Témoignage alopécie
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00:00Je m'apprête à me raser les cheveux, je crois.
00:05Ça y est, la tête.
00:08Ça va ?
00:09Oui !
00:11C'est l'émotion, mais c'est ni triste ni joie.
00:15J'ai une cheveuille.
00:18Bonjour, je m'appelle Amélie, j'ai 31 ans et je suis atteinte d'alopécie due à une pelade depuis l'âge de 4 ans.
00:24C'est une maladie auto-immune qui va entraîner une alopécie.
00:27On peut avoir des pelades par plaques où on va perdre notamment des morceaux de cheveux.
00:32Sur cette photo, je pense que je dois avoir 7 ans à peu près.
00:37On peut voir un peu sur le dessus du crâne, au niveau de la raie, là au milieu, qu'il me manque un peu des cheveux vraiment à cet endroit-là.
00:45C'est vrai que c'est un des seuls souvenirs que j'ai où elle est visible si jeune.
00:51C'est plus à l'époque du collège que je me suis rendu compte que j'avais ça.
00:54À l'époque, j'avais vraiment des plaques de cheveux.
00:58À chaque fois, ça commence assez petit et puis ça s'étend au fur et à mesure.
01:01C'est vrai qu'à tous les moments, quand tu prends ta douche, que tu te laves les cheveux, quand tu te brosses les cheveux.
01:06Parfois dans ton lit aussi, le matin à réveil, tu te rends compte que tu as quand même pas mal de cheveux, que tu perds beaucoup.
01:13C'est toujours assez progressif et je vois la plaque qui s'étend, qui s'étend.
01:17Et je ne savais jamais jusqu'à quel point elle allait s'étendre du coup.
01:21J'avais très peur, moi, que les autres voient qu'il me manquait des cheveux à des endroits.
01:26Et du coup, oui, c'était très stressant de ne pas savoir à quel point j'allais les perdre.
01:29Toute ma vie était organisée pour ne pas qu'on le voit.
01:32Jusqu'à mes 25 ans à peu près, je dirais, j'ai toujours vraiment tout fait pour le cacher.
01:37Notamment s'il y avait du vent, quand il y avait de la pluie, pour tout ce qui était activité sportive.
01:43J'avais une espèce de charge mentale constante de me dire, là, si j'agis comme ça, ça pourrait se voir.
01:47J'ai vraiment aimé porter cette perruque un peu bleu-gris.
01:52Parce qu'avec elle, je n'essayais pas de cacher que j'avais un accessoire.
01:56Et j'assumais le fait d'avoir une couleur un peu différente et tout.
02:00Et du coup, je trouvais ça assez fun à porter.
02:02Je prenais des traitements à base de corticoïdes ou des choses comme ça, pour espérer que les cheveux repoussent.
02:07C'était assez dur parce que je ne l'acceptais pas du tout.
02:09Du coup, j'ai espéré sans cesse que cette maladie s'arrête.
02:14Et il n'y a pas vraiment de traitement qui permette ça.
02:17Donc, j'ai arrêté la recherche de traitements et de solutions, je pense, je dirais, autour de mes 22-23 ans.
02:23On était fin 2020 et je décide de me raser la tête.
02:30Mes cheveux !
02:31Les premiers jours après avoir rasé mon crâne pour la première fois, je ne suis pas sortie dans la rue genre pompe-ed-up et hyper à l'aise avec le regard des gens.
02:42Mais ça a fini par venir petit à petit.
02:44Et tout ça m'a donné beaucoup de force pour moi, réussir un peu à me mettre un peu en avant ce qui n'était pas vraiment naturel à la base.
02:53Ce qui m'a menée vers le stand-up il y a deux ans environ.
02:57J'ai pas mal de blagues en lien avec l'alopécie, mais je parle aussi de plein d'autres sujets qui me concernent aussi.
03:04J'ai un peu la règle de ne pas me dénigrer.
03:07Je rigole plutôt des réactions que mon apparence peut générer chez les autres.
03:11Je pense qu'en fait, les gens, ils ont juste envie de savoir si j'ai un cancer ou si je suis lesbienne.
03:18D'après mon grand-père, c'est deux maladies difficiles à soigner.
03:22Ça m'a poussé à révéler des parties de ma personnalité que j'ai longtemps cachées.
03:26Et le fait d'avoir un truc un peu hors du commun m'a donné l'élan, en tout cas, de réussir à transformer ça en quelque chose de plus positif.
03:35Je considère que ce que je fais, c'est une forme de militantisme.
03:39Et de se dire, on peut être une femme et ne pas avoir de cheveux.
03:43Moi, je suis bien sans cheveux et j'ai appris à m'accepter comme ça.
03:46Je sais qu'à ce jour, non, j'ai plus envie d'avoir de traitement.