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un film de jean-Michel Meurice et de Benjamin Stora

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Transcription
00:00L'Alger, il y a 40 ans, matin du 5 juillet 1962.
00:22Après 7 ans de guerre, enfin, la paix. L'Algérie est indépendante.
00:39Un jour si attendu.
00:43C'est quelque chose d'absolument extraordinaire, de passer d'un système à un ordre de participer à la libération de son pays,
00:50à un âge où, normalement, on va poursuivre ses études, avoir une vie normale, tranquille, calme, etc.
00:58Finalement, c'est l'aventure dans l'aventure.
01:03On était tous jeunes à l'époque, on n'avait pas d'expérience.
01:06Il y a beaucoup de gens qui disent, nous on a vaincu l'armée française, moi j'ai dit ce n'est pas vrai,
01:12nous on a obtenu uniquement notre devoir, en tant que l'être humain, à vivre dans une petite démocratie d'abord.
01:20Parce qu'on n'a pas de démocratie, c'est dans notre ordre.
01:26Combattant son visage de la première heure de la guerre d'indépendance,
01:31chef historique mythique de l'insurrection contre la France,
01:34responsable du FLN à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Algérie,
01:37ils étaient jeunes, ils avaient tous entre 20 et 30 ans.
01:43Tous ces hommes ont joué un rôle essentiel dans la guerre d'Algérie.
01:49Pour la première fois, ils racontent l'été 1962.
02:01L'été 1962, les joies de l'indépendance et les luttes pour le pouvoir.
02:07L'indépendance aux deux visages.
02:14Trois mois plus tôt, mars 1962.
02:18La guerre dure depuis sept ans.
02:21En Algérie, les maquis de l'intérieur,
02:24divisés en six régions, qu'on appelle vilayas,
02:27sont isolées et terriblement décimées.
02:32Moins de un survivant sur trois.
02:37Nous sommes des miraculés parce que c'était très difficile.
02:43Youssef Ratib, responsable en 1962 de la Villaya 4,
02:48la grande région autour d'Alger, engagé très jeune,
02:51n'a jamais quitté le maquis pendant toute la durée de la guerre.
02:55La Villaya 4 a perdu le tiers-cent effectif.
02:57Abandonnée, isolée par la construction de barrages électrifiés
03:05longs de 300 kilomètres sur les frontières tunisiennes et marocaines
03:09et coupée de toute aide et renfort extérieur.
03:14Coupée des secours des forces de plus en plus importantes
03:17qui forment, au Maroc et en Tunisie, une véritable armée,
03:22l'armée des frontières.
03:23Coupée des chefs historiques de l'insurrection,
03:29arrêtée six ans plus tôt,
03:31Ahmed Ben Bella, Mohamed Khidr,
03:34Ossinaït Ahmed, Mohamed Boudiaf,
03:36Mostefal Ashraf, sont emprisonnés en France.
03:39Depuis leur arrestation, le pouvoir politique est à Tunis, en exil,
03:48représenté par le GPRA, le gouvernement provisoire de la République algérienne,
03:52alors présidé par Ben Youssef Ben Redda.
03:58Une révolution géographiquement écartelée
04:01entre les maquis de l'Intérieur,
04:03l'armée des frontières, au Maroc et en Tunisie,
04:06le GPRA à Tunis et les chefs historiques, prisonniers en France.
04:12Pour en finir, le GPRA a désigné son vice-président,
04:17Krim Belkassum, pour négocier avec la France l'arrêt des combats.
04:22Négociation d'abord secrète, puis au grand jour, à Evian.
04:27Louis Jox pour la France, Krim Belkassum pour le GPRA,
04:32négocie le départ de l'armée française,
04:34le statut de la minorité européenne,
04:38le sort des harkis,
04:39et enfin, le destin du Sahara et des gisements pétroliers.
04:42Pour nous,
04:50les négociations d'Oriens deviennent,
04:52une bonne partie des négociations d'Oriens deviennent,
04:55c'était un peu secré.
04:57Salah Boubneder dit Saouda l'Ahrab,
04:59responsable de la ville Aya 2,
05:01nord-constantinois,
05:02au maquis depuis 6 ans.
05:03C'est-à-dire, nous, on sait,
05:07on sait qu'il y a quelque chose qui vient.
05:11Mais officiellement, on n'a pas été informé.
05:14On a été informé une fois, tout est terminé.
05:18Mes accords de vie, on n'était pas au courant,
05:19comment on pouvait le savoir ?
05:20Vous entendiez des rumeurs ?
05:23Vous aviez des fragments d'informations ?
05:26Non, non, pour nous,
05:27l'information, c'était le poste radio.
05:29Vous étiez ça uniquement ?
05:30La radio, c'est-à-dire Europe numéro 1,
05:32ou Radio Luxembourg,
05:34sur les postes transistors des soldats français.
05:36On n'a plus de risques,
05:37parce qu'il fallait prendre des risques comme ça.
05:40On se rapprochait le plus possible
05:41d'un camp, d'un poste.
05:43Et le cessez-le-feu, vous l'apprenez comment ?
05:45Le cessez-le-feu, la radio également.
05:47Comment voulez-vous ?
05:48C'est ça, les gens ne le savent pas,
05:50c'est détail, mais c'était coupé.
05:53C'était extraordinaire,
05:55c'était l'ennemi qui nous informait.
05:57À travers la radio, à travers la presse,
06:01nous étions informés.
06:03Le 18 mars 1962,
06:05après plus d'un an de difficiles négociations,
06:08un accord est enfin conclu
06:10entre les deux parties.
06:13Parmi les négociateurs,
06:15côté algérien,
06:16Reda Malek.
06:18pendant toutes ces négociations,
06:21qu'elles soient secrètes au public,
06:24on ne s'est jamais touché la main.
06:26Avec les délégués français, oui.
06:29Jamais.
06:30Parce que nous étions en guerre.
06:32Le 18 mars,
06:35à 17 heures,
06:36Jacques a fait un discours
06:39pour la coopération,
06:40la réconciliation
06:41entre les deux pays.
06:44Et c'est à ce moment-là
06:45qu'il s'est levé
06:46et qu'il a touché
06:48la main des délégués algériens.
06:51Et qu'il y a eu
06:52une photo qui a été prise.
06:54Parce que pendant
06:55toutes ces négociations,
06:56il n'y a jamais eu
06:57de photographe.
06:59Même public,
07:00ces négociations
07:01étaient connues,
07:01etc.
07:02Mais à l'intérieur,
07:04dans la table négociation,
07:06il n'y a pas de photo.
07:07La seule photo qu'on a,
07:09c'est celle
07:09où on a serré la main
07:12de délégués françaises.
07:15Ici Evian,
07:16et bien ça y est,
07:17la guerre est finie,
07:18la paix est signée à Evian.
07:20Il y a quelques minutes à peine,
07:21les hélicoptères ayant à leur mort
07:22les membres de l'association angérielle
07:24sont repartis.
07:25La paix est signée.
07:26J'étais à Tunis,
07:37à l'annonce du Sousselfer.
07:39Salah Boujil est alors à Tunis,
07:42officier de l'armée
07:42de libération nationale.
07:44Il y avait toute une joie
07:46cette journée-là.
07:51Il y avait beaucoup d'Algériens,
07:53tout le monde était content.
07:54les Tunisiens aussi
07:56étaient très contents.
07:59Il y avait,
08:00il y avait,
08:00il y a une fête.
08:04Mais ça restait quand même
08:05après le 19 mars,
08:07on pensait tous
08:09après le 19 mars,
08:11comment les choses
08:11allaient se passer
08:12après le 19 mars.
08:14Après la signature
08:31des accords déviants,
08:33les frontières s'ouvrent.
08:35Des centaines de milliers
08:36de réfugiés,
08:37dont la plupart sont des paysans
08:39déplacés par la guerre,
08:40sont autorisés
08:42à revenir en Algérie.
08:43parmi eux,
09:09après sept ans d'exil,
09:10Abdelazak Bouhara.
09:14C'était le retour
09:15des réfugiés
09:16organisés
09:17comme en chemin de temps
09:17par les Algériens
09:19et les Français.
09:20Il y avait des commissions mixtes.
09:22Et c'est dans ce passage
09:23que je retrouvais
09:23donc ma mère
09:24après sept ans d'absence
09:25qui était
09:26quand elle a su
09:27que je venais
09:27de franchir
09:28la frontière
09:29et avec le réseau
09:31du FLN,
09:33ils nous ont ramené
09:34sur la frontière
09:35du côté
09:35de Gambetta.
09:37Bien entendu,
09:38je ne pouvais reconnaître
09:39parce que
09:39je ne pouvais pas
09:40ne pas reconnaître
09:41sa mère,
09:41même après sept ans
09:42d'absence.
09:44Mais il y avait
09:45avec ma mère
09:46mon jeune frère
09:47et je lui ai posé
09:48la question
09:49pour savoir
09:49qui était ce jeune homme
09:50qui était avec elle
09:51ou je ne l'avais pas reconnu.
09:52Je ne l'avais pas reconnu.
10:04Des zones entières
10:06ont été interdites
10:07aux Algériens
10:07pendant la durée
10:09du conflit.
10:11Près de 2 millions
10:11de paysans
10:12ont été déplacés.
10:158 000 villages
10:16ont été détruits.
10:18La tâche de reconstruction
10:19de l'Algérie
10:20sera très difficile.
10:22Rafik Ben Sassi
10:25engagé très jeune
10:26dans les combats
10:27du nationalisme algérien
10:28et dans la clandestinité
10:30depuis de nombreuses années
10:31arrive à Rocher Noir
10:33près d'Alger
10:33lieu de l'exécutif
10:35provisoire algérien
10:36pour préparer
10:37le passage
10:37à l'indépendance.
10:39J'étais envoyé
10:40par le colonel
10:42Kirib Al-Qassim
10:43qui à l'époque
10:44assurait
10:45la fonction
10:45de président
10:47du comité de guerre.
10:49Et moi
10:49j'avais appartenu
10:50à son cabinet militaire
10:51qui m'occupait
10:53du renseignement
10:54et d'autres
10:54choses aussi.
10:57Et donc
10:57vous avez été envoyé
10:58à Rocher Noir
10:59à l'exécutif provisoire
11:00pour préparer
11:01le passage
11:02à l'indépendance ?
11:03préparer un peu ça
11:04mais c'est surtout
11:05pour la lutte
11:06anti-OAS.
11:07Il fallait mettre
11:07en place des commandos
11:08à partir des éléments
11:09qui rentraient
11:10de l'ex-fédération
11:11de France
11:11et qui venaient
11:12des commandos
11:13de la Hélène
11:13pour préparer
11:15un embryon
11:15de police
11:16et de gendarmerie
11:17algérienne
11:18et en même temps
11:18passer à la phase finale
11:20de la lutte
11:20anti-OAS
11:21avec les commandos
11:23des services spéciaux
11:24français aussi
11:24qui ont participé.
11:25La guerre n'est pas finie.
11:29Au nom de l'Algérie
11:30française,
11:32l'OAS
11:32plastique
11:33et assassine.
11:36Politique du chaos
11:37et de la terre brûlée.
11:40Est-ce que l'OAS
11:40avait songé
11:41à s'accrocher
11:42de Rocher Noir ?
11:43Ils ont fait exploser
11:44plusieurs bombes
11:44à l'intérieur
11:45de la cité administrative.
11:47C'était truffé.
11:48Il y avait beaucoup
11:49de sympathisants
11:50de l'OAS.
11:52Donc c'était
11:52une espèce
11:53de coexistence
11:54un peu bizarre
11:57mais bon,
11:58ça fonctionnait
11:59comme ça.
12:03Violence,
12:04assassinat,
12:05destruction,
12:06affrontement,
12:07l'Algérie
12:08semble plonger
12:09dans le chaos.
12:10Se sentant abandonnés,
12:12sans protection,
12:13livrés à eux-mêmes,
12:14les Européens
12:15d'Algérie,
12:16ceux que l'on appellera
12:17plus tard
12:17les pieds noirs,
12:19décident de quitter
12:19en masse
12:20le pays.
12:24C'était une vision,
12:46je ne peux pas dire
12:46acceptable,
12:48mais vraiment pénible.
12:49toutes ces familles
12:50complètement
12:52abandonnées
12:54pratiquement,
12:54laissées
12:55à elles-mêmes
12:56avec des enfants,
12:57des femmes.
12:59D'ailleurs,
12:59à ce propos,
13:00j'ai vécu
13:00un épisode
13:01qui m'a douloureusement
13:02marqué.
13:04C'est du côté
13:05de l'Harrach,
13:06l'ex-usine
13:06de carreaux,
13:09de carrelages
13:10ou de briques,
13:10une briquetterie,
13:11je crois.
13:11un jour,
13:13un de mes amis,
13:14le chef de commandos
13:15m'a demandé
13:16de l'accompagner
13:17et puis,
13:18par hasard,
13:19il m'a dit
13:19si tu veux voir,
13:20nous avons des prisonniers
13:21ici.
13:23Et quand je suis rentré
13:27là-bas,
13:28c'était l'horreur,
13:29quoi.
13:30Avec plusieurs dizaines
13:31de familles,
13:32avec des femmes,
13:32des enfants,
13:33ils étaient,
13:34en règle générale,
13:35kidnappés
13:36quand ils allaient
13:37sur la route
13:37de mes enfants.
13:38Il y avait des désirs
13:40de vengeance,
13:41il y avait du gangstérisme,
13:42il y avait de la stupidité.
13:45Il y avait des Européens ?
13:46Oui,
13:46pour la plupart,
13:47oui,
13:47pour la plupart,
13:48qui avaient été enlevés
13:49avec des femmes,
13:50des enfants,
13:50des vieillards,
13:51etc.
13:51Alors,
13:52moi,
13:52j'ai pris sûrement
13:53la décision
13:54d'alerter immédiatement
13:56le commandant
13:57Ousdir Kouamar,
13:59qui a alerté
13:59le commandant Hazdin
14:00et par la suite,
14:02tout le monde
14:02a été libéré
14:03et escorté
14:03jusqu'à Maison Blanche.
14:04La période
14:05était complètement
14:06désaxée,
14:09c'était l'affolement
14:10partout,
14:11il n'y avait plus
14:11d'autorité nulle part,
14:12les troupes.
14:13L'armée française
14:14était cantonnée
14:16dans leur casernement
14:18et donc,
14:18c'était un peu
14:19la loi de la jungle.
14:24L'armée française,
14:25près de 400 000 hommes
14:27en Algérie,
14:28décide de quitter
14:29progressivement
14:29et plus vite
14:30que prévu
14:31le territoire algérien.
14:32avec eux,
14:3660 000 soldats
14:37qui et leur famille
14:38décident de choisir
14:40l'exil
14:40par crainte
14:41d'un destin tragique.
14:43L'armée française,
14:59tout de même,
15:00c'était une armada
15:01qui était en Algérie.
15:03Dans les accords,
15:04on avait prévu
15:05qu'il fallait
15:07les ramener
15:07à 80 000 hommes
15:09au bout
15:10d'une année
15:12après l'autodétermination
15:14et ensuite
15:16procéder
15:17à l'évacuation
15:19définitive
15:19dans un délai
15:21de 24 mois.
15:23En fait,
15:24oui,
15:24c'est-à-dire 3 ans,
15:25c'est toujours
15:26les 3 ans
15:26dont on avait parlé
15:27pour les droits
15:29des Européens.
15:31Eh bien,
15:32ce qui s'est passé,
15:33c'est que finalement,
15:34l'armée française
15:35a quitté
15:37l'Algérie
15:37totalement
15:40avant une année
15:43après l'autodétermination.
15:581er juillet 1962,
16:01en application
16:01des accords déviants,
16:03scrutin
16:03d'autodétermination.
16:05Les Algériens
16:06se prononcent massivement
16:08en faveur
16:09de l'indépendance
16:09de l'Algérie.
16:12Le 3 juillet,
16:14la France
16:15reconnaît officiellement
16:16l'indépendance
16:17de l'Algérie.
16:20Le 5 juillet,
16:22les premiers bataillons
16:22de l'ALN
16:23pénètrent dans Alger
16:24avec à leur tête
16:26Youssef Ratib.
16:27On est rentré
16:29avec neuf bataillons.
16:31Des vrais
16:31maquisards.
16:32Vous êtes rentrés
16:33dans l'Algérie.
16:33On est rentrés
16:34à Alger.
16:34C'est la Vila 4.
16:35Vous êtes le premier
16:35à être rentré
16:36dans l'Algérie.
16:36Pour l'histoire,
16:38comme pour Paris,
16:39ils disent que c'est
16:40les gérnaires
16:40Leclerc
16:40pour l'histoire,
16:42c'est la Vila 4
16:42qui a libéré Alger.
16:44On est rentrés
16:44en force
16:45et là,
16:46on a invité
16:46toutes les Vilares
16:47pour venir assister.
16:49Il y a eu la Vila 3,
16:50la Vila 2,
16:51la Vila 3
16:51et des gens
16:53qui sont venus
16:54assister au cérémonie.
16:56D'autres ne sont pas venus.
16:58Le même jour,
17:00ce 5 juillet,
17:01le président
17:02du gouvernement provisoire
17:03Ben Youssef Ben Khedda
17:04pénètre à son tour
17:06dans la capitale algérienne.
17:09Avec lui,
17:10un des responsables
17:11du FLN,
17:12Mohamed Arbi.
17:13J'ai rarement vu
17:14une foule aussi dense
17:15et aussi explosive
17:17et joyeuse
17:18et elle nous a
17:21accompagné
17:23sur des kilomètres
17:24il y avait des dizaines
17:27et des dizaines
17:28de milliers de gens
17:29qui chantaient,
17:30qui dansaient,
17:30qui avaient fabriqué
17:31des drapeaux
17:32de toute nature.
17:45Le retour également
17:47avec le GPRA,
17:49Haussi Naït Ahmed,
17:50leader historique
17:51de l'insurrection
17:51contre la France
17:52et libéré depuis peu
17:54après 6 années
17:55d'emprisonnement.
17:56C'était un instant
17:57de bonheur
17:57et surtout de voir
17:58la joie,
17:59de voir le déferlement
18:00d'enthousiasme,
18:01les danses.
18:03C'était une atmosphère
18:05presque magico-métaphysique.
18:06c'était extraordinaire.
18:09C'est surréaliste
18:14de voir des femmes
18:17enlever leurs voiles,
18:19se mettre en jupons,
18:21aller embrasser les hommes.
18:22le peuple d'Alger,
18:36le peuple d'Alger,
18:36le peuple d'Alger,
18:37le peuple d'Alger qui sont arrivés,
18:48le peuple d'Alger qui sont arrivés,
18:50et est arrivés ici,
18:52les gars,
18:53un bâton de la willa à deux,
18:55un bâton de la willa à trois.
18:57Là,
18:57le peuple,
18:59pendant trois jours,
19:01la fête,
19:04le quatrième jour,
19:05Ben Khmerdha,
19:06il m'a dit,
19:06il faudrait que le peuple
19:07se mette au travail.
19:09Il a pris la parole,
19:11au niveau de la willa,
19:12il a dit,
19:12demain,
19:13il faut retrousser les manches,
19:14il faut aller travailler.
19:15Le lendemain,
19:18tout le monde
19:19s'est mis au travail.
19:23Ce capital-là,
19:26on aurait pu faire de ce capital
19:28quelque chose de merveilleux.
19:33L'indépendance,
19:35c'est une indépendance merveilleuse.
19:38Rabah Zerari,
19:39dit le commandant Azdin,
19:41monté très jeune au Maquis,
19:42arrêté par l'armée française,
19:44évadé,
19:44clandestin
19:46et responsable
19:47pour le FLN
19:47de la ville d'Alger.
19:48C'est fini.
19:50Les moteurs,
19:52les moteurs de chars,
19:54on ne va plus les entendre,
19:56les bombardants de l'MESHTA,
19:58c'est terminé.
19:59Les morts terminées,
20:05qu'il fallait passer
20:06à une autre étape.
20:08Et là,
20:09à notre niveau,
20:10nous, responsables,
20:12on était inquiets.
20:14inquiets,
20:17car ils savent qu'en fait,
20:19l'histoire va bientôt changer de sens.
20:22Inquiets,
20:23car pour eux,
20:24l'été 62,
20:25l'été de l'indépendance,
20:27c'est aussi celui
20:28de l'indépendance confisquée.
20:29C'est-à-dire que la révolution
20:32a changé
20:32d'orientation.
20:36Et c'était un problème d'homme.
20:40Parce que quand on veut
20:41tuer une révolution,
20:42il faut que les hommes
20:43ont fait la révolution.
20:45Une fois tué,
20:46la révolution tombe.
20:47C'est ce qu'ils ont fait
20:48nos camarades.
20:50En 62,
20:51il faut liquider la laine,
20:52parce que c'est une armée populaire
20:55qui a défendu le peuple.
20:58Comme ça,
20:59dépendant du pouvoir,
21:00c'était pour le pouvoir.
21:02Au moment où se réalise
21:04leur rêve,
21:05l'indépendance de l'Algérie,
21:07les luttes pour le pouvoir
21:08s'exacerbent.
21:10Comment s'est jouée
21:11cette histoire,
21:12secrète,
21:14difficile,
21:14et compliquée
21:15qui va conduire
21:17à l'indépendance confisquée.
21:20Retour en arrière.
21:22Deux ans plus tôt,
21:23et retour sur les hommes,
21:25les cinq leaders historiques
21:26emprisonnés.
21:28Rabah Bitat,
21:29Ben Bella,
21:30Et Ahmed Bouliyaf
21:31ne formaient pas,
21:33disons,
21:34un groupe homogène.
21:36Ils ont eu,
21:38sans aucun doute,
21:39on le sait maintenant,
21:41des problèmes
21:42de cohabitation en prison
21:43qui ont joué autant
21:45que les divergences politiques.
21:47Et donc,
21:49on avait
21:50Bouliyaf
21:51qui était allié
21:53à Krim,
21:54Aït Ahmed
21:55qui jouait
21:56la neutralité
21:57entre,
21:58mais qui n'avait pas
21:59de force propre.
22:00Il y avait
22:01les gens
22:02du gouvernement
22:03qui étaient branchés
22:04sur les wilayahs,
22:06c'est-à-dire
22:06Krim,
22:07Ben Tobel
22:08et Boussouf,
22:09mais il y avait
22:11également
22:12les politiques
22:14avec Ben Khadda,
22:15Yazid et Dahlib
22:16qui, eux,
22:17n'avaient pas
22:18de force propre.
22:20Divergence entre les chefs,
22:22divergence politique
22:23aussi entre le GPRA,
22:25le gouvernement provisoire
22:27de Ben Khadda
22:27à Tunis,
22:29qui conduit alors
22:30les négociations
22:30pour la paix,
22:32et l'état-major
22:33de l'armée
22:33des frontières
22:34en Tunisie.
22:35Cette armée
22:40que dirige
22:41un état-major général
22:42sous les ordres
22:43du colonel
22:44Boumdienne
22:45est forte
22:46de 60 000 hommes.
22:50Lourdement armée,
22:52fortement politisée,
22:54elle attend son heure.
22:56Cette armée
22:56est très opposée
22:57aux négociations
22:58de paix
22:59par peur
22:59d'en être exclue.
23:02C'est pendant
23:03les négociations
23:04GPRA,
23:08le gouvernement français,
23:09que la crise
23:10latente
23:11qui existait
23:12entre
23:13ce qu'on appelle
23:14les hauts commandements
23:15de l'armée
23:15aux frontières
23:17marocaines
23:18et aux frontières
23:18tunisiennes,
23:20c'est à ce moment-là
23:21que
23:22les militaires
23:26ont pris
23:26des initiatives
23:27politiques
23:29très très fortes.
23:30Ils ont manifesté
23:32leur désaccord
23:33avant la signature
23:34des accords
23:35déviants
23:35et c'était
23:37pour nous
23:37un devoir
23:38de rappeler
23:38à l'ordre
23:39l'état-major.
23:40Donc nous avons écrit
23:40aux dirigeants militaires
23:42de dire
23:42c'est une erreur
23:44politique grave
23:45que d'avoir
23:46ouvert une crise
23:47au moment
23:48des négociations
23:49et en même temps
23:51nous avons écrit
23:53une lettre
23:53de soutien
23:54à Abdel
23:54Mkhedda.
23:55Boumediene
23:56à cette époque-là
23:57était contre
23:58toute négociation.
24:00Il faut d'abord
24:01régler les problèmes
24:02internes
24:03de l'Algérie,
24:04les problèmes internes
24:05que nous sommes
24:06entres
24:06et qui empoisonnent
24:07notre existence
24:07pour aller
24:09ensuite
24:10à ces négociations
24:13dans des conditions
24:14plus favorables.
24:15Abdel Razak Bouhara,
24:17officier de l'ALN
24:18à la frontière
24:19algéro-tunisienne
24:20où le colonel
24:21Boumediene
24:21lui a confié
24:22le commandement
24:23d'un important bataillon.
24:24Il y avait
24:25l'idée suivante
24:27qui était répandue
24:28au sein des combattants.
24:30On se disait
24:31il est possible
24:32qu'il y ait un accord
24:33un accord
24:35aux dépens
24:36des combattants
24:37qui se trouvaient
24:38sur les frontières
24:39et c'est peut-être là
24:42une des raisons
24:44qui expliquent
24:45la grande solidarité
24:47qui existait
24:47entre les Moujaïdines
24:49sur les frontières
24:50et ce qu'on appelait
24:51les unités
24:52qui dépendaient
24:52de l'état-major général.
24:54Nous, ici,
24:55on savait tout ça.
24:56Le peuple commençait
24:57à entendre
24:58que ça n'allait pas
24:59entre l'Est,
25:01entre le GEPERA
25:03et l'OMG
25:04bien avant l'indépendance.
25:06Bien avant l'indépendance.
25:07Mais ils continuaient
25:09à espérer
25:10que ça allait
25:12se régler.
25:17Officier formé au Caire,
25:19fortement influencé
25:20par Nasser,
25:21le colonel Wari Boumdienne
25:22n'est pas suffisamment
25:24connu
25:24dans la société algérienne.
25:26Il recherche
25:26des appuis politiques
25:27auprès des chefs historiques
25:29de l'insurrection algérienne
25:31toujours emprisonnés
25:32en France.
25:33Ils avaient envoyé
25:34Bouteflika
25:35pour recruter
25:36un historique.
25:38Ils voulaient
25:39d'abord
25:41convaincre Boudiaf
25:44de les rejoindre.
25:46Mais Boudiaf
25:47leur a dit
25:47qu'est-ce que c'est
25:48que
25:49cette initiative
25:53que vous prenez
25:53au moment des élections,
25:55vous divisez le pays,
25:57au moment où il fallait être
25:58sur une position
25:58de force
25:59dans la négociation.
26:00Il a été très dur
26:01à l'égard
26:01de Saint-Major.
26:03Donc,
26:03out.
26:04Le Bouteflika
26:05a éliminé
26:05Boudiaf.
26:07Moi,
26:08il n'est pas question
26:08de ce qui me concerne.
26:09Ils connaissent un peu
26:10mon point de vue idéologique,
26:12non pas mon caractère,
26:13mais mon point de vue idéologique,
26:15pas idéologique,
26:16politique.
26:17Et ils se sont
26:18rabattus
26:19sur Benbella.
26:20Engagé très jeune
26:23dans la lutte nationaliste,
26:25Ahmed Benbella
26:25est le plus connu
26:26des chefs historiques
26:27de l'insurrection.
26:29Sans Benbella,
26:31je ne pense pas
26:31que l'état-major
26:32de Rardimahou
26:34aurait pu
26:34réellement
26:36s'imposer.
26:37Il avait besoin
26:38d'une tête politique
26:39qui passe
26:40et Benbella
26:41passait depuis des années
26:42comme étant
26:43le leader politique
26:44du front.
26:45Alors,
26:45sous la bannière
26:46de Benbella,
26:47l'état-major
26:48pouvait
26:49se placer.
26:50C'était la lutte
26:51pour le pouvoir
26:51qui avait commencé.
26:53Qui avait commencé
26:53déjà lorsque
26:55les cinq étaient
26:55en prison.
26:56Dont le président
26:57actuel,
26:58Boudfiqa,
26:59servait d'agent de liaison.
27:01Il a été vendre
27:02un coup d'état,
27:03Boudiaf l'a refusé.
27:05Il a trouvé
27:05un preneur
27:06qui s'appelle
27:06Benbella.
27:08Bon,
27:08il a acheté
27:09le coup d'état.
27:10On connaît la suite.
27:11À l'époque,
27:12Benbella,
27:12il n'a rien compris
27:13dans la situation.
27:14Il veut le pouvoir
27:15et puis ça va être là.
27:17Moumudine,
27:18il a utilisé
27:19le Benbella,
27:21le Pion,
27:22le monsieur
27:22qui est en train.
27:24Ça n'est pas la même chose.
27:26Et puis après,
27:27après 40 ans,
27:30on vit encore
27:31de la crise
27:32de 62.
27:37Et voilà,
27:38enfin.
27:38début avril,
27:45la guerre est finie.
27:50Les cinq historiques
27:52sont libres,
27:53reçus en Tunisie
27:54par Boudienne.
27:59Mais ils sont ici ensemble
28:01pour la dernière fois.
28:02la lutte pour le pouvoir
28:04les a déjà séparés.
28:12Vous savez,
28:14personnellement,
28:15j'ai fait des efforts
28:16pour que nous rentrions unis.
28:18J'ai profité
28:18de ma présence au cœur
28:20lors de la réunion
28:21du groupe
28:24de Casablanca,
28:26du groupe africain
28:27de Casablanca
28:28pour aller voir
28:29Nasser
28:30et avec l'autorisation
28:33du chef de gouvernement
28:35lui dire
28:38ceci,
28:41si jamais
28:41cette crise
28:42atteint l'Algérie,
28:47vous ne serez pas gagnant.
28:48Benbella ne sera gagnant.
28:49Personne ne sera gagnant.
28:51Si la digue se rompt,
28:53c'est l'atomisation.
28:55Donc,
28:55s'il vous plaît,
28:56faites quelque chose.
28:57Moi,
28:57je suis prêt
28:58à soutenir
28:59un remaniement possible
29:00du GPRA
29:01pour mettre à sa tête
29:02Benbella.
29:05Mais,
29:05de grâce,
29:06il faut intervenir
29:07parce que
29:08ce qui risque
29:12de se produire
29:12en Algérie,
29:13c'est du nihilisme
29:15si jamais
29:15on dérive
29:17vers la guerre civile.
29:18L'acte suivant
29:20va se jouer
29:20loin d'Algérie,
29:22en Libye,
29:23à Tripoli exactement,
29:25où le GPRA
29:26convoque
29:27en mai
29:27l'ensemble
29:28des cadres nationalistes,
29:30ceux qui sont encore
29:31dans les maquis
29:32et ceux qui sont en France,
29:34au Maroc
29:35et en Tunisie.
29:37L'enjeu est important.
29:38Il s'agit
29:39à la fois
29:39d'adopter
29:40un programme
29:41de gouvernement
29:42et de ratifier
29:43les accords déviants.
29:44Nous, on était au maquis,
29:46on ne pouvait pas.
29:46Comment assister,
29:47comment ?
29:49Et la preuve,
29:49on ne connaissait même pas
29:50les accords déviants
29:51en même.
29:53Comment on pouvait le savoir ?
29:54Vous n'aviez pas lu
29:55les accords déviants ?
29:56Comment on connaissait ça ?
29:58Comment on était au maquis ?
30:00Je rappelle que nous étions
30:01restés deux membres
30:02du conseil de l'Aïa.
30:03C'est tout.
30:03Vivant.
30:04Vivant.
30:05Donc, moi,
30:06je suis resté ici
30:07et l'autre membre
30:08est parti à Tunis
30:09pour avoir justement
30:12des informations
30:13plus détaillées.
30:14Nous n'avons pas été
30:15parce que nous étions
30:16ici à Alger
30:17à faire des choses
30:19beaucoup plus importantes
30:20et plus sérieuses.
30:21C'était la lutte
30:21contre l'OAS.
30:24Il ne faut pas oublier
30:24qu'à l'époque,
30:26il y avait une centaine
30:27de morts par jour.
30:29Nous aurions bien voulu,
30:31nous avons espéré,
30:32nous avons souhaité,
30:33nous avons désiré,
30:34nous l'avons écrit
30:35qu'au lieu que
30:36ce congrès
30:38se fasse à Tripoli,
30:41qu'il se fasse à l'intérieur.
30:42Le premier congrès
30:44du FLN à Hélène
30:47s'est fait
30:48en 20 août 1956
30:49et à l'intérieur du pays.
30:53Oui.
30:53Pourquoi le deuxième congrès,
30:55alors que nous sommes indépendants,
30:57ne se ferait pas
30:58à l'intérieur
30:59avec les dirigeants
31:02cooptés
31:03tels que moi,
31:05tels que Ami Salah
31:05et les autres,
31:06bien sûr qu'ils assistent,
31:08élargis
31:09aux cadres
31:11qui ont été formés
31:12par la révolution.
31:13Personnellement,
31:13j'étais contre
31:14la réunion
31:14du Conseil national
31:17de la révolution
31:18à Tripoli
31:19parce que
31:21pour moi,
31:22ce qui était important,
31:23c'est d'envoyer
31:25tous les cadres disponibles
31:26à l'intérieur du pays.
31:27Il y avait la lutte
31:28contre l'OAS
31:28et une fois en Algérie,
31:31créer les conditions
31:32pour avoir une préparation
31:34démocratique
31:35du congrès du FLN.
31:36C'était ça ma vision.
31:37Je m'étais opposé,
31:38mais minoritaire.
31:39Malgré tout,
31:40le Conseil national
31:41de la révolution algérienne
31:43s'ouvre à Tripoli
31:44fin mai.
31:45Pourquoi Tripoli ?
31:46Raison toujours inconnue
31:47aujourd'hui.
31:48Par sécurité
31:50et par crainte
31:51de l'OAS,
31:53aucune photo,
31:54aucune image
31:54n'a été prise
31:55de cet événement.
31:57Avec les accords
31:58de cessez-le-feu,
31:59le Conseil doit aussi
32:00adopter
32:01un programme
32:02de gouvernement.
32:03Nous,
32:04on a été à Tripoli,
32:05convoqués à Tripoli
32:06pour ratifier
32:07les accords de vie.
32:10Alors,
32:11quand ça a passé
32:12devant le Conseil
32:12de la révolution,
32:14tout le monde
32:15a voté pour,
32:17à l'exception,
32:18de trois personnes.
32:21Vous me dites,
32:24Nasser,
32:24colonel Nasser,
32:27ou Gays-Slimin.
32:28Vous me dites.
32:29Hein ?
32:30Vous me dites.
32:32Je ne sais pas exactement
32:33comment,
32:33mais je me dis.
32:35Alors,
32:36ils ont voté
32:36condam.
32:37Condam,
32:38vous me dites,
32:38pourquoi vous vous dites,
32:39parce que vous vous avez
32:41vendu la France,
32:42l'angélite à la France.
32:43Ah bon ?
32:44Je dois dire en passant
32:46que l'acriture
32:48politique des accords
32:49de vie a été faite
32:51par les négociateurs
32:52eux-mêmes,
32:53le Nihia et moi.
32:55Nous étions dans
32:55cette commission
32:56et nous avons donné
32:59les faiblesses
33:01et les concessions
33:02qu'on était amenés
33:03de faire
33:04parce que ce qui nous
33:05intéressait,
33:06c'était d'installer
33:07un gouvernement
33:08sur le sol national.
33:09sur le fond,
33:11tout le monde
33:11était d'accord.
33:13Comment organiser
33:14un État,
33:15quelle est l'orientation
33:17économique,
33:17quelle est l'orientation
33:18sociale,
33:19tout ça,
33:20tout le monde
33:20était d'accord
33:21sur le programme.
33:22Il a été voté
33:23à l'unité.
33:26C'est important
33:26de dire à l'unité
33:27parce que
33:28ce qui va suivre
33:29après...
33:29Ali Haroun,
33:32membre de la direction
33:33de la Fédération de France
33:34du FLN,
33:35témoin privilégié
33:36de ce moment.
33:38Si vous vous reportez
33:39à la presse
33:42ou aux déclarations
33:43des uns et des autres,
33:44on va vous dire
33:45les uns sont
33:46les vrais révolutionnaires,
33:47les autres sont
33:47les contre-révolutionnaires.
33:48Ce n'est pas vrai.
33:49Ce n'est pas vrai
33:50parce que la plateforme
33:51a été votée
33:52à l'unanimité.
33:53Donc,
33:53ce n'est pas
33:53un conflit idéologique.
33:56Alors,
33:56on a adopté
33:57la plateforme
33:58et après l'adoption
33:59de la plateforme
34:01de notre folklorique,
34:03Ferhat Abbas Kri,
34:04il dit ça,
34:05c'est du communisme
34:06mal digéré.
34:07Il a voté quand même.
34:09Et
34:09Mohamed Saïd,
34:11il a dit
34:11« High Hitler ! »
34:15Lorsque le vote
34:16à l'unanimité
34:18a été proclamé,
34:18il a dit
34:19« High Hitler ! »
34:20Donc,
34:21le vote a lieu
34:23à l'unanimité
34:25et puis,
34:26à ce moment-là,
34:28il y a suspension
34:28de séance
34:29et on dit
34:30« Maintenant,
34:31nous allons
34:32entamer
34:34le deuxième point
34:35de l'ordre du jour
34:36qui est la désignation
34:37de ce qu'on appelait
34:40l'idara en arabe,
34:42c'est-à-dire
34:42l'administration,
34:43c'est-à-dire
34:43en fait
34:44le bureau politique.
34:46C'est au moment
34:47de la construction
34:48du bureau politique
34:49qu'il y a rien de faire.
34:50C'est sur les zones.
34:51Sur les zones,
34:51voilà.
34:52l'ambiance
34:53étant surchauffée,
34:56des mots
34:56très regrettables
34:57ayant été prononcés
34:59par certains
35:03et l'atmosphère
35:05chauffant
35:06de plus en plus,
35:07Omar Bouddhaoud
35:08dit
35:08« S'il vous plaît,
35:09s'il vous plaît,
35:10silence, silence,
35:11je suspends
35:12la séance,
35:15on verra demain matin. »
35:17Et depuis,
35:19le CNRA ne s'est jamais
35:21retrouvé
35:23dans son intégralité.
35:25Donc,
35:25on n'a pas eu
35:26de vote.
35:28Ce qui fait que
35:29nous sommes restés
35:31suspendus
35:32depuis.
35:34Il n'y a pas eu,
35:35sortant du CNRA
35:36de Tripoli,
35:37une direction
35:38qui était issue
35:41d'un vote
35:42où une majorité
35:44s'est prononcée
35:45régulièrement
35:46contre une minorité.
35:48Voilà ce qui s'est passé.
35:48La révolution algérienne
35:49d'un coup
35:50se trouve privée
35:51d'une représentation
35:52politique.
35:53Non.
35:54Disons,
35:55n'a plus de représentation
35:57acceptée
35:59par tous.
36:01Voilà.
36:02C'est là
36:03le malheur
36:05de l'Algérie
36:06actuelle.
36:07C'était le premier
36:08coup d'État
36:09qui ne dit pas
36:11son nom.
36:13Et ils nous ont
36:14même collés
36:14la crise
36:17en disant
36:18que c'était
36:18une crise
36:19de Wilayette.
36:21C'est faux.
36:23On s'entendait
36:24merveilleusement.
36:27La Wilayette
36:27s'entendait
36:28avec la 2,
36:29la 3,
36:29la 4,
36:30la 5,
36:30la 6,
36:31la zone
36:31de Toronto.
36:32Tout marchait
36:32très bien
36:33jusqu'à
36:34cette date-là
36:35de la réunion
36:36de Tripoli.
36:38C'est là
36:38où nous avons
36:39introduit,
36:40si vous voulez,
36:42le poison
36:42de la discorde.
36:44Discorde,
36:45mésentente,
36:46le programme
36:47de Tripoli
36:47est adopté
36:48à l'unanimité,
36:50mais les accords
36:51de cessez-le-feu
36:52ne seront pas respectés.
36:54Première entorse,
36:56le commandant
36:56Abderrazak Bouhara
36:58reçoit l'ordre
36:59de faire mouvement
37:00vers l'Algérie.
37:01Je fais partie
37:02de ceux
37:03qui ont violé
37:04les accords
37:05déviants
37:05parce que
37:06les accords déviants
37:07précisaient
37:08que les unités
37:09de l'Alane
37:09devaient
37:11rester
37:11sur place
37:13et
37:14moi,
37:15j'avais reçu
37:16un ordre
37:16pour franchir
37:17la frontière,
37:20pas tout seul,
37:21avec un peu plus
37:22d'une compagnie
37:23pour établir
37:24une relation
37:24avec
37:25les responsables
37:27de la Wilaya 1
37:28et de ce qu'on appelait
37:29auparavant
37:30la base de l'Est
37:30dans la région
37:31de Sout-Mahras,
37:32c'est-à-dire
37:33établir des relations
37:34avec l'intérieur.
37:35J'ai franchi
37:36la frontière
37:36avec un laissé-passer
37:37du croissant rouge
37:39et je n'étais pas
37:41en tenue militaire,
37:41j'étais en tenue civile.
37:43Avec lui,
37:44Salah Goudjil
37:45sous les ordres
37:46du colonel
37:47Wariboumdienne.
37:49On est rentrés
37:49avec les réfugiés.
37:50En civil ?
37:51En civil,
37:52oui,
37:52on n'était pas autorisés
37:54à rentrer en militaire
37:55parce que là,
37:56il n'y avait pas encore
37:56un accord
37:57pour que
37:58la
37:58la Hélène
38:01des frontières
38:02traversait la frontière.
38:03L'accord,
38:04c'était simplement
38:05de dire
38:05que le cessez-le-feu
38:07s'est fixé
38:09les deux armées
38:12dans les positions
38:13où elles se trouvaient
38:13à cette date
38:15du 19 mars.
38:16Et ce qui était
38:17à l'extérieur
38:18reste à l'extérieur
38:19jusqu'au moment
38:20où il y aura
38:21la proclamation
38:22de l'indépendance
38:23reconnue
38:24par le gouvernement français.
38:25A partir de là,
38:27l'armée des frontières
38:28peut rentrer,
38:29mais elle ne pouvait pas
38:29rentrer avant.
38:30En fait,
38:32elle était rentrée,
38:33elle s'était infiltrée
38:33déjà
38:34et l'armée française
38:36a fermé les yeux
38:36parce qu'il y avait
38:37toute une dynamique
38:38de l'indépendance
38:39qui s'était
38:40installée.
38:43Alors,
38:44le 5 juillet,
38:46quand le peuple d'Alger
38:47fête en toute innocence
38:49l'indépendance,
38:51les responsables,
38:52eux sont inquiets.
38:55Personne ne savait
38:56que le clash
38:58avait eu lieu
38:58à Tripoli,
38:59sauf quelques responsables.
39:01Et puis,
39:01on n'était pas
39:02arrivés
39:02à la confrontation.
39:04Nous espérions
39:05toujours
39:06que le CNRA
39:08qui avait été,
39:09dont la séance
39:10avait été suspendue
39:11à Tripoli,
39:12aurait été
39:13de nouveau
39:14convoqué
39:14à Alger,
39:16convoqué à Alger
39:17et puis,
39:18comment dirais-je,
39:19qu'il aurait
39:20terminé sa mission.
39:21On aurait
39:22à ce moment-là
39:23élu
39:23un bureau politique
39:25qui soit
39:25l'émanation
39:26de l'ensemble
39:27des membres
39:28du CNRA.
39:29On espérait
39:30qu'il allait se réunir
39:31jusqu'au jour
39:32où,
39:32le 22 juillet
39:331962,
39:35M. Ben Bella
39:36a déclaré
39:37à Clemsen
39:37le bureau politique
39:39c'est moi.
39:40Le 22 juillet.
39:41Le 22 juillet 1962.
39:43Entre-temps,
39:45l'armée des frontières
39:46commence à s'avancer.
39:48Le 24 juillet,
39:50ils sont devant
39:50Constantin.
39:52Khalfala Abdelaziz
39:57est alors
39:58le responsable
39:59de la ville
39:59de Constantin.
40:00Les troupes
40:01se sont infiltrées
40:02à partir de la MLA
40:03et sont venus
40:04encercler
40:05Constantin
40:06et ils ont,
40:06comme ils avaient
40:07les renseignements
40:08parce qu'il y avait
40:08des éléments
40:09à nous aussi
40:10qui étaient
40:10dans les frontières,
40:11donc ils connaissaient,
40:12ils avaient tous
40:13les points de repère,
40:14les PC où se trouvaient
40:15et le PC d'Aïlaï
40:16a été encerclé.
40:17Tout l'état-major
40:18était donc
40:19emprisonné,
40:20encerclé.
40:21Et le PC de la METAPAR
40:23aussi,
40:23qui était sous ma responsabilité.
40:25Bon,
40:25il y avait aussi
40:26d'autres invités
40:28du GPA
40:28comme d'Octobel
40:29qui étaient encerclés.
40:30Beaucoup de gens
40:31étaient encerclés
40:31dans la nuit
40:32et c'était fini.
40:34La prise de la côté,
40:34c'est peut-être comme ça.
40:35Moi,
40:36je n'ai pas été arrêté
40:38parce que je n'ai pas
40:39passé la nuit
40:39parce que j'étais
40:40trop ciblé.
40:42Vous êtes victime,
40:42c'est ça ?
40:43Ah oui,
40:44oui,
40:44on a tué le chef,
40:45le commandant
40:46de la caserne,
40:47la rinjouette.
40:48Il a été abattu.
40:49Il a été abattu.
40:49Il a été abattu,
40:50oui,
40:51froidement.
40:52Il y a eu 4 ou 5 morts.
40:55Certains responsables
40:55des maquis de l'intérieur
40:56comme Salah Boubnider
40:58tentent de s'opposer
41:00à ce coup de force
41:00à cette avancée
41:01de l'armée des frontières.
41:03On a fini l'union ensemble.
41:05Des responsables de Villaya ?
41:07Des Villaya,
41:08voilà.
41:09Alors,
41:10on a fini l'union ensemble
41:11pendant 3-4 jours.
41:14On n'a pas trouvé
41:15une solution.
41:17Alors,
41:17j'ai pris une décision,
41:19enfin,
41:19j'ai pris une décision,
41:20on a fait une proposition
41:21à Anna ou Hassan
41:22pour l'un plus.
41:25Sinon,
41:25on a libéré la gire.
41:29On va partager
41:30le pouvoir en deux.
41:32Une partie
41:33qui va s'occuper
41:34de la haleine
41:34et de la rassemblée
41:35et de l'organiser
41:36et de la paix.
41:39Une partie
41:39qui va s'occuper
41:40de la haleine
41:41et de la population
41:42aussi
41:42pour les organiser
41:43en attendant
41:44d'arriver
41:45au Congrès.
41:52Alors,
41:52on a proposé
41:53la proposition,
41:56ça a été accepté
41:58pas plus loin.
41:59Entre le groupe
42:00Benbella Boumdienne
42:01et les Vilaya,
42:02Youssef Ratib,
42:03le chef de la Vilaya 4,
42:05tient à rester neutre.
42:07Là,
42:07je vais parler
42:08d'une chose importante
42:09parce que les gens
42:10ne se connaissent pas.
42:11Toujours dans le cadre
42:12de la neutralité,
42:14à l'époque,
42:15Benbella
42:15et Khidr
42:16et Karabin
42:17ne sont pas encore
42:18rentrés.
42:19Nous sommes toujours
42:20le fait juillet,
42:21là,
42:21un peu après,
42:22là.
42:22Donc,
42:25de ma propre initiative,
42:27j'ai pris
42:27un accord
42:28avec le colonel
42:29Mohamed El-Hadda III,
42:30on a pris
42:30un avion
42:30de l'exécutif,
42:32on a été rendre visite
42:33aux deux responsables
42:35arabains
42:36pour essayer
42:36justement
42:38d'arranger les choses
42:39en disant
42:41que,
42:41attention,
42:42les gens sont armés,
42:44on risque la guerre civile,
42:45c'est pas encore,
42:45on n'est pas encore
42:46concerné,
42:47nous,
42:47on est neutre.
42:48On risque la guerre civile,
42:50là,
42:50c'est malheureux à dire,
42:51mais j'ai entendu
42:52des choses
42:53qui font peur,
42:53c'est-à-dire que
42:55la déclaration
42:55était la suivante,
42:56c'est que nous
42:57prendrons le pouvoir
42:58quel que soit le prix,
42:59quel qu'en soit le prix.
43:01Je l'ai entendu
43:02de mes propres souvenirs.
43:03Le pouvoir
43:04à tout prix.
43:05Ahmed Benbella
43:06pénètre dans Alger
43:07le 3 août,
43:09pratiquement
43:09sans opposition sérieuse.
43:12Le GPRA
43:12se disloque.
43:14À partir du moment
43:14où,
43:15bon,
43:17c'est la force
43:18qui a primé,
43:19il est là,
43:20il y a un bureau politique,
43:21on va le voir.
43:22Et on lui dit,
43:23bon,
43:23mais qu'est-ce que tu veux faire ?
43:24La première des choses,
43:25il dit,
43:26rendez,
43:27remettez l'argent
43:28qui reste à un tel.
43:30On dit,
43:30très bien,
43:31cet argent
43:32n'est pas le nôtre.
43:33C'est les restes,
43:34c'était les cotisations,
43:35je crois,
43:36des deux ou trois derniers mois
43:37de la fédération,
43:40qui n'avaient pas eu le temps
43:41d'être transmises
43:42par la voie normale.
43:43Ben,
43:43M. Benbella
43:45désigne quelqu'un
43:46qui part avec
43:48Omar Boudaoud
43:49en Suisse
43:50et il lui fait
43:51l'impassation
43:52des comptes,
43:53etc.
43:54Il obtient le quitus
43:55et puis nous ne sommes plus rien.
43:58C'est fini.
44:05Fin août,
44:06de manière inexorable,
44:08l'armée,
44:09dirigée par le colonel Bundienne,
44:11avance vers Alger.
44:12Parallèlement à cela,
44:18les services de renseignement,
44:19qui est ce qu'on appelle
44:20la base d'idouche,
44:21où il y avait des centaines
44:22d'universitaires
44:23qui travaillaient
44:25dans les laboratoires
44:26de la police politique,
44:27tous les agents
44:28de Boussouf
44:30sont rentrés
44:31par le désert
44:32sur Alger
44:33de connivence
44:34avec l'armée.
44:34Donc,
44:35c'est cet instrument,
44:37disons,
44:38politique
44:38dont disposait l'armée
44:42qui, en définitive,
44:43va faciliter
44:44la prise d'Alger.
44:46Moi,
44:46je ne vous cache pas
44:46que,
44:47personnellement,
44:48moi,
44:48j'étais partagé.
44:50Il y avait
44:50tous les effets
44:54de cette politisation
44:55que nous avons eue
44:58du temps
44:59que nous étions
44:59sur la frontière
45:00parce qu'il y avait
45:02des idées,
45:03il y avait une vision
45:04d'Algérie,
45:06on avançait déjà
45:07l'idée
45:08de la révolution populaire,
45:10les grandes transformations.
45:11Nous allions
45:11oeuvrer
45:13pour transformer,
45:15pour changer
45:15radicalement
45:16la situation
45:18de la vie
45:20des paysans,
45:22des pauvres.
45:23C'est comme ça
45:23que nous concevions
45:24le socialisme.
45:25Donc,
45:26changer les choses,
45:28travailler
45:28pour les petites gens,
45:30essayer
45:30de payer
45:31une dette
45:31vis-à-vis
45:33des paysans
45:33qui nous ont hébergés,
45:34qui nous ont guidés.
45:37Ça,
45:39c'était...
45:41Je pensais
45:42à ça,
45:42mais je pensais
45:43aussi à autre chose.
45:44Je me suis dit,
45:45moi,
45:46l'Algérie est indépendante,
45:47j'ai arrêté mes études,
45:49j'aimerais bien
45:50poursuivre mes études
45:50et j'aurais voulu,
45:51bien entendu,
45:52poursuivre mes études
45:53mais,
45:54au hasard,
45:55on a décidé autrement.
45:58En l'absence
45:59d'un pouvoir politique
46:00stable,
46:00l'affrontement se dessine
46:02aux portes d'Alger
46:03entre anciens compagnons
46:05d'armes.
46:06Nous sommes dans
46:07une position défensive.
46:10Voyez-vous,
46:10dans toute cette casbah,
46:11nous avons
46:121830 hommes armés,
46:15en unicorn,
46:17sans compter
46:17les 2000 civils,
46:19armés également,
46:21qui occupent
46:21toutes les terrasses.
46:23La casbah est
46:23entre nos mains.
46:24donc,
46:25on peut déclencher
46:27un mouvement
46:29et occuper
46:30Alger.
46:31Nous,
46:31on était neutres
46:32pour essayer
46:32d'éviter la crise
46:33de la guerre civile.
46:35Et petit à petit,
46:35on a été amené
46:36à nous opposer
46:38seuls
46:38aux coups de force.
46:39On a dit,
46:40vous ne prenez pas
46:41le pouvoir
46:41par la force.
46:42Voilà,
46:43les raisons essentielles.
46:43Ce sont des jours
46:45qu'on aimerait bien oublier
46:46parce que
46:47nous imaginions
46:49que nous allions
46:49tous rentrer à Alger
46:50la main dans la main
46:52avec un même cœur
46:53et malheureusement
46:55la politique
46:57a ses secrets.
47:00Nous aurions préféré
47:01voir autre chose.
47:02Ils sont venus,
47:03ils avaient un armement
47:04lourd,
47:04ils ont placé
47:05les canons,
47:05les chars,
47:06pas les chars,
47:07les canons,
47:07les trucs qu'ils ont tirés
47:08et puis,
47:09ils n'ont pas pu avancer.
47:10C'était vers le 27 août
47:12et il y a eu un affrontement
47:14deux jours
47:14et ensuite,
47:16à l'époque...
47:17Parce qu'on a parlé
47:17quand même
47:18de 500 morts,
47:19900 morts.
47:20Je suis incapable.
47:22De notre côté,
47:23je peux témoigner
47:23il y a une dizaine
47:25de mois peut-être,
47:26pas plus.
47:27Donc,
47:28un officier,
47:29un capitaine
47:30de la zone palestrone.
47:32Il était blessé
47:33et achevé.
47:35Oui,
47:35c'est l'histoire.
47:37La confrontation
47:38entre les combattants
47:40de la Haleine
47:41c'est une chose
47:43qui fait très mal.
47:44Nous faisons un appel
47:45à tous les dirigeants,
47:47à tous les dirigeants
47:48qui sont en ce moment
47:49pour qu'ils soient unis.
47:50Nous ne voulons pas
47:51crier
47:52« Vive un tel ou vive un tel ».
47:53C'est le peuple
47:54qui commande tout,
47:54c'est le peuple
47:55qui a combattu
47:56pour la révolution,
47:57c'est lui
47:57qui l'a construite
47:58de ses mains.
47:58Le peuple ne comprenait rien
48:00et il a dit
48:00« C'est l'erreur,
48:00justement,
48:01du peuple.
48:02Et nous,
48:03on n'avait pas le temps
48:03d'expliquer tout ça
48:04à la crise.
48:06On s'est retrouvés
48:07seul et dit
48:07« On a des raisons ».
48:09Mais on pouvait tenir
48:10avec les moyens
48:13qu'on avait,
48:14la force.
48:16Mais dans quel objectif ?
48:17Quel objectif politique.
48:19Donc il y a un accord
48:20de ceci-le-feu comme ça.
48:22Et je suis parti moi-même
48:23avec Bembella,
48:24avec un hélicoptère,
48:25aux trois points
48:26que j'ai cités
48:27pour faire respecter
48:28ceci-le-feu.
48:29C'est fini.
48:36Début septembre,
48:38l'armée,
48:39emmenée par le colonel
48:40Boumdienne,
48:41entre dans Alger
48:41pour rejoindre
48:43Ahmed Benbella.
48:48C'est le peuple
48:49qui est d'accord.
48:50Puisque j'ai dit
48:51tout à l'heure
48:51que c'est le peuple
48:52qui a imposé
48:54la présence
48:55du bureau politique
48:57ici.
48:57Cela peut paraître
49:01paradoxal.
49:02Nous n'avons jamais
49:03eu une tête,
49:06une direction politique.
49:10La révolution algérienne
49:11a souffert constamment
49:13d'une méningite cérébrale,
49:15si l'on pourrait dire.
49:17C'est la première fois
49:18qu'il y a
49:19une autorité politique.
49:22Je pense
49:23que ce n'est pas
49:26l'autorité politique
49:27définitive,
49:28mais solide.
49:31Dernier acte
49:32de cet été 62.
49:35Fin septembre,
49:37une assemblée élue
49:38se réunit,
49:39présidée par le vieux leader
49:41nationaliste,
49:42Ferrat Abbas,
49:43pour établir la constitution
49:45du nouvel état.
49:46J'ai le privilège
49:50et l'honneur
49:50de présider
49:52en ce jour
49:53historique
49:53à l'ouverture
49:55des travaux
49:56de la première
49:56assemblée nationale
49:57algérienne souveraine.
49:58j'ai été désigné
50:01au niveau de l'assemblée
50:02comme membre
50:04de la sous-commission
50:06chargée de rédiger
50:08l'avant-projet
50:09de constitution.
50:11Nous nous sommes réunis
50:12pendant des semaines
50:12et des semaines.
50:14On nous demandait
50:15d'attendre,
50:15d'attendre,
50:16d'attendre.
50:16Et puis un beau jour,
50:17on nous dit
50:18réunion en plénière.
50:20En plénière,
50:22quand on se réunit,
50:23qu'est-ce qui s'était passé
50:23deux ou trois jours avant ?
50:25Dans un grand cinéma
50:26de la ville
50:27qui s'appelait
50:27le majestique
50:28qui s'appelle maintenant
50:29l'Atlas,
50:30on avait réuni
50:31tous les cadres du parti,
50:32on avait fait
50:33un projet de constitution,
50:34on l'a voté
50:35à main levée
50:36dans ce cinéma
50:37et puis ensuite
50:38on est venu
50:39nous le proposer
50:39à l'assemblée.
50:41La constitution
50:41a été faite
50:42dans un cinéma
50:43par des gens
50:44choisis
50:45sur le...
50:46sur le volet
50:48comme on dit.
50:49Trié sur le volet.
50:49Trié, trié sur le volet
50:51et puis évidemment
50:52chaque fois
50:53ils essaient
50:55de respecter les formes
50:56ils l'ont imposé
50:57à l'assemblée constituante
50:58c'est là
50:59où le sens de l'honneur
51:01chez certains hommes
51:02comme Ferratabass
51:03et d'autres
51:03ont démissionné.
51:05Vous savez,
51:05il y a chez nous
51:06je ne sais pas
51:07le traduire
51:08en français
51:09dans une déchera
51:13il y a des gens
51:15qui partent
51:16sur des chevaux
51:18pour jouer
51:19l'air
51:19la femme
51:23elle a vu
51:24son fils partir
51:25quelques temps
51:26après
51:27ils sont revenus
51:27lui dire
51:28l'indépendance
51:40c'était mal
51:41c'était la révolution
51:42a changé
51:43d'orientation
51:45et puis après
51:46après 40 ans
51:48on vit encore
51:50de la crise
51:51de 62
51:53et voilà
51:56l'enfant
51:57ça
51:59il y a
51:59il y a
52:00Abonnez-vous !
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