Journée mondiale contre l’homophobie : l’affaire de tous ! - Ca va mieux en le disant

Sud Radio

17/05/2025

Avec Jean Doridot, docteur en psychologie, fondateur de l’application Zenfie et auteur du livre Le bonheur est une science exacte (Larousse)

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##CA_VA_MIEUX_EN_LE_DISANT-2025-05-17##

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00:00Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.

00:05Stéréotype quand tu nous tiens, on parle maintenant de l'homophobie

00:08puisque c'est aussi la journée mondiale de lutte contre l'homophobie.

00:10Bonjour Jean Dorido.

00:11Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous.

00:12Docteur en psychologie, fondateur d'hypnoseparis.com

00:15C'est aujourd'hui, je l'ai dit, la journée mondiale de lutte contre l'homophobie.

00:18La ligue de football professionnelle s'implique sur le sujet.

00:21Elle demande à ses joueurs de porter un brassard aux couleurs de l'arc-en-ciel

00:24pour dénoncer l'homophobie.

00:25Et cette année encore, il y a des joueurs, notamment un attaquant nantais,

00:28égyptien Mostafa Mohamed qui refuse de porter ce brassard.

00:33Jean, vous allez m'expliquer d'abord, le psychologue que vous êtes,

00:37d'où vient l'homophobie ?

00:39Cette espèce de répulsion, elle s'explique comment par le psychologue que vous êtes ?

00:43Alors écoutez Jean-Marie, avant même de rappeler d'où vient l'homophobie,

00:46il est important de rappeler que l'homophobie, c'est le terme en réalité

00:50qui désigne toute attitude de rejet, d'hostilité, de haine, de discrimination

00:55ou même d'agression envers des personnes homosexuelles.

00:59Elle est en France, rappelons-le, punie par la loi.

01:02L'homophobie chez nous est un délit qui peut entraîner des sanctions

01:05allant jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.

01:09C'est l'équivalent du racisme.

01:11Exactement, nous sommes dans la même famille de délits.

01:13Elle est interdite également l'homophobie dans bien d'autres pays d'Europe,

01:17également en Argentine, au Chili, en Uruguay.

01:19Tandis qu'il existe aujourd'hui dans le monde des pays qui tolèrent l'homophobie,

01:24certains même qui l'encouragent.

01:26Et puis, il demeure dans le monde des États

01:28dans lesquels l'homosexualité est punie de peine de mort.

01:32C'est le cas par exemple de l'Iran, de la Mauritanie ou encore de l'Arabie Saoudite.

01:37Effectivement, c'est très difficile aussi en Égypte par exemple,

01:40qui est le pays d'origine de cette attaque en Nantais

01:44qui aujourd'hui boycotte la journée.

01:45Alors il y a donc encore du travail, Jean, mais psychologiquement c'est quoi l'homophobie ?

01:49Alors, psychologiquement, les causes majeures que l'on peut distinguer à l'homophobie,

01:55c'est d'abord ce que les psychologues appellent le biais de favoritisme en deux groupes.

02:00C'est ce qui désigne le fait de favoriser son groupe d'appartenance au dépend des autres groupes.

02:05Et typiquement, une personne hétérosexuelle,

02:07elle peut avoir tendance à favoriser d'autres personnes hétérosexuelles comme elle.

02:12Et cette attitude, eh bien, elle peut facilement basculer dans la discrimination envers les autres groupes

02:17et même dans l'hostilité se dirigeant vers les personnes homosexuelles.

02:22La deuxième cause, il faut le rappeler, elle est historique,

02:25puisque précisément dans notre pays, les relations homosexuelles,

02:29elles ont longtemps été pénalisées, interdites par la loi.

02:32Ce n'est qu'en 1982 seulement, ce n'est pas si vieux, le 4 août...

02:36Mais c'est incroyable !

02:37C'est important de le rappeler, bien sûr, oui.

02:39Le 4 août 1982, c'est seulement à ce moment-là que l'homosexualité cesse d'être un délit dans notre propre pays.

02:46Et puis, même sur le plan international, il faut rappeler également que ce n'est qu'en 1990

02:51seulement que l'OMS décide enfin à retirer l'homosexualité de la liste des troubles psychiques, carrément.

02:58C'était donc considéré à tout le moins comme une maladie mentale.

03:02Oui, et puis ne parlons pas de Sigmund Freud, qui s'est planté dans les grandes largeurs.

03:07Ses adeptes n'aiment pas qu'on le rappelle, mais vous voyez, c'était l'occasion.

03:11Vous me l'offrez, je vous en remercie.

03:12Faites-vous plaisir.

03:13Donc tout ça, ça laisse bien sûr des traces dans les esprits.

03:16Et puis, le troisième point, c'est une affaire d'influence sociale,

03:20parce que dès lors que des comportements homophobes deviennent majoritaires dans un groupe,

03:24quel qu'il soit, ce comportement se reproduit parce que les homo sapiens sont des êtres mimétiques,

03:31ce sont des imitateurs, ils reproduisent le comportement majoritaire.

03:35Écoutez typiquement et imaginez les conséquences que peuvent avoir des morceaux de rap,

03:40comme celui dont on va écouter un extrait.

03:42Le morceau s'appelle Toussibé, Toussibi, et c'est M. Tomaric, le rappeur.

03:48Écoutez.

03:48Je n'aime pas les hommes qui sucent des hommes et qui volent le travail des femmes.

03:58Ce n'est pas le marais ici, ce n'est pas la Gay Pride.

04:01Effectivement, c'est un couplet particulièrement homophobe.

04:04Pour vous, ça peut donner des idées.

04:06Alors, si les propos sont clairement homophobes, c'est quoi les conséquences ?

04:09Alors, les conséquences de l'homophobie, Jean-Marie, elles sont absolument dramatiques.

04:13Les jeunes homosexuels, ils présentent des taux de dépression, d'anxiété, de pensées suicidaires

04:18bien plus élevées que chez leurs pères hétérosexuels.

04:22Les discriminations homophobes, elles peuvent également être intériorisées.

04:26Des personnes finissent malgré elles par y adhérer.

04:30Et bien sûr que cette intériorisation, elle dégrade de façon chronique l'estime de soi.

04:34des personnes visées qui, souvent, finissent par s'isoler, ressentir un sentiment de honte permanent

04:40et puis basculent même parfois dans des conduites à risque.

04:43Et puis, l'autre conséquence majeure, évidemment, c'est que tous ces propos homophobes,

04:49ils encouragent la violence envers les personnes homosexuelles

04:52avec cette fameuse contagion sociale que l'on observe dans certains milieux,

04:55vous l'avez rappelé, des milieux sportifs.

04:57Et puis, il faut le dire également, bien des milieux religieux.

05:00Évidemment. Alors, dernier point, le constat étant dramatique, mon cher Jean,

05:03c'est quoi les raisons de garder un peu d'espoir sur le sujet ?

05:06Alors, les raisons de garder de l'espoir, d'abord, c'est d'observer toutes les initiatives

05:10qui sont prises, comme aujourd'hui, cette journée du 17 mai, puis tout.

05:13Ça a vraiment un impact de mettre un brassard aux couleurs de l'arc-en-ciel ?

05:16Ça va dans le bon sens, si vous voulez.

05:18Vous ne pouvez pas vous tromper.

05:20C'est quand même quelque chose qui va vers le progrès.

05:24Constatez d'ailleurs que c'est peut-être une cause d'observer les effets chez les jeunes

05:28qui sont de moins en moins homophobes.

05:32On est sûr ?

05:33Parce que, regardez, Michel Vianès, il disait à l'instant que les jeunes étaient de plus en plus sexistes.

05:36Oui, parce qu'elle voit, évidemment, le verre à moitié vide.

05:40On peut le voir à moitié plein.

05:41Et puis, il y a Jean-Marie, tous ces sportifs de haut niveau,

05:44qui affichent leur homosexualité sans honte.

05:47Typiquement, Greg Louganis, le plongeur professionnel américain.

05:50Ça donne des exemples.

05:51Ça donne des exemples inspirants.

05:52Gareth Thomas, le rugbyman gallois,

05:55Ralph Schumacher, pilote automobile.

05:56Ce sont des personnes qui, effectivement, donnent de l'espoir

05:59pour que chacune et chacun puisse vivre sa vie librement, dignement.

06:04Et puis, c'est vrai qu'à force de rejeter les gens,

06:06c'est pas étonnant qu'elles aient eu besoin de se regrouper dans certains quartiers.

06:08Après, on a beau jeu de chanter comme ça,

06:10qu'on n'aime pas le marais, par exemple,

06:13en allusion à ce quartier parisien bien connu.

06:15Merci beaucoup, Jean Dorido.

06:17C'est Jean-Marie.

06:17Le bonheur est une science exacte.

06:18C'est votre livre.

06:19C'est ouvert à tous, évidemment.

06:21À tous et à tous.

06:22Et c'est publié chez La Rue.

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