00:00Le petit matin Sud Radio, 5h07, Maxime Trouleau.
00:06Elles sont reconnaissables par leur couleur jaune, indispensable pour des millions de français, notamment dans certaines petites communes.
00:12Oui, mais à terme, elles sont quasi menacées de disparition.
00:15Les boîtes aux lettres de la Poste sont de plus en plus retirées.
00:19Alors une députée se bat aux côtés de plusieurs maires et veut lancer l'alerte.
00:23Bonjour Delphine Ligemann.
00:25Bonjour Maxime Trouleau.
00:26Merci infiniment d'être notre invitée ce matin sur Sud Radio.
00:29Vous êtes députée modem de la quatrième circonscription du Puy-de-Dôme.
00:33Je parlais à l'instant d'alerte.
00:36Ce sont d'abord de nombreux maires qui vous ont alerté sur cette situation, Anna ma députée.
00:42Exactement. En fait, un député, on est des capteurs des problématiques du terrain, courroie de transmission.
00:48Et j'ai deux maires de ma circonscription dans le sud du Puy-de-Dôme, à la limite de la Haute-Loire et du Cantal, donc en pleine ruralité,
00:54qui m'ont alerté effectivement en me disant que leurs boîtes aux lettres avaient été condamnées.
00:59Donc à partir de là, c'est vrai que je me suis dit qu'il y avait peut-être un problème.
01:03J'en ai parlé à d'autres collègues députés et sénateurs qui m'ont effectivement confirmé que chez eux également,
01:11des boîtes aux lettres avaient été condamnées.
01:14Et donc, à partir de là, j'ai donné l'alerte.
01:19J'ai contacté la déléguée départementale du Puy-de-Dôme, le PDG de la Poste.
01:25D'accord.
01:26Je suis... Voilà.
01:27Quand vous avez répondu ?
01:29Alors, la déléguée départementale m'a effectivement répondu en me disant qu'il y avait un plan national d'optimisation du parc des boîtes aux lettres.
01:39D'accord.
01:39Ce que j'entends. Parce qu'effectivement, en France, on a de moins en moins de courriers-papiers.
01:46C'est-à-dire qu'en 2008, les facteurs distribuaient environ 18 milliards de lettres par jour.
01:52En 2024, ce n'est plus que 6 milliards.
01:55Et d'ici 2030, il y en aura moins de 3 milliards.
01:59Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut oublier les habitants de la ruralité.
02:03Moi, c'est mon combat. Mon combat, il n'est pas contre la Poste.
02:06Il est pour défendre les habitants de la ruralité.
02:10Il y a un tiers des Français qui vivent en ruralité.
02:1322 millions de Français.
02:15Et notre République, elle est basée quand même sur 3 piliers, dont l'égalité.
02:20Et cette égalité, c'est une promesse républicaine qui est la base de la cohésion quand même de nos territoires.
02:26Et donc, c'est pour ça que je suis montée au créneau et je me bats pour un maintien des services publics.
02:32Parce que la distribution de courriers fait partie des missions de services publics de la Poste.
02:38La distribution et la collecte de courriers.
02:41Donc, on donne de l'argent public.
02:43C'est normal que la Poste aussi fasse un service, rendre un service public à ses habitants de la ruralité.
02:50Est-ce que vous pensez, Madame la députée, obtenir gain de cause en fonction des débuts de réponse, j'allais dire, que vous avez eu notamment du côté de la Poste ?
02:59Alors, moi, je suis quelqu'un de raisonnable.
03:03C'est-à-dire que je ne vais pas non plus demander le maintien de toutes les boîtes aux lettres.
03:08Si elles ne... Enfin, je veux dire, on ne peut pas tomber dans la démagogie.
03:11S'il y a des boîtes aux lettres qui n'ont pas... Qui n'ont jamais de courrier dedans, je comprends qu'on puisse les fermer.
03:19Par contre, s'il y en a un par semaine, je pense que c'est important de trouver une solution alternative ou de maintenir cette boîte aux lettres.
03:27C'est-à-dire qu'une boîte aux lettres, en général, c'est entre deux boîtes aux lettres... Enfin, une boîte aux lettres jaune, pardon.
03:32C'est entre deux boîtes aux lettres de particuliers.
03:35Donc, un facteur peut ouvrir cette boîte aux lettres.
03:38Ou alors, trouver des solutions alternatives.
03:42Par exemple, on pourrait imaginer que le facteur puisse récupérer le courrier des habitants chez eux-mêmes.
03:49Enfin, chez eux. Parce qu'une petite mamie...
03:51Moi, je donne toujours cet exemple parce que mes grands-parents, moi, je suis issu de la ruralité,
03:55mes grands-parents y ont vieilli.
03:57Une petite mamie, aujourd'hui, on sait qu'on a un gros problème.
04:00C'est l'accès au numérique pour les personnes âgées.
04:03Pour payer une facture d'eau, d'électricité, pour faire sa déclaration d'impôt en ligne, c'est impossible.
04:11Ils ne peuvent pas, ils ne savent pas faire.
04:13Et donc, ils font tout par papier, encore.
04:15Et ces habitants, on ne peut pas les laisser sur le bord du chemin.
04:19Il faut trouver des solutions pour qu'ils puissent continuer à payer leur facture d'électricité, d'eau.
04:23Et donc, le courrier, c'est souvent la seule solution.
04:26Ils ont des problèmes de mobilité, également.
04:28C'est-à-dire, aller dans la ville la plus proche, demande une voiture.
04:33Il y en a certains qui ne peuvent plus conduire.
04:35Il y en a certains qui n'ont pas de voiture.
04:37Enfin, voilà.
04:37Donc, trouvons des solutions alternatives pour ces personnes.
04:41Et puis, associons les élus.
04:44C'est-à-dire que là, moi, ce qui m'a mis le plus en colère,
04:46c'est que les maires m'ont dit qu'ils n'avaient pas été prévenus.
04:50Donc, je pense qu'il y a une nécessité que la Poste associe les élus locaux et les maires.
05:00Vous espérez que votre combat, je ne sais pas si on peut parler de combat,
05:04en tout cas, de ce que votre alerte, en tout cas, ce matin, soit entendue peut-être un peu plus.
05:09C'est vrai que c'est un sujet dont on parle peu,
05:11mais qui concerne des centaines de milliers, peut-être même des millions de Français.
05:14Est-ce que vous espérez que ce message soit porté peut-être d'un point de vue national
05:19avec peut-être d'autres députés ?
05:21Est-ce que peut-être même le Premier ministre pourrait s'emparer du sujet ?
05:24Pour tout vous dire, moi, j'ai fait remonter l'information assez haut
05:28parce que je pense qu'il y a un sentiment d'abandonnement.
05:32Et on vous a répondu quoi quand vous dites assez haut ?
05:34C'est-à-dire du côté de Matignon, carrément ?
05:36Non, non, non, non.
05:37J'en ai parlé au ministère de la ruralité.
05:42Et ils partagent complètement cet avis.
05:46Aujourd'hui, on a 22 millions de Français qui vivent en ruralité.
05:50Il y a un sentiment d'abandon justifié, parfois, de ces habitants
05:56en disant finalement on donne tout aux grandes métropoles
05:59et nous on a des problèmes de mobilité, on a des problèmes d'accès aux services publics.
06:03Donc il y a des choses qui ont été faites.
06:05Vous savez, par exemple, les maisons France Service
06:07qui sont déployées sur tout le territoire
06:11sont une très belle réponse finalement à l'accès aux services publics.
06:16Il y a beaucoup d'agences postales qui se sont justement greffées
06:21à ces maisons France Service.
06:22Et je trouve qu'il faut qu'on continue ce plan de déploiement d'accès finalement.
06:26Il faut aller vers, c'est-à-dire qu'il faut aller vers ces habitants.
06:30Il ne faut pas les laisser abandonner et aller vers.
06:34Ça veut dire aussi leur proposer des missions de services publics
06:37telles que la Poste.
06:38La Poste doit continuer d'être présente.
06:41Elle l'est.
06:41La Poste l'est déjà.
06:42Ce n'est pas un combat contre la Poste.
06:44Oui, je comprends.
06:44Le facteur, c'est souvent, avec les aides à domicile,
06:48le seul lien social qu'ont certaines personnes âgées
06:53dans ces territoires ruraux reculées.
06:55Et c'est très important.
06:56Il faut le garder.
06:57Merci de le rappeler.
06:58D'ailleurs, on est très heureux de vous avoir donné la parole,
07:00Delphine Lingemann.
07:02Je rappelle que vous êtes députée Modem,
07:04quatrième circonscription du Puy-de-Aumont-Véra.
07:05On suivra ça avec vous justement sur cette disparition
07:09qui semble presque programmée de ces boîtes aux lettres de la Poste.
07:13Merci infiniment.
07:156h46 sur Sud Radio.
07:17Tout de suite, on va se retrouver avec le rappel des titres.
