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  • 16/05/2025
Après celui du président Donald Trump, le visage de Luigi Mangione est aujourd'hui l'un des plus populaires des Etats-Unis. Sa photo imprimée sur des teeshirts, des mugs souvenirs, des banderoles. Une nouvelle icône même si Luigi Mangione, 26 ans, a du sang sur les mains. Accusé d'avoir abattu, quelques semaines avant la Noël 2024, le patron de la plus grosse compagnies d'assurance de santé privée du pays. Des coups de feu dont l'écho continue à résonner car ce crime n'est en rien l'œuvre d'un illuminé. C'est en effet délibérément que ce fils de très bonne famille, jeune, beau, intelligent, a décidé d'abréger la vie de Brian Thompson, un homme qu'il n'avait jamais croisé de sa vie.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07On vient de l'apprendre à New York ce matin, le patron de United Healthcare a été abattu par un homme masqué près d'un hôtel à Manhattan.
00:15La police ne sait pas pourquoi la victime était visée.
00:20Bonjour, après celui du président Donald Trump, le visage de Luigi Mangione est aujourd'hui l'un des plus populaires des Etats-Unis.
00:28Sa photo imprimée sur des t-shirts, des mugs souvenirs, des banderoles.
00:33Une nouvelle icône, même si Luigi Mangione, 26 ans, a du sang sur les mains.
00:38Accusé d'avoir abattu quelques semaines avant la Noël 2024, le patron d'une des plus grosses compagnies d'assurance de santé privée du pays.
00:48Des coups de feu dont l'écho continue à résonner car ce crime n'étant rien l'œuvre d'un illuminé.
00:54C'est délibérément que ce fils de très bonne famille, jeune, beau, intelligent, a décidé d'abréger la vie de Brian Thompson, un homme qu'il ne connaissait pas.
01:04Un crime revendiqué par son auteur et ses nombreux partisans comme un acte de salut public.
01:11S'attaquer à un secteur, la santé privée, qui exploiterait les faibles et les malades dans le seul but du profit financier.
01:19Comment ce jeune homme en est arrivé là ? Pourquoi ce meurtre est-il déjà entré dans l'histoire ?
01:25Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:30Luigi Mangione, le justicier de la 54ème rue, c'est tout de suite sur RTL.
01:36Mercredi 4 décembre 2024, 6h46 du matin à New York, le 911, le numéro des urgences, est appelé pour des coups de feu entendus sur la 54ème rue à hauteur de l'hôtel Hilton.
01:56Une personne serait touchée, deux minutes plus tard, une première voiture de police est sur place.
02:01Un homme en veston bleu électrique et pantalon noir gît sur le trottoir, touché par balle.
02:08Il a déjà perdu beaucoup de sang, son pouls bat faiblement.
02:12Le blessé est transporté en ambulance, il est déclaré mort à l'hôpital du Mont-Sinai à 7h12.
02:20La victime n'est pas n'importe qui, c'est un VIP du secteur médical.
02:25Brian Thompson, 50 ans, tout puissant patron de United Health Care, le plus gros assureur de santé privé aux Etats-Unis.
02:34Brian Thompson venait de quitter à pied le Marriott, l'hôtel où il séjournait, pour rejoindre le Hilton.
02:41Il devait y présider à 8h l'Assemblée Générale des Investisseurs du groupe.
02:46Le tireur serait vêtu d'un sweatshirt gris, capuche remontée et bas du visage masqué.
02:52Il porte un sac à dos gris.
02:54Selon un témoin, l'individu s'est enfui en courant.
02:57Le coroner indique que Brian Thompson a été touché trois fois, au dos et au mollet droit.
03:04Trois autres balles calibre 9mm non percutées sont retrouvées.
03:09Elle porte cette inscription, tracée au marqueur.
03:19Une formule qui serait employée dans le milieu de l'assurance pour refuser les remboursements aux clients.
03:2411h40, la cheffe de la police new-yorkaise, Jessica Tish, évoque une attaque délibérée et ciblée.
03:33Les policiers suivent à la trace le meurtrier de la 54ème rue.
03:37Les images de vidéosurveillance confirment le scénario de l'exécution.
03:41Le tireur est resté embusqué près du Hilton pendant une heure.
03:45On le voit surgir dans le dos de Brian Thompson qui marche d'un pas décidé.
03:49Touché une première fois, l'assureur tente de s'enfuir.
03:53L'arme du tueur, un pistolet semi-automatique équipé d'un silencieux, s'enraye à deux reprises.
03:59Le tireur recharge. Il touche sa cible.
04:02À 6h59, le suspect est filmé sur un vélo de location électrique en train de quitter Central Park.
04:09Il n'a plus son sac à dos gris. Les policiers le retrouvent sur d'autres images.
04:14À 7h04, il monte dans un taxi direction une gare routière au nord de Manhattan.
04:20La caméra du taxi photographie le client, capuche, masque sur le bouche et le nez, yeux sombres, épais sourcils.
04:28Aussi, on perd sa trace à la gare routière. Il a sans doute embarqué dans un bus longue distance.
04:34Les enquêteurs vont alors inlassablement visionner des centaines d'heures de vidéosurveillance, image après image.
04:42Ils établissent que le suspect est arrivé il y a dix jours à Manhattan.
04:46Il a logé dans une auberge de jeunesse, le High New York City Hostel, enregistré sous le nom de Mark Rosario.
04:54La réceptionniste lui avait demandé de baisser son masque lors de l'enregistrement.
04:58Une capture de vidéosurveillance montre le visage charmeur d'un jeune homme au tréfun, au sourire éclatant.
05:06Photo diffusée dans la presse dès le lendemain.
05:09L'assureur United Healthcare, en contact avec le FBI, passe en revue tous les dossiers de clients mécontents, d'employés remerciés.
05:18La société, tout comme ses concurrents de l'assurance médicale, est habituée aux menaces, aux intimidations.
05:24Brian Thompson ne semblait pas en danger, il n'avait aucune protection.
05:29Le lendemain du crime, Paulette Thompson, son épouse, la mère de leurs deux enfants, raconte pourtant sur la chaîne NBC que son mari lui a confié être menacé.
05:39Elle n'en sait pas plus, selon la veuve, un client insatisfait par la couverture médicale de la société a peut-être voulu se venger.
05:49Et deux jours plus tard seulement, ce sont d'autres photos du suspect qui vont être publiées,
05:53notamment celle dans le taxi avec ce regard farouche qui semble fixer l'objectif.
05:58Autant dire que la traque est lancée, c'est à qui le reconnaîtra un meurtre qui a déjà presque tout dû l'affaire d'Etat.
06:06Ce qui explique que les policiers et le FBI en tête vont jeter toute leur force dans cette enquête.
06:12On va en parler évidemment dans la suite de l'heure du crime.
06:14Bonjour Emmanuelle Andréani.
06:16Bonjour.
06:17Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
06:20Vous êtes co-rédactrice en chef du magazine Society et vous êtes l'auteur avec Sarah Laurent d'un long article sur cette affaire dans le magazine Society.
06:31Un cauchemar américain.
06:33Ce magazine est toujours disponible évidemment en kiosque partout en France et vous pouvez même vous abonner à Society.
06:39Mais si vous aimez cette histoire, et il faut aimer cette histoire parce que vous allez voir,
06:42elle est totalement surprenante et presque surréaliste parfois, il faut lire Society.
06:47C'est un très bon article qui est publié.
06:50Emmanuelle Andréani, 4 décembre 2024, on est là le matin très tôt à New York.
06:56La ville s'éveille, une ville qui ne dort jamais mais enfin elle s'éveille un peu plus.
06:59On est devant l'hôtel Hilton et tout de suite on sait, mais dans les minutes qui suivent, que ce n'est pas un crime ordinaire.
07:04Non en effet, on sait très très rapidement que ce n'est pas un crime ordinaire.
07:08On est dans une des rues les plus peuplées, d'une des villes les plus peuplées au monde.
07:13Des passants sont là.
07:16Donc le suspect tire sur cet homme avec un sang-froid absolu.
07:25Ce genre de crime, contrairement à ce qu'on pense, New York est une ville assez violente,
07:31mais ce genre de crime n'arrive très peu souvent, c'est souvent des règlements de comptes, etc.
07:35L'identité de la victime, le fait que le tueur ait l'air si déterminé,
07:42le fait qu'il s'évapore dans la nature, en plus à bord d'un vélo, ce qui est une première,
07:47que tout ait été filmé ainsi, que le crime...
07:50On voit très rapidement les images de vidéosurveillance.
07:52Il y a une vidéo de 18 secondes où l'on voit le meurtre de façon extrêmement visible,
07:57extrêmement claire, détaillée, tourne très vite sur les réseaux sociaux.
08:02Et donc il y a quelque chose de... L'Amérique voit en direct l'histoire se jouer.
08:08Et ça, effectivement, ça va donner une ampleur terrifiante à ce crime.
08:12Vous l'avez dit, la victime, ce n'est pas n'importe qui, c'est Brian Thompson.
08:15Juste un petit mot là-dessus, la victime, c'est un grand patron aux Etats-Unis.
08:18Un discret, mais grand patron.
08:20Un discret, parce que ce n'est pas une entreprise comme Google, etc.
08:23Mais c'est une très très grosse entreprise d'assurance de santé privée.
08:28C'est même la plus grosse aux Etats-Unis.
08:30Il en est le directeur général.
08:33C'est un monsieur qui vient du Minnesota, qui a une cinquantaine, cinquante ans, deux enfants.
08:40C'est un patron assez discret, qui n'est pas très...
08:44Il a une tête d'Américain moyen, pas très médiatique.
08:49Mais qui, en gros, pour quelqu'un qui voudrait s'attaquer au système d'assurance santé privée américain,
08:56est clairement une sorte de cible idéale.
08:58Car c'est une des entreprises les plus lucratives du secteur.
09:02C'est une des entreprises...
09:03Alors, les assureurs de santé privée américains ont souvent assez mauvaise réputation parmi leurs clients.
09:08Celle-ci, on a une assez mauvaise.
09:10Donc, c'est vraiment une entreprise qui fait figure de cible idéale.
09:15Et lui étant son patron encore plus.
09:17Alors, à ce moment-là, on n'a pas identifié encore, évidemment, Luigi Mangione.
09:20Il est dans la nature. Il est en cavale. Il est parti. Il a pris un bus.
09:23Il est peut-être très loin. On ne le sait pas.
09:25Il y a ces balles de calibre 9 mm qui portent cette inscription qui est assez parlante.
09:33« Delay, deny, depose. Retarder, refuser, classer. »
09:36Ça serait la formule qu'emploient les assureurs quand ils veulent se débarrasser de clients qui sont un peu ennuyeux
09:41ou qui insistent trop pour récupérer leur argent.
09:44Donc, le crime, il est parfaitement signé.
09:46Bonjour, Nicole Bacharan.
09:48Bonjour.
09:49Merci beaucoup d'être avec nous également dans l'heure du crime.
09:51Vous êtes historienne, politologue, spécialiste des États-Unis.
09:55Vous avez écrit de très nombreux ouvrages sur la civilisation américaine.
09:58Je cite quand même votre dernier livre, « La plus résistante de toutes », qui est publié chez Stock.
10:03Ça, c'est une histoire beaucoup plus intime.
10:06Nicole Bacharan, on le disait avec Emmanuel Andréani,
10:09tout de suite, on se dit, oui, c'est la victime.
10:12La victime, après tout, il a presque eu ce qu'il méritait
10:16parce que ces gens, ces grands patrons d'assurance,
10:18on l'a dit, ils sont détestés. Le système est détesté.
10:21Alors, les réactions sont extrêmement fortes.
10:24Et c'est vrai que vous avez des gens qui réagissent en disant
10:27« Je ne suis pas d'accord pour l'assassinat, mais quand même. »
10:31Et puis d'autres qui disent « Effectivement, il le méritait. »
10:37Et ça pose plusieurs questions cruciales.
10:42D'abord, cet homme qui a été tué, Brian Thompson, c'est une personne.
10:46Emmanuel le rappelait. C'est un homme d'une cinquantaine d'années, père de famille,
10:51qui lui, pour le coup, est un fils du peuple.
10:54Il vient d'un milieu très modeste.
10:56Il a grandi dans un milieu rural, dans l'Iowa.
10:59Et il est rentré très tôt dans cette énorme entreprise d'assurance.
11:02Et il a grimpé tous les échelons.
11:05Oui, il y a des gens qui le voient comme un symbole.
11:07Moi, je le vois d'abord comme un individu.
11:09Maintenant, après, on peut regarder le fonctionnement des assurances privées aux Etats-Unis.
11:14Essentiellement, les assurances sont privées.
11:17Les Américains sont assurés par leur employeur,
11:20qui souscrit des contrats auprès de grandes sociétés privées,
11:25au moins d'être assurés en tant que personnes âgées
11:28ou en tant que personnes, disons, qui ont des très petits revenus.
11:32Et au fond, d'abord, ça coûte extrêmement cher.
11:35Il y a toujours des très fortes franchises.
11:39Mais surtout, chaque Américain, même les gens très bien soignés,
11:42ils ont le souvenir qu'au moment où ils sont malades,
11:44ils sont à l'hôpital, ils ont une jambe dans le plâtre,
11:47ou ils ont des douleurs X,
11:49il faut qu'ils parlementent avec l'assurance au téléphone.
11:52Et ils se sentent vraiment, à ce moment-là,
11:55le sentiment qu'on fait de l'argent sur votre misère, en quelque sorte.
11:58Donc ça ne les rend pas populaires, même pour les gens bien assurés.
12:02Et c'est pour ça que ce meurtre, il a autant de résonance,
12:04parce qu'il parle à l'Amérique tout entière, finalement.
12:06Il parle à tous les gens qui ont des contrats, etc.
12:09Encore un mot, Emmanuel Andréani,
12:11il y a les photos, les premières photos du suspect,
12:14notamment quand on le voit, son visage découvert,
12:16lorsqu'il enregistre dans ce petit hôtel,
12:21ce visage, il frappe tout de suite les imaginations.
12:24Parce qu'il n'a pas le visage d'un tueur.
12:28Excusez-moi s'il y a des visages de tueurs, ça n'existe pas.
12:31Non, il n'a pas le visage de quelqu'un qui vivrait reclus,
12:36qui serait un petit peu marginal, etc.
12:39C'est un très beau garçon.
12:41Et ce qui est assez frappant sur la photo qu'on voit,
12:44celle de l'hôtel dont vous parliez plus tôt,
12:46la capture d'écran, c'est qu'il est assez beau,
12:49et qu'il a l'air intelligent, charmeur.
12:52On a envie d'en savoir plus sur lui.
12:55On va le suivre cet homme, un suspect en cavale,
12:58dont la photo s'affiche sur tout le territoire américain.
13:01Luigi Mangione, le justicier de la 54ème rue,
13:04ne donnez pas le nom de la femme qui m'a dénoncé,
13:07ce ne serait pas bon pour elle.
13:09L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
13:20L'heure du crime, présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
13:23L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Luigi Mangione.
13:26En décembre 2024, ce brillant étudiant, fils de bonne famille,
13:30va être soupçonné d'avoir abattu à New York, en pleine rue,
13:33le patron du plus puissant groupe d'assurance médicale du pays.
13:37Vengeance, attentat, le suspect est en fuite.
13:41Samedi 7 décembre 2024,
13:43trois jours après la mort de Brian Thompson,
13:45alors que les policiers de New York
13:47s'envolent sous les signalements de personnes
13:49qui croient reconnaître le suspect,
13:51un de leurs collègues de San Francisco les appelle.
13:54En rouvrant le dossier des disparitions,
13:57il dit avoir reconnu un homme
13:59qui ressemble beaucoup au tireur de la 54ème rue,
14:03un certain Luigi Mangione, 26 ans.
14:06Il mesure 1m77 pour 61 kg,
14:09yeux marrons, cheveux bruns.
14:11Ses parents l'ont signalé disparu le 18 novembre.
14:14Ils n'avaient plus de nouvelles de leur fils depuis cinq mois.
14:18Le dernier employeur de Mangione, à San Francisco,
14:21une société de vente en ligne de voitures d'occasion,
14:24a mis la clé sous la porte.
14:26Le jeune homme est depuis introuvable.
14:28Mangione est inconnu de la police et de la justice.
14:31Son seul délit, une amende de 100 dollars.
14:34Il n'avait pas respecté la signalisation,
14:36interdisant l'accès à une falaise à Hawaii.
14:39Le lendemain, le FBI appelle les parents Mangione
14:43à Baltimore pour se renseigner sur leur fils.
14:46Le couple, qui n'avait jamais vu les photos publiées
14:49dans les journaux, tombe des nus.
14:52Lundi 9 décembre,
14:53cinq jours après l'assassinat du patron des assurances médicales,
14:569h14 du matin,
14:58une employée d'un McDonald's d'Altona, en Pennsylvanie,
15:02appelle la police,
15:04intriguée par un individu qui vient de s'attabler
15:07dans le restaurant avec son ordinateur.
15:09Quand il a ôté son masque pour prendre son petit déjeuner,
15:12elle a cru reconnaître le suspect de New York.
15:15Quelques minutes plus tard,
15:17deux agents se dirigent vers le jeune homme.
15:19Ce dernier leur présente le permis de conduire
15:22au nom de Marc Rosario, aussitôt détecté comme un faux.
15:25Les policiers diront qu'à ce moment-là,
15:27le suspect s'est arrêté de parler,
15:29il a commencé à trembler.
15:31Dans son sac, un pistolet 9mm artisanal,
15:34mais tout à fait opérationnel,
15:36assemblé avec des pièces fabriquées
15:38grâce à une imprimante 3D.
15:41Ce pourrait être l'arme du crime.
15:43Dans le sac du suspect, on trouve encore
15:4510 000 dollars en liquide et des devises étrangères,
15:48un carnet à spirale, une lettre adressée au FBI.
15:51Le jeune homme admet qu'il est bien Luigi Mangione,
15:54il est incarcéré.
15:56Le lendemain, vêtu de la tenue orange des prisonniers,
15:59il est présenté à un juge.
16:01A l'entrée du tribunal, il hurle aux journalistes,
16:04il danse. Tout ça n'a aucun sens,
16:06c'est une insulte à l'intelligence du peuple américain.
16:09Quelques heures auparavant, il s'était inquiété,
16:11non pas de la victime, mais de l'employé du McDo
16:14qu'il a dénoncé.
16:15Vous n'allez pas révéler son identité ?
16:17Ce ne serait pas bon pour elle.
16:19Beaucoup de gens ne vont pas aimer mon arrestation.
16:23L'Amérique découvre le visage beau et furieux
16:26de Luigi Mangione, un garçon que rien ne prédestinait
16:29à devenir meurtrier.
16:30Grandi dans une vieille famille d'immigrés italiens,
16:33habitué à travailler à la dure
16:35et qui a fait fortune dans l'immobilier.
16:37Deux grandes sœurs, Maria Santa et Luciana.
16:40Excellente élève, très douée pour les mathématiques.
16:43Luigi Mangione a toujours été le premier de sa classe,
16:46diplômé de l'université de Pennsylvanie.
16:49Il était appelé à suivre les pas de son père
16:51et de son grand-père pour faire prospérer
16:53la reprise familiale.
16:56Contre toute attente, le meurtrier provoque
16:58un vent de sympathie sur les réseaux sociaux.
17:01On se félicite pour son geste.
17:04Pas beaucoup d'égard pour la victime,
17:06présentée comme un profiteur.
17:08Les assurances médicales sont vilipendées.
17:11Luigi Mangione est surnommé
17:13le Robin des bois 2.0.
17:18Des réactions inattendues ? Peut-être pas.
17:20Le fait est que Luigi Mangione est très vite
17:22en train de devenir une espèce d'icône anti-système,
17:25un activiste social.
17:27Le dossier change alors de couleur,
17:29il devient un peu plus politique.
17:31Et on va voir ce que va dire cet homme
17:33qui vient tout juste d'être arrêté.
17:35Qu'est-ce qu'il va dire aux FBI ?
17:37Ou pas d'ailleurs.
17:38Et puis ce que vont raconter ses écrits.
17:40Parce qu'on va trouver beaucoup de choses écrites
17:42chez Luigi Mangione.
17:44Emmanuel Andréani, vous êtes avec nous
17:46dans l'ordre du crime.
17:47Journaliste, co-rédactrice en chef
17:49du magazine Society.
17:50Le magazine Society, je le rappelle,
17:52qui consacre un très grand article
17:54à Luigi Mangione, l'assassin qui voulait être
17:56Robin des bois.
17:57C'est votre titre et son visage
17:59est en couverture de Society.
18:02Vous racontez dans cet article que finalement
18:04c'est un flic de San Francisco
18:06qui a eu le nez creux parce qu'il s'est dit
18:08mais ce visage, ça me dit quelque chose.
18:10Il est allé chercher dans les avis de disparition
18:12et là il va trouver tout de suite.
18:14Ça va aller très vite ?
18:16Oui, alors en fait la famille
18:18de Luigi Mangione,
18:20sa mère et son père, n'ont pas de nouvelles
18:22depuis l'été.
18:24Ce qu'on sait, c'est que Luigi Mangione a fait un voyage
18:26en Asie.
18:28A l'époque, avant de faire ce voyage,
18:30il habitait à Hawaï et il travaillait
18:32dans une société, une start-up
18:34qui est dans la location de voitures et dans la vente de voitures
18:36basée à San Francisco.
18:38Mais comme beaucoup de jeunes post-Covid,
18:40de jeunes diplômés,
18:42travaillant en Californie, il est parti vivre à Hawaï.
18:44C'est vraiment un endroit où il y a plein de gens qui sont installés
18:46pour faire du télétravail.
18:48Et il a complètement disparu.
18:50Ils n'ont pas de nouvelles depuis qu'il est rentré de voyage.
18:52Donc ils ont déposé cet avis
18:54de disparition à San Francisco. Et donc il y a un policier
18:56qui va effectivement
18:58le reconnaître, un peu par hasard.
19:00Il va appeler les policiers à New York.
19:02Ce qu'on sait,
19:04c'est que les policiers à New York
19:06étaient déjà un peu sur sa piste.
19:08On ne sait pas si l'info a été déterminante
19:10ou pas. Toujours est-il que
19:12finalement, ce n'est pas ça qui va
19:14permettre son arrestation. C'est cette histoire
19:16dingue qui se retrouve dans un McDo
19:18dans une ville à Altoona
19:20qui est vraiment dans une ville au fin fond de la
19:22Pennsylvanie. C'est-à-dire que c'est vraiment en plein milieu.
19:24Ce n'est pas à côté de Pittsburgh.
19:26C'est vraiment un espèce de...
19:28où il ne se passe absolument jamais rien.
19:30J'ai même un journaliste qui était là
19:32qui m'a raconté qu'il était même étonné que les gens
19:34aient vu les reconnus là-bas.
19:36C'est-à-dire que c'est complètement...
19:38Donc on ne sait pas très bien
19:40pourquoi il a atterri là-bas.
19:42On sait qu'il était dans ce McDo parce qu'il
19:44voulait dormir à l'hôtel et qu'on lui avait dit
19:46qu'il n'y avait pas de chambre. Donc il s'est retrouvé là un peu en attendant
19:48avec son ordi. Il était un petit peu en errance.
19:50Exactement. Il commence sa cavale
19:52et une cavale, c'est très difficile. Effectivement,
19:54il se retrouve perdu dans ce bled
19:56perdu au milieu des Etats-Unis.
19:58Mais c'est dire que cette photo, elle a marqué
20:00et que cette serveuse de McDo
20:02elle a vu la photo dans les journaux.
20:04Et ce visage, il est très particulier.
20:06Effectivement, il est frappant et c'est déjà quelque chose
20:08qui est un symbole.
20:10Nicole Bacharan, il va hurler
20:12quand on l'arrête. Enfin, il va hurler.
20:14Il va s'adresser surtout aux journalistes. Il sait à qui il s'adresse.
20:16Et il va crier
20:18« m'arrêter est une insulte faite aux
20:20peuples américains ».
20:22Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?
20:24On n'en sait rien.
20:26On suppose que pendant son procès, il devra
20:28s'expliquer là-dessus.
20:30Mais tout le monde s'est un peu interrogé
20:32qu'est-ce qu'il veut dire ?
20:34Est-ce qu'il pense que
20:36le peuple américain tout entier
20:38approuve son geste ? Est-ce qu'il pense
20:40qu'il a agi comme un
20:42justicier ?
20:44Est-ce qu'il pense que tout
20:46américain est prêt à sortir son flingue
20:48et à abattre un patron d'une entreprise
20:50qui lui déplaît ?
20:52Tout est
20:54extrêmement particulier. Vous parlez
20:56de ce visage,
20:58les photos, elles ont disparu
21:00maintenant, mais très vite, il y a eu des photos
21:02de son compte Instagram où on voit que c'est
21:04un très beau jeune homme, très sportif.
21:06En fait, c'est un personnage
21:08romanesque. Au-delà du crime
21:10bien réel, c'est un personnage romanesque.
21:12Et donc, toute son allure,
21:14tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit,
21:16suscite l'intérêt
21:18et l'interrogation.
21:20Et on se demande,
21:22qu'est-ce qu'il a fait de ce fils
21:24de très bonne famille, très
21:26fortuné, qui réussit tout,
21:28qui a tous les bons diplômes,
21:30qui a un look de star ?
21:32Qu'est-ce qui fait qu'à un moment, pendant 5 mois,
21:34il disparaît ?
21:36Tous ses copains, plus personne n'a
21:38de nouvelles, et il bascule.
21:40C'est très intéressant ce que vous racontez, Nicole Bacharan,
21:42parce qu'il y a toute cette période,
21:44et toujours dans les affaires de crime,
21:46il y a toujours une période blanche,
21:48pour les individus. On ne sait pas s'il y a eu une
21:50formation, s'il y a eu un déclic, etc.
21:52Il va falloir l'expliquer. Le fait est,
21:54Emmanuel Andréani,
21:56qui a vraiment un décalage entre le profil
21:58presque lisse, j'ai envie de dire,
22:00de ce garçon qui est promis à reprendre
22:02l'entreprise familiale, il fait des excellentes
22:04études, il est toujours premier.
22:06Et puis, ce qui vient de se passer,
22:08là, il y a eu une fracture, quelque part.
22:10Oui, alors ça va être une des grandes questions
22:12des procès à venir.
22:14On ne sait pas,
22:16en réalité,
22:18ce qui s'est passé. On ne sait pas
22:20quel a été le déclic.
22:22Qu'est-ce qui relie concrètement
22:24Luigi Mangione à
22:26la problématique de l'assurance santé
22:28privée américaine,
22:30on ne sait pas. Personne ne le sait.
22:32Et donc,
22:34vous parlez
22:36d'un jeune homme parfait, etc.
22:38C'est-à-dire
22:40d'une famille, donc c'est une famille très
22:42fortunée. Clairement, lui-même
22:44n'a pas de problème pour payer
22:46des frais médicaux.
22:48En revanche,
22:50on sent quand même, dans ses publications,
22:52dans les choses qu'il a
22:54publiées, etc.,
22:56avant le crime,
22:58une certaine forme de fragilité
23:00psychologique.
23:02Et aussi,
23:04une forme de détachement par rapport
23:06à ce que sa famille incarne.
23:08Sa famille est très riche. Ils ont un patrimoine
23:10de plusieurs millions de dollars. C'est une famille
23:12très, très connue à Baltimore.
23:14Et on sent que,
23:16dans ce qu'il poste, notamment sur le forum
23:18Reddit,
23:20il poste beaucoup de choses qui, en gros,
23:22mettent de la distance entre
23:24les valeurs de sa famille, son mode de vie.
23:26Et lui,
23:28va trouver ça un peu superflu. On sent qu'il commence
23:30à se poser des questions un peu sur tout ça.
23:32Un peu, ouais. Effectivement.
23:34Alors ça, c'est déjà vu très souvent.
23:36Mais ça peut être en déclic.
23:38Il peut y en avoir d'autres. On va en parler.
23:40Le suspect va être extradé à New York
23:42où il risque la peine de mort.
23:44Luigi Mangione, le justicier
23:46de la 54ème rue.
23:48Franchement, tout ça devait être fait.
23:50Ses parasites l'ont bien
23:52cherché. L'enquête de l'heure du crime.
23:54Que contient le manifeste
23:56rédigé par le suspect et quel criminel
23:58célèbre aurait inspiré son geste ?
24:00À suivre, dans un court instant
24:02sur RTL.
24:10Jean-Alphonse Richard,
24:12sur RTL.
24:14L'heure du crime jusqu'à 15h.
24:18En Amérique, on ne tue
24:20pas des gens de sang-froid pour régler
24:22un différent politique
24:24ou exprimer son point de vue.
24:26Ce meurtrier est considéré comme un héros.
24:28Mais écoutez-moi bien,
24:30il n'est pas un héros.
24:32Au programme
24:34de l'heure du crime, l'affaire Luigi Mangione.
24:36Au mois de décembre 2024,
24:38son fils de bonne famille, étudiant brillant,
24:40est arrêté, soupçonné d'avoir tué à New York
24:42le patron du plus grand groupe
24:44d'assurance santé du pays.
24:46Dans des écrits, le suspect semble
24:48revendiquer son geste.
24:50Lundi 23 décembre 2024,
24:52Luigi Mangione, 26 ans, vêtu d'un
24:54pulot vert de laine, vert bouteille et d'un gilet
24:56pare-balles, compare devant le
24:58tribunal fédéral à New York.
25:00Il a été extradé de Pennsylvania
25:02où il avait été arrêté.
25:04À l'extérieur, dans le froid,
25:06une dizaine de manifestants lui apportent leur soutien.
25:08Ils brandissent son portrait.
25:10Sur une banderole, on peut lire
25:12« Luigi vaut mieux que les parasites ».
25:14Depuis sa prison,
25:16Luigi Mangione va les remercier.
25:18« Je suis profondément touché,
25:20reconnaissant envers tous ceux qui m'ont écrit
25:22pour partager leur histoire », écrit-il,
25:24ajoutant « Ce soutien
25:26tracende les clivages
25:28politiques, ratios
25:30et même sociaux ».
25:32Pour l'heure, Mangione fait savoir qu'il plaide
25:34non coupable. Il appelle de ses voeux
25:36un procès public. Dans son
25:38sac, lors de son arrestation, les enquêteurs
25:40ont trouvé une longue lettre manuscrite,
25:42262 mots,
25:44adressés au FBI.
25:46« Pour vous éviter de longues investigations,
25:48je déclare clairement que j'ai agi tout seul.
25:50Le boulot a été simple,
25:52un peu d'ingénierie de base
25:54et beaucoup de patience ».
25:56Dans ce texte, Mangione condamne
25:58ces entreprises qu'on a laissées faire
26:00et qui exploitent le pays pour leur seul profit.
26:02Mangione s'excuse
26:04pour les traumatismes subis, mais
26:06« franchement », dit-il,
26:08« ce devait être fait, ces parasites
26:10l'ont bien cherché ».
26:12Les enquêteurs savent que Luigi Mangione a beaucoup lu
26:14les réflexions de Theodor Kaczynski,
26:16le plus connu sous
26:18son surnom de « Una Bomber ».
26:20Entre 1978
26:22et 1995, cet ingénieur
26:24mathématicien, très longtemps
26:26insaisissable, a adressé de
26:28nombreux colis piégés à des sociétés,
26:30des commerces, des particuliers.
26:32Dans ses revendications, il
26:34protestait contre les ravages de la société
26:36industrielle et la technologie.
26:38Bilan, 3 morts,
26:4023 blessés. Sur un forum littéraire,
26:42Luigi Mangione commande sa
26:44lecture du manifeste de Una Bomber
26:46avec cette réflexion
26:48« Il est très facile
26:50pour certains d'affirmer que ce manifeste
26:52est l'œuvre d'un fou. C'est une façon
26:54d'éluder les vraies questions que l'auteur
26:56soulève », Mangione ajoute.
26:58On ne peut plus ignorer que
27:00les prédictions de Kaczynski
27:02étaient prémonitoires.
27:06Ces parasites l'ont bien
27:08cherché. Emmanuel Andréani,
27:10co-rédactrice en chef du magazine Society,
27:12qui consacre sa une
27:14à cette affaire, Luigi Mangione,
27:16l'assassin qui voulait être Robin
27:18Desbois, ces parasites l'ont bien cherché.
27:20C'est ce qu'il dit
27:22dans ses écrits, enfin,
27:24qu'il écrit à ses supporters et
27:26revendique. Là, c'est signé.
27:28Le crime, il est signé. Il n'y a pas de doute.
27:30Oui, comme
27:32vous avez parlé de Theodore Kaczynski,
27:34de Una Bomber,
27:36comme lui, il laisse un manifeste
27:38dans lequel
27:40ses intentions
27:42sont assez clairement écrites.
27:44Là, ce n'est même pas un manifeste. En réalité, c'est une lettre.
27:46Il s'est adressé une lettre adhérée au FBI.
27:48Dans laquelle,
27:50ce que vous l'avez cité,
27:52c'est vrai que ça semble assez clair.
27:54Les parasites étant, ils citent même
27:56le nom de United Healthcare,
27:58qui est le groupe, l'assureur
28:00que dirigeait Brian Thompson,
28:02la victime.
28:04Effectivement, ça semble
28:06assez clair.
28:08Mais c'est très violent.
28:10Oui, c'est très violent, les parasites.
28:12Les parasites, on les écrase.
28:14On les écrase avec le pied ou avec
28:16des produits chimiques, mais on les écrase.
28:18C'est très violent, mais quand on lit
28:20les commentaires
28:22des gens
28:24qui sont ses soutiens, notamment par exemple
28:26sur la cagnotte, parce qu'il a
28:28fait l'objet très vite d'une cagnotte
28:30en ligne qui dépasse à ce jour
28:32le million de dollars.
28:34Ce qui est énorme.
28:36Qu'il va utiliser pour financer sa défense.
28:38Les commentaires sur
28:40des gens dont les vies ont été brisées
28:42parce qu'ils n'ont pas pu être
28:44soignés correctement en raison
28:46des assurances maladie, des assurances privées
28:48américaines dont on a déjà parlé.
28:50United Healthcare par exemple, les gens l'ont
28:52tous signalé, a un taux de refus de remboursement
28:54de 32%. C'est à dire que 32%
28:56des demandes n'étaient pas
28:58remboursées en premier
29:00instance. Et je crois qu'une fois qu'ils...
29:02En fait, ils avaient un système d'intelligence artificielle
29:04qui screenait un peu les demandes avant
29:06et je crois qu'en faisant appel, elles étaient
29:08majoritairement acceptées. Donc, il y a quand même
29:10un système derrière qui fait que
29:12ce qu'on a beaucoup entendu dans les commentaires, etc.
29:14c'est quand même que les vrais parasites...
29:16Enfin, ce terme de parasite
29:18est très souvent employé
29:20pour ces assurances. Il y a une vraie, vraie rancune
29:22rancœur
29:24et une colère folle contre ce système.
29:26Donc, quand on connaît un peu
29:28l'état d'esprit des américains sur ce sujet,
29:30c'est violent comme terme, mais
29:32ce n'est pas très étonnant.
29:34Nicolas Demorand. Vous connaissez parfaitement les Etats-Unis.
29:36Vous avez beaucoup travaillé dessus. Vous continuez d'ailleurs
29:38historienne, politologue.
29:40Vous connaissez parfaitement cette
29:42civilisation. Un petit mot
29:44déjà, deux questions. Un petit mot sur
29:46Huna Bomber. Parce que ça, il a inspiré
29:48Huna Bomber, beaucoup de monde.
29:50Les fameux écrits de Huna Bomber.
29:52Il est mort aujourd'hui.
29:54Il est mort relativement récemment,
29:56en 2023, je crois. Et c'est effectivement,
29:58vous le décriviez, un homme qui a
30:00écrit un manifeste
30:02dont il s'est arrangé pour le faire
30:04publier dans les grands journaux américains
30:06avec une sorte de chantage
30:08en disant, si vous me publiez, j'arrêterai
30:10de tuer des gens.
30:12Et qui est un peu
30:14placé dans ces tueurs
30:16étranges,
30:18solitaires, qui se retranchent du monde.
30:20Alors, Huna Bomber,
30:22elle s'est retranchée du monde pendant plus de
30:2425 ans. Dans sa cabane.
30:26Une cabane dans le Montana.
30:28Alors que c'était lui aussi quelqu'un d'extrêmement
30:30brillant et qui avait
30:32commencé une vie professionnelle
30:34avec énormément de
30:36succès. Et qui
30:38à un moment
30:40croit devenir l'incarnation
30:42d'une revendication populaire.
30:44Alors qu'eux-mêmes sont des
30:46fils de famille. Enfin, Kaczynski,
30:48le Huna Bomber, n'était pas aussi
30:50fortuné que Luigi Mangione.
30:52Il était quand même tout à fait
30:54à l'aise dans la vie. On peut même penser
30:56à quelqu'un comme
30:58Carlos Le Chacal,
31:00le terroriste qui venait d'une famille d'avocats
31:02et qui avait fort peu à voir avec
31:04les gens qu'il prétendait défendre.
31:06Effectivement, il fascine, en tout cas,
31:08Mangione. Mangione en parle. Il dit, voilà, c'était
31:10quelqu'un qui était prémonitoire, qui avait dit des choses
31:12la vérité. Juste un petit mot,
31:14alors, Nicole Bacharan encore, il plaide
31:16coupable, il plaide non coupable, pardon.
31:18Il veut un procès public, Mangione.
31:20Oui, parce que selon le système
31:22judiciaire américain, s'il plaide
31:24coupable, en fait,
31:26à ce moment-là, ses avocats et les
31:28procureurs et le juge
31:30se mettent à négocier sa peine.
31:32Et c'est souvent
31:34une manière, dans les cas extrêmes, d'éviter
31:36la peine de mort. Parce que, aussi,
31:38ça épargne beaucoup d'argent
31:40au système judiciaire, parce que ça va
31:42beaucoup plus vite. Lui, il plaide
31:44non coupable, donc il veut un procès, il veut
31:46s'expliquer. Un accident
31:48à la colonne vertébrale, la
31:50confrontation du suspect avec
31:52le monde de la santé.
31:54Luigi Mangione, le justicier
31:56de la 54ème rue. Je suis dans
31:58un brouillard cérébral. Les personnes
32:00qui vous entourent ne comprennent pas
32:02vos symptômes. L'enquête de l'heure du crime,
32:04on se retrouve dans un instant sur RTL.
32:08Présenté par Jean-Alphonse Richard
32:10sur RTL.
32:1214h15, c'est
32:14l'heure du crime sur RTL.
32:16Retour dans l'heure du crime sur l'affaire
32:18Luigi Mangione. Décembre 2024,
32:20ce fils de bonne famille, 26 ans,
32:22est accusé d'avoir tué le patron de la plus
32:24grosse société privée d'assurance
32:26santé du pays. Une action
32:28destinée à dénoncer l'inhumanité
32:30de certains groupes. Un autre événement
32:32aurait-il déclenché ce geste ?
32:34Vendredi
32:3625 avril 2025, 4 mois
32:38et demi après le meurtre du patron
32:40d'United Health Care,
32:42Luigi Mangione est à nouveau
32:44devant le tribunal de Manhattan.
32:46Veste beige de prisonnier
32:48et t-shirt blanc à manches longues,
32:50le suspect sourit au milieu de ses
32:52avocats. Il confirme qu'il
32:54plaide non coupable. La ministre
32:56de la Justice de Donald Trump
32:58a demandé au procureur de requérir
33:00la peine de mort. La dernière
33:02fois que cette sentence a été demandée
33:04à Manhattan, où la peine de mort n'est
33:06pas active, c'était pour un terroriste.
33:08L'avocate de Mangione,
33:10Karen Friedman Anifilo,
33:12dénonce le traitement
33:14démesuré, infligé à son client,
33:16isolé, écouté en permanence
33:18alors qu'il n'a pas été jugé.
33:20Les proches de Luigi Mangione
33:22se demandent si son geste ne serait pas
33:24lié à un accident de santé.
33:26En 2020, juste
33:28après son diplôme universitaire,
33:30le jeune homme avait commencé à souffrir
33:32du dos. Un grave problème
33:34à la moelle épinière, une douleur
33:36obsessionnelle et un risque de handicap.
33:38Sa colonne vertébrale n'était
33:40plus alignée. S'il ne faisait rien,
33:42il savait qu'il ne pourrait tout simplement
33:44plus avoir de relations intimes,
33:46raconte un ami.
33:48Luigi Mangione s'est-il heurté à des problèmes
33:50d'assurance santé ? Rien ne le
33:52dit. Il se fait opérer en
33:542023, affiche sa radiographie sur
33:56les réseaux sociaux, puis
33:58commence à prendre peu à peu ses distances
34:00avec ses proches et ses amis.
34:02L'avocate de Luigi Mangione
34:04rassemble une à une toutes les pièces qui
34:06composent le passé de son client. En
34:082017, alors qu'il se trouvait à l'université,
34:10il avait traversé une phase de
34:12mal-être, une espèce de
34:14dépression. Sur les réseaux sociaux,
34:16il affirmait alors souffrir de
34:18brouillard cérébral, expression
34:20reprise par le magazine Society.
34:22Il se sentait seul,
34:24incompris. Les personnes qui
34:26vous entourent ne comprendront probablement
34:28pas vos symptômes. En tout cas,
34:30ils ne l'ont pas fait pour moi,
34:32indique Mangione dans ses écrits.
34:36Emmanuel Andréani, vous êtes avec nous aujourd'hui
34:38et l'une de nos invités dans l'ordre du crime,
34:40co-rédactrice en chef du magazine Society, qui,
34:42je le rappelle, consacre un très
34:44long article à cette histoire,
34:46tout à fait passionnant.
34:48Alors, il y a cette opération du dos
34:50d'Emmanuel Andréani. On va se demander
34:52si finalement, il n'a pas eu
34:54une espèce de révélation.
34:56Il s'est retrouvé dans le milieu médical,
34:58il a été hospitalisé, il a été opéré.
35:00A priori, ça s'est plutôt bien passé.
35:02Est-ce que ce n'est pas là, finalement,
35:04qu'il a compris qu'il y avait peut-être
35:06des inégalités ou que les choses
35:08n'allaient pas ? Même pas sûr ?
35:10En fait, ce n'est pas très clair.
35:12Comme je le disais avant, étant donné
35:14qu'il a de l'argent, ça ne va pas
35:16être une question financière.
35:18Par ailleurs, on sait que cette opération,
35:20c'est un jeune
35:22américain typique qui
35:24commente absolument tout
35:26de sa vie sur
35:28les réseaux sociaux, sur les forums,
35:30etc. Il est très actif sur Reddit,
35:32sur un forum consacré à la
35:34pathologie dont il souffre.
35:36Lui, là, il dit que
35:38l'opération s'est très bien passée, qu'il est vachement content,
35:40qu'en fait, il pensait
35:42être habité pendant plusieurs semaines, mais qu'en fait,
35:44au bout de quelques jours, il va beaucoup mieux,
35:46que tout s'est très bien passé.
35:48Après, est-ce que...
35:50C'est vrai qu'on sait aussi que par le forum
35:52que vous citiez tout à l'heure, on sait que, le forum littéraire,
35:54on sait qu'il a lu des livres concernant
35:56l'industrie
35:58The Back Pain Industry, l'industrie de la
36:00douleur du dos américaine.
36:02Donc peut-être qu'effectivement,
36:04ça l'a éveillé à certaines problématiques.
36:06Il a peut-être découvert un monde.
36:08Il a peut-être découvert un univers, effectivement. On sait aussi
36:10peut-être que, comme vous parliez de l'épisode de
36:12brouillard cérébral, c'est-à-dire qu'en fait, il a une
36:14phase à la fac, quand il est
36:16à la fac de UPenn, qui est une des meilleures
36:18universités américaines, il a une phase où, effectivement,
36:20il se confie beaucoup sur Internet, sur le fait qu'il se
36:22sent par moments
36:24avoir des espèces de troubles cognitifs, des troubles
36:26de la mémoire, des espèces de brouillard, comme ça.
36:28Et il essaie, il cherche des
36:30pistes, il s'auto-diagnostique beaucoup.
36:32Est-ce qu'il a un problème, peut-être, de santé mentale ?
36:34Est-ce qu'une opération comme celle-là,
36:36est-ce que ça peut peut-être déclencher ce genre de problème ?
36:38On ne sait pas. C'est encore mystérieux.
36:40Et l'enquête, elle continue, évidemment.
36:42Et puis ensuite, le procès.
36:44Donc, on est loin de tout savoir
36:46de Luigi Mangione, mais déjà,
36:48il marque les imaginations, ce
36:50garçon. Nicole Bacharan,
36:52historienne, politologue
36:54et spécialiste des Etats-Unis, vous êtes avec nous également
36:56dans l'heure du crime. Alors, l'État
36:58fédéral, Washington,
37:00la Maison Blanche,
37:02Trump va s'exprimer
37:04sur le cas Mangione. C'est dire, si
37:06l'affaire fait du bruit et si elle monte très haut,
37:08la peine de mort, il réclame
37:10pour cet homme.
37:12Oui, et a priori, vous mentionnez le fait que
37:14la peine de mort n'est plus appliquée
37:16à New York. Et a priori,
37:18on se dit, c'est un crime qui concerne l'État
37:20de New York, ça s'est passé à New York, il n'y a aucun
37:22doute, il y a des images, on sait ce qu'il
37:24en est. Donc,
37:26pour que l'État fédéral intervienne,
37:28il faut trouver des éléments
37:30dans l'accusation qui relèvent
37:32d'une faute fédérale.
37:34La faute fédérale, ça peut sembler
37:36peu de choses. C'est que
37:38il avait installé un silencieux
37:40sur son
37:42arme artisanale
37:44faite maison. Et ça, c'est un crime
37:46fédéral. Donc, évidemment...
37:48Incroyable. Donc, on le rattrape par ce fait.
37:50Voilà, exactement. Et ce
37:52procès-là passera avant le procès
37:54local. Et effectivement, la
37:56ministre de la Justice
37:58de Donald Trump, Pam Bondi,
38:00elle, veut que les procureurs
38:02requièrent la peine de mort.
38:04Et Donald Trump lui-même est un grand partisan
38:06de la peine de mort. Déjà, dans les
38:08années 80, donc ça remonte très loin,
38:10quand il était promoteur immobilier, il avait
38:12acheté dans le New York Times et d'autres
38:14grands journaux nationaux,
38:16des pages entières pour exiger
38:18la peine de mort après
38:20une affaire extrêmement sordide
38:22dans Central Park.
38:24D'ailleurs, les accusés se sont révélés longtemps après
38:26innocents. Mais quand
38:28Donald Trump, pendant son premier
38:30mandat, était à la
38:32Maison Blanche, il n'y avait
38:34plus d'exécution pour des crimes
38:36fédéraux depuis fort longtemps.
38:38Et Donald Trump a réactivé
38:40cela, et en 2020,
38:42coup sur coup, 13
38:44personnes ont été exécutées.
38:46Emmanuel Andréani,
38:48un mot là-dessus ?
38:50Oui, sur la partie fédérale, il y a un autre petit point
38:52que les Feds ont
38:54essayé de relever, et ça va être assez important pour le
38:56procès, c'est qu'au-delà de la question du silencieux,
38:58il y a le fait qu'ils disent que
39:00Thompson a été harcelé.
39:02Ce qui serait harcelé entre
39:04plusieurs États, ce qui serait un crime fédéral.
39:06D'où l'argent...
39:08Non, c'est-à-dire stocking,
39:10en anglais, c'est-à-dire que...
39:12Oui, voilà. Par
39:14Manchon. Et qu'en fait, du coup, par exemple,
39:16ça va être un des enjeux.
39:18Pourquoi
39:20était-il seul, dans la rue ? Pourquoi
39:22n'avait-il pas de garde du corps ? S'il était harcelé,
39:24il faut pouvoir le prouver. Et donc,
39:26ces avocats, je crois, espèrent faire tomber
39:28les charges fédérales, aussi en essayant de faire tomber
39:30cette partie-là, et ce qui lui éviterait la peine de mort.
39:32Parce que la peine de mort, effectivement, n'est qu'au niveau fédéral.
39:38Luigi Mangione, le justicier
39:40de la 54ème rue,
39:42célébré en meurtre est odieux,
39:44incompréhensible. L'enquête de l'heure du crime. Je vous retrouve
39:46tout de suite sur RTL.
39:48L'heure du crime.
39:50Jusqu'à 15h, sur RTL.
39:52L'heure du crime.
39:54Présenté par Jean-Alphonse Richard, sur
39:56RTL. Dans l'heure du crime,
39:58aujourd'hui, l'affaire Luigi Mangione. Ce
40:00jeune homme est accusé d'avoir tué, à New York,
40:02en décembre 2024,
40:04le patron de la plus grande société d'assurance
40:06santé du pays. Un geste
40:08pour qui il risque la peine de mort.
40:10Ses partisans de plus en plus nombreux
40:12saluent une action civique.
40:14Mardi 6 mai
40:162025, alors que Luigi Mangione fête
40:18ses 27 ans en prison.
40:20La cagnotte lancée aux Etats-Unis
40:22et dans le monde entier pour le soutenir dépasse
40:24le million de dollars.
40:26Le suspect reçoit entre
40:2810 et 100 lettres d'admirateurs
40:30par jour. Le procureur
40:32de Manhattan dénonce cette campagne
40:34célébrée en meurtre est odieux.
40:36Je suis face à une famille dont un proche
40:38a été tué. Et imaginer des gens
40:40célébrer cela, c'est
40:42incompréhensible.
40:44Luigi Mangione a encore devant lui
40:46plusieurs rendez-vous devant le tribunal de
40:48Manhattan, avant qu'un
40:50très long procès
40:52démarre.
40:54Le cri,
41:04la voix de Luigi Mangione, c'était
41:06juste après son arrestation. Il s'arrêtait aux journalistes.
41:08On l'a dit, tout ça n'a aucun
41:10sens. C'est une insulte
41:12à l'intelligence du peuple américain.
41:14Ses propos, ils demeurent encore énigmatiques
41:16aujourd'hui. Et évidemment, ce procès
41:18et la suite de l'enquête va aider
41:20sans doute à les éclairer. Emmanuel
41:22Andréani, vous êtes avec nous depuis le début de cette émission,
41:24co-rédactrice en chef du magazine Society.
41:26Un magazine Society qui
41:28consacre sa une
41:30à Luigi Mangione, l'assassin qui voulait être
41:32Robin Desbois, avec
41:34cette photo de ce visage qui est
41:36déjà entré dans l'histoire américaine.
41:38Autant dire, Emmanuel
41:40Andréani, que ce procès qui est très
41:42attendu, il va être spectaculaire, de toute
41:44manière. Oui, ça c'est une évidence.
41:46Ça va être un des plus
41:48gros procès de l'histoire des Etats-Unis.
41:50S'il n'y a pas
41:52énormément
41:54d'incertitude quant à la
41:56culpabilité de Mangione,
41:58même si ses soutiens
42:00tiennent beaucoup à la présomption d'innocence,
42:02et c'est vrai que, bon,
42:04il y a droit comme tout le monde, d'autant qu'il a plaidé non-coupable,
42:06mais les avocats,
42:08par exemple, essayent de faire annuler des preuves
42:10qui ont été saisies au McDo, le sac à
42:12dot dont on a parlé tout à l'heure, le manifeste, etc.
42:14parce qu'ils n'auraient pas respecté la procédure,
42:16etc. Bon, je crois que j'ai parlé à plusieurs avocats,
42:18même s'ils y arrivaient, ce serait quand même
42:20compliqué. Voilà, c'est assez clair.
42:22Par contre, il y a une incertitude, je crois,
42:24vraiment, sur la question du jury.
42:26Parce que
42:28le sujet qui est derrière
42:30l'assurance santé concerne tellement
42:32d'Américains.
42:34C'est tellement un sujet polémique,
42:36etc., que trouver quelqu'un
42:38qui soit... trouver des gens
42:40qui ne soient pas concernés
42:42par un problème lié à cette histoire de santé,
42:44ou qui ne connaissent
42:46pas quelqu'un, qui n'est pas de proche,
42:48qui s'est soit vu refuser quelque chose,
42:50ou qui soit retrouvé
42:52avec des factures hallucinantes, etc.,
42:54ça, ça va être un vrai enjeu.
42:56Et ça, c'est passionnant, ce que vous dites, parce qu'effectivement, moi, j'avais pas
42:58réagi, moi, à cette histoire.
43:00Quelqu'un qui ne soit pas assuré, ou bien
43:02qui n'ait pas de lien, ou qui n'est pas une personne malade
43:04chez lui, effectivement, là,
43:06on va passer sans doute des journées et des journées
43:08à trier pour savoir
43:10qui peut être juré
43:12dans cette histoire. Nicole Bacharan, vous êtes avec nous
43:14dans l'ordre du crime historien,
43:16spécialiste des Etats-Unis.
43:18Alors, évidemment, on voit déjà ce bras de fer
43:20qui se dessine, on entend le procureur
43:22de Manhattan qui dit, c'est scandaleux
43:24de soutenir un meurtrier. On comprend
43:26d'ailleurs, il y a une personne qui est morte.
43:28C'est scandaleux de dire
43:30que cet homme est un héros, etc.
43:32Ce bras de fer,
43:34il va, je pense, ne faire que
43:36s'amplifier dans les semaines qui viennent
43:38et jusqu'au procès.
43:40Évidemment, parce que, par n'importe
43:42quel bout qu'on le prenne,
43:44que beaucoup d'Américains soient très mécontents
43:46du système de santé, qu'ils en aient beaucoup
43:48souffert, est une certitude.
43:50Le geste de Lou Jimenez-Jones, il n'a absolument
43:52rien changé. Ce qui change,
43:54c'est parfois la politique, comme
43:56quand Barack Obama avait réussi à
43:58faire assurer plusieurs millions de personnes supplémentaires
44:00en modifiant le système.
44:02Donc, de toute façon, ce sont
44:04des revendications de colère
44:06que l'on peut entendre, mais qui n'aboutissent jamais
44:08à une amélioration des choses.
44:10Emmanuel évoquait la question
44:12du jury, très justement.
44:14La peine de mort, et c'est heureux,
44:16c'est l'unanimité.
44:18Il faut qu'il y ait 12 jurés
44:20qui disent qu'ils méritent la peine de mort
44:22au-delà de tout doute raisonnable.
44:24Donc vont être soulevés,
44:26outre les doutes dont vous parliez à l'instant,
44:28la question de la santé mentale.
44:30Est-ce que Lou Jimenez-Jones était réellement
44:32complètement responsable de ses
44:34actes ? Est-ce qu'il était dans un état de
44:36grande douleur, psychique ou
44:38physique ? Ça va en faire
44:40partie, mais effectivement, trouver
44:42un jury où personne n'ait
44:44eu quelque...
44:46Mécontentement que ce soit
44:48avec les assurances
44:50médicales, ça paraît presque introuvable.
44:52Emmanuel Andréani, la
44:54famille de la victime, elle a
44:56disparu dans cette histoire. On n'en parle
44:58jamais. Alors la victime, parfois, elle est même insultée
45:00sur les réseaux sociaux, il faut bien le dire.
45:02Brian Thompson, il est vu comme
45:04le diable, on en a parlé déjà.
45:06La famille, elle se tait absolument
45:08au silence. Vous avez essayé de la voir, je crois.
45:10Oui, alors, je crois que
45:12c'est notamment lié à des questions d'ordre...
45:14C'est-à-dire que je crois qu'ils étaient...
45:16Enfin, sa femme et lui ne vivaient plus ensemble.
45:18Donc elle s'est un petit peu exprimée
45:20au moment de...
45:22de la mort.
45:24Ensuite, elle n'a plus parlé
45:26à personne, Paulette Thompson.
45:28Je crois aussi
45:30que ça a été une telle
45:32déferlante aux Etats-Unis médiatiques.
45:34Je raconte
45:36dans l'article, mais c'était le jour
45:38de l'arrestation de Manjean à Baltimore.
45:40Fox a envoyé des
45:42hélicoptères au-dessus de sa maison.
45:44C'était
45:46de la maison des parents.
45:48Toute la famille a été, mais harcelée
45:50à un point. Ça a été vraiment
45:52quelque chose, je pense, d'une violence
45:54inouïe. Et je pense que la famille
45:56de Thompson a dû subir la même chose
45:58au fin fond du Minnesota.
46:00Eux, ils ne sont pas du tout dans les circuits,
46:02dans les grandes villes, etc.
46:04Je pense qu'il y a ça aussi.
46:06Par ailleurs,
46:08je crois qu'il y a un journaliste
46:10qui a sorti quelque chose là-dessus aussi,
46:12disant que Brian Thompson n'était pas non plus
46:14un patron extrêmement
46:16apprécié, quelqu'un d'assez dur
46:18en interne, et qu'il n'y a pas eu énormément
46:20de gens qui sont sortis,
46:22à part de façon plus
46:24corporelle, etc.
46:26Des gens pour le défendre.
46:28C'est un peu terrible, mais...
46:30C'est le propre
46:32des affaires criminelles, avec un déballage
46:34qui se fait petit à petit. Je vais vous poser la même question
46:36à toutes les deux, mais très court, on arrive
46:38au bout. Nicole Bacharan,
46:40cette histoire,
46:42ce crime, il est déjà rentré dans
46:44l'histoire américaine. Oui, absolument.
46:46C'est une icône pour le
46:48meilleur et pour le pire. C'est Jesse
46:50James, Che Guevara, Euna Bomber,
46:52et un mélange entre la
46:54personnalité, le physique, les revendications
46:56populaires. Tout ça se mélange,
46:58c'est très explosif.
47:00Emmanuelle Andréani. Oui, oui,
47:02c'est évident qu'il est rentré dans l'histoire américaine.
47:04Je pense qu'on va en entendre parler pendant encore assez longtemps,
47:06parce que le procès avec la demande
47:08de peine de mort, tout ça, ça va prendre des années et des années.
47:10Je pense qu'il va
47:12être dans l'histoire. Il est déjà, et il va l'être
47:14encore plus dans quelques temps.
47:16Merci beaucoup, Emmanuelle Andréani
47:18et Nicole Bacharan, d'avoir été aujourd'hui
47:20les invités de L'Ordre du Crime. Merci à l'équipe de l'émission,
47:22rédactrice en chef Justine Vignaud,
47:24préparation Marie Bossard,
47:26réalisation en direct
47:28Nicolas Godet.

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