- 04/06/2025
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00:00Alors dans l'actualité, beaucoup de choses, je voudrais qu'on parle aussi de cette extraction qui est prévue la semaine prochaine de Mohamed Amra, extraction qui a déjà eu lieu, souvenons-nous, au péage d'Uncarville, cette horreur avec la mort de deux agents pénitentiaires.
00:16La semaine prochaine, donc, le magistrat, on n'a pas les détails, mais visiblement, le magistrat attend dans son bureau Mohamed Amra, et non le contraire, comme le préconise Bruno Roteuil, le ministre de l'Intérieur qui était sur RTL ce matin.
00:31On voit bien que chaque extraction, non seulement consomme des moyens de la gendarmerie, les moyens du ministère de l'Intérieur, ça coûte cher aux contribuables, mais surtout, à chaque fois, ce sont des risques.
00:40Donc, simplement, dans la loi narcotrafic, il y a un dispositif qui rendra obligatoire, précisément, l'audition de ces gens-là par visioconférence.
00:49C'est fondamental, parce que sinon, nos policiers, nos gendarmes, les agents de la pénitentiaire, peuvent risquer leur vie.
00:55Faire sortir des types aussi dangereux d'une prison, ce sont des risques majeurs.
00:59Donc, il faut que nous n'y adaptions, et qu'on entende soit que le juge se déplace, soit qu'il y ait une visioconférence.
01:05Voilà, c'est le juge qui se déplace, ou alors il y a une visioconférence.
01:08On en reparlera dans un instant, mais vous remarquerez que Bruno Retailleau, il est ministre, il est sans doute potentiellement candidat à la présidentielle en 2027.
01:19Il est chef du parti Les Républicains, et il dit des types.
01:23Il n'y a pas de langage plus chiadé, mais il y a ce franc-parler de Bruno Retailleau qu'on reconnaît là.
01:29On reste sur l'extraction, je voudrais qu'on entende également Mathieu Vallée, eurodéputé RN, commissaire de police.
01:36Il était chez Pascal Paule tout à l'heure sur Europe.
01:39Mohamed Amra, qui est à la prison de Condé-sur-Tarce ultra sécurisé.
01:42Il a tué Fabrice Moëllo et Arnaud Garcia, ces deux agents de l'administration pénitentiaire, dont l'un à l'aide papa, pour Arnaud, qui ne connaîtra jamais son enfant.
01:50Et on nous explique qu'il va refaire un trajet à aller-retour au frais du contribuable de 260 kilomètres pour qu'un juge puisse le voir.
01:55Mais ce n'est pas possible qu'on le fasse en visio avec les technologies de 2025.
01:59On est en 1960 où il faut faire pédaler des gens dans la cave pour qu'on ait une vidéo.
02:03Et derrière, on va engager le GIGL, le RET, tout un armada sécuritaire qui coûte un pognon de dingue pour faire plaisir à un magistrat qui pourrait eux-mêmes se déplacer.
02:10Mais parce que, visiblement, ça ne doit pas être à la hauteur de ce magistrat de se dire, moi je ne me déplace pas, il doit se déplacer.
02:15Alors qu'il a son transfert initialement qui n'a rien donné, puisqu'il avait comparu, il n'avait rien dit à Rouen.
02:19Eh bien, ça a donné ce qu'on connaît comme résultat.
02:22Enfin, moi je ne comprends plus rien.
02:23On a des magistrats qui ne pensent absolument pas à ceux qui nous protègent, ce n'est pas vrai.
02:26Alors, je m'adresse à Georges Fenech, ancien magistrat, qui connaît bien.
02:30J'ai juste une question, parce que ce magistrat s'en prend plein la figure,
02:33parce que visiblement, il apparaît que ce n'est pas lui qui se déplace, qui ne prend pas sa voiture de service, qui demande.
02:38Est-ce que c'est comme ça ?
02:40Ou est-ce qu'il n'y a pas un schéma, j'allais dire, judiciaire, administratif ancien,
02:46où c'est comme ça, il y a toujours eu des attractions.
02:49Ce n'est jamais le juge qui se déplace.
02:51Est-ce qu'il est fautif ? Est-ce qu'il est en cause, ce magistrat en question ?
02:54Écoutez, moi ça m'est déjà arrivé, quand j'étais juge d'instruction, de choisir de me déplacer.
02:59Donc on a le choix.
03:01C'est le juge d'instruction qui décide.
03:02Ah ben d'accord, très bien.
03:03C'était une question candide, cher Georges.
03:05Il décide de manière, je dirais intelligente, le bon sens.
03:10Est-ce que je dois faire procéder à cette extraction qui présente un danger pour la sécurité publique ?
03:16Ce qui est le cas, manifestement ici, bien entendu.
03:18Avec ce qui s'est passé.
03:19Ou bien, est-ce que je fais l'effort de me déplacer ?
03:24Voyez-vous.
03:24Donc, je pense qu'il aurait été mieux avisé, effectivement, de se déplacer dans cette prison, de compter sur ça.
03:32À moins que ce soit un acte judiciaire qui nécessite son déplacement du mise en examen.
03:38Si c'est, par exemple, une confrontation avec des témoins, on ne va pas faire venir tous les témoins dans la prison.
03:44Quand il s'agit de faire...
03:45Encore qu'eux ?
03:46Encore qu'on pourrait...
03:47Prends la bus ?
03:48On aménage une salle dans la prison, vous voyez, ce n'est pas dans la cellule.
03:52Ou alors, on peut aussi...
03:54C'est plus sécuritaire de faire venir les témoins que de faire à nouveau extraire...
03:58Oui, mais faire venir des témoins, quand même, dans une prison, passer les formalités, etc.
04:02C'est quand même assez coercitif.
04:05Ou alors, si c'est, par exemple, pour la reconstitution, on fait sortir...
04:08Mais là, on parle de Mohamed Amra, qui a fait assassiner par ses complices deux agents pénitentiaires.
04:13Est-ce qu'on a envie de recommencer ?
04:14Allez, je vais vous dire ce que ça montre, en réalité.
04:17Ça montre que les magistrats font ce qu'ils veulent.
04:20Voilà.
04:21C'est le fait du prince.
04:22Je décide de l'extraction.
04:24Moi, je crois que là, il faudra aller au rapport de force.
04:27Il faut que M. Retailleau et M. Darmanin, qui sont chargés...
04:30Il y va, là, déjà, Retailleau.
04:32Mais ils ne sont pas d'accord.
04:32Non, mais il peut dire non.
04:34Stop.
04:35Je n'accepte pas ces réquisitions.
04:38Voilà.
04:38Je fais un rapport de force.
04:40Et la pénitentiaire, également, qui dépend...
04:42Il peut le faire.
04:42J'aurai Paul du garde des Sceaux, qui dit, il y a trop de risques, M. le juge, déplacez-vous.
04:47J'aimerais bien qu'il y ait ce rapport de force pour une fois.
04:49Parce que les juges n'engagent jamais leurs responsabilités.
04:52Ils sont souverains dans leurs décisions, vous comprenez.
04:54Mais il peut y avoir des décisions qui ne sont pas judicieuses.
05:02Quand je vois le profil de Mohamed Amra, il est tout à fait capable d'organiser à nouveau ce type d'évasion sanglante.
05:11Donc, moi, je pense qu'il faut engager le rapport de force.
05:14Pourquoi pas ?
05:14Le Zeltère, vous aurez la parole dans un instant.
05:16Parce que je vois qu'il nous reste 30 secondes pour vous dire qu'au cœur de l'histoire, c'est Stéphane Bern.
05:21C'est tous les jours, de 15h à 16h sur Europe 1.
05:24Et demain, il nous parlera de Louis Bonaparte, le petit frère docile de Napoléon.
05:30Restez avec nous dans Europe 1 Soir.
05:31A tout de suite.
05:33Europe 1 Soir.
05:3419h, 21h, Pierre de Villeneuve.
05:36Avec Georges Sénèque et Louis Ozelter, on parlait de cette extraction qui est prévue la semaine prochaine de Condé-sur-Sarthe
05:45pour faire passer une audition à Mohamed Hamra devant un juge.
05:51Ce juge qui, visiblement, ne se déplace pas ou ne souhaite pas se déplacer.
05:57Et, Louis Ozelter, on en parlait à l'instant, il y a divergence au sein du gouvernement
06:03puisque, hier soir, le ministre de la Justice sur TF1, Gérald Darmanin, s'est dit certain qu'il ne se passera rien lors du déplacement.
06:12Le ministère de l'Intérieur qui aura la responsabilité de ce transfert, dit Gérald Darmanin,
06:16le fait de, dans de magnifiques conditions, que ce soit le GIGN ou le RAID,
06:21et Bruno Retailleau, qui, comme on l'a entendu tout à l'heure sur RTL ce matin,
06:26disait qu'il préférait que le juge se déplaçât, qu'on puisse faire ça en visioconférence,
06:32faire sortir des types aussi dangereux d'une présence sont des risques majeurs.
06:36Il parle aussi des moyens qui sont considérables, qui sont engagés dans cette extraction.
06:42Oui, il y a des accords, mais en fait, chacun se renvoie la balle parce que c'est un sujet d'administration.
06:47Gérald Darmanin compte sur les moyens du ministère de l'Intérieur, qui n'est plus le sien,
06:50pour assurer la sécurité, et vraisemblablement pour ne pas se mettre à dos la magistrature,
06:57sachant que les...
06:59Donc il préfère se mettre à dos Retailleau ?
07:01En tout cas, il y a une divergence très claire entre ce qu'a dit Gérald Darmanin hier et ce que dit Bruno Retailleau.
07:08Politiquement, c'est assez intéressant.
07:09Je pense qu'il ne veut pas froncer. Dans une journée où il est déjà estimé que les peines prononcées
07:13après les scènes de chaos du match de ce week-end n'étaient pas assez lourdes,
07:17donc critiquant de manière à peine sous-jacente les décisions des magistrats,
07:23Gérald Darmanin a sans doute évité de vouloir ouvrir un nouveau front.
07:26Tandis que Bruno Retailleau se retrouve dans la position classique du ministère de l'Intérieur qui dit
07:29« Au ministère de la Justice, ça ne va pas ».
07:31Mais quittez les ministères un instant.
07:33Vous avez un Gérald Darmanin qui, on le sait, est proche d'Edouard Philippe
07:37et prépare une certaine échéance en 2027,
07:39et puis vous avez un Bruno Retailleau qui prend le large.
07:42C'est-à-dire que ce télescope, c'est un jeu de billard à trois bandes.
07:44C'est-à-dire que ce télescope, les fonctions ministérielles des deux garçons,
07:49Retailleau et Darmanin,
07:51et puis les ambitions présidentielles ou ministérielles,
07:55ou premiers ministériels de ces mêmes protagonistes.
07:58Oui, mais il me semble que ces deux hommes devraient quand même d'avoir en tête...
08:03Ah ben devraient !
08:04Ils essayent de faire de l'analyse, de commentaire, très modestement.
08:08Mais ils devraient d'avoir en tête leur mission de ministre.
08:10Pourquoi ?
08:10Parce que pour la première fois depuis très longtemps,
08:13il y a un alignement idéologique entre le titulaire du ministère de l'Intérieur
08:17et le titulaire du ministère de la Justice.
08:19Souvenez-vous des coupes qu'on avait avant.
08:21C'était Christiane Taubira qui était à la Justice.
08:24Avant, c'était Didier Migaud.
08:25Didier Migaud !
08:26Ce que j'ai vu encore, alors je n'ai pas entendu ce qu'il a dit,
08:28il était chez le camarade du Hamel sur BFM TV,
08:30mais j'ai l'impression qu'il vociférait sur cette histoire d'extraction.
08:34Ah oui, il a dû défendre les magistrats.
08:36Ah ben oui !
08:36Didier Migaud était en face de Bruno Retailleau.
08:39Vous voyez, ça ne collait pas.
08:42Nicole Belloubet était ministre de la Justice en face de Gérald Parmanin.
08:45Je peux vous faire tout historique depuis le début de la cinquième année.
08:47C'est vrai, Georges a raison.
08:49Entre Chevellement et Madame Bigou,
08:51même à droite, entre Michel Alliomari et Brice Ortefeu,
08:54entre Badinter et Gaston Deferre,
08:57c'était le duel dans un pays.
08:59Et Belloubet, il y avait qui en face ?
09:00Ah ben Belloubet, il y avait...
09:01Il y a eu Darmanin pendant ce soir.
09:02Oui, il y a eu Darmanin.
09:03Parce que là, on n'a pas passé le sonore,
09:07mais Retailleau, ce qu'il dit également chez les co-frères d'Artel ce matin,
09:10c'est qu'il dit, il faut commencer par supprimer la loi Belloubet.
09:13Sur les courtes peines, on vient aux peines.
09:16C'est ça, grand sujet, c'est ça.
09:18Évidemment, il n'y a pas que ça.
09:19Il faut qu'on commence par là.
09:21Évidemment, moi ce que je n'entends pas,
09:23ce que je ne veux plus entendre d'un ministre,
09:25c'est quand il dit il faut.
09:26Je veux l'entendre bien.
09:27Ça arrive beaucoup.
09:28Je fais.
09:29J'annonce.
09:30Je suis d'accord.
09:30Je saisis.
09:32Parce que quand vous dites il faut,
09:33c'est que vous êtes dans l'opposition quelque part.
09:35Il faudrait, il faut.
09:36C'est vrai.
09:37Tu serais peut-être bien supprimé.
09:39Fais-le, fais-le mon ami.
09:41Il n'y a pas de majorité,
09:43donc il n'y a plus des oppositions,
09:44même au gouvernement.
09:45Arrêtons de tromper les Français.
09:47Je suis bien d'accord avec vous.
09:48On entend des ministres qui font
09:50ce qui s'apparente à des annonces
09:51et qui en réalité sont plutôt des promesses
09:53de futures campagnes.
09:54Je réponds quand même à Pierre.
09:56Je ne sais pas quelles sont les ambitions présidentielles
09:58des uns et des autres
09:58s'ils prennent leurs décisions
10:00en fonction de leurs ambitions.
10:01Moi, je pense aux familles des pénitentiaires
10:03qui ont été assassinées
10:04et que c'est une provocation terrible
10:07que de les contraindre à nouveau
10:08à prendre un risque pareil.
10:09Mais bien sûr, c'est ce que disait Mathieu Vallée.
10:11Mathieu Vallée, il dit, vous rendez compte,
10:13cet enfant qui ne connaîtra pas son père.
10:15Et c'est tout à fait vrai.
10:17Alors justement, j'en viens à ce que je disais à l'instant,
10:20Bruno Retailleau et Gérald Darmanin
10:21qui souhaitent une plus grande fermeté
10:24du code pénal.
10:25Je parle bien sûr des fameuses peines minimales
10:27qu'a prononcées,
10:29ou en tout cas qu'a souhaitées,
10:30encore reçoit dans le souhait,
10:32François Bayrou hier devant
10:34l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
10:36Je pense qu'il faudra une révolution pénale.
10:39Il faudra d'ailleurs, ça devrait figurer en haut de la pile,
10:43supprimer le texte de Mme Belloubet notamment,
10:46qui interdit des peines de prison de moins d'un mois
10:49et avec des aménagements de peine
10:51quand on est condamné à moins d'un an.
10:53Ça interdit les courtes peines de prison.
10:55Or, moi, je pense que ça fait partie des solutions.
10:58Il faut adapter le code pénal à la violence d'aujourd'hui.
11:00Ce code pénal n'est pas adapté à la violence que nous connaissons.
11:03Je propose de supprimer le sursis,
11:05qu'il n'y ait plus d'avertissement,
11:06mais que tout de suite, dès la première condamnation,
11:09ce soit de la prison ferme ou une peine extrêmement ferme.
11:12Et deuxièmement, qu'on puisse faire des peines minimales
11:14à partir du moment où le juge a reconnu la culpabilité de quelqu'un.
11:17C'est un changement radical,
11:18mais cette radicalité, on en a besoin.
11:20Parlez des peines minimales.
11:21C'est exactement ce que vous dites.
11:22Il faut, il faut.
11:23Merci d'être là, Georges,
11:28parce qu'honnêtement, on réécoute le sonore,
11:29on ne le réécoute pas de la même façon quand vous êtes là.
11:31Eh ben oui !
11:32Écoutez, l'action politique, c'est je fais.
11:35Ce n'est pas je dois faire un jour, peut-être.
11:37Non, mais ce que je dis sur les peines minimales,
11:39ce n'est pas une révolution.
11:40Les peines minimales, elles existaient dans le code napoléonien
11:43qui a été, comme vous le savez, abrogé en 1994.
11:47En 1994, on a gardé les peines quantum maximales,
11:50mais on a fait au cas minime.
11:52Parce que, pourquoi ?
11:53Parce que les juges descendaient toujours en dessous du minimum
11:56par le jeu des circonstances atténuantes.
11:58Comme pour les peines planchers,
11:59qui descendent en dessous du plancher
12:00par le jeu de l'ordonnance spécialement motivée.
12:02Donc, vous rétablissez les peines minimales,
12:04ça ne veut pas dire qu'il y aura une peine minimale prononcée.
12:06Le juge pourra toujours descendre en dessous de la peine minimale.
12:09Parce que si vous prévoyez une peine minimale fixe, automatique,
12:13c'est immédiatement censuré par le conseil régional
12:16qui n'accepte jamais les peines automatiques.
12:19Donc, tout cela, c'est du vent.
12:21J'entends bien qu'on voit les peines
12:24qui ont été prononcées par le tribunal de Paris.
12:26Il y a six mois, trois mois avec sursis,
12:29il y a des travaux d'intérêt général,
12:30il y a des stages de citoyenneté.
12:32Voilà, c'est ça les peines.
12:33Bien sûr.
12:33Pour des mecs qui ont balancé des...
12:36Comment dirais-je ?
12:37Des tirs de mortier sur les policiers.
12:40Et puis qui ont accessoirement balancé aussi,
12:42on l'a vu, les images effrayantes
12:44des barrières sur le périphérique.
12:45Vous vous rendez compte ?
12:46Interrogez-vous, Pierre, qui fait la politique pénale dans ce pays ?
12:51Vous avez en même temps le garde des Sceaux
12:54qui dit qu'il faut des peines minimales,
12:55vous avez le ministre de l'Intérieur qui dit
12:57qu'il faut rétablir les courtes peines,
12:58et dans le même temps,
13:00vous avez le procureur,
13:01la procureur de la République de Paris,
13:03Mme Lorbe et Cuillot,
13:04qui fait un communiqué en disant
13:06« La prison n'est plus la référence ».
13:08Donc vous voyez que les magistrats se sont finalement,
13:11comment dirais-je,
13:13désolidarisés ?
13:16Oui, enfin, oui.
13:17Déconnectés ?
13:18Déconnectés, je ne trouve pas le mot.
13:20Ils se sont détachés du pouvoir exécutif
13:24en disant « La petite pédale, c'est vous qui la faisons, voyez-vous ».
13:27Je me demande finalement, avec le recul,
13:29est-ce qu'il ne faudrait pas rétablir les instructions individuelles
13:32du garde des Sceaux,
13:34qui ont été supprimées par Mme Taubiran en 2014.
13:37Que le garde des Sceaux puisse donner des instructions
13:40versées de manière transparente dans le dossier,
13:44en disant au procureur, dans ses affaires qui viennent d'être jugés,
13:46« Faites appel, et requérez des peines fermes ».
13:49Alors, il pourrait faire une instruction collective.
13:51Ça ne marche pas, la circulaire, elle ne s'applique pas.
13:53Elle n'est pas coercitive.
13:55Écoutez ce qu'on pense Éric Ciotti,
13:57chef des députés UDR,
13:59il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur Orban.
14:01Bruno Retailleau parle avec les mêmes mots que Nicolas Sarkozy.
14:06C'est la même technique.
14:07Mais quelque part, il agit comme Christophe Castaner.
14:10Et c'est ça qui ne peut plus fonctionner.
14:13On a M. Darmanin qui est au pouvoir depuis 2017.
14:18Ça fait presque huit ans qu'il est ministre de M. Macron.
14:21Quatre ans ministre de l'Intérieur.
14:24Il a menti en parlant de supporters anglais au Stade de France.
14:28Il a reconnu cette erreur.
14:29Oui, il a reconnu son mensonge.
14:31C'est quand même grave quand on est ministre de mentir.
14:34Et ce sont les mêmes qui étaient au Stade de France.
14:37On les connaît.
14:38Et c'est le fruit d'une forme d'abandon.
14:42Le fait que l'autorité a été abandonnée.
14:45Est-ce qu'il a raison, Éric Ciotti, Louis Halter ?
14:48En fait, il parle d'autorité, d'abandon, etc.
14:51Le sujet qui est posé, c'est Gérald Darmanin lui-même qui l'a posé,
14:54c'est effectivement celui des peines.
14:56Mais je suis content d'en parler avec Georges Fenech,
14:57parce que je sais qu'il a une expertise, une expérience là-dessus.
15:01Si je comprends bien, les lois en France, et notamment la loi Beloubet,
15:05ont mis en place un cadre qui fait que la prison est désormais l'exception.
15:09Et que c'est ce que les magistrats appliquent.
15:10Ce n'est même pas que c'est l'exception,
15:12c'est qu'on ne peut plus la prononcer.
15:15Ce n'est pas que l'exception.
15:16Jusqu'à 6 mois, le tribunal, sur le siège,
15:18il ne peut plus dire jusqu'à un mois.
15:20C'est interdit.
15:20Ça, c'est interdit.
15:21Trop courtement.
15:22Entre un mois et six mois,
15:23s'il dit par exemple quatre mois,
15:25il doit, sur le siège, la transformer tout de suite en autre chose.
15:28C'est-à-dire le travail interagérial.
15:30Donc qu'à six mois, ce n'est pas possible.
15:31Et ensuite, le juge d'application de peine,
15:32entre six mois et un an, voire deux ans,
15:34le juge d'application de peine,
15:35il détricote immédiatement l'extrait.
15:37Et il détricote tout seul une extension qui se moque légère.
15:40Le condamné à 18 mois,
15:41monsieur, qu'est-ce que vous souhaitez ?
15:43Alors la carte, je vous montre la carte.
15:44Vous avez la possibilité,
15:46soit je peux vous mettre,
15:46si vous êtes d'accord,
15:47parce qu'il faut votre accord,
15:49travail d'intérêt général,
15:50ou alors des jours amendes,
15:51ou alors peut-être de la semis liberté.
15:53Comment ça, il faut son accord ?
15:55Pour faire un travail d'intérêt général,
15:56on ne peut pas obliger quelqu'un à travailler.
15:57Je ne sais pas, moi, Georges.
15:59Je ne sais pas les travaux forcés du bagne de l'époque.
16:02On devrait peut-être y songer.
16:05Pour faire un travail d'intérêt général,
16:06il faut recueillir l'accord de l'individu.
16:08Donc on est dans un système
16:09où il n'y a plus de sanctions, mon cher Pierre.
16:11Parlez d'un micro-chargique.
16:12Il n'y a plus de sanctions, je vous le dis.
16:14Mais Georges, il y a quand même un souci dans notre raison.
16:16Les prisons sont pleines.
16:17Les prisons débordent en France.
16:19Oui, mais c'est ce que disait Dartigol tout à l'heure.
16:21C'est factuel.
16:22Non, mais c'est factuel.
16:23On a construit un système.
16:24Donc dans la loi, on fait tout pour empêcher la prison.
16:26Et les juges sont priés,
16:28quand ils ne le font pas eux-mêmes,
16:29de trouver toutes les alternatives possibles
16:31et de n'enfermer qu'en dernier ressort
16:33quand vraiment la situation le requiert.
16:35Et dans le même temps,
16:36on a la fameuse surpopulation carcérale
16:37qui fait aussi que les juges gèrent une pénurie.
16:40Comment ça se fait qu'on ait un système
16:41qui empêche littéralement
16:43de mettre les gens en prison ?
16:44Ce n'est pas la direction principale
16:45que prennent les délinquants.
16:46Et à côté de ça,
16:47on a des prisons qui débordent.
16:48Ce n'est pas le paradoxe de Fermi.
16:51Les extraterrestres existent-ils
16:52parce qu'ils ne sont jamais venus, finalement.
16:54Mais il y a là une forme de paradoxe.
16:56Mais ce paradoxe, il faut bien voir,
16:58il est très facile à expliquer.
16:59à partir du moment où vous n'avez plus
17:02de courte peine,
17:04il y a une impunité qui s'installe
17:06et quand l'individu récidive passe à l'acte,
17:08il va tomber des actes graves
17:10et les peines vont être beaucoup plus longues.
17:12Dans la longueur,
17:14vous avez des détentions beaucoup plus longues.
17:16Regardez ce qu'a fait le Danemark.
17:17Le Danemark a rétabli
17:18les courtes peines d'emprisonnement.
17:19Ils ont vidé les prisons.
17:21Le type qui fait 15 jours de prison,
17:22il comprend.
17:23Il dit, je n'ai pas envie d'y retourner,
17:25donc il faut quand même que je me calme.
17:27C'est ça l'explication.
17:28Le paradoxe fermé, il est là.
17:30Mais il y a visiblement une opposition
17:31des magistrats ou de certains magistrats
17:33au principe même des courtes peines.
17:34Est-ce que ça, vous l'expliquez ?
17:35Mais c'est clair que ça, mon cher...
17:37C'est l'opposition à toute forme d'emprisonnement.
17:42Mais ça, c'est le syndicat de l'administrature.
17:43Tous les magistrats ne vous diront pas ça.
17:44Je parle avec les magistrats,
17:46mais on voit les gens en prison.
17:47Il y a une majorité qui sont adeptes de ça.
17:48Si on continue comme ça,
17:49je vais vous servir un coup de banc et des caouettes.
17:50Je voulais juste qu'on écoute une autre forme d'intervention.
17:56Je ne bois plus d'alcool.
17:57Et vous allez le reconnaître.
17:58Et vous allez le reconnaître.
18:16Vous voulez mettre dehors qui, là ?
18:17Non, je ne sais pas.
18:18C'est une méthode assez radicale.
18:20Là, il énumère les ministères.
18:22Je dirais...
18:22Scola magistratura, fora.
18:25Syndicato, fora.
18:26Voilà ce que je dirais.
18:27Arrêtons avec les syndicats de magistrats.
18:29Arrêtons avec l'école pépinière.
18:30Et l'école pépinière que vous avez très bien connue.
18:33Mais bien sûr, j'ai résisté.
18:34Vous savez pourquoi j'ai résisté ?
18:35Parce que j'étais me balader dans le Saint-Emilion
18:37et sur les rives du Lacanau
18:38en me disant que l'air était quand même plus pur
18:41que dans cette école révolutionnaire.
18:43Voyez-vous ?
18:44Donc arrêtons avec tout ça, si vous voulez.
18:46On est les seuls en Europe à avoir ce système.
18:49À fouet, là, 20h44.
18:50Dans un instant, la reprise des débats
18:52avec Georges Fenech et Louis Zalter.
18:54Sur Europe 1.
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