Quentin Ruffat (Shein France) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 09/05/2025)

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Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

Transcript

00:00La plateforme de e-commerce Chine est dans le viseur du gouvernement et de l'Europe.

00:06Effectivement, on en a beaucoup parlé récemment.

00:08Est-ce que la France est vraiment envahie de ces produits chinois bon marché ?

00:12On va en parler justement avec Quentin Ruffa, le porte-parole de cette plateforme.

00:16Merci d'être avec nous.

00:17Bonjour.

00:17Alors, est-ce que Chine est vraiment une menace pour le commerce mondial ?

00:22Vous savez, on a une ambition.

00:24C'est de proposer à nos clients, à nos millions de clients en France,

00:28une mode, des vêtements les plus abordables possibles, avec une qualité optimale.

00:36Oui, c'est ce qui se dit, mais on montre malheureusement la contrefaçon pour vous

00:39et les produits qui ne sont pas aux normes ?

00:41Nous avons un modèle qui est innovant, un modèle qui est novateur

00:45et qui disrupte l'industrie de la mode.

00:47Ce modèle, c'est la production à la demande.

00:50Nous ne produisons uniquement ce que nos clients veulent porter, veulent acheter.

00:55Qu'est-ce que ça signifie ?

00:56Chaque jour, nous proposons de nouvelles références, de nouveaux vêtements

01:01qui répondent aux besoins et aux aspirations de nos clients.

01:04Chacun de ces vêtements, chacun de ces nouveaux vêtements

01:06est produit en petite quantité, entre 100 et 200 exemplaires.

01:10En fonction de la demande, on est capable de suivre au maximum,

01:14à l'article précédent, cette demande.

01:16En fonction de cette demande, nous activons nos fournisseurs

01:19qui sont basés partout dans le monde

01:20pour répondre au plus près à la demande

01:23et avoir un taux d'invendu proche de zéro.

01:26Mais comment arrivez-vous à être si peu cher ?

01:28Parce que c'est ça qui est critiqué.

01:29C'est un afflux massif de petits produits

01:31qui arrivent à l'aéroport Charles-de-Gaulle,

01:34parfois en dessous de 50 euros.

01:36Attention aux termes, afflux massifs.

01:38Comme je vous le disais, on a un modèle de production à la demande.

01:41Chine ne produit que ce que les clients veulent acheter.

01:46Nous avons un modèle 100% en ligne.

01:49Nous n'avons pas de magasin.

01:50Nous n'avons pas de frais structure.

01:51Ce qui nous permet d'être aussi abordables

01:53et de proposer à nos clients des vêtements qu'ils veulent porter,

01:56qu'ils souhaitent porter, qui répondent à leurs aspirations

01:58et à un prix abordable et compétitif.

02:01Est-ce que ce n'est pas encourager les petits achats inutiles ?

02:04Pardon de le dire, mais est-ce que vous n'êtes pas là

02:06à faire un peu provoquer la vente forcée ?

02:09Je ne pense pas que les Français aient les moyens de surconsommer en ce moment.

02:12Mais ce n'est pas cher.

02:13Souvent, c'est à 3-4 euros les objets.

02:15C'est souvent...

02:17On reste avant tout une marque de vêtements.

02:20Et vous savez, 3 ou 4 euros, pour certains Français,

02:24c'est énorme, c'est beaucoup.

02:26Une étude de l'IFOP montre que 60% des Français

02:28ont un budget maximum de 200 euros par an dans l'achat de vêtements neufs.

02:33Donc je suis désolé de vous le dire,

02:34mais les Français sont à 3 ou 4 euros près.

02:36Vous voulez dire que ce sont en fait les acheteurs qui sont les fautifs ?

02:39Absolument pas.

02:40Et je réponds à un besoin des Français.

02:42Le besoin des Français, c'est de pouvoir s'habiller de manière abordable

02:46tout en étant à la mode,

02:47avec un budget qui est restreint, comme je vous le disais,

02:49aux alentours de 200 euros par an pour l'achat de vêtements neufs.

02:52Mais les fournisseurs, ils sont pratiquement tous en Chine.

02:55Alors nous avons...

02:55On se pose toujours la question, dans quelles conditions travaillent les producteurs ?

02:59Nous avons un peu plus de 7000 fournisseurs en Chine,

03:02mais nous en avons aussi au Brésil et en Turquie.

03:06Ces fournisseurs, s'ils souhaitent travailler avec nous,

03:08ils doivent signer un code de conduite interne

03:10qui est aligné sur les réglementations de l'OIT,

03:13l'Organisation Internationale du Travail.

03:16Au-dessus de ce code de conduite,

03:18il y a des points de zéro tolérance qui sont très forts et très puissants.

03:21Le travail forcé, le travail d'enfant,

03:23le refus de se faire auditer.

03:25Pourquoi le refus de se faire auditer ?

03:27Rien qu'en 2024, nous avons fait auditer 95% de nos fournisseurs

03:31par des auditeurs externes,

03:33comme Bureau Veritas, que vous devez connaître.

03:35Donc si une taxe où des droits de gestion,

03:37des frais de gestion sont mis en place,

03:40vous estimerez que c'est injuste ?

03:42Ce qui a été annoncé par le gouvernement

03:44il y a quelques semaines, quelques jours...

03:47Oui, c'était la semaine dernière,

03:48c'était avec Eric Lombard.

03:50Exactement.

03:51C'est un cadre.

03:52Un cadre qui va être porté

03:54au niveau européen.

03:56Nous allons...

03:57Ce cadre, on ne sait pas exactement

03:59ce qu'il va y avoir dedans.

04:01Nous continuons à observer la situation

04:04avec une seule ambition,

04:07préserver le pouvoir d'achat de nos clients.

04:08C'est très bien de le dire,

04:09mais c'est quand même le petit commerce traditionnel

04:12de centre-ville qui dit que les plateformes

04:14comme Chine, Temu, AliExpress

04:16inondent le marché de ces produits

04:18et qu'eux en payent les frais, en fin de compte.

04:19J'aimerais qu'on essaie d'arrêter

04:23de nous opposer aux petits commerces.

04:25Les modes de consommation ont évolué

04:27depuis le Covid.

04:28Les Français ne consomment plus de la même manière.

04:30Je ne veux pas, nous ne voulons pas

04:32être mis en opposition avec ces commerçants.

04:34Au contraire, pourquoi ne pas céder ?

04:36Pourquoi ne viennent-ils pas

04:37sur notre marketplace ?

04:39Puisque Chine, depuis 2024,

04:41a lancé une activité de marketplace,

04:42un peu comme Amazon,

04:43avec dans l'idée de soutenir

04:45et d'accompagner les commerces français

04:47et européens

04:48et leur donner accès

04:49à nos millions de clients

04:50en France et en Europe.

04:52Je produis ce que mon client veut acheter.

04:54Je vous comprends,

04:55mais quelle est la contribution

04:56à l'économie française ?

04:57Ça rapporte quoi à la France ?

04:58On voit bien,

04:58les chiffres du commerce extérieur

04:59sont dramatiques.

05:00On a vu le mois de mars encore,

05:02ça plonge.

05:03Ce n'est pas en apportant massivement

05:04de Chine que ça va s'arranger ?

05:06Figurez-vous que nous avons fait une étude

05:08sur l'impact réel

05:10que nous avons en France

05:11avec le cabinet Oxford Economics.

05:13En 2023, nous avons participé

05:15à hauteur de 640 millions d'euros du PIB.

05:17C'est-à-dire, sous quelle forme ?

05:18Ce n'est pas de la valeur ajoutée ?

05:21Il n'y a pas de TVA ?

05:22Encore une contre-vérité.

05:25Nous payons la TVA.

05:26Nous avons payé des centaines de millions de TVA

05:28sur les trois dernières années.

05:30Nous avons participé à hauteur

05:31de 640 millions d'euros du PIB.

05:33Pour 10 euros dépensés sur Chine,

05:369 euros rentrent dans l'économie française.

05:39Nous avons supporté la création

05:41de 2 900 emplois directs, indirects et induits.

05:44Nous avons lancé un programme

05:45qui s'appelle Chine X Designer

05:47qui a accompagné plus de 90 designers français

05:50depuis 2021 dans le lancement

05:52de leur première collection.

05:54Nous lançons un nouveau programme

05:55qui s'appelle Chine X Fashion Forward

05:56pour accompagner les petites et moyennes entreprises

05:59et marques françaises de vêtements,

06:01une cinquantaine en tout,

06:03afin de les accompagner dans leur développement,

06:05leur internationalisation et leur digitalisation.

06:07Je comprends même si vous allez le dire,

06:09vous allez communiquer pour bien l'expliquer

06:11et finalement, ça contredit ce que pense le gouvernement.

06:13C'est ça qu'il faut retenir.

06:15On a un impact.

06:16On a un impact pour nos clients.

06:17On a un impact dans les 150 pays

06:19dans lesquels on opère

06:20et ce, grâce à notre modèle unique.

06:22Très bien.

06:23On a bien enregistré votre message.

06:25Vous avez une grande campagne d'information

06:27qui va être lancée bientôt,

06:28si je ne me trompe, c'est ça ?

06:29Cette campagne a été lancée la semaine dernière.

06:31C'est une campagne qui répond à la proposition de loi

06:34visant à réduire l'impact environnemental

06:36de l'industrie textile.

06:38Proposition de loi qui sera étudiée au Sénat

06:41les 2 et 3 juin,

06:42puis votée le 10 juin.

06:43En l'état, nous considérons que cette loi

06:46n'atteint pas l'objectif qu'elle souhaite.

06:50Quentin Ruffard, merci d'être venu sur CNews

06:52pour parler de la plateforme Chine,

06:54qui est montrée du doigt par l'Europe,

06:57par la France,

06:58mais qui, finalement, est dans les clous,

07:00comme on dit, dans les règles.

07:01Merci.

07:02Restez avec nous sur CNews.

07:03Merci.

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