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  • 21/05/2025


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Transcription
00:00Il y a eu plusieurs questions aussi sur les règles du commerce international, sur l'OMC, quelles règles nouvelles ?
00:07Je pense que oui, c'est un impératif aujourd'hui de revoir les règles de l'OMC.
00:12Les Américains vous diraient que de toute façon l'OMC est un astre mort, mais c'est plus important, au moins d'un point de vue symbolique pour les Européens.
00:22Mais je pense que c'est clair que l'entrée de la Chine dans l'OMC a été mal négociée et qu'en tout cas, les règles actuelles de l'OMC ne tiennent pas compte du capitalisme d'État chinois, de son caractère extrêmement prédateur.
00:40Et donc, avec les règles actuelles de l'OMC, ça va être très, très, très compliqué pour l'industrie européenne.
00:48Alors, sur les modèles, je laisserai peut-être Isabelle Méjean répondre plus précisément.
00:54Moi, dans ma connaissance des modèles du CEPI, c'est que c'est des modèles de long terme, où il n'y a pas de mobilité des facteurs de production.
01:05Donc, toutes ces questions de supply chains, elles ne sont pas prises en compte.
01:10De même, les questions de dollars ou toutes ces questions monétaires ne sont pas non plus prises en compte.
01:15Parce que, de nouveau, qu'est-ce que c'est un modèle de long terme ?
01:17C'est un modèle où tout est à l'équilibre.
01:20Vous n'avez pas de chômage, vous n'avez pas de dépréciation.
01:24Enfin, c'est vraiment qu'est-ce qui se passe à long terme quand l'économie est à l'équilibre.
01:28Donc, par construction, tout ce dont vous avez parlé n'est pas intégré, je pense, dans ces modèles.
01:35Voilà. Et donc, peut-être juste une dernière remarque. Désolé, parce que je suis un peu long.
01:43Que faire pour essayer de limiter l'impact au niveau européen ?
01:47Je pense que, de nouveau, il y a des réponses possibles. Donc, il faut peut-être revoir certaines règles qui pénalisent beaucoup l'industrie européenne.
01:59Et je pense, ça aussi, je pense que c'est une position qui est soutenue par la France.
02:03qu'il faut défendre au niveau européen, défendre auprès de nos voisins allemands des mesures de protection beaucoup plus fortes.
02:11Donc, il ne s'agit pas de devenir protectionniste vis-à-vis du reste du monde, mais vis-à-vis, par exemple, de la Chine.
02:16Je pense que pour des questions économiques et pour des raisons de sécurité nationale, je pense qu'il faut vraiment durcir le jeu.
02:24Et de nouveau, ce n'est pas des petits tarifs qu'il faut mettre, ce que je veux dire. C'est-à-dire que le risque, là, je remarque plus politique,
02:33c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de faire une mesure juste pour se donner bonne conscience d'avoir agi.
02:39Quand vous avez des écarts de coûts de production aussi importants de 30 à 40 %, le pire, c'est de donner l'impression que vous avez fait quelque chose,
02:46alors qu'en fait, la compétitivité européenne va se dégrader fortement. Et donc, je finirai juste sur une métaphore.
02:51Alors, on était assez bon, nous, Européens, sur les panneaux solaires dans les années 2000.
02:57Et en fait, on a vu qu'au niveau des panneaux solaires, très rapidement, la Chine est montée en gamme, a commencé à produire et à subventionner massivement cette industrie.
03:05Et en quelques années, l'industrie européenne du panneau solaire a été balayée.
03:09Et on a eu tout un discours ensuite en disant mais ce n'est pas grave parce qu'on ne produit plus de panneaux solaires,
03:15mais c'est très bon pour le consommateur, c'est très bon pour la transition écologique parce qu'on peut importer des panneaux solaires depuis la Chine.
03:21Le problème, c'est que là, panneau solaire, on peut dire d'un point de vue économique, macroéconomique, c'est relativement anecdotique.
03:30Quand maintenant vous parlez, vous prenez cette métaphore du panneau solaire et vous l'appliquez à 80% de l'industrie européenne,
03:37vous n'êtes plus dans quelque chose d'anecdotique et de symbolique.
03:39Quand vous voyez par exemple la percée de la voiture électrique chinoise, comment on l'a juste rappelé un chiffre, qu'en 2019, la Chine était encore importatrice nette de voitures, d'automobiles.
03:51Aujourd'hui, c'est le premier exportateur mondial de voitures, d'automobiles.
03:57Elle produit près de la moitié de la production mondiale d'automobiles.
04:00Vous voyez, c'est là où je pense que la réaction européenne est impérative et justement des demi-réponses seraient dans le contexte actuel particulièrement dangereuses.

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