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Déjà en 2008, Boualem Sansal (espion Algérien pour la France qui apparait à la 30ème minute) s'affichait, sans que personne ne le soupçonne,
France TV sous tutelle du ministère Français de la défense, sous couvert de la liberté d'information , tâtait déjà le terrain en Algérie..
France TV sous tutelle du ministère Français de la défense, sous couvert de la liberté d'information , tâtait déjà le terrain en Algérie..
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TVTranscription
00:00Serge, tu es déjà parti, tu as fait une petite escale à Alger, je t'ai suivi dans
00:16cet Alger que tu découvrais, que tu voulais comprendre, une escale trop courte finalement,
00:24donc tu as emporté avec toi un grand trouble qui m'a ému, moi.
00:27Tu étais troublé de découvrir que ce n'était pas si facile de comprendre Alger, de comprendre
00:33ce qu'on a vécu de terrible et comment on pouvait en rire.
00:40Ça t'a étonné Serge, je te dis que je ne voulais être que banane, juste être comme
00:45tout le monde, vivre, parce que dans cette Algérie, on peut être heureux aussi.
00:57Il est 17h30 et la température est de 18h.
01:17Je dis, c'est parti, je me dis.
01:20C'est parti, je te dis.
01:21Je ne voulais pas savoir ce qui est en fait, mais c'est parti.
01:25L'étonné et je m'aîné.
01:26Ça va être partie.
01:28Je te dis, c'est parti.
01:29Je vous dis.
01:30Je vais.
01:31Je vous dis.
01:32Je vous dis, c'est parti.
01:33Je vous dis, c'est parti.
01:34Je vous dis, c'est parti.
01:35Je veux dire, c'est parti.
01:36Sous-titrage Société Radio-Canada
02:06Bonjour M. Serge Moky, c'est le chauffeur.
02:11Ah d'accord, ça va.
02:11Ça va ? Vous allez bien ?
02:13Très bien.
02:13Venez, je vais vous accompagner.
02:14Merci.
02:16Là, il y a du monde, hein ?
02:17Oui, parce qu'aujourd'hui, c'est le jour des pèlerins.
02:20Ah, c'est pour ça ?
02:21Oui.
02:26Tous ces gens reviennent de la Mecque ?
02:27Oui.
02:29Des milliers, quoi.
02:30Des milliers, mais des milliers.
02:33C'est des fautes de souvenirs.
02:34Oui, c'est bien.
02:36C'est toute l'infamique.
02:39Alger.
02:40J'y suis venu deux fois, mais toujours très, trop rapidement.
02:44Là, j'ai une semaine, une semaine rien que pour voir, filmer et surtout rencontrer quelques Algérois.
02:50Voilà Alger, non ?
02:52Oui.
02:53Ça, c'est Alger.
02:55Alger, c'est très beau la nuit.
02:57Tu en es en classe jusqu'à quel âge ?
02:59Comment ?
03:00Tu allais en classe jusqu'au...
03:02Jusqu'au terminal.
03:03Terminal.
03:03Oui, j'ai fait un TS en organisation du tourisme.
03:08J'adore le foot.
03:10Quoi le foot ?
03:11J'adore Zidane.
03:11Ah bon ?
03:12Je suis accro à Zidane.
03:13Zidane ?
03:13Oui, je suis accro, mais accro.
03:16Mais franchement, accro, je suis accro.
03:18Quand il ne joue pas à l'équipe de France, je ne regarde pas.
03:19J'aime Zidane parce que Zidane, c'est un Algérien.
03:25Oui.
03:26Oui.
03:27Mais les Français l'adorent aussi.
03:29C'est la deuxième personnalité...
03:31La plus aimée des Français.
03:32La plus aimée des Français.
03:33Avant qui ?
03:34Demel de Bouze, non ?
03:35Non.
03:36Premier jour, premier matin, lumière admirable de fin d'orage.
03:54Profitons des bonnes dispositions du ciel et allons vite vers la Casbah, la magnifique vieille ville historique.
04:00La Casbah qui fut si longtemps interdite et dangereuse pendant les années de la guerre d'Algérie et plus récemment, pendant les interminables années de plomb, ces années noires de la guerre civile où d'un certain mais redoutable islamiste du fils, front islamique du salut, faisait renier la terreur au nom d'Allah.
04:18Allah, le miséricordieux bien sûr.
04:21J'ai comme guide Riyad Boufeji, animateur vedette de la télévision algérienne.
04:26Ce fils de la Casbah la connaît par le cœur.
04:30Ah oui, quelle vue.
05:00Venez voir là, venez voir.
05:02C'est une merveille.
05:03Merveille là.
05:04Ah oui, oui.
05:06Et regardez, la ville française a pris toute la partie basse du triangle.
05:09D'accord.
05:09Donc en éliminant toute la ville qui descendait en cascade jusqu'à la mer.
05:15La règle était que chaque maison voit la mer.
05:18Ah bon, c'était la règle.
05:18Ah, c'est la règle.
05:20Et donc ce n'est plus le cas là-bas puisqu'on a bâti des bâtiments.
05:23Mais c'est non plus le bas.
05:24Tout le bas.
05:25Qu'est-ce que c'est beau comme spectacle.
05:27Oui, c'est beau.
05:28On peut descendre jusqu'en bas de terrasse en terrasse en terrasse.
05:31Ah oui, oui.
05:32D'ici, jusqu'en bas.
05:33Sans effort quoi.
05:34Sans effort.
05:34Qu'est-ce que j'ai entendu un mariage là, non ?
05:41Ah, c'est possible.
05:43Quand il y a un mariage quelque part, pendant la semaine qui suit le mariage, la mariée
05:51monte tous les jours au niveau de la terrasse et elle met ses vêtements, elle remet ses
05:55vêtements et elle montre à tout le voisinage qu'elle a, qu'elle a aidé, toute sa toilette.
06:00Voilà.
06:01C'est beau ça.
06:02Oui.
06:02Et moi, j'ai fait comme ça.
06:04C'est les traditions de la casbah.
06:06De la casbah.
06:06Oui.
06:07Mais maintenant, il n'y a plus.
06:08Il n'y a plus ?
06:08Non.
06:09Dommage.
06:10Non.
06:10Ils ont enlevé les traditions.
06:12Maintenant, c'est vraiment à la française.
06:14C'est à la française ?
06:15La française.
06:15On se marie, hop.
06:16Oui.
06:18La salle des fêtes et puis ça y est.
06:20Salle des fêtes et puis ça y est.
06:21Ça y est.
06:22Merci de nous avoir accueillis.
06:24Très gentil, madame.
06:25Merci beaucoup.
06:25Merci.
06:32Sous-titrage Société Radio-Canada.
07:02Viens, viens, viens.
07:03Ça va.
07:03Ça va.
07:04Ça va.
07:04Ça va.
07:04Ça va.
07:06Le mec se dit, pourquoi il me peint comme une femme ?
07:09Oh là là.
07:13Oui.
07:14Moi, j'imagine, je rêve et je pense à ces centaines de milliers de bidasses français qui ont eu peur dans ces ruelles en forme de coupe-gorge.
07:30Et les Algérois, plus récemment, aussi, ont eu peur, très peur.
07:35Et la casbah, lentement, s'est vidée de ses habitants.
07:37Et la casbah, hélas, parfois, tombe en ruine.
07:40Je vais vous montrer quelque chose.
07:42C'est une maison qui est tombée.
07:43Regardez là.
07:44Et on voit très bien.
07:46Ah oui.
07:46Regardez.
07:46Il y avait du gravage jusqu'au niveau de la mosquée.
07:51Il est en train de dire qu'au moment où la maison allait s'effondrer, on la voyait.
08:01Et pourtant, cela a été laissé et lui, il dit, ce n'est pas normal que cela se passe.
08:07Le gouvernement est absent.
08:08Dés-lui comme ça.
08:09Mais tu peux lui parler directement, toi.
08:11Absent.
08:11Absent totalement.
08:13Totalement.
08:14Il faut le dire comme ça.
08:15Le gouvernement s'en fout de la casbah.
08:17On aurait pu empêcher cette maison de tomber, par exemple.
08:19C'est que l'un des nats.
08:20C'est que l'un des nats.
08:22C'est ce qui était fait pour deux familles.
08:24Et finalement, il a brisé 15 familles.
08:26Ah bon ?
08:26Ah, pratiquement.
08:28Elle tombe.
08:28Oui, voilà.
08:29Bon, et en plus, ce qu'on disait il y a ces 15 dernières années qui ont été terribles.
08:34La peur, le terrorisme, tout ça.
08:36C'est tout.
08:37C'est des années de braise en France.
08:38Années de braise.
08:39Oui, c'est des années de braise.
08:41C'était quoi ? La peur de tous les instants ?
08:43C'est la peur, c'est le stress, c'est tout.
08:47Il y a tout.
08:48C'est le danger permanent.
08:49Même dans ton lit, chez toi, à la maison, c'est le danger permanent.
08:53Et pendant dix ans, c'est des années de braise.
08:56C'est des vrais années de braise.
08:57Où il est l'ami, où il est l'ennemi, où il est le frère, où il est le frangère.
09:00Il n'y a personne.
09:00Il n'y a plus d'amis.
09:01Ah non.
09:02Ça non.
09:03C'est-à-dire, par exemple, vous deux, vous pouviez vous méfier l'un de l'autre.
09:06Oui, bon, ça lui salue, mais il est dans son coin, il suit dans le mien.
09:10Parce qu'il peut faire une connerie.
09:12Il peut avoir un geste.
09:13Oui, je ne sais pas ce qu'il dit.
09:14Il ne sait pas ce qu'il dit.
09:15Non, ce n'est pas parce que je suis.
09:16Ils avaient tellement fait pression sur tout le monde que la suspicion a été jusqu'où, chez le voisin.
09:22Même entre le frère.
09:24On ne discute pas.
09:25Donc on ne parlait de rien.
09:26Rien, rien, rien.
09:27J'imagine qu'on n'avait qu'une seule envie, c'est de se sauver.
09:31À quoi on pensait dans ce cas-là ?
09:33Mais non, on doit rester quand même.
09:36Il ne faut pas laisser le terrain à n'importe qui quand même.
09:39Il faut payer un prix cher, mais tu dois marquer ta présence, que je suis là-bas aussi.
09:45Je ne suis pas de ton avis.
09:47On n'est pas le même langage, mais je suis là.
09:49Et vous avez l'impression que le peuple algérien est sorti vainqueur de cette terreur ?
09:54Ah oui, ça c'est certain.
09:55Mais c'est le peuple qui a gagné ?
09:57Oui, on va l'apprendre comme une leçon.
09:59C'est ça, il faut tirer une leçon de ça ?
10:00C'est un avantage pour nous.
10:02Si on l'a mis, on l'oublie.
10:04Si on oublie tout ça ?
10:05Si on oublie tout ça, on n'est pas sorti de la voie.
10:07Il ne faut jamais oublier ce qui s'est passé.
10:08Ah ouais ?
10:09C'est un leçon pour nous.
10:11N'oublie pas.
10:12Pardonne, mais n'oublie pas.
10:13N'oublie pas, bien sûr.
10:15Et la vie continue.
10:18Merci une journée.
10:19Merci.
10:19Au revoir.
10:20Au revoir.
10:21Pardonner, mais ne pas oublier.
10:28Mais d'ailleurs, comment pardonner ?
10:30Puis il faut aussi s'incliner devant le front de mer, cette beauté-là, comme oublieuse des massacres et des carnages.
10:35Cette mère qui a emporté avec elle, dans son ressac, les visages de ses 150 000 morts, au moins, et de ses milliers de disparus.
10:47Beauté de ce matin de Méditerranée qui semble effacer les horreurs.
10:54Mais comment pardonner ?
10:56Il faut avoir la force de réapprendre à vivre, à rire et à faire rire aussi.
11:01Biouna est une très grande star, peut-être la comédienne la plus populaire d'Algérie.
11:06D'ailleurs, écoutez ce qu'en dit Samy, le fan de Zidane et de Biouna.
11:10Dès qu'il y a Biouna, personne ne le sort.
11:12Toute l'Algérie regarde ?
11:13Toute l'Algérie, mais vraiment toute l'Algérie.
11:15C'est toute la famille.
11:18Moi, mon père, ma mère, ma grand-mère, tout le monde.
11:22Déjà, en la voyant, moi j'ai le faux rire.
11:27Elle adore son pays.
11:33Son pays ?
11:33Oui.
11:34Parce qu'elle pouvait bien partir en France, en France, comme ils ont fait les chanteurs et les comédiennes.
11:40Mais elle, elle est restée ici.
11:42Bonjour, monsieur Maty.
11:44Je suis ravi de vous connaître.
11:46Bienvenue.
11:47Merci.
11:48Ici, c'est quatre.
11:50Je suis ravi de vous connaître, madame.
11:51Merci.
11:51C'est vraiment tellement connu en Algérie.
11:53Oui, c'est ce que tu disais.
11:55Là, je suis impressionné.
11:55Tu es impressionné, hein ?
11:56C'est ce que je regardais, là.
11:59Ah oui, vraiment, quoi ?
12:00Vraiment, je suis impressionné.
12:01C'est comme si tu ne réalisais pas que tu étais devant Biouna.
12:03Là, je ne réalise pas.
12:04Franchement, je ne réalise pas.
12:06Après, peut-être.
12:07Ah oui ?
12:08Franchement, on l'adore.
12:12Mais vous, dans les pires moments, vous n'avez jamais voulu partir, de près ce qu'on m'a dit.
12:15Jamais.
12:16Jamais.
12:18Bon, j'avais eu peur à un moment donné, parce que tout le monde a été menacé.
12:21Mais c'était l'âge de ma part, de partir et de les laisser.
12:26C'était une trahison, quoi.
12:27Une trahison, voilà.
12:28Il y a eu des menaces sur vous, des menaces de mort, hein ?
12:30Oui, contre tout le monde.
12:32Je ne veux pas pleurer ce bon sort, contre tout le monde.
12:34Vous, qu'est-ce qu'ils reprochaient ? C'était l'actrice qui, c'est...
12:37C'est celle qui faisait rire.
12:38C'est celle qui faisait rire.
12:39Voilà, et connue.
12:41Oui.
12:41On n'a pas le droit de rire.
12:42Voilà, j'ai combattu ça.
12:44Avec mon rire.
12:45Avec mon humour, j'ai combattu ces gens-là.
12:49Bon, alors, je vais servir, monsieur Mathieu.
12:54Vous savez qu'on a le droit de rire.
12:56Ah, ben oui, mais tu dis que c'est rouge, c'est tellement rouge.
12:59Le rêve soleil, et puis vin rosé pour le français de passage, un couscous de folie,
13:05suivi d'un thé brûlant et vraiment en envie de sieste.
13:08Mais non, non, c'est l'heure du cinéma.
13:10Encore un thé, et un film merveilleux m'attend, il a créé le scandale.
13:15Biouna, la comique, il a dérouté son public, c'est Viva l'Algérie, de Nadir Moknesh.
13:20C'est rare d'un cinéma algérien aujourd'hui ?
13:28Il n'y en a pas.
13:29Ah, il n'y en a pas ?
13:30Ah, il n'y en a pas.
13:31Non, il a cassé les tabous, Nadir.
13:34Ça fait scandale, cette scène.
13:35Je vais prendre une de l'autre.
13:36Oui, et après, je leur ai dit, écoutez, si c'était un Américain ou un Français ou un Italien,
13:43un Européen, qui a fait cette scène, ça ne vous choque pas.
13:46Vous avez le parabole, vous avez tout.
13:48Parce que c'est un Algérien, ça vous a choqué.
13:51On cache le soleil avec un tamis.
13:54Moi, je leur ai dit en arabe,
13:55on a des homos, on a des prostituées, on a tout ce qu'il faut ici.
14:02Eh bien, Nadir Moknesh, il a dit, il a mis dans son film tout ce qu'il a vu.
14:09Mais au début, ça a choqué les familles et tout ça,
14:12mais après, les étudiants et tout ça, c'était archi comme le cinéma, les gérigas et tout ça.
14:18Ça a bien marché.
14:19C'est un gros succès.
14:19Oui.
14:21Peut-être qu'ils aiment l'interdit.
14:24Il y a ça aussi en Algérie.
14:26Il y a ce genre de boulot.
14:26Même pendant le terrorisme, il y avait ça.
14:28Ah oui.
14:29Mais ils les ont fermés.
14:31Ils sortaient à 4h-5h du matin.
14:32C'était caché.
14:33Ah oui, si tu rentres, tu ne ressors plus.
14:35Ah oui.
14:35Ah oui.
14:36Est-ce que c'était le couvre-feu ?
14:38Il y avait quand même une vie secrète comme ça.
14:40Ah oui, ils sortaient.
14:41Ce qui est marrant aussi, c'est qu'ils racontaient des blagues sur le terrorisme.
14:48C'est incroyable.
14:48C'est la force de rire, la force de résister.
14:50La force de rire, la force de...
14:53Comme je connais une blague, je peux la raconter.
14:58C'est dans un bus.
15:01Alors dedans, il y avait quelques ouvrières.
15:03Il y avait une vieille, très très vieille.
15:06Et il y avait une prostituée.
15:07Et puis, il les arrête, un faux barrage.
15:11C'est des terroristes, ils mentent.
15:13Et ils leur disent, allez, tous Zawajmouta.
15:16Ça veut dire mariage officieux.
15:19Ça veut dire quoi ?
15:20Ça veut dire qu'ils prennent les filles, ils les violent.
15:23Et puis après, ils disent, c'est un mariage...
15:25Alors, tu vois, les jeunes filles, les ouvrières, là, elles avaient eu peur.
15:32Ils m'ont dit, écoutez, si l'une de vous, je dis toutes, si l'une de vous, elle dit un mot, elle aura la tête coupée.
15:40La prostituée, elle se lève et elle voit la vieille.
15:43C'est comme si elle avait vu sa mère.
15:45Elle dit, écoute, pour la vieille, c'est moi qui trinque.
15:48La vieille, elle se lève.
15:51Elle lui a dit, là, je dis, toutes, toutes.
15:53C'est terrible, le peuple algérien.
16:01Il est incroyable.
16:03Je te jure, ils ont fait pousser les cheveux blonds aux terroristes.
16:07Ah, voilà.
16:08Ouais, c'est la maman.
16:10Vous savez de quoi il est mort, mon mari ?
16:12Oh, vous savez, madame, par les temps qui courent, là.
16:18Sans blesse.
16:21Pire, monsieur.
16:23Pire, une mort de dégoût.
16:27Remets-moi, Shabbat, Jeanette.
16:29Signeur.
16:30Signeur.
16:47Il y a quelqu'un qui vous manque beaucoup que vous avez perdu pendant cette période ?
17:15Beaucoup de personnes.
17:16Beaucoup de personnes manquent.
17:17Beaucoup de personnes.
17:18Je ne vais plus revoir.
17:20Des amis à vous quoi ?
17:22Oui.
17:23Ali Tel Khe.
17:24Ali Tel Khe, c'était son premier film.
17:27Il n'a même pas assisté au montage.
17:29Et quand il a tourné à Lavadraque, c'était « Ah, tu es venu nous narguer ».
17:35C'était narguer de tourner ?
17:36Ah oui, c'était narguer de tourner.
17:38« Ah, t'as pas peur toi ? »
17:40Ils l'ont criblé de bas.
17:43Il était jeune.
17:45Il avait 34 ans.
17:48Son premier film.
17:49C'était beau.
17:50Il était content.
17:51Il était sur un nuage.
17:53Et beaucoup d'autres.
17:57Et beaucoup d'autres.
17:58Et beaucoup d'autres.
18:00Il faudra bien retenir parmi les martyrs du peuple algérien,
18:12comme pour l'éternité le nom de ces travailleurs de la presse et de l'audiovisuel,
18:17le nom de ces journalistes assassinés.
18:19Parce qu'ils parlaient, écrivaient, clamaient leur horreur devant les massacres
18:23et questionnaient l'opinion publique et politique sur la nature exacte des meurtres
18:28et l'identité des assassins.
18:33Tous les mardis, inexorablement, pendant six mois,
18:35rituels macabres ont flingués des journalistes.
18:44Le mardi, il y avait des journalistes qui ne venaient pas.
18:47Ils se teraient chez eux ou n'importe où ?
18:50C'est humain.
18:51Les gens ont peur.
18:52C'est normal.
18:53Quand on ouvre la porte dans la maison le matin,
18:55et quand on sort, on met le pied dehors,
18:57on peut s'attendre à tout.
18:58On peut avoir la foudre sur la tête,
19:00on peut avoir une patte dans la tête,
19:01on peut avoir quelqu'un qui vient pour s'éconcher.
19:04Pourquoi le mardi ?
19:06Ça a l'air idiote, une question, mais pourquoi le mardi ?
19:08Aucun sens.
19:09Aucun sens.
19:10C'est juste pour faire peur.
19:11C'est pour tuer des islam morts.
19:13Qui sont ces tueurs ?
19:15Il était évident qu'il y avait des islamistes qui étaient tués.
19:18Des islamistes qui, à un moment donné,
19:21voulaient à tout prix faire taire toutes les voix qui pouvaient les critiquer,
19:25mais aussi à côté d'un pouvoir qui voulait faire taire les voix qui voulaient les critiquer.
19:29Donc beaucoup de monde avait intérêt que cette violence soit entretenue.
19:34Parce que vous savez, les assassinats journalistes n'ont jamais été accompagnés d'enquêtes.
19:40Il y a eu des enquêtes ?
19:41Si, il y a eu des enquêtes, mais qui n'ont jamais abouti.
19:43Rien. On n'a jamais trouvé un tueur, on n'a jamais jugé quelqu'un.
19:46Cette question demeure ouverte à ce jour.
20:01Qui a tué qui et pourquoi ?
20:03On ne saura peut-être jamais.
20:05Alger étouffe ses rumeurs, surtout lorsqu'elles mettent en cause le pouvoir et son armée.
20:11Alger cache bien ses mystères.
20:13Deuxième jour, soleil radieux.
20:26Je marche dans les rues de la ville européenne et la question, l'ancine entrevient.
20:36Comment oublier ? Comment pardonner ?
20:38Le président Boutiflika a proposé à son peuple l'amnistie pour les meurtriers.
20:42Ce fut un référendum, certains le nommèrent plébiscite.
20:45Il furent plus de 97% à répondre oui au président.
20:50Allez, la page est tournée.
20:52Il ne reste plus que les larmes pour les victimes et le pardon pour les bourreaux, quels qu'ils soient.
20:57Un triomphe pour le pouvoir, 97%.
20:59Le pouvoir fait ce qu'il veut, ce que vous le savez très bien des urnes.
21:03Les pouvoirs du Maghreb font ce qu'ils font dans le vote.
21:08Il n'y a pas d'élection démocratique.
21:10La réconciliation, c'est la vérité et la justice.
21:14Or, ni la vérité ni la justice n'a eu lieu au Nigeria à travers ce processus.
21:36Le terrorisme est connu.
21:39Il n'y avait pas, pour dire les choses clairement, il n'y avait pas plusieurs mains, des mains occultes.
21:49De généros francs actuels.
21:51Absolument, il ne faut pas cogiter ça dans les salons algérois ou dans les salles de rédaction algéroises autour d'un café.
21:57Il faut aller poser la question aux gens qui ont vu ça, qui ont vu les ascensels.
22:05Et tu as été des islamistes pour avoir ?
22:07Absolument.
22:09Il faut que les architectes de la crise algérienne, au sein du pouvoir, sont toujours en place.
22:13Du moins certains.
22:15Ils sont toujours en place.
22:17Ces pouvoirs qui sont en place et qui ont des mains, pas forcément tachées uniquement du sang, mais peut-être d'autres choses, ont besoin de ne pas dire la vérité.
22:29Vous ne pouvez pas dire que vous avez fait ça, vous allez répondre à votre acte au mandat de justice.
22:32A condition bien sûr d'avoir une justice indépendante, parce que la justice en Algérie n'est pas indépendante.
22:36C'est une justice qui est complètement dépendante du pouvoir exécutif.
22:39Vous ne trouverez aucun juge demandé au gradé de l'armée de répondre à ses actes.
22:46C'est comme ça qu'il a vendu son truc.
22:48Il a été voir les militaires en lui disant « Bon, toutes vos exactions, on oublie tout. »
22:52Il a été voir les islamistes, on oublie tout.
22:54Tout le monde est pardonné.
22:55Ça a fonctionné comme ça.
22:56Vous avez beau massacrer, vous avez pu massacrer ça avec quelque chose.
23:00De toute façon, c'est des pauvres qui sont morts, on s'en fout.
23:03Et puis qu'est-ce qu'ils veulent de l'argent ? On va les payer.
23:06C'est un mépris.
23:08Est-ce que quelqu'un à qui on a tué le père, la mère, toute la famille, etc.,
23:24l'État vous demande de pardonner ? C'est du jamais vu.
23:28C'est du jamais vu de par le passé.
23:30On ne peut pas oublier le vécu. On ne peut pas oublier des amis.
23:33On ne peut pas oublier, mais on ne peut pas rester aussi les yeux tout le temps collés au rétroviseur.
23:41Je pense qu'on ne doit pas l'oublier, mais l'amnésie, non.
23:48L'oublier est une vertu.
23:50C'est une vertu.
23:54Dans les anciens locaux majestueux de l'écho d'Alger, grand journal du temps de l'Algérie française,
24:00c'est le temple de la presse officielle, celui du très ancien et bien pensant El Moudjaïd.
24:06Il y a la photo du président Bouteflika à vous, là.
24:10Il y a une proximité entre le journal et le pouvoir.
24:12Absolument.
24:13À titre personnel, mais également de la ligne du journal, nous nous adhérons pleinement à sa politique, à sa vision.
24:22Je ne trouve rien de négatif à ça, bien au contraire.
24:26Vous, vous êtes la voix de son maître ?
24:27Absolument.
24:28Voilà.
24:29Aux ordres de tous les pouvoirs successifs, quels que soient les pouvoirs en Algérie ?
24:32Voilà.
24:33C'est facile, a posteriori, de porter des jugements.
24:36Pourquoi El Moudjaïd était la voix de son maître ?
24:38Il n'y avait pas d'autre voix que celle du maître.
24:41Il n'y avait pas d'autre voix que celle du maître ?
24:43C'était le système à l'époque.
24:45On ne dit rien de ce qu'on a connu.
24:50Magnifique Algérie, un exemple, vraiment.
24:53Les journaux les plus libres de la presse arabe y fleurissent.
24:56On dit tout, on écrit tout, ou presque, dans les dizaines et dizaines de journaux en langue arabe ou française.
25:04El Watan est le plus important de ses quotidiens.
25:07Très indépendant du pouvoir et libre financièrement, rien ne semble devoir lui faire peur, ni l'arrêter.
25:12Et pourtant, les tentatives d'intimidation sont nombreuses.
25:16Vous n'avez pas le droit d'avoir une radio libre, une télévision libre.
25:23L'opposition, ou ce qu'il en reste, n'a pas le droit de s'exprimer à la télévision,
25:27parce que la télévision est entièrement contrôlée par le gouvernement.
25:30Il n'y a qu'au bout de filière à la télévision.
25:32C'est comme Brugesneuve à l'époque, ou Jaroszewski et toutes les dictatures de l'Europe de l'Est.
25:37L'Algérie est une dictature.
25:39Et pourtant, il y a vous. C'est là où on ne comprends plus rien.
25:42C'est une vraie question.
25:43Il y a nous, pourquoi ?
25:45Parce qu'il y a un climat international tel qu'il faut bien donner l'impression d'être en démocratie.
25:51Le pouvoir voudrait bien nous faire disparaître, mais il ne le fera pas.
25:54Parce que s'il n'y a plus de présents indépendants en Algérie, tout le monde dira, c'est fini, l'Algérie, c'est la dictature.
26:00Et donc, il faut la Libye.
26:02Vous êtes à Libye, vous ?
26:03Malheureusement.
26:04Parce que nous avons ou ça, ou rien.
26:07Et quand on a le néant à côté, moi, je préfère avoir le journal, il tient ce que je pense.
26:12C'est là ?
26:14Oui, oui. Troisième étage.
26:18Il n'y a pas d'enseigne ?
26:20Ah, il n'y a pas d'enseigne ?
26:21Non, ici, c'est un ancien avocat.
26:23Ah, d'accord. Et c'est là, le journal ?
26:25Oui, oui, oui. Troisième étage.
26:27Je me rends au cœur de l'ancienne ville européenne, au siège du dernier né de la presse algérienne, une sorte de canard enchaîné local, l'époque.
26:38Bonjour.
26:39Vous me...
26:40Ah, soyez bien.
26:41Quels ont-on ?
26:42Cet ancien appartement en pied noir, où rôde peut-être les fantômes des Lopez, Cohen ou Martin qui y vivaient, est devenu un haut lieu de la liberté et de la résistance au conformisme.
26:55Comment vous savez où vous arrêtez ou ne pas aller trop loin pour éviter les foudres de la censure ?
27:07La vérité, c'est qu'on ne sait pas trop, actuellement, jusqu'à quelle limite on peut aller.
27:12Oui.
27:13Voilà.
27:14Et nous, comme on est quand même un journal vulnérable parce qu'on est nouveau, parce qu'on est pauvre, voilà, on se dit, bon, ma foi...
27:21Ce que font les grands journaux, déjà, hein, beaucoup d'autocensure, nous, on n'a pas à être un peu plus téméraires que eux.
27:28Déjà, je trouve qu'on est assez téméraires parce que, compte tenu du genre du journal, on ne peut pas se permettre aussi d'être trop timoré, sinon...
27:34Sinon, ça ne passe pas.
27:35Moi, personnellement, je ne suis pas d'accord avec eux. Moi, je trouve ce journal trop mou.
27:38C'est-à-dire que si on veut s'implanter sur le marché, il faut être plus agressif que ça.
27:42Quel serait le risque ? Puisqu'on n'a déjà pas de pute. Quel serait le risque ?
27:47Suspension. Voilà, la suspension du journal.
27:49Avant la suspension, il y a les amendes. Et ça, effectivement, s'ils nous collent une grosse amende, on arrête.
27:53On tape à la caisse, quoi. On tape à la caisse au nom de la loi.
27:56Voilà.
27:57C'est-à-dire, on ne dira jamais que c'est une censure.
27:59C'est maintenir la pression.
28:00C'est bien qu'on te regarde, voilà. C'est ça ?
28:03Oui, oui, c'est ça.
28:04Moi, j'ai un procès en ce moment sur l'atteinte au président.
28:07Par exemple, c'est quoi ?
28:08Par exemple, on a le droit de dire que Bouteflé droit est un mauvais président. Ce n'est pas un outrage.
28:12Oui.
28:13Mais si on dit que c'est un petit président, c'est un outrage.
28:15C'est vrai.
28:18C'est vrai.
28:19Petit.
28:20Par la taille.
28:21Non.
28:22C'est un outrage.
28:24Alors que c'est vrai.
28:26C'est une information qu'on peut vérifier.
28:29On a les pensurations.
28:30On a les pensurations.
28:31On a les pensurations.
28:32On a les pensurations.
28:33Et bien, c'est qu'on s'y a quand même le courage.
28:36Ah bon ?
28:37Par exemple, on n'a pas le droit de dire qu'il a une perruque.
28:41Non, non, mais en fait, le plus grave et le moins facile à dominer, en quelque sorte, c'est atteinte aux valeurs nationales.
28:52Alors, quand on vous dit, voilà, justement, personne ne sait exactement ce que c'est.
28:58Alors on peut mettre dedans n'importe quoi.
29:00Atteinte aux valeurs nationales.
29:02Bon, par exemple, Chaudry a fait de la prison en détention préventive pendant un mois
29:06parce qu'il avait dessiné un drapeau, le drapeau algérien,
29:11avec une légende entre deux individus.
29:13Et puis l'un dit à l'autre, pourquoi ils accrochent les drapeaux ?
29:16Et le deuxième lui dit, ils sont en train de laver le lâche sale en famille.
29:20Bon, bien, parce qu'en prison, il fallait expliquer pourquoi on est là.
29:23Alors le type, il a tué 7 personnes, l'autre, il a voulu 14 000 gars.
29:26Et toi, qui s'affiche ?
29:27Tu avais la ridicule !
29:30Ridicule !
29:31Je lui ai menti, je lui ai menti en fait.
29:33J'ai tué ma femme !
29:35Non, je lui ai dit, non, j'ai insulté le prison de la République et j'ai menti.
29:39Les gens vont pas me croire et puis ils vont me prendre le poids.
29:44Celui qui est en prison depuis longtemps, condamné à deux ans,
29:47c'est l'ancien directeur du très influent quotidien indépendant, le matin, Mohamed Ben Chico.
29:52Il est auteur, par ailleurs, d'un très redoutable pamphlet, Bouteflika, une imposture algérienne.
29:59On a voulu baïonner cet homme-là, on y est arrivé provisoirement.
30:07Il fallait assassiner le journal, on l'a assassiné.
30:11On l'a assassiné à travers le fisc.
30:12Vous savez, on utilise des méthodes maintenant moins apparentes.
30:16Moins apparentes.
30:17Parce que si vous êtes journaliste, vous venez de France, vous allez demander aux autorités algériennes,
30:21mais pourquoi vous avez mis Ben Chico en prison ?
30:23Ils vont dire, attendez, on l'a pas mis en prison parce que c'est un journaliste,
30:26on l'a mis parce qu'il y a une histoire de bande de caisse importée d'étrangers,
30:30on l'a arrêtée.
30:31Donc c'est un petit bandit de droit commun.
30:32Toutes les dictatures utilisent ces astuces, vous le savez.
30:35Je ne vais pas donner l'impression d'être un procureur, un juge,
30:38mais les journalistes ne sont pas au-dessus des lois aussi.
30:42Ils ne sont pas au-dessus des lois, absolument pas.
30:45Son talent lui a permis de s'arroger le statut de véritable maître à penser en Angénie,
30:55donner des bons points, donner des leçons sur la gabégie dans la gestion de l'État
31:02ou des entreprises, et puis sortir quand on dit,
31:05ils demandent des bonnes caisses, ma foi.
31:08Ma foi.
31:10Et c'est la justice qui a tranché, c'est pas...
31:13Pourquoi voir du négatif quand il y a...
31:16Quand à chaque fois que les pouvoirs publics en Angénie prennent une décision,
31:20il y a toujours quelque part, on soupçonne une malveillance,
31:23on soupçonne...
31:24Beaucoup d'États parmi les plus avancés font pire.
31:31Personne ne s'en offusque.
31:33Là,
31:36Abdelkhim, vous avez peur pour votre frère ?
31:38Bien sûr.
31:39Bien sûr, quand on voit que tout un pouvoir qui s'acharne contre lui,
31:46qui veut le briser, qui veut le casser,
31:48il y a la preuve qu'il ne veut même pas le soigner.
31:51Est-ce qu'il est malade ?
31:52Parce qu'il est très malade.
31:54Il est atteint d'une arthrose cervicale,
31:56bon, qu'il a contracté avant son incarcération,
31:59mais il se soignait.
32:00Il se soignait maintenant.
32:01Pratiquement, il ne se soigne plus.
32:02C'est-à-dire, les soins qui existent à l'intérieur de la prison sont très limités.
32:07Ils ont envie,
32:09ils ont envie que,
32:11quand ils sortent de prison,
32:12ils sortent...
32:13Cassés.
32:14Cassés, brisés.
32:15Il a le moral ?
32:19Il a un très bon moral.
32:21Il s'est...
32:23Il s'est...
32:24Il savait, d'ailleurs,
32:26avant son incarcération,
32:28il savait qu'il allait payer
32:29pour avoir révélé des abus de ce pouvoir.
32:37Il sait qu'il...
32:38D'ailleurs, il me dit toujours,
32:39il me dit à tout le monde, à mes frères,
32:43que la liberté d'expression,
32:45le combat pour la liberté de la presse,
32:47pour la liberté d'expression,
32:48il faut que ça se paye.
32:52Et Mohamed Benchikou a payé.
32:54Ce matin, les oiseaux qui survolent à Alger la Belle
32:56colportent la bonne nouvelle.
32:59Après deux longues années passées en prison,
33:01il est libre.
33:02Son premier geste,
33:04déposer une gerbe en mémoire de tous les journalistes
33:06assassinés par les islamistes.
33:07Crise sociale, crise du logement,
33:18chômage en masse,
33:19HLM en déglingue et ordures pas toujours ramassées,
33:22Alger la Belle cache tant bien que mal
33:24sa misère au soleil.
33:26Mais la montre, sans phare,
33:27aux journalistes de passage.
33:29C'est cette ville de courage,
33:30de la volonté des pauvres gens,
33:32aux verbes hauts,
33:33aux rires faciles comme la colère,
33:35dont Boalem sans salle,
33:36le grand écrivain,
33:37ancien haut fonctionnaire,
33:39limogé par le pouvoir,
33:40s'est fait le héros.
33:42Sa ville,
33:43il l'aime avec passion.
33:48Voilà, Alger la Blanche.
33:51Là voilà, c'est un magnifique baie
33:52quand on arrive par bateau.
33:55C'est absolument extraordinaire.
34:00Quand Alger est belle,
34:02elle l'est soudain.
34:03Elle prend son monde à contre-pied,
34:05coup de foudre garantie.
34:07On la croit à l'agonie,
34:08morte dans la saleté,
34:09enterrée dans la poussière,
34:10et hop !
34:11Elle jaillit dans les lumières,
34:12foudroie, enjôle,
34:13détrousse, viole,
34:14enchante.
34:16C'est toujours la surprise, Alger.
34:17Toujours.
34:19On peut espérer, rêver,
34:21faire des choses.
34:22En fait, c'est un décor.
34:24C'est un décor.
34:24La misère est toujours là.
34:26La violence est toujours là.
34:27Les rigidités du système
34:28sont toujours là.
34:30Et on est très vite désespérés
34:32parce que dès qu'on démarre,
34:36il y a toujours quelque chose
34:37ou quelqu'un qui lui fait un croche-pied
34:38et on tombe.
34:39On vide sur des murs.
34:40Voilà.
34:41On piétine, on piétine.
34:42Et puis le lendemain,
34:43il fait beau,
34:43on recommence.
34:45Voilà.
34:45C'est comme ça.
34:46En même temps,
34:47j'adore Alger
34:47et en même temps,
34:48je l'ai.
34:49C'est incroyable.
34:50Parce que personne n'a sa place
34:52à parler d'Alger.
34:56Alger, c'est une contradiction totale.
34:58C'est une ville européenne,
34:59c'est une ville ottomane,
35:02une ville arabe,
35:03une ville berbère
35:04qui n'a pas réussi
35:05à trouver son désignature commune.
35:07Et c'est ça,
35:08la difficulté de vivre à Alger.
35:09On ne sait pas
35:10ce qu'on est.
35:13Alors, en même temps,
35:14c'est passionnant,
35:14mais en même temps,
35:15ça fait mal
35:15parce qu'on a quand même besoin
35:16d'avoir son étoile polaire.
35:24Les gens à Alger,
35:25ils regardent beaucoup comme ça.
35:27D'abord, la mer,
35:28c'est fascinant.
35:30Et tourner le dos
35:31à la misère,
35:32à la difficulté,
35:34c'est une chose naturelle.
35:36En même temps,
35:37de l'autre côté,
35:37c'est réveillé.
35:38Surtout les jeunes.
35:40Tout à l'heure,
35:40on va peut-être passer
35:41dans les jardins
35:43attenant à cet ensemble
35:44où vous verrez le nombre
35:46de jeunes qui viennent
35:47de partout,
35:47d'Alger,
35:48les amoureux,
35:48les couples,
35:49qui viennent se cacher
35:50pour se déclarer leur flamme.
35:53Et toujours très craintif
35:55parce que,
35:56de temps en temps,
35:58les pouvoirs publics
35:59lancent des opérations
35:59de moralisation.
36:01Et c'est toujours
36:01à ces jeunes-là
36:02qu'on s'en prend.
36:03on fait une rassle
36:05dans les rassles
36:07régulièrement,
36:08sous la pression
36:09des islamistes.
36:11Le pouvoir,
36:12de temps à autre,
36:12cède.
36:13Les gens ont appris
36:15à vivre
36:15dans cette guérilla morale.
36:19Vous,
36:19vous,
36:19vous n'avez jamais eu
36:20envie vraiment de partir ?
36:22Tous les matins.
36:23Tous les matins,
36:24je me dis,
36:25c'est fini,
36:26c'est fini,
36:27je pars.
36:27Et il ne suffit de rien.
36:31J'allume à la télé,
36:32j'entends encore
36:33ces discours,
36:33les mêmes qu'on entend
36:34depuis 1962.
36:36Je me dis,
36:36mais c'est 40 ans,
36:37on en est encore là.
36:38Donc les 40 prochaines années,
36:40ça va être rebelote.
36:42Non, c'est fini,
36:43je m'en vais.
36:44Mais comment vous expliquez
36:45ce sentiment de
36:46que ça ne bouge pas,
36:47on en a encore pour 40 ans ?
36:48Je crois que l'immobilisme
36:50arrange beaucoup
36:50le régime politique.
36:54Cette situation
36:54est extrêmement pénible.
36:57Parce que,
36:57comment
36:58à la fois marcher
37:00et rester immobile.
37:13Et les jeunes,
37:14comment font-ils ?
37:15Ils sont des millions,
37:17ils sont barbus ?
37:18Ou pas ?
37:19Ils croient au ciel ?
37:20Ou pas ?
37:21Ils portent le voile,
37:22le hijab ?
37:23Ou pas ?
37:24Jeunesse ardente,
37:25vive,
37:26patiente,
37:27flirteuse,
37:27à laquelle on peut poser
37:28toutes les questions
37:29que l'on veut.
37:32Les filles d'Alger ?
37:34Les filles d'Alger ?
37:35Oui.
37:36Est-ce que vous voulez
37:37que vous me dites
37:37sur les filles d'Alger ?
37:39Est-ce que c'est genre
37:41difficile pour le jeune homme ?
37:43Non.
37:44Elles ne sont pas trop
37:45coincées par les parents ?
37:45Plus même, plus même.
37:46Ah bon ?
37:46Plus même.
37:47Avant, c'était un petit peu
37:48difficile,
37:49il fallait se cacher,
37:51il fallait...
37:52Et là,
37:53c'est devenu
37:54très courant.
37:55Mais même les filles voilées,
37:57elles évoluent ?
38:00Surtout.
38:01Comment surtout ?
38:02Surtout les filles voilées.
38:03Les filles voilées,
38:04flirtent quoi ?
38:05Surtout, j'ai dit.
38:06Surtout.
38:10Comment tu expliques ça ?
38:11Comment j'explique ça ?
38:13Il y a deux sortes de hijab.
38:14Il y a une certaine minorité
38:15qui porte le hijab,
38:19ce sont des filles
38:20de bonne famille,
38:22on n'a rien à dire.
38:23Intouchable.
38:23Intouchable.
38:24Vraiment intouchable.
38:25Elle, par exemple,
38:26c'est une femme vachement...
38:28Là, c'est vrai hijab.
38:31Ça, c'est vrai hijab, la dame.
38:32Vrai hijab.
38:33Et là, c'est le hijab moderne.
38:35Ça, c'est le hijab moderne.
38:36La dame, là.
38:37C'est le hijab moderne.
38:38Et là, à ma gauche,
38:40c'est quoi ?
38:41Hijab classique.
38:42Hijab classique.
38:43Une fille avec le hijab,
38:45avec le pantalon,
38:46un moulon serré et tout,
38:48avec un body, avec...
38:49Là, c'est excitant.
38:52Ça excite les gens.
38:53Et quand ça excite les gens,
38:54ça devient haram.
38:56Péché.
38:56Péché.
38:58Le but, c'est de ne pas exciter...
39:02Les hommes.
39:02Les hommes.
39:04C'est ça, le but.
39:11Vous êtes étudiants, vous ?
39:25Oui, on est étudiants.
39:26On est des futurs managers.
39:27Des futurs managers.
39:28Ça, c'est un...
39:28Si vous avez besoin de nous,
39:31nous, nous sommes là,
39:31à votre exposition.
39:33Et ça, c'est l'endroit où la jeunesse étudiant vient ?
39:36Ça dépend de la classe.
39:37C'est si on démarre.
39:38Ça dépend de la classe sociale.
39:39La classe sociale ?
39:40Oui.
39:40C'est-à-dire ?
39:41C'est la classe ouverte.
39:42C'est des gens qui sont ouverts.
39:43Esprit.
39:44Esprit ouvert, voilà.
39:45Esprit ouvert.
39:46Esprit ouvert.
39:47Maintenant, il n'y a pas de table, il n'y a pas de ligne.
39:49Oui, monsieur.
39:50Bien sûr.
39:51Dis-moi, frère.
39:51Merci.
39:53Dis-moi, frère.
39:54Merci.
39:55Vous marrez bien, vous vous amusez bien, vous sortez beaucoup.
39:57Oui.
39:57Non.
39:58Cette famille a des limites.
39:59Avec ma famille, c'est...
40:01C'est une heure.
40:02Notre couvre-feu.
40:04On nous fixe notre couvre-feu.
40:05C'est une heure.
40:06Voilà.
40:06Qui est plutôt que là-bas, chez vous.
40:10À 5 heures.
40:116 heures et 6 heures maximum.
40:13Vous d'où du matin ?
40:136 heures, non, 6 heures du spa.
40:166 heures, 6 heures, 6 heures.
40:17Vous avez quel âge ?
40:17Moi, 18 ans, bien sûr.
40:18Vous ne sortez pas le soir, jamais ?
40:20Jamais.
40:20On est en boîte, le soir du soir.
40:22Jamais.
40:22Non, ça va ?
40:23Oui.
40:23Moi, j'ai 20 ans, je n'ai jamais sorti le soir.
40:25Je sors le soir avec mon père, ma mère et ma petite soeur.
40:28Mais jamais seule ?
40:29Non, jamais seule.
40:30Jamais.
40:30Ça ne me passe mes pas par la tête.
40:35Mais il y a aussi des filles volées.
40:37Il y a aussi des filles volées.
40:38Voilà.
40:40Non, ça va rien dire.
40:41Ça va rien dire.
40:42C'est là, nous, on ne comprend pas bien.
40:43Quand on vient de France, on se dit filles volées, il y a l'islam, machin, etc.
40:47C'est plus compliqué que ça.
40:48On les force.
40:49Il y a des filles qui ont un zama.
40:50Leur père leur dit, si tu veux sortir, tu mets le hijab.
40:53Ah, c'est ça.
40:53C'est ça.
40:54Voilà.
40:55On était en train de discuter d'ailleurs sur le hijab.
40:57De quoi, vous vous parlez ?
40:58Oui, justement.
40:59Dans deux ans, peut-être que tu peux le mettre.
41:01Il m'a dit, ça peut bloquer.
41:03Ça peut bloquer.
41:04Parce que ça m'intéresse.
41:05Parce que je suis convaincue par ça.
41:08Par le voile.
41:09Vous êtes attiré par les problèmes de religion, par la pratique.
41:12Exactement.
41:13Il m'a dit, si tu veux être une femme d'affaires, ça peut bloquer tes affaires.
41:17Dans une entreprise, on encourage les gens, les femmes qui n'aient pas le hijab.
41:22Mais ils encouragent.
41:23On leur dit, si tu veux travailler, on lève le hijab.
41:25On n'a pas le hijab.
41:27Si je veux faire le hijab, reste chez toi, je vais te marier.
41:29Ah, d'accord.
41:30En rapport avec les garçons, mettre le hijab, c'est d'une certaine façon, attirer moins le regard.
41:35Non.
41:36Non, non, non.
41:37En contre, il y en a ici qui attire des filles qui mettent le hijab, qui attirent plus le regard que des filles.
41:43Vous, par exemple, si vous portez le hijab, ce que vous avez envie de faire dans quelques temps,
41:47d'après ce que vous dites, ça ne vous empêchera pas, enfin, ça vous regarde,
41:50d'avoir des rapports avec des garçons, de flirter, de sortir, de ça.
41:53On ne pourra pas faire ça.
41:54On ne pourra pas.
41:55On ne pourra pas, parce qu'elle est les filles.
41:57On ne pourra plus en faire avec un maïscapitif, c'est contre tes convictions.
41:59Il y a des filles qui le mettent, c'est contre qui sortent avec des filles, des garçons, elles l'enlèvent.
42:03Toutes les filles arrivent, pardon, c'est une question personnelle, arrivent vierge de mariage ?
42:07Oui.
42:07Oui.
42:0890%.
42:0990%.
42:10Mais vous, par exemple, c'est votre cas, vous voulez arriver vierge de mariage ?
42:13Oui.
42:13Oui.
42:14Mais c'est la religion, c'est la religion, c'est la religion, c'est la religion, c'est
42:19la religion, c'est la choumeur, c'est la choumeur, c'est la choumeur, il y a toute la famille
42:23qui attend le vierge, c'est la fierté de, c'est la fierté de, c'est la fierté de, non,
42:28non, il n'y a pas une pression spéciale, c'est Rastabo la vie, c'est Rastabo.
42:32Mène-toi un garçon.
42:34Un garçon du pari de sexualité ? Avec ma famille ? Impossible.
42:37Avec mon grand-frère ? Jamais.
42:40Ah, ce n'est pas spécialement pour les filles alors ? Même un garçon ne peut pas parler.
42:43C'est le respect.
42:44Pardon, excusez-moi.
42:45Merci, ça m'a fait plaisir de discuter avec vous.
42:49Merci, c'est gentil.
42:51Merci, c'est gentil.
42:52Merci, c'est gentil.
42:53Merci, c'est gentil.
42:54Merci.
42:55Merci, c'est gentil.
42:58Merci, c'est gentil.
43:00Merci, c'est gentil.
43:01Merci, c'est gentil.
43:04Merci, c'est gentil.
43:05Merci, c'est gentil.
43:06Merci, c'est gentil.
43:08Merci, c'est gentil.
43:09Merci, c'est gentil.
43:10Merci, c'est gentil.
43:12Merci, c'est gentil.
43:14C'est gentil.
43:15Merci, c'est gentil.
43:17Merci, c'est gentil.
43:18Merci, c'est gentil.
43:19Merci, c'est gentil.
43:21et les chiquets marahit bendef koneone
43:25nous 10 ans après toujours aussi féroce et vers mort
43:28où ils croyaient qu'on avait rien dans le ventre
43:30qu'on allait fermer notre gueule
43:32juste à peur de se faire descendre et va plus juste au ventre
43:35je préfère qu'on se croit en ronde
43:38on se rend bien à quoi s'attendre
43:40ils veulent nous bourrer le crâne avec leur propagande
43:43les tickets en retuit à la victoire
43:45on se sait battre
43:47on se sait battre
43:50là tu habites avec tes parents non ?
43:52tout le monde habite chez ses parents
43:53on n'a pas trop les moyens de se payer
43:55c'est un peu difficile
43:57parce que nous il n'y a pas de location
43:59nous on est obligé d'acheter le logement
44:01donc c'est un peu cher
44:02ah oui c'est vrai ?
44:03on ne peut pas louer ?
44:04on ne peut pas
44:05même pour louer ça coûte à peu près 150 euros
44:10et la paie c'est 100 euros
44:12alors on ne peut pas
44:13c'est impossible
44:14ah oui ?
44:15toi tu as quel âge toi ?
44:1623 ans
44:17toi tu travailles ?
44:19ouais un peu
44:20je bricole
44:21j'ai un petit magasin de
44:25vidéoclub
44:26tes parents ils font quoi ?
44:27bah mon père il ne travaille pas
44:29tu ne travaille pas ?
44:30rien elle ne travaille pas
44:31aucun des deux ne travaille ?
44:33ouais
44:34et moi et mon frère
44:35on travaille
44:36c'est de faire avec
44:38on se débrouille
44:40on vient du vent
44:41c'est du vent
44:42ouais
44:43c'est du vent
44:44c'est du vent
44:45c'est du vent
44:46je veux te parler des blêmes
44:47c'est du faux système
44:48en espérant
44:49qu'ils réagissent
44:50ceux qui nous gouvernent
44:51ceux qui pardonnent
44:52on terrorise
44:53ceux qui veulent que je ferme ma gueule
44:54et qui me censure
44:55par ma foudre
44:56par un bras de sincère
44:57je ne t'ai pas la pause
44:58sur les posters
44:59je représente les gens comme moi
45:06ceux qui ont quitté l'école trop tôt
45:08ceux qui n'ont pas de travail
45:10ceux qui en ont marre
45:12ceux qui ont vécu leur jeunesse dorée au couvre-feu
45:17comme on dit
45:18on n'a rien vu
45:20notre jeunesse
45:21notre adolescence
45:22elle est passée noire
45:24quand tous ces événements ont commencé
45:27moi j'avais 10 ans
45:30jusqu'à l'âge de 20 ans
45:33on a vécu dans la violence
45:36nous on n'avait pas l'âge de comprendre
45:39maintenant on essaie de comprendre ce qui s'est passé
45:43d'un côté on nous accuse de remettre le couteau dans la plaie
45:48maintenant tout va bien, c'est cool
45:50pourquoi ils parlent encore de ça ?
45:52c'est fini
45:53c'est de comprendre
45:55il y a des points noirs
45:57maintenant on a
45:58on a oublié comment vivre dans la paix
46:01on a oublié
46:02on n'arrive pas à vivre
46:04en plus nous
46:07on a un problème quand on est
46:09on ne croit pas en les psychiatres
46:14et tout
46:15donc il y a des gens qui ont besoin de thérapie
46:18mais ils ne croient pas au nom
46:20je ne suis pas faux
46:21il y a des gens qui ont vu leur famille se faire égorgie
46:24ils ont besoin d'une langue de thérapie
46:28si je parle du pire car le meilleur m'est inconnu
46:33et je ne pourrais pas le définir
46:35toute triste est ma vie
46:36j'espère que tu réalises et que tu comprends ce vent de mélancolie dans mes sons
46:39c'est vraiment ça ?
46:41mélancolie tout le temps ?
46:42il y a quand tu regardes par la fenêtre là tu vois rien de rose
46:45il n'y a rien de rose regardez
46:48il n'y a rien de rose
46:50tu sors le matin
46:52il n'y a rien d'agréable
46:53tu rentres à la maison
46:54tu trouves des parents
46:55ils ont des problèmes
46:57il n'y a rien
46:58il n'y a rien qui redonne le sourire quoi
47:00il n'y a rien
47:02on voit qu'il y a des sociétés étrangères qui rentrent et tout
47:09qui investissent sur l'agire alors qu'il n'y a pas de travail pour les jeunes
47:15on ne va pas le drainer chaque fois
47:17il dit que c'est un pays riche et un peuple pauvre
47:21c'est voulu
47:23il n'y a pas d'autres explications
47:25c'est voulu que ça soit comme ça
47:27pourquoi voulu ?
47:28parce que la misère ça ferme les gueules
47:30le misère ça ferme les gueules
47:32le misère ça ferme les gueules
47:33le misère ça ferme les gueules
47:47quand même ça fait plaisir
47:48la mer, les bateaux
47:51mais derrière la mer c'est mieux
47:53c'est mieux
47:55c'est mieux
47:57le majeu
47:58allez viens mon frère
47:59viens
48:00allez
48:02il habite au Canada
48:03j'ai toujours
48:04ouais
48:05ouais
48:06fais moi
48:07ça marche très bien
48:08on veut tout ça
48:11on veut tout ça
48:12assé
48:14il arrive
48:15ouais ouais ouais
48:16ils sont bien rampol
48:18Giaz, tu voudrais partir vivre en France ?
48:22Je suis déjà allé en France plusieurs fois.
48:24Je ne peux pas...
48:26Je ne sais pas que je ne peux pas vivre là-bas,
48:28c'est que ce n'est pas mon pays.
48:30Je suis bien ici.
48:31C'est mon pays, je veux vivre bien dans mon pays.
48:35Et tu veux transformer ton pays ?
48:37Oui.
48:38Je veux contribuer pour qu'il change.
48:41J'espère qu'il va changer.
48:48Tu sais, Serge, on arrive à vivre avec tout ce qui s'est passé,
48:56avec encore de la tristesse,
48:58encore beaucoup de questions,
49:02encore une grande quête de la vérité,
49:05mais on arrive quand même à vivre avec ça.
49:08Et envisager un avenir.
49:11Je ne sais pas trop comment il sera cet avenir.
49:13Des fois, j'ai peur.
49:15Des fois, je me dis que ce sera peut-être bien.
49:21Je n'en sais rien.
49:22Il est encore plein d'incertitudes, cet avenir,
49:25mais j'ai bien envie de le vivre ici.
49:27Dernier orage sur la ville.
49:44Je vais quitter l'Algérie,
49:46et pourtant je sais que j'y reviendrai.
49:47Ces femmes, ces hommes trop vite croisés,
49:51me manquent déjà.
49:52Leur force, leur rire, leur courage,
49:55leur sens de la liberté ont forcé mon respect.
49:59Là-bas, j'ai pu filmer tout ce que je voulais.
50:02Espoir pour demain ?
50:04Inch'Allah.
50:05Parce que dans cette Algérie,
50:07on peut être heureux aussi.
50:10Khadija, Samy,
50:12Biouna, Boualem,
50:13mes amis d'Algérie,
50:14la guerre, les deuils ont rythmé vos vies,
50:16mais du courage, vous en avez à revendre.
50:19Et le bonheur, vous allez à sa conquête.
50:22Viva. Viva l'Algérie. Vraiment.
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