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  • 02/06/2025

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00:0013h, 14h, Europe 1 13h
00:02La suite de Europe 1 13h sur Europe 1 à 13h32 avec vous, Céline Géroy, aujourd'hui vos deux chroniqueurs politiques, Olivier D'Artigol et Jean-Claude Passier.
00:09Et on continue de revenir sur ces dégradations, ces débordements en marge de la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions.
00:17Et face aux émeutiers, faut-il changer les lois ? On va se poser la question avec vous, Olivier et Jean-Claude.
00:23Laurent Nunez, le préféré de police de Paris, souhaite que les lois évoluent pour lutter contre cette impunité.
00:29Il était sur BFM ce matin.
00:31Nous, on fait un job qui est un job de policier. Après, il y a un certain nombre de questions à se poser, évidemment, c'est-à-dire les sanctions qui vont suivre ces interpellations.
00:38La question qu'il faut qu'on se pose, c'est est-ce que nos textes de loi permettent de poursuivre ou pas ?
00:42Est-ce qu'on ne va pas nous demander de justifier que la personne a bien commis un vol, etc. ?
00:46Quand je vois que nous interpellons 30 personnes dans un magasin qui vend des chaussures de sport, ce magasin a été pillé,
00:53malheureusement, on a intervenu très vite et on a interpellé 30 personnes.
00:55Puis 9 après, qui se baladaient avec des chaussures de 10 magasins.
00:58Ces jeunes gens, qu'est-ce qu'ils vont vous dire ? Ils vont vous dire, ah oui, mais on a vu la police arriver, on est ces réfugiés dans le magasin.
01:02C'est ce qu'ils vont dire. Voilà. Il faut qu'on ait aussi des textes qui permettent d'être répressifs.
01:08Voilà.
01:09Voilà. Avoir de la répression.
01:10Monsieur le préfet de police nous explique qu'en réalité, il ne peut pas faire grand-chose.
01:15Juridiquement, parlant, je ne lui mettrais pas du tout sur son compte et sur le dos, que ce soit pour lui,
01:22et pas plus pour M. Rotaillot d'ailleurs, un aveu d'échec. Je crois que les moyens étaient là.
01:27Simplement, qu'est-ce que vous faites ?
01:285400 policiers. Que peut-on faire de plus ?
01:30Rien. Rien. Rien.
01:31Il faut changer la loi. Il faut changer la justice, c'est tout.
01:35Parce que le gars, même avec une paire de chaussures sous le bras, il vient de vous expliquer, le préfet de police,
01:40puisque, oh ben, j'ai vu un copain qui me l'a donné, ils ne sont jamais coupables de rien.
01:46C'est normal. Ils profitent du laxisme juridique insensé.
01:50Parce qu'on disait 650 interpellations, un tiers sont relâchés sans poursuite.
01:54Mais bien sûr, et puis le reste le sera dans la journée.
01:57Et au plus tard, demain matin, on est incapable d'en mettre un, dans une situation où ils seraient clairement sanctionnés.
02:06Or, moi je suis désolé, mais je crois à l'efficacité de la sanction, et notamment des sanctions courtes.
02:13Pour des gens comme ceux-là, il faut au minimum 2, 3, 4 mois de prison.
02:17Croyez-moi, ils vont réfléchir avant de retourner sur le terrain faire les mimiles.
02:21Aveu d'appuissance, selon vous, on entend le préfet dire qu'il faut faire changer les lois.
02:27Mais est-ce que c'est possible ?
02:28D'abord, il est évident que si on juge événement après événement,
02:33que la force publique est en difficulté pour répondre à de nouvelles formes de délinquance de haut niveau,
02:44sur le haut du spectre, voire de choses encore plus graves,
02:50il faut en effet regarder l'état du droit, regarder la manière dont ça se passe dans d'autres pays,
02:56pour essayer, peut-être, oui, de renforcer le corps législatif, la loi,
03:00pour permettre, en fait, il faut dire les choses, on est très attaché à l'individualisation de la peine,
03:05on a raison, mais il est vrai que quand il y a cette forme-là de délinquance, de criminalité,
03:11il faut peut-être adapter.
03:15Encore une fois, il y a quand même un fiasco, là c'est la réponse judiciaire,
03:20il y a quand même un fiasco, à mon sens, sur le maintien de l'ordre public.
03:25Mais pourquoi ?
03:26Je ne suis pas d'accord avec toi.
03:27Oui, je sais que tu n'es pas d'accord avec moi.
03:28Il y avait les canons en haut, il y avait les voitures béliers anti...
03:30Mais alors on n'y arrive pas avec une telle mobilisation, pourquoi ?
03:33Mais non, quand tu as 100 000, 100 000 manières...
03:34Non, il n'y avait pas 100 000...
03:35Mais les stations de métro fermées...
03:3650 000 personnes sur les Champs-Élysées...
03:38Non, non, tu n'as pas...
03:39Tu as là-dedans 1 000 ou 1 500 qui sont là pour voler...
03:42Oui, alors oui, ce que je dis, c'est qu'il y a certainement...
03:44Je dis simplement qu'il y a peut-être, nous verrons les chiffres,
03:49disons un millier puisque c'est ce qui circule,
03:52je ne m'explique pas la manière dont systématiquement,
03:55que ce soit après les manifs du 1er mai,
03:57que ce soit après la dernière séquence des Gilets jaunes,
04:00ce qu'on a vécu,
04:01que ce soit sur les événements sportifs,
04:04que nous n'arrivions pas avec une telle mobilisation des moyens...
04:08Mais qu'est-ce qui cloche alors ?
04:09Non, ça va être bientôt la faute de la police, vous allez voir.
04:11Qu'est-ce qui cloche ?
04:11Je ne dis absolument pas ça.
04:12Tu n'en dis plus très loin.
04:14Attention, non, pour moi, c'est la doctrine du maintien de l'ordre.
04:17C'est-à-dire ?
04:18Elle est aujourd'hui en échec.
04:20C'est-à-dire ?
04:21Mais c'est-à-dire que la manière dont cette soirée est organisée,
04:25non pas par les fonctionnaires de police qui, eux,
04:27répondent aux ordres de l'hierarchie et qui se déploient...
04:30Je parle de la doctrine du maintien de l'ordre public.
04:34Il y a là quelque chose qui...
04:35Ils sont trop statiques.
04:37Ils sont trop statiques.
04:37Est-ce qu'il est possible de poser la question ?
04:39Non, mais la question qu'on peut se poser,
04:41c'est, est-ce qu'ils sont trop statiques, selon vous ?
04:42Est-ce qu'il faut aller au contact, effectivement, de ces délinquants ?
04:46Le préfet de police, pour qui j'ai beaucoup d'estime,
04:48dit qu'on ne peut pas dire que ce soit un succès ni un échec.
04:52À mon sens, c'est un échec.
04:53D'accord.
04:54Donc, pour vous, vous revoir totalement la doctrine, la stratégie.
04:56Honnêtement, un soir de fête comme celui-là,
05:00tu as 10, 20 000, 30 000 personnes, je ne sais pas combien,
05:02ils étaient sur les champs, je ne sais pas combien.
05:04Ils étaient près de 100 000, en tout cas, pour la célébration, pour la parade.
05:08Ils étaient très nombreux.
05:10Le public était là, en masse, pour fêter la victoire.
05:13Oui.
05:14Tu as 1 500, 2 000 gars qui sont là pour toute autre chose.
05:18Ils n'ont rien à faire du PSG.
05:20Ils ont des maillots du PSG, donc ils sont noyés dans la foule, on va dire.
05:24Certains, peut-être.
05:25Et puis le reste, ils piquent un peu ce qu'ils peuvent leur tomber sous la lettre.
05:29Comment tu fais ?
05:30Comment tu fais ?
05:31Je vais plus loin.
05:32Est-ce que sur certains profils, dont on sait qu'ils sont coutumiers de ce genre de pratiques,
05:37est-ce qu'il n'y a pas des assignations à résidence avant l'événement ?
05:40La loi te dit non.
05:42On peut peut-être renforcer, là-dessus, on peut peut-être renforcer le cadre législatif.
05:46Mais en tout cas, en tout cas, Jean-Claude Assier, je trouve qu'il y a quand même,
05:51avec une telle mobilisation des forces de l'ordre, quelque chose qui n'a pas fonctionné samedi soir.
05:56Tu as sans doute raison, la preuve, le constat, et là, on ne peut que l'accepter,
06:02le préfet de police te dit, il faut revoir la loi parce qu'elle ne nous donne pas les moyens suffisants
06:10pour être efficace.
06:11Et je pose dans la foulée une question qui me paraît encore politiquement plus lourde,
06:17c'est que même la place de M. Retailleau, il critique déjà le venu du Rassemblement National,
06:23son violente, parce que, évidemment, Retailleau est gênant pour le jeu politique.
06:27On parlera de politique dans quelques instants.
06:29On va y revenir, mais honnêtement, rester dans ce gouvernement,
06:33s'il ne se décide pas à prendre des décisions claires, fermes sur le plan juridique,
06:40va lui poser rapidement un problème, M. Retailleau.
06:43Certainement.
06:43En revenant sur la doctrine, la stratégie intéressante que vous évoquiez,
06:46au lieu d'Artigol, la Bravem, cette brigade de police motorisée, mobile, offensive,
06:52est-ce qu'on sait si elle a été utilisée et déployée pendant cette soirée, ces deux soirées ?
06:56Je ne sais pas, je sais qu'elle a accompagné le lendemain, qu'elle a accompagné le bus pour le dimanche,
07:05mais encore une fois, je ne veux pas nourrir une vilaine polémique,
07:11ou avoir un propos trop poil à gratter, ou celle sur les plaies concernant le ministère de l'Intérieur.
07:16Oui, c'est un peu l'enjeu de nos débats.
07:18Mais quand une doctrine du maintien de l'ordre public, de la sécurité publique,
07:24est événement après événement en échec,
07:28moi j'ai vécu ça depuis dix ans avec les mobilisations du 1er mai.
07:32Au 1er mai, vous avez des syndicalistes.
07:35Systématiquement, ces mobilisations du 1er mai, la journée de la fête du travail,
07:39se fait pourrir, il n'y a pas d'autre terme,
07:41par des Black Blocs qui se constituent, qui viennent, qui agissent.
07:46Un pays tel que le nôtre peut, dans la durée, être impuissant, ne trouver aucune réponse à ça.
07:52Ça pose la question de la doctrine du maintien de l'ordre public, qui a fluctué.
07:58Nous étions un exemple il y a encore une 10-15 années.

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