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Manifestation du 1er mai : y-a-t-il deux gauches irréconciliables ?
Europe 1
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02/05/2025
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News
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00:00
Il est 19h18 sur Europe 1, Franck Tapirou est déjà installé dans ce studio, on va revenir évidemment sur les événements du 1er mai
00:08
et la question ce soir est, y a-t-il de gauche irréconciliable ?
00:12
C'est quand même hallucinant ce qui s'est passé, Jérôme Gage qui s'est fait sortir de deux manifestations,
00:16
la dernière en date remonte au 1er mai, sur des relents d'antisémitisme.
00:23
Ouvert, Franck Tapirou, ouvert.
00:25
Ouvert, vous avez pété.
00:27
Vous vous rendez compte, le leader du Parti Socialiste n'a même pas appelé Jérôme Gage.
00:30
Non, mais ils ont mal entendu, vous savez, comme Marine Tondelier qui, comme bonne écologiste, a le rétro-pédale.
00:36
Donc, en ce moment, les gens ne comprennent pas le sens des mots, mais surtout que ça fait longtemps que ça se passe,
00:41
puisque même si Jérôme Gage, on lui avait reproché, beaucoup de gens lui avaient reproché son alliance avec la NUPES,
00:46
il avait fait machine arrière depuis, et puis il a toujours dit, parce que ce qui est extraordinaire,
00:50
c'est qu'il a été essentialisé, non seulement en tant que juif, mais en tant que sioniste.
00:55
Alors que lui, depuis des années, ça ne génait personne à gauche, Jérôme Gage, il était sioniste et pro-palestinien,
01:01
puisque on oublie l'histoire, et encore une fois, c'est important de le rappeler,
01:04
mais le sionisme, c'est une idée de gens de gauche, à la base, il suffit de le relire.
01:09
Ce que voulait dire le sionisme, créer un foyer national juif, bien entendu,
01:12
qui pouvait protéger le peuple juif après les massacres qu'il a subis, surtout après la Shoah,
01:16
mais surtout, il fallait lire ce qu'il voulait faire, c'est être main dans la main avec les peuples arabes,
01:22
qui étaient déjà sur place, avec les juifs qui étaient là depuis très très longtemps aussi,
01:26
il voulait faire une alliance, c'était un projet de paix, le sionisme n'avait rien à voir avec la caricature
01:30
qu'on en fait depuis quelques années, où on prend le sionisme pour une forme de nouveau nazisme,
01:34
et ça c'est vraiment épouvantable.
01:36
Donc lui, il revendique depuis toujours d'être palestinien,
01:39
c'est-à-dire vouloir que les palestiniens puissent s'autodéterminer, avoir un état,
01:43
et être sioniste, ce n'est pas du tout incompatible.
01:44
Aujourd'hui, et ça, encore une fois, il faut remonter aussi un peu dans l'histoire de Jérôme Gage,
01:49
c'est son amitié avec Jean-Luc Mélenchon, jadis, qui joue aujourd'hui.
01:54
Et c'est parce qu'ils étaient très amis, et qu'en 2008, quand bien entendu Mélenchon quitte le PS,
01:59
que là il lui a dit, tu es un lâche, tu es un délateur, tu es un traître.
02:02
Et en bon trotskiste totalitaire qu'il est, le gourou de la secte indigne,
02:06
lui en veut à mort, comme il en veut à son autre ami juif,
02:09
parce qu'il a plein d'amis juifs, Mélenchon.
02:12
Il a Gage, mais il a aussi Drey, et on oublie que...
02:16
C'est plus ses amis.
02:17
Pardon ?
02:18
C'est plus ses amis.
02:19
Mais c'est plus ses amis.
02:20
Donc en fait, il s'est fâché avec tous ses anciens amis juifs.
02:22
On a l'impression qu'il a la dent dure, le grand gourou.
02:26
C'est immense.
02:27
Enfin, vous vous rendez compte que ce que je vous dis ?
02:28
La dent dure, pourquoi ?
02:28
C'est totalement dingue.
02:31
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a une fracture.
02:33
Bien entendu, on sait que c'est de gauche, c'est réconcilable, mais pourquoi ?
02:36
L'extrême-gauche s'est construite sur ce qu'on appelle les nouveaux prolétaires,
02:40
qui ne sont plus les travailleurs.
02:42
Et on parlait du 1er mai, c'est la fête du travail.
02:44
C'est une France communautariste, sur laquelle ils essaient de construire.
02:48
Pourquoi ?
02:49
Parce que la France qui votait jadis pour le Parti communiste
02:51
est passée de l'autre côté de l'échiquier,
02:53
et depuis des années, FN, puis RN.
02:55
Donc il a fait un pari politique.
02:57
Et encore une fois, je l'ai dit souvent ici,
02:59
je ne pense pas du tout que Jean-Luc Mélenchon soit anti-juif, comme on dit.
03:02
C'est pire que ça.
03:04
Il l'utilise, il instrumentalise la haine des juifs à des fins électorales.
03:07
C'est pire.
03:08
Moi, je préfère avoir un vrai anti-juif pour pouvoir me confronter à lui,
03:11
pour pouvoir vraiment opposer plein de choses,
03:13
mais lui, c'est pire que ça.
03:14
Lui, c'est une posture, vous dites qu'il est dans une posture.
03:16
Et c'est pire, c'est pervers.
03:18
Et on le voit, puisque que faisaient, à cette fin du 1er mai, par exemple,
03:22
tous ces dizaines, ces centaines, je ne sais pas compter,
03:24
drapeaux pro-palestiniens.
03:25
Expliquez-moi, en quoi la cause palestinienne,
03:28
un rapport avec la faite des travailleurs.
03:30
Voilà.
03:31
Donc, il y a plein de choses comme ça.
03:32
Et après, quand on est socialiste,
03:34
quand on a été un ami, évidemment, rejeté, répudié, je dirais,
03:38
par Jean-Luc Mélenchon, on est un ennemi.
03:39
Et en plus, qu'est-ce qu'on lui reproche ?
03:41
En tant que juif, juif, ça veut dire sioniste,
03:43
ça veut dire, évidemment, on soutient Israël,
03:46
on soutient la politique de Bibi,
03:47
alors qu'il ne l'a jamais fait, Jérôme Gage.
03:49
On fait un gros paquet, et on ose lui dire
03:51
qu'il ne soutient pas assez la cause palestinienne, en gros.
03:54
Il devrait casser un peu plus du truc sur Israël
03:57
et se montrer, lui aussi, avec un drapeau pour palestiniens.
03:59
Et je suis désolé, mais Jérôme Gage,
04:01
pour moi, il a eu une erreur avec l'ANUPS,
04:02
mais c'est un calcul politique aussi.
04:04
Il a vraiment retrouvé, je trouve, du sens.
04:06
Il a montré, d'ailleurs, que le socialisme n'était pas compatible.
04:10
Il ne sera jamais compatible avec cette extrême-gauche qui est tonteuse.
04:12
Et Olivier Faure, pourquoi on ne l'entend pas ?
04:13
Mais c'est incroyable.
04:14
Mais on ne l'a pas beaucoup entendu.
04:15
Mais ça fait des années qu'on n'entend pas Olivier Faure.
04:17
Franchement, si vous, vous entendez Olivier Faure,
04:19
pourtant Dieu sait si son nom est assez évocateur
04:21
par rapport à un volume que pourrait être le sien,
04:23
je trouve qu'on ne l'entend pas du tout.
04:24
Ce n'est pas le charismatique des chefs qui ont eu le PS.
04:26
Non, mais bien sûr, il n'a même pas appelé Jérôme Gage.
04:28
Mais non, c'est honteux tout cela.
04:30
Et encore, en le faisant ça, et puis ça se sait,
04:32
parce que même si c'est du privé, la preuve,
04:34
il n'y a plus d'offres, l'offre c'est l'officiel maintenant.
04:36
Vous imaginez la honte, c'est la double honte.
04:38
Tondelier qui rétropélle et qui s'excuse.
04:40
Faure qui n'appelle pas Jérôme Gage
04:42
alors qu'il devrait être hyper solidaire.
04:44
Et on sait que, bien entendu, il y a une tactique,
04:48
voire une stratégie, à plus ou moins court terme, du PS,
04:51
qui essaie de se dissocier, bien entendu, de Jean-Luc Mélenchon.
04:55
Parce que, attention, ce n'est pas un parti, il le dit.
04:58
Et la fille, ce n'est pas un parti.
04:59
C'est une secte.
05:00
Il lui a eu un mouvement.
05:01
Mais oui, mais ça fait des années que c'est un gourou de secte.
05:04
Et vous savez très bien que, eh bien,
05:06
Jean-Luc Mélenchon impose un pouvoir totalitaire.
05:09
On l'a vu d'ailleurs avec toutes les personnes qu'il a répudiées.
05:11
Il a demandé à Garrido, à Corbière, à bien d'autres.
05:13
Donc, encore une fois, il est totalement...
05:15
On ne peut pas dire qu'il change de cap, Mélenchon.
05:18
Il est extrêmement raide.
05:19
Il est, en plus, dans son strotskisme d'origine,
05:22
il est totalement, pour moi, le plus bon représentant
05:24
de ce qu'est le strotskisme depuis toujours.
05:26
Que se passe-t-il, Olivier D'Artigol ?
05:27
Il va réagir sur deux dimensions.
05:29
D'abord, la première dimension, c'est qu'il n'y a plus de 1er mai.
05:33
Il n'y a plus de 1er mai depuis à peu près une dizaine d'années,
05:36
avec le 1er mai, devenue une journée sécuritaire.
05:39
On parle plus de maîtrise de l'ordre public,
05:42
de stratégie du maintien de l'ordre,
05:44
que des revendications salariales.
05:45
Il y avait une actualité industrielle importante
05:49
avec ArcelorMittal sur cette année.
05:53
Il y a 18% du salariat français qui est au SMIC.
05:57
C'est du jamais vu.
06:00
Et donc, les antisémites et les casseurs ont volé.
06:05
Ce sont des voleurs de 1er mai.
06:06
Première chose.
06:07
Deuxième chose, il faut quand même suivre de près
06:09
ce qui va se passer au Parti Socialiste
06:10
avec le Congrès qui vient.
06:13
Parce que cela sera une ligne de clarification très nette.
06:17
Alors, vous t'avez sur quoi ?
06:19
Il faut que le PS coup...
06:21
Je pense, alors on dit que Boris Vallot est faiseur de roi
06:24
parce qu'il pourra faire pencher d'un côté ou de l'autre.
06:27
Mais je pense qu'il y a au sein de la gauche socialiste
06:29
et des adhérents, très certainement...
06:32
J'aime beaucoup Olivier D'Artigol.
06:34
Je peux terminer ?
06:35
Boris Vallot, faiseur de roi.
06:37
Oui, c'est-à-dire qu'il ne peut pas être
06:38
le futur secrétaire national du Parti Socialiste
06:41
mais le courant qu'il représente
06:43
qui n'est pas allé...
06:43
En plus, c'est un journaliste politique qui est au fait de ça.
06:46
Il n'a pas fusionné avec les opposants d'Olivier Faure
06:49
mais il se retrouve dans une situation
06:51
où ce qu'il dira lors de ce congrès
06:53
aura sa petite influence.
06:55
Ce qu'Olivier D'Artigol vient de dire
06:56
est parfaitement...
06:58
C'est vrai.
06:59
C'est l'analyse politique la plus juste.
07:02
Moi, je dis juste que
07:03
vous voyez les noms auxquels on est confrontés quand même.
07:07
Olivier Faure, Nicolas Maillard-Rossignol,
07:10
Boris Vallot.
07:11
Mais de quoi faire rêver le peuple de gauche ?
07:14
Si le congrès se termine par une défaite
07:19
de ceux qui n'arrivent pas
07:20
de prendre leur liberté
07:23
par rapport aux insoumises,
07:24
ce sera quelque chose d'un pays asunitique à gauche.
07:26
François Giraud, je vous l'ai répondu.
07:27
Je suis totalement d'accord, mais je voudrais revenir sur le premier argument.
07:29
On va prendre le visage à droite aussi.
07:31
Mais ce premier argument veut dire qu'ils ont tué le 1er mai.
07:33
Donc moi, je propose un nouveau nom.
07:34
Ah !
07:35
Puisque le 1er mai ne marche plus.
07:36
Laisse-moi le 1er mai.
07:37
Comme depuis le 7 octobre, on a dit 8 mai,
07:39
on va faire le 1er oui mai.
07:40
Oui, oui, oui.
07:40
Donc ça va très très bien, je trouve.
07:42
Puisque maintenant, l'antisémitisme, la haine des juifs,
07:45
c'est la variable d'ajustement de l'extrême-gauche.
07:47
Qu'ils aillent au bout.
07:48
Donc c'est le 1er oui mai, avec les drapeaux palestiniens.
07:51
Et on oublie les travailleurs.
07:52
Et on oublie les syndicats.
07:53
Et on oublie le travail.
07:54
La valeur travail n'existe plus à l'extrême-gauche.
07:56
Je ne donnerai jamais le 1er mai aux casseurs et aux antisémites.
07:58
Le oui mai, ça leur va mieux.
08:00
Non, non, mais il est venu.
08:00
Et il y a une chose encore, une chose encore.
08:03
Effectivement, cet homme de 70 ans qui portait une kippa,
08:05
qui donnait à manger à des chats dans la rue, dans le Gard,
08:07
qui se fait tabasser, disons les choses, par un homme ivre,
08:12
mais ce n'est pas une excuse, de 45 ans,
08:14
qui le traite de sale juif devant des témoins.
08:16
Heureusement qu'il était ivre,
08:17
parce que peut-être que s'il n'avait pas été,
08:19
il s'aurait été bien pire.
08:20
Donc on va dire qu'il ne l'a pas maîtrisé.
08:21
Je le dis en blaguant, vous savez pourquoi ?
08:23
Parce qu'aujourd'hui, malheureusement,
08:25
on est dans la banalisation de ce genre de fait.
08:26
C'est arrivé avec un rabbin,
08:28
puis on puissait avec une personne,
08:29
et puis avec une autre.
08:30
Et puis il y a quelques années,
08:31
on a tué une femme juive,
08:32
Madame Sarah Limi,
08:33
on l'a massacrée,
08:34
puis on a dit que cet homme était fou.
08:35
Donc qu'il soit ivre, qu'il soit drogué,
08:37
qu'il soit etc.
08:38
Aujourd'hui, dès qu'on tue un juif,
08:40
on trouve des circonstances atténuantes incroyables.
08:42
Yves d'un côté, cannabis de l'autre.
08:44
Jusqu'à quand ça va durer cette arnaque judiciaire,
08:48
cette arnaque surtout d'analyse de la haine anti-juive ?
08:54
Il faut dire les choses comme elles sont.
08:55
Bon, voilà, il y a eu un facteur aggravant,
08:57
et bien entendu, il n'a pas frappé cette personne
08:59
parce qu'il a envie de frapper quelqu'un.
09:00
Il avait une kippa,
09:01
il l'a suspecté d'être juif,
09:03
parce qu'aujourd'hui,
09:04
on suspecte les gens d'être juifs.
09:06
Et vous avez beau être de gauche,
09:07
de droite, du centre, de droite politique,
09:09
juif, c'est aujourd'hui le résumé de toutes les haines.
09:12
Et on le voit en France,
09:14
on le voit en Europe,
09:14
on le voit aux Etats-Unis,
09:15
on le voit bien entendu en Israël,
09:17
avec celle-là à cœur.
09:18
Juif, ça veut dire sunni,
09:20
ça veut dire impérialiste,
09:21
ça veut dire génocidaire,
09:22
ça veut dire apartheid.
09:23
C'est un gros paquet,
09:24
et tout ça s'appelle juif.
09:25
D'ailleurs, vous savez que,
09:26
quand on écoute à la fois les vidéos du Hamas,
09:29
quand on écoute ce qu'ils disent dans les pays arabes,
09:31
on ne dit jamais les Israéliens.
09:32
On dit Yahoud.
09:34
Et Yahoud en arabe, ça veut dire les juifs.
09:35
Donc, finalement,
09:37
tout ce qui se passe dans le monde aujourd'hui,
09:39
tente à provoquer ce genre d'exactions épouvantables,
09:43
mais surtout, attention,
09:45
attention,
09:46
gare à la banalisation.
09:47
On a l'impression que finalement...
09:48
Exactement, les drapeaux palestiniens,
09:49
c'est pas normal.
09:50
Mais non, c'est pas normal,
09:51
ils n'ont rien à faire là.
09:52
Et ce genre d'affaires,
09:53
elles sont extrêmement graves.
09:54
Voilà, donc,
09:55
à force de banaliser,
09:56
finalement, on va dire,
09:57
oh ben, un juif de plus qui est...
09:59
Finalement, il a peut-être cherché aussi,
10:00
on va ressentir ça.
10:01
Regardez les images du meeting
10:02
de Jean-Luc Mélenchon en Marseille en 2017.
10:05
Il n'y a pas de drapeau palestinien
10:06
avec le drapeau français.
10:07
Exactement, vous avez raison.
10:09
Franck Tapirou, merci infiniment.
10:10
Merci à vous.
10:11
D'être venu sur le plateau d'Europe 1.
10:13
Pierre Jouvet,
10:14
secrétaire général du Parti Socialiste,
10:15
député européen,
10:16
est avec nous au téléphone dans un instant.
10:17
Merci.
10:18
Merci.
10:19
Merci.
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