions de français mobilisés.
05:43Beaucoup d'étrangers
05:44résidant en France
05:45se sont déjà engagés dans la légion.
05:47Parmi eux, le peintre Kisling,
05:51l'écrivain Blaise Sandra.
05:53Ce sont les sous-officiers
05:54de la légion,
05:56venus d'Afrique,
05:58qui vont les encadrer
05:59et qui vont les former.
06:01Et bientôt, au combat,
06:03il n'y aura plus
06:04qu'une seule légion étrangère.
06:06De 14 à 18,
06:1043 000 légionnaires
06:12seront dénombrés.
06:156 200 français
06:16et 37 000 étrangères.
06:24La légion est jetée
06:27dans la bataille
06:27en mai 1915,
06:29en Arcois,
06:31là où Joffre
06:32tente la percée
06:34des lignes à l'eau.
06:36C'est à Vimy,
06:42au nord d'Aras,
06:43qu'attaque,
06:44en première ligne,
06:45le deuxième régiment de marche
06:47du premier étranger,
06:49autrement dit,
06:49la légion.
06:52Elle est engagée
06:52sur tous les fronts.
06:54Elle s'enfonce,
06:55comme les autres corps,
06:57dans l'innommable bout
06:58des tranchées.
06:59Elle monte en ligne,
07:01elle en descend,
07:02elle a ses mains,
07:03beaucoup de mains.
07:04157 officiers,
07:085 172 légionnaires.
07:12Elle se repose aussi
07:13à l'arrière.
07:15Ils l'ont méritée,
07:16non ?
07:17Ici,
07:19ils sont en Alsace.
07:22Ah,
07:23voici de nouveau
07:24les pépis blancs.
07:25Vous vous êtes peut-être étonné
07:27de ne pas en avoir vu
07:29jusqu'ici.
07:30L'explication est simple,
07:32au combat,
07:33la légion
07:33en porte
07:34rarement.
07:35Parmi ceux
07:37de la légion,
07:38je pense tout à coup
07:39à l'adjudant-chef
07:40Madère.
07:42Il est allemand d'origine,
07:44il a connu l'Afrique,
07:45Sidibé Labesse.
07:46En 14,
07:47bien qu'allemand,
07:48il ne veut pas quitter
07:49ses camarades.
07:51Volontaire,
07:51pour la France.
07:52En 1916,
07:54sur la Somme,
07:55il aperçoit
07:56une mitrailleuse allemande
07:56prête à clouer
07:57sur place
07:58ceux qui attaquent.
07:59Il la contourne.
08:01Crie,
08:01en allemand,
08:02rendez-vous,
08:03jetez vos armes.
08:03La surprise est telle
08:05que Madère
08:06prend non seulement
08:07la mitrailleuse,
08:08mais sept canons lourds.
08:10En juin 1918,
08:12une balle lui fracasse
08:13la côte droite,
08:14on l'ampute,
08:15il finira
08:16gardien-chef
08:17au château de Versailles.
08:24La légion
08:25repartait toujours.
08:28Combien de fois
08:29on l'a entendu
08:30se crie,
08:31en avant la légion !
08:33Combien de fois
08:34on les a vus,
08:36les légionnaires
08:36s'élancés
08:37à l'assaut
08:38de la tranchée
08:38d'en face,
08:40leur hache,
08:42comme on disait.
08:44Ceux qui sautent
08:45hors de la tranchée
08:46savent
08:46qu'ils ont à peu près
08:48une chance sur deux
08:49d'être fauchés
08:50par les mitrailleuses
08:51allemandes.
08:53En avant la légion !
08:55Ils y vont.
08:56Je voudrais vous dire
09:02un mot du colonel
09:03Rolais,
09:04le père de la légion,
09:06comme on disait
09:06à l'époque.
09:08À chaque attaque
09:09à laquelle Rolais
09:10a participé,
09:12il est allé au feu
09:13sans arme.
09:14Il était dur,
09:15exigeant,
09:16mais comme il fonçait
09:17toujours le premier
09:17à la tête de ses troupes,
09:19que cent fois
09:20on l'avait cru mort,
09:21son ascendant
09:22était immense.
09:22La guerre est finie.
09:32Le 14 juillet 1919,
09:36c'est le défilé
09:37de la victoire.
09:39Tous les corps défilent.
09:42Bien sûr,
09:43la légion est là.
09:52Après l'armistice
09:54de 1918,
09:56la légion va prendre
09:57sa part
09:58de l'occupation
09:59de l'Allemagne.
10:01Ceux qui disent
10:01maintenant
10:02« Nous l'avons eu,
10:02votre rein allemand »
10:04sont des Suisses
10:06de la légion,
10:07des Espagnols,
10:08des Américains,
10:09des Hollandais,
10:10des Turcs,
10:11des Égyptiens,
10:12des Arméniens
10:13de la légion.
10:15Et depuis la fin
10:15de la guerre,
10:17des Russes
10:17en grand nombre
10:18que suivront
10:19des Allemands
10:20nostalgiques
10:20de leur gloire perdue.
10:21Comme toujours,
10:24la légion doit
10:25se suffire à elle-même.
10:28Tous les corps
10:28de métier
10:29y sont représentés,
10:30y compris
10:30les bouchers.
10:33Mais on a beau
10:34tuer le temps
10:35au bistrot,
10:37ni les parties
10:38de cartes,
10:39ni la lecture
10:40des journaux
10:40n'empêchent
10:42les légionnaires
10:42de rêver au jour
10:43où ils retrouveront
10:45l'Afrique.
10:46Alors,
10:52le commandement
10:53meuble,
10:55la légion
10:55des filles.
10:57Et quand il le faut,
10:59on fait donner
10:59le nom
11:00moins légendaire
11:00relais.
11:01Mais oui,
11:02le revoilà.
11:03Lui aussi,
11:04il n'en peut plus
11:04de ce ciel gris,
11:05de la pluie
11:06et de la neige.
11:08Ce qu'il lui faut,
11:09c'est le soleil.
11:11Il va l'avoir.
11:11Au Maroc,
11:17Lioté
11:18poursuit
11:19la pacification.
11:21Pendant la Grande Guerre,
11:22il a évité
11:22le pire,
11:24une rébellion
11:24qui aurait très bien
11:25pu intervenir
11:26pendant que les Français
11:27étaient occupés ailleurs.
11:30Mais,
11:31en 1924,
11:33on ne parle plus
11:34au Maroc
11:35que d'un certain
11:36Abdelkrim.
11:38Son père,
11:38un notable
11:39du Maroc
11:41espagnol,
11:41a levé
11:43l'étendard
11:44de la révolte
11:45et l'année suivante,
11:47Abdelkrim
11:48prend lui-même
11:49la tête
11:50des rebelles
11:51dans les montagnes
11:52du Nord,
11:54dans le Rif.
11:56En 1921,
11:58il écrase
11:58littéralement
11:59l'armée espagnole
12:00et bientôt,
12:02il domine
12:02tout le Rif.
12:05En avril 1925,
12:08Abdelkrim
12:08attaque
12:09les garnisons
12:10françaises.
12:11l'IOT
12:13sait parfaitement
12:14qu'il ne s'agit
12:16pas d'une révolte
12:17éphémère
12:17que l'on réduira
12:18facilement.
12:19Ce qui commence,
12:20c'est une guerre.
12:21Il demande
12:21des renforts
12:22à Paris.
12:23Paris refuse.
12:25Un an après,
12:27quand Paris
12:28accepte
12:29d'envoyer
12:29des renforts,
12:31il est trop tard.
12:33C'est
12:33tout le Rif
12:36qui derrière
12:37Abdelkrim
12:39déferle
12:40sur le Maroc
12:41français.
12:47Une guerre,
12:48ça se prépare.
12:50La Légion le sait.
12:55Les légionnaires
12:56constituent des stocks
12:57de pain
12:58qui seront acheminés
12:59vers les postes
13:00plantés à travers le pays.
13:01Et partout
13:04s'établissent
13:05des camps
13:05où se rassemblent
13:07les tribus ralliées.
13:10Leurs chefs,
13:11en grand nombre,
13:12ont répondu
13:12à l'appel de l'IOT.
13:14Il les a traités
13:15comme des amis.
13:17L'honneur
13:17leur commande
13:18de répondre
13:19à la confiance
13:20d'un ami.
13:21Et l'IOT
13:21en personne
13:22veille à tout.
13:24bref,
13:27on mobilise.
13:33On arme
13:34les partisans
13:35qui combattront
13:36à nos côtés.
13:38Et on appelle,
13:39bien entendu,
13:40la Légion.
13:42Deux bataillons
13:43d'Algérie
13:43viennent la renforcer.
13:46Et l'on se bat.
13:50La première grande ville
13:51qui ait été menacée,
13:53c'est Fès.
13:54Derrière ces remparts,
13:56elles semblaient
13:57ne vouloir que la paix.
13:59Et l'on apprend
13:59que des tribus
14:00que l'on croyait
14:01définitivement
14:02acquises à la France
14:03sont passées à l'ennemi.
14:06En apparence,
14:07tout est semblable
14:08à hier.
14:09Mais demain.
14:12En fait,
14:12c'est la Légion
14:13qui va barrer
14:15la route de Fès.
14:16Elle va se battre
14:17sans trêve
14:18ni répit.
14:20Dans un seul engagement
14:21livré aux poignards
14:22et à la grenade,
14:23quatre officiers
14:24et soixante légionnaires
14:27ont péri.
14:28Fès ne sera pas prise.
14:31Abdelkrim a perdu
14:32la partie.
14:34Ses partisans
14:34l'ont abandonné.
14:36Le 26 mai 1926,
14:39il viendra
14:40à Cheval
14:41faire sa soumission.
14:42pour renforcer
14:46les positions françaises,
14:49la Légion
14:49entreprend maintenant
14:50la construction
14:51de Fortin.
14:52Elle trace
14:53un étonnant réseau
14:54de pistes
14:55qui un jour
14:56seront des routes.
15:04Il y a encore
15:05une ville sous le contrôle
15:06des derniers rebelles.
15:08Elle s'appelle
15:08Tazza.
15:10Et là aussi,
15:11la vie continue.
15:13Mais,
15:14si l'on veut
15:15rétablir la paix,
15:17il faut réduire
15:18définitivement
15:19ce qu'on appelle
15:20la tâche de Tazza.
15:22C'est la Légion
15:23qui en sera chargée
15:25et ce sera dur.
15:28Les derniers rebelles
15:29sont courageux.
15:33Le 25 juillet 1926,
15:37c'en est fini.
15:39Il n'y a plus
15:40de tâche de Tazza.
15:44On parlera
15:45encore longtemps
15:46de pacification.
15:49Il faut savoir
15:50qu'à l'époque,
15:50le mot paraissait
15:51tout naturel.
15:52Les Français pensaient
15:53que la protection
15:56qu'ils accordaient
15:56à certains peuples
15:57devait être ressentie
15:59par eux
16:00comme un honneur
16:00quand j'étais enfant.
16:02Nous parlions
16:02avec fierté
16:03de notre empire colonial.
16:06Il a fallu
16:07une seconde guerre mondiale
16:08pour ouvrir
16:10les yeux.
16:12Et justement,
16:15en regardant
16:15les images
16:17qui vont suivre
16:18et surtout
16:18en écoutant
16:19le commentaire
16:21qui les accompagne,
16:22je suis sûr
16:24que nous allons
16:24ressentir
16:25une impression
16:25mélangée.
16:33Il est dans
16:34cette coquette
16:34ville de Lorani,
16:35un secteur
16:36réservé
16:36où sans réserve
16:38on manifeste
16:38sa peine.
16:39Chez les filles
16:40de la douceur,
16:41la Légion
16:41n'est pas étrangère.
16:43Pourquoi l'harmonie
16:43ne règnerait-elle pas
16:44sur la diversité
16:45des races
16:45et des langues ?
16:47Mais les légionnaires
16:48sont surtout
16:48épris de l'aventure.
16:49Partir pour
16:51les pays du sud
16:52que les Djich
16:52menacent de nouveau.
16:54Mais il s'agit
16:54cette fois
16:55d'en finir
16:55avec eux,
16:56de s'emparer
16:57de leurs repères
16:58le Tafilalais.
17:02Cette opération
17:03a été conduite
17:04presque sans
17:04exclusion de sang
17:05grâce à nos régiments
17:07de légion étrangère
17:08et à nos goums
17:09de cabaliers
17:10al-Giro marocains
17:11placés sous la direction
17:12du général Jiro.
17:13Le transport
17:17s'effectue
17:18soit d'ados
17:18de mulets
17:19ou de chameaux,
17:20soit en camion
17:21sous la protection
17:22des automitrailleuses
17:23car les attaques
17:24des dissidents isolés
17:25sont toujours
17:26à craindre.
17:33Le chargement
17:34des bombes.
17:35Et puis,
17:54c'est l'attaque
17:55des poux.
17:55Le recensement
18:22des prisonniers.
18:23Quelques types
18:25de dissidents.
18:33Ouskunti,
18:34grand chef
18:35des dissidents.
18:39Cette légion-là,
18:40c'est celle
18:40qui a inspiré
18:41tant de films
18:42français
18:43et américains.
18:44On pense
18:45à la Bandera
18:46avec l'inoubliable
18:48Jean Gabin,
18:49c'est le temps,
18:51aussi où
18:51Édith Piaf
18:52chante
18:53sont légionnaires
18:54qui sentaient
18:55bon le sable chaud.
18:58Mais
18:58la Légion
19:00va quitter
19:00le sable chaud.
19:03Ce qui l'attend,
19:04c'est
19:04une seconde
19:06guerre mondiale.
19:08D'abord,
19:08on rappelle
19:09les réservistes
19:09parce que
19:10quand on a été
19:11légionnaire
19:11et même
19:12quand on est rendu
19:13à la vie civile,
19:14on reste
19:14de la Légion.
19:15Et puis,
19:18un grand nombre
19:19d'étrangers,
19:20comme en 14,
19:21vont s'engager
19:22dans la Légion.
19:24D'abord,
19:24beaucoup d'Espagnols
19:25républicains
19:26chassés
19:26par la victoire
19:27de Franco.
19:29Et puis,
19:29ces étrangers
19:30habitant la France
19:31depuis longtemps,
19:32pas encore
19:33naturalisés,
19:34qui veulent
19:35logiquement défendre
19:36le pays
19:36qui les a accueillis.
19:38Et puis,
19:38des Juifs
19:39nombreux
19:39qui veulent
19:41combattre
19:42cet Hitler
19:43qui pourchasse
19:44leurs corps
19:45légionnaires.
19:47On va envoyer
19:48d'abord
19:49des contingents
19:49de la Légion
19:50aux avant-postes
19:52de la ligne
19:52Maginot.
19:53Et puis,
19:53pendant l'hiver
19:54de 39-40,
19:57on demande
19:57des volontaires
19:58à Sidibé Lavez
19:59pour un bataillon
20:01de marche
20:02de type
20:03montagne.
20:04C'est la formule.
20:05Type
20:05montagne.
20:07C'est le temps
20:08où la Finlande
20:10se défend
20:10héroïquement
20:11contre
20:12l'agression
20:13soviétique.
20:14Et tout le monde
20:14à Sidibé Lavez
20:15pense que
20:17le type
20:17montagne
20:18c'est pour la Finlande.
20:19Il y a
20:192000 volontaires
20:20qui vont être
20:22commandés
20:22par le futur
20:24général
20:24Monclar
20:25à leur lieutenant
20:26colonel.
20:282000 volontaires
20:29qui vont quitter
20:30Sidibé Lavez.
20:31On a reçu
20:39des tenues
20:40neuves,
20:41des vêtements
20:42chauds,
20:43du matériel
20:44neuf.
20:48Avant de partir,
20:49la photo
20:50d'usage,
20:51il faut bien
20:52emporter
20:52des souvenirs.
20:53On est prêt.
20:59Les sacs
20:59sont bouclés.
21:02Adieu
21:02à la caserne
21:03Vienno.
21:05Beaucoup
21:05ne la reverront pas.
21:09Les fameux
21:10mulets de la Légion
21:11sont de la fête.
21:12séparation
21:15déchirante
21:16à la Légion
21:18on connaît.
21:20Et l'on
21:20s'embarque
21:21pour la France.
21:23Et croit-on
21:23toujours
21:24pour la Finlande ?
21:26Trop tard,
21:29à peine
21:30aura-t-on
21:30le temps
21:31de s'équiper
21:32et de s'entraîner
21:32et la Finlande
21:34aura capitulé.
21:37Dès lors,
21:37tout va très vite.
21:39Les Allemands
21:39attaquons
21:40Norvège.
21:41On va
21:41leur répondre
21:42la Légion
21:44était prête
21:44pour la Finlande.
21:46C'est en Norvège
21:47qu'il y aura.
21:48À Narvie.
21:54Nous sommes
21:54en avril
21:551940.
21:57Le corps
21:57expéditionnaire
21:58composé
21:58des 5e
21:59et 27e
21:59brigades
22:00de chasseurs
22:00alpins
22:00et de la
22:0113e
22:02demi-brigade
22:02de la Légion
22:03se rassemblent
22:04sur les quais
22:04du port
22:05de Brest.
22:09Le 5 mai,
22:10on est en vue
22:11des côtes
22:12de Norvège
22:12et très vite
22:15la bataille
22:15s'engage.
22:17Avant de débarquer
22:18au pylône
22:20les côtes
22:20où se trouvent
22:21les Allemands,
22:23la nuit,
22:24le rivage
22:25s'est changé
22:25en brasier.
22:30À la nuit,
22:31le rivage
22:31n'est plus qu'un brasier
22:32jetant des lueurs
22:33sinistres.
22:41Ces hommes
22:42sont les légionnaires
22:43qui investissent
22:44la capitale
22:45du fer
22:45norvégienne
22:46après 36 heures
22:46de combat.
22:50Surpris
22:51par la rapidité
22:52de l'avance,
22:52de nombreux
22:53prisonniers
22:53tombent
22:54entre nos mains.
22:54Mais le 10 mai
23:001940,
23:01Hitler attaque
23:02en Hollande,
23:04en Belgique
23:04et en France.
23:07C'est là maintenant
23:08qu'il faut livrer
23:09le combat.
23:11Les Anglais
23:12le comprennent
23:13les premiers,
23:13ils retirent
23:14leurs avions,
23:14leurs bateaux,
23:15les Français
23:15doivent suivre,
23:17la Légion
23:18se rembarque.
23:19La voilà
23:20en Angleterre.
23:21Et c'est là
23:22que va se livrer,
23:24que va se jouer
23:25pour elle
23:26certainement
23:27le plus grand drame
23:28de son histoire.
23:30La France
23:31demande l'armistice,
23:34De Gaulle
23:34refuse
23:35l'armistice
23:36et réunit
23:37autour de lui
23:37les premiers éléments
23:38de la France libre.
23:40À qui
23:40la Légion
23:41va-t-elle obéir ?
23:44Eh bien,
23:45la Légion
23:45va se scinder,
23:48une partie
23:48gagnera
23:49l'Afrique du Nord
23:50et une autre
23:52se rangera
23:53sous la bannière
23:55de De Gaulle.
23:56Parmi eux,
23:58Leclerc
23:59et Koenig.
24:09C'est en Afrique
24:10de l'Est
24:10que les Anglais
24:11enverront
24:12les Légionnaires
24:12ralliés à De Gaulle.
24:14Parce qu'une bataille
24:15décisive
24:16va s'y jouer.
24:18Il faut chasser
24:19les Italiens
24:20d'Érythrée
24:21et de Lille.
24:23Là,
24:24là,
24:24on va rencontrer
24:25un certain
24:26Romel.
24:27Les Allemands
24:28foncent,
24:29remportent victoire
24:30sur victoire,
24:32ils sont repoussés.
24:34Romel
24:34attaque de nouveau.
24:36Il faut lui
24:37barrer la route.
24:39Au français libre,
24:40on va assigner
24:40une tâche
24:42particulièrement difficile.
24:44Contenir
24:45le plus longtemps
24:46possible
24:46dans le désert
24:47l'avance
24:48de Romel.
24:53C'est en un lieu
24:54totalement inconnu
24:55qu'on les envoie
24:56à Birakem,
24:59à 60 kilomètres
25:00de la mer.
25:01la Légion est là.
25:07Elle retrouve
25:08l'un de ses officiers
25:09devenu général
25:10Pédi.
25:16Birakem,
25:18sous une chaleur
25:19écrasante,
25:20c'est un désert
25:21dans l'eau.
25:23Rien que
25:24de la pierraille.
25:25pour tenir
25:29un champ
25:29circulaire
25:30dont le développement
25:31atteint
25:3117 à 18 kilomètres,
25:34Koenig
25:34dispose
25:35de la première
25:36brigade française
25:37libre
25:37à laquelle appartient
25:38la 13ème
25:39demi-brigade
25:40de la Légion
25:41étrangère.
25:43Les deux
25:44bataillons
25:44de la Légion
25:45sont commandés
25:45par un prince
25:46géorgien,
25:48le lieutenant
25:48colonel
25:49Amil Agvary.
25:51Il compte
25:51parmi eux
25:52des Allemands
25:53et des Italiens,
25:54ceux qui ne simplifient
25:55pas le problème.
25:56Et s'ils sont fait
25:57prisonnier ?
25:59Ces gens-là,
26:01de toutes pièces,
26:03vont édifier
26:03une ligne de défense
26:04là où il n'y a rien.
26:07Ils vont
26:07s'enterrer,
26:09creuser
26:09des trous,
26:10des tranchées
26:10et surtout
26:12semer
26:13devant les lignes
26:14d'innombrables
26:15mines.
26:18On attend
26:19l'attaque.
26:20Elle vient
26:21le 27 mai
26:231942.
26:25Les Italiens,
26:26d'abord,
26:28que l'on repousse.
26:30Les Allemands,
26:31que l'on repousse.
26:35Puis,
26:35Rommel en personne
26:36que cette résistance
26:39étonne,
26:40irrite.
26:41Qui sont
26:42ces gens-là ?
26:44Des Français,
26:46lui répondant.
26:48Rommel fait dire
26:49à Koenig.
26:50Rendez-vous.
26:53Koenig ne répond même pas.
26:58Rommel s'avance
26:59dans sa voiture découverte.
27:01Ses troupes foncent.
27:03On les arrête.
27:06Des jours et des nuits
27:08d'un effroyable
27:09face-à-face.
27:11Le corps-à-corps,
27:12la Légion connaît.
27:13Le 9 juillet.
27:18Le haut commandement
27:19anglais fait savoir
27:20à Koenig
27:21qu'il a rempli
27:22sa mission.
27:24La position
27:25de Birakem
27:25n'est plus
27:26essentielle.
27:28Les survivants
27:29ont l'autorisation
27:30de se replier.
27:33On a tenu
27:33Rommel en respect
27:34pendant 12 jours.
27:37Ce qui a permis
27:38aux Britanniques
27:39de renforcer
27:41leur position.
27:42Rommel
27:44ne passera plus.
27:47La Légion
27:47était là.
27:59Plus tard,
28:00quand la paix
28:00sera revenue,
28:02elle rendra hommage
28:03à ses morts.
28:04Un mot encore
28:13sur Birakem.
28:16Il est de notoriété
28:17mondiale
28:17que le soldat français
28:18est singulièrement
28:19le légionnaire
28:20pour se battre
28:22à besoin
28:23de 20.
28:25Koenig
28:26l'a rappelé
28:26au commandement
28:27britannique
28:27dont il dépendait.
28:29Et le commandement
28:30britannique
28:31s'est très bien conduit.
28:32on a fait venir
28:33de Palestine
28:33tout ce qu'on pouvait
28:36trouver de vin
28:37et le vin
28:39était débarqué
28:40sur les quais
28:41de Tobruk.
28:42Malheureusement,
28:43les barils sont restés
28:44un peu trop longtemps
28:44au soleil.
28:46Après quoi,
28:46on les a acheminés
28:47à travers le désert
28:48sur des camions
28:49toujours en plein soleil.
28:51Le résultat
28:52était tragique.
28:54Et Koenig
28:55a été obligé
28:55d'en référer
28:56à son supérieur,
28:57le général
28:57de l'Hermina
28:58en lui faisant
29:00savoir
29:00que même
29:02les plus
29:02forts gosiers
29:04de la légion
29:05étaient dans
29:06l'incapacité
29:06d'absorber
29:07ce liquide
29:08innommable.
29:11C'est pourquoi
29:11à Birakem
29:13la légion
29:13s'est battue
29:14120
29:15mais
29:17écoutez bien
29:18la légion
29:19a fini
29:20par réclamer
29:21la ration
29:22intégrale
29:23de thé
29:24que l'on attribuait
29:26aux combattants
29:27britanniques.
29:29Du thé
29:29pour la légion
29:31étrangère
29:32cette fois-ci
29:33ça n'est plus
29:33un drame
29:34c'est une tragédie.
29:44Novembre
29:451940
29:47Les américains
29:49et les anglais
29:50débarquent
29:50au Maroc
29:51et en Algérie.
29:54Rommel
29:55livrent en Tunisie
29:56son ultime combat
29:57avant de reconnaître
29:58sa défaite.
30:00La légion
30:01enfin se retrouve
30:03tout entière
30:04il y en avait
30:05deux
30:05il n'y en a plus qu'une
30:07comme
30:09il en a toujours été
30:10unis
30:12pour se battre.
30:14Et de nouveau
30:15les engagements
30:15se multiplient
30:16pour ceux
30:18qui depuis
30:181940
30:19avaient cherché
30:20leur voie
30:20éperdument
30:21et ne l'avaient pas
30:22trouvé
30:22devenir légionnaire
30:25c'est la meilleure
30:25des solutions.
30:27Dans ce creuset
30:28les problèmes
30:29n'existent plus.
30:35La légion
30:36a appris
30:37la guerre moderne
30:38elle reçoit
30:40du matériel
30:40américain
30:41où sont
30:42les mulets
30:43d'antan
30:44la bataille
30:46de Tunisie
30:47est gagnée
30:48ce qui attend
30:50la légion
30:50c'est l'Italie.
30:52Le débarquement
31:16à Naples
31:17est compliqué
31:18par les destructions
31:19du port.
31:19nos blindés
31:30montent en ligne
31:31ils traversent
31:33des villages
31:33dont la bataille
31:35récente
31:35est arrachée
31:36jusqu'aux traces
31:36de leur paisible
31:37passé.
31:37des fleurs
31:56des bravos
31:57au jour même
31:58du quatrième anniversaire
31:59de la déclaration
32:00de guerre
32:00de l'Italie
32:01à la France
32:01nos troupes
32:03rentrent à Rome.
32:04Villa Médicis
32:19le général de Gaulle
32:21retrouve ses volontaires
32:22de juin 1940
32:22et parmi ses volontaires
32:25bien sûr
32:25il y a la légion.
32:28La treizième
32:28demi-brigade
32:29après avoir fait
32:30toute la campagne
32:30d'Italie
32:31va débarquer
32:32le 13 août
32:331944
32:34à Cavalier.
32:38Elle retrouve
32:38la terre de France
32:40après un extraordinaire
32:41périple de quatre années
32:43sur trois continents.
32:44On remonte vers le nord
32:55en livrant des combats
32:57toujours plus difficiles
32:59avec des épisodes inattendus
33:02en Haute-Saône
33:04on rencontre
33:04un bataillon allemand
33:05dont tous les officiers
33:07et tous les soldats
33:08par le russe.
33:10Ce sont des débris
33:11de l'armée Vlasov
33:12composés de prisonniers
33:14soviétiques
33:14qui, exposés
33:16à mourir de faim
33:17dans des camps allemands
33:17avaient accepté
33:19d'endosser l'uniforme
33:20du grand-rêche hitlérien.
33:22On intégrera
33:23sans sourciller
33:24ce bataillon
33:25dans la légion.
33:28La treizième
33:29demi-brigade
33:30avec ce renfort
33:31imprévu
33:32va rejoindre
33:33dans la région
33:34de Belfort
33:35le régiment
33:36de marche
33:37venu de Sidi-Belabès
33:38et débarqué
33:40en septembre
33:40à Marseille.
33:44Qu'y a-t-il
33:49de commun
33:50entre la guerre
33:51que les plus anciens
33:53ont faite au Maroc
33:54ou aux confins sahariens
33:55et cette gigantesque
33:58entreprise
33:58aux moyens surhumains
33:59dans laquelle
34:00elles se font ?
34:02Et pourtant
34:03on ne la perd jamais
34:04de vue
34:04la légion.
34:07La libération
34:07de Montbéliard
34:08lui doit beaucoup
34:09et aussi
34:10celle de l'Alsace.
34:12Quand Eisenhower
34:14déclare
34:15qu'il ne peut plus
34:16supporter
34:16l'existence
34:17de la poche
34:18de Colmar
34:18Delattre
34:20fait donner
34:20la légion.
34:22Elle laisse
34:23sur le terrain
34:23de véritables
34:25grappes
34:25de cadavres
34:26qu'un témoin
34:27verra le lendemain
34:28gelés
34:29crispés
34:31sur leurs armes
34:32figés
34:33dans un combat
34:34qui semblait
34:35se poursuivre
34:36dans l'eau
34:37de l'arbre.
34:42Strasbourg
35:09est dégagé.
35:10Nous sommes
35:11à Colmar
35:12Alsace
35:12est libre.
35:13Le premier
35:14bataillon
35:14du régiment
35:15de marche
35:16ne s'arrêtera
35:17qu'au col
35:18de l'Arlberg
35:19en Autriche
35:20lors de la
35:22capitulation
35:22allemande.
35:25Ce qui attend
35:25maintenant
35:26la légion
35:26c'est le théâtre
35:27d'opération
35:28le plus lointain
35:29qu'elle ait
35:29jamais rejoint
35:30plus lointain
35:32que le Mexique
35:33c'est l'Indochine.
35:36l'Indochine
35:39française
35:39a été occupée
35:40pendant la guerre
35:41par les japonais
35:42les japonais
35:43vaincus
35:44sont partis
35:44et la France
35:46rentre
35:47chez elle
35:47c'est ce qu'elle pense
35:48du moins
35:49ce que l'on va
35:51découvrir
35:51malheureusement
35:52c'est que
35:52les Indochinois
35:53préfèrent se
35:55gouverner
35:55eux-mêmes.
35:58Un corps
35:58expéditionnaire
35:59est formé
35:59il va
36:01s'embarquer
36:01en décembre
36:021945
36:04et janvier
36:041946
36:05celui qui le commande
36:08c'est le général
36:08Leclerc
36:09et bien entendu
36:11il fait appel
36:11à la légion.
36:18Un corps
36:19expéditionnaire
36:20destiné à relever
36:21les troupes françaises
36:22stationnées
36:22en Extrême-Orient
36:23va s'embarquer
36:25à Marseille
36:25sur le maréchal
36:26Jopre
36:27composé
36:28de régiments
36:28coloniaux
36:29on les distingue
36:30côte à côte
36:31le légionnaire
36:32et le tirailleur
36:32sénégalais.
36:34Le bateau
36:44a levé l'encre
36:45et cingle
36:46vers le large.
36:51La vie
36:51s'organise
36:52douce
36:53et tranquille
36:54à bord.
36:55Enfin
36:56le navire
36:56entre dans
36:57le port
36:57de Ségon
36:58terme du voyage.
37:04A peine débarqué
37:14le corps expéditionnaire
37:15est passé en revue
37:16par les généraux
37:16Leclerc et Juin.
37:18Ainsi
37:18de nouveaux soldats français
37:20vont avoir la garde
37:21des intérêts
37:22de notre pays
37:22en Extrême-Orient.
37:24Le commandement français
37:25a vite compris
37:26que les batailles
37:27rangées
37:28n'étaient pas de mise
37:29en Indochine
37:29où l'adversaire
37:31était partout.
37:33Et nulle part.
37:34On en est venu
37:35à une politique
37:36qui avait réussi
37:37ailleurs
37:37planter des postes
37:39à travers
37:39toutes les régions
37:40où la population
37:42nous était favorable
37:43protéger
37:44cette population
37:45contre les partisans.
37:46Très souvent
37:47c'est à la légion
37:48qu'on a confié
37:49ses postes.
37:51La légion
37:51qui de plus en plus
37:53à mesure que passent
37:54les mois
37:55les années
37:56va devoir affronter
37:58les soldats de Londres
37:59les hommes d'Oshimine.
38:06De Ségon
38:07les trains
38:07partent vers l'intérieur
38:08du pays.
38:10Les chemins de fer
38:10d'Indochine
38:11et les troupes
38:11de l'Union française
38:12réussissent
38:13ce tour de force
38:14entretenir
38:15une activité ferroviaire
38:16dans un pays bouleversé.
38:17La rafale
38:18est au train
38:18ce que le convoi
38:19est au camion.
38:20Un ensemble
38:21de 4 ou 5 rames
38:22se suivant
38:22de la faible distance.
38:24Aussi chaque train
38:24est il armé
38:25de canons sous tourelle
38:26de mitrailleuses
38:27dotées de postes émetteurs.
38:47alerte.
38:52C'est l'embuscade facile
38:53le pont jeté
38:54au fond du ravin.
38:55La rafale,
39:21ce grand bateau terrestre
39:22armé pour la bataille
39:23compte autant de victoires
39:25que de voyages.
39:26Elle a ses héros.
39:27Soldats et cheminots,
39:29français et vietnamiens
39:30combattent des mœurs
39:31pour que le train passe.
39:35Le troisième étranger
39:36travaille à la pacification
39:38en Cochinchine
39:39avant de monter
39:41au Tonkin.
39:41Dans la plaine des Jons,
39:50au sud-ouest de Saigon,
39:52un marécage démesuré,
39:55un grand nombre
39:55de petits postes
39:56sont tenus
39:57par la 13e
39:58demi-brigade
39:59et le premier
40:00étranger de cavalerie.
40:02sans cesse,
40:10on passe
40:11la région
40:11au Painefort.
40:13On effectue
40:14des contrôles.
40:16On escorte
40:17des convois.
40:18On ouvre
40:19des routes.
40:20On tâche
40:20d'éviter
40:21les mines.
40:23Les viettes
40:23les installent
40:24dans des endroits
40:25diaboliques.
40:26On saute
40:27au moment
40:27où l'on s'y attend
40:29le moins.
40:29et souvent
40:31les viettes
40:32on les cherche
40:33pendant des jours
40:34sans les trouver.
40:44C'est au nord
40:45en 1949-1950
40:48que la menace
40:49va se préciser.
40:55De Chine
40:56filtre vers le Tonkin
40:57des quantités
40:58toujours plus grandes
40:59d'armes
41:00et de matériel
41:02de guerre.
41:04Ce qui se constitue
41:05maintenant
41:05du côté vietnamien
41:06c'est une véritable armée.
41:10Et il faut aux Français
41:10pour faire face
41:11de plus en plus
41:13d'hommes
41:14et de moyens.
41:18Un combat quotidien
41:20toujours recommencé.
41:21Chendorfer
41:36a filmé
41:37une opération
41:38dans les sables
41:39du centre
41:40à Nam.
41:41Cette région
41:42d'ailleurs
41:42nos soldats
41:42l'ont appelée
41:43la rue
41:43sans joie.
41:45Pour contrer
41:46le Viet Minh
41:47il faut arriver
41:48par la mer.
41:49ce sont
41:50les légionnaires
41:51qui débarquent
41:52et qui attaquent.
41:54les légionnaires
41:59qui se font aussi
42:17parachutes.
42:18Les dernières opérations
42:20auxquelles
42:21la légion
42:21participera
42:22seront celles
42:23de N'Ghialo,
42:25Ohabin,
42:26Nassam,
42:27d'autres encore.
42:29La guerre
42:30est devenue
42:31inexpiable.
42:32Et l'hiver
42:39de 1953-1954.
42:43La légion
42:43sera dans la cuvette
42:44de Bien-Bien-Bien.
42:47L'épisode
42:48que nous voyons
42:48c'est celui
42:50de la cote
42:51781.
42:54L'héroïsme
42:55à l'état pur,
42:57inoubliable
42:57et déchirant.
42:59C'est une tradition
43:13qui ne souffre pas
43:15d'exception.
43:17La légion
43:17ne laisse pas
43:19ses morts.
43:20Il y aura
43:39beaucoup
43:40de prisonniers,
43:42très peu
43:42survivants.
43:44Ceux
43:45qui rentreront
43:46témoigneront
43:48par leur seule
43:49apparence.
44:09Au cours
44:09de la guerre
44:1014-18,
44:11la légion
44:11a eu un peu
44:12plus de 5000
44:12tués.
44:14Pour la seconde
44:15guerre mondiale,
44:15un peu plus
44:16de 9000.
44:18Pendant la guerre
44:19d'Indochine,
44:2010 382 légionnaires
44:23sont morts
44:25au combat.
44:27Et la légion
44:28quittera
44:29l'Indochine,
44:31elle rentrera
44:31chez elle,
44:33à Sine-Belabèque.
44:34Belabèque.
44:58En 1956,
45:01j'avais 30 ans.
45:04je croyais
45:04dur comme fer
45:05que la France
45:05était toujours
45:06une grande puissance.
45:08Nous avions figuré
45:09parmi les vainqueurs
45:09de la seconde
45:10guerre mondiale.
45:11Nous faisions
45:11partie des cinq
45:12grands.
45:14Et puis,
45:14voilà que
45:14le colonel
45:16Nasser
45:17a nationalisé
45:18le canal
45:19de Suez
45:20sur lequel
45:21Français
45:22et Anglais
45:22se croyaient
45:24des droits
45:24historiques.
45:25Alors,
45:25Anglais et Français
45:26ensemble
45:27ont fait ce qu'ils
45:28avaient toujours fait
45:29dans le passé.
45:30Ils ont débarqué
45:31en Égypte
45:32et ensemble
45:34ils ont foncé
45:35sur le Caire.
45:43Un nouveau conflit
45:44entre l'Égypte
45:45et Israël
45:46vient de surgir.
45:47Ils remettent en cause
45:48la paix et la sécurité
45:49dans le monde entier.
45:51Afin d'empêcher
45:52l'aggravation du conflit
45:53et d'assurer la liberté
45:54de navigation
45:54sur le canal de Suez,
45:56les gouvernements
45:57Français et Anglais
45:58ont décidé
45:58de s'interposer
45:59entre les belligérants
46:00et d'établir
46:01une zone neutre
46:02de part et d'autre
46:02du canal.
46:03Sur l'Égypte,
46:21ce sont les paracoloniaux
46:23qui sautent,
46:26mais c'est la Légion
46:27qui va débarquer.
46:29C'est la Légion
46:30qui débarque.
46:31La Légion,
46:33comme on le lui avait demandé,
46:35qui occupe le terrain.
46:43Et voilà.
46:45Les deux vrais grands
46:46sont intervenus,
46:49soviétiques
46:50et américains,
46:53ensemble.
46:54Et pourtant,
46:54c'était la guerre froide.
46:56Et le président Eisenhower
46:57et M. Kutchev
47:00nous ont dit
47:01d'une même voix
47:02« Rentrez chez vous,
47:04messieurs les Anglais,
47:05messieurs les Français. »
47:06Et nous avons obéi.
47:09Alors j'ai compris
47:10et beaucoup de Français
47:13et beaucoup d'Anglais
47:14ont compris
47:16que nos pays
47:17n'étaient plus
47:18que des puissances moyennes.
47:19la Légion repartira
47:25comme les autres
47:26et comme les autres
47:29humiliés.
47:32Mais la pire humiliation
47:33l'attend ailleurs,
47:36en Algérie.
47:38Elle s'y croyait
47:39chez elle.
47:41Elle s'y est battue.
47:42c'est un pléonasme
47:45de dire
47:45qu'elle s'y est
47:46bien battue.
47:47Tous les Français
48:07qui ont quitté l'Algérie
48:09ont abandonné
48:11et ce sol
48:12déchiré.
48:15Mais la Légion
48:17a dû laisser
48:17derrière elle
48:18Sidi Bellabès
48:20où elle croyait
48:21que se trouvait
48:22son âme.
48:24C'était trop.
48:25Trop.
48:32Il reste de son épopée
48:34ces images
48:35souvent muettes
48:37mais qui parlent
48:38si bien.
48:41Il faudrait y ajouter
48:42celle d'Aubagne
48:43où elle a transporté
48:45la main en bois
48:46du capitaine Danjou
48:48et ses souvenirs
48:48les plus précieux.
48:50Celle de Corse.
48:52Celle de Djibouti
48:53où elle est aussi.
48:55Celle de Polynésie.
48:56Celle de Guyane.
48:58Il faudrait l'avoir vu
48:58intervenir Otschal.
49:00Sauter sur Colvésie.
49:02Se trouver en première ligne
49:03dans la guerre du Golfe.
49:05Ils sont aujourd'hui
49:068500 les Légionnaires.
49:0870% d'étrangers.
49:1030% de français.
49:14Partout où elle se trouve
49:16la Légion.
49:17Chaque année.
49:19Célèbre Cameroun.
49:22Elle exalte son passé.
49:25Mais elle croit aussi
49:27en son avenir.
49:29Parce qu'elle sait que
49:30tant qu'il y aura
49:31des hommes chassés
49:32de leur pays
49:33répudiés par les leurs
49:36ou à qui la vie
49:38sera trop à charge.
49:40Il faudra qu'il puisse trouver
49:42une Légion étrangère
49:44ou du moins quelque chose
49:47qui lui ressemblera
49:48beaucoup.
49:49premier.
49:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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