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Punchline - Prisons attaquées : comment on en est arrivé là ?
Europe 1
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23/04/2025
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🗞
News
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00:00
On va passer justement à ce déplacement que vous venez d'évoquer, mon cher Geoffroy.
00:04
Écoutons François Bayrou, parce que les attaques contre les personnels pénitentiaires se multiplient,
00:09
c'est visiblement des actions coordonnées, a priori venant des narcotrafiquants, selon Bruno Retailleau.
00:15
Écoutez ce que dit François Bayrou, qui souhaite restaurer l'autorité d'État.
00:19
C'est forcément l'organisation de notre justice, de tout notre appareil pour identifier les gens dangereux,
00:32
pour les mettre dans des situations où ils ne menaceront plus la société,
00:41
et pour que l'autorité de l'État soit enfin respectée comme elle devrait l'être.
00:46
Notre présence signifie que nous sommes absolument déterminés,
00:52
et d'une certaine manière, ces attaques montrent que l'action du gouvernement et de l'État touche juste.
01:00
Alors on voit, comme à chaque fois, Alexandre Devecchio, ses déplacements de ministres devant les caméras,
01:04
François Bayrou, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau, c'est un pour dire aux agents pénitentiaires
01:08
on ne vous lâche pas, on ne vous laisse pas tomber,
01:10
mais est-ce qu'ils ont du poids sur ce qui peut se passer, ce qui est en train de se passer ?
01:16
Moi j'aimerais croire ce que dit François Bayrou à la fin,
01:22
je ne veux pas être désespérant, mais je ne suis pas sûr quand même que l'État se fasse tirer directement dessus
01:27
par les narcotrafiquants, ce soit le signe de son efficacité, si vous voulez,
01:32
c'est surtout le signe de son immense faiblesse.
01:35
Que des narcotrafiquants fassent leur business au mépris de la loi,
01:40
c'est déjà un immense problème dans une société qui s'attaque directement à l'État,
01:46
à des prisons qui devraient être à une forme de sanctuaire,
01:50
ça dénote une faiblesse terrible, une paupérisation de l'État français.
01:55
Alors François Bayrou et Retailleau ne sont pas les responsables,
01:59
ces 40 ans si vous voulez d'affaiblissement, d'État de droit qui a créé un signal pour les voyous
02:10
que tout était permis, donc c'est une longue, une étrange défaite,
02:16
mais je crois qu'il y a vraiment tout à revoir, que ce soit en termes de moyens,
02:19
on parlait des questions budgétaires, ce serait bien qu'on mette le paquet notamment sur la sécurité,
02:25
que ce soit la priorité des priorités, mais aussi en termes d'organisation juridique,
02:30
il faut remettre totalement à plat notre justice.
02:35
Donc il ne suffit pas de dire oui, on s'en est pris aux trafiquants, ils se vengent,
02:38
à mon avis c'est un peu court et ce qui est très inquiétant c'est que ça dure depuis 10 jours
02:42
et qu'on n'a pas de piste, donc ça aussi c'est un signe de faiblesse.
02:47
Après je n'aimerais pas être à leur place, ils ne peuvent pas non plus dire
02:51
on est complètement démunis, mais moi en tant que citoyen c'est ce qui m'apparaît.
02:55
Et le parquet national antiterroriste enquête, on n'a pas de piste pour l'instant,
02:58
je vois le jeune, et les personnels pénitentiaires sont désespérés,
03:00
ils demandent qu'on crée des zones quasi militaires autour des prisons,
03:03
des zones militaires, on en est là.
03:06
Plus vous laissez les causes, les racines du problème prospérer,
03:12
plus vous allez devoir adopter des solutions radicales pour essayer d'éviter les conséquences,
03:15
en réalité on en est arrivé là, et moi tout à l'heure Alexandre parlait d'état de droit,
03:18
je pense qu'il va falloir une bonne fois pour toutes, et ça va nécessiter beaucoup de courage politique,
03:22
et puis aussi que l'Assemblée nationale se réveille,
03:25
il va falloir envoyer valser toutes les préventions des gens qui défendent l'état de droit,
03:28
aujourd'hui défendre l'état de droit c'est juste défendre l'état du droit,
03:30
c'est-à-dire l'état dans lequel notre droit est à l'heure où on parle,
03:33
et en fait il nous a complètement désarmés.
03:36
Aujourd'hui vous vous rendez compte que Mohamed Amra par exemple,
03:39
quand il s'est évadé, et que les deux agents pénitentiaires ont été assassinés au parking,
03:46
au parking au PH, pardon,
03:48
à ce moment-là, pendant plusieurs jours,
03:51
l'état pensait que c'était un petit trafiquant,
03:53
et qu'il ne nécessitait pas d'être spécialement surveillé.
03:55
Moi j'ai posé la question au ministre de l'Intérieur il y a quelques mois, quelques semaines,
03:59
et je lui ai demandé comment on n'a pas pu se rendre compte de la dangerosité du bonhomme,
04:03
et il m'a expliqué qu'en fait en l'absence de parquet anti-narcotrafic,
04:06
il n'y avait pas d'échange spécifiquement d'informations sur ce genre de bonhomme,
04:10
et donc du coup à la fin, il est gardé par deux personnes qui ne sont pas armées,
04:14
et en fait c'est normal, c'est la norme.
04:16
Donc aujourd'hui il va falloir changer ça, il va falloir se prendre,
04:19
il va falloir assumer de prendre les critiques et les hurlements même de la gauche pro-état de droit,
04:25
qui en réalité cache juste un amour de l'impuissance de l'État,
04:28
pour pouvoir se battre à armes égales avec les trafiquants,
04:31
et pour l'instant ce n'est pas possible.
04:32
Et ils ne nous font pas de cadeau, les narcotrafiquants.
04:34
Édouard Tétrault, là-dessus.
04:35
Tout à fait d'accord avec Geoffroy.
04:38
J'ajoute une chose, c'est que l'enquête regarde aussi,
04:42
parce que les opérations sont tellement coordonnées,
04:46
tellement remarquablement coordonnées,
04:48
qu'on se demande s'il n'y a pas aussi la possibilité d'une ingérence étrangère.
04:51
C'est l'article du Canard enchaîné aujourd'hui.
04:54
Est-ce que c'est, on regarde de la même façon que la Russie,
04:59
il y avait beaucoup d'ingérences, de sabotages en Allemagne, en Europe du Nord récemment,
05:05
est-ce que c'est la Russie, est-ce que c'est l'Algérie, est-ce que ce sont les deux ?
05:09
Est-ce que les narcotrafiquants ont un si grand intérêt que cela de venir défier l'État,
05:14
alors que ces deux puissances étrangères, oui ?
05:17
Ça ne retire absolument rien à ce qu'on dit Alexandre et Geoffroy,
05:20
mais c'est un vrai sujet de vigilance.
05:22
C'est exactement ce que disait Claude Moniquet,
05:24
qui est spécialiste du terrorisme et des renseignements,
05:27
qui était il y a quelques instants sur notre antenne, écoutez-le.
05:30
C'est un feuilleton sinistre, ça a été rappelé ce matin,
05:33
65 établissements dans 30 départements français qui ont été touchés,
05:37
c'est énorme, à ma connaissance c'est du jamais vu sur cette échelle,
05:42
et c'est un défi directement lancé à l'État.
05:45
Et là on pense à la Russie, on pense à l'Algérie bien sûr,
05:49
alors la Russie ça s'explique facilement,
05:50
on se rappelle des étoiles de David et des mains rouges
05:54
qui avaient été taguées sur les murs,
05:55
de l'affaire des cercueils au pied de la tour Eiffel,
05:58
on sait que les services russes ont mené de multiples opérations
06:03
de déstabilisation, de guerre hybride, comme on dit, contre l'Occident.
06:06
Et les Algériens on y pense, parce que l'une des principales,
06:09
d'abord il y a le conflit que tout le monde connaît entre la France et l'Algérie,
06:12
et puis l'une des principales organisations d'un narcotrafic en France,
06:15
c'est la DZ Mafia à Marseille,
06:18
et le DZ c'est pour Algezaïr, c'est l'Algérie,
06:21
donc il y aurait peut-être un relais possible des services algériens.
06:28
Le scénario, Françoise Laborde, est assez inquiétant de Claude Moniquet.
06:32
Oui, et en effet Claude Moniquet a raison de souligner
06:35
que la coordination complètement organisée, spectaculaire de ces actes,
06:41
parce qu'au début on se disait, bon, il y a eu deux ou trois actions,
06:44
comme ça c'est déjà arrivé, qu'on s'attaque à des gardiens de prison,
06:47
mais là on se rend compte que ça dure un depuis dix jours,
06:50
qu'il y a trente départements et qu'il y a soixante-cinq faits divers.
06:54
Donc il y a en effet quelque chose d'extrêmement coordonné,
06:57
et force est de constater, un, qu'il n'y a pas vraiment de piste,
07:00
si j'en crois ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur tout à l'heure,
07:02
et deux, qu'en effet on se dit, alors certes les narcos ont beaucoup de moyens,
07:08
mais pour être coordonnés à ce point, est-ce qu'il n'y aurait pas en effet
07:10
derrière une puissance qui a des intérêts de ce genre ?
07:15
La DZ mafia, on le sait, est extrêmement puissante.
07:18
Et c'est vrai qu'on a le sentiment, est-ce que vous soulignez tout à l'heure,
07:22
c'est qu'on a toujours une guerre de retard par rapport à ça.
07:25
On est toujours dans des débats, l'Assemblée est en train de pinailler,
07:27
est-ce qu'il faut vraiment, alors les droits de la personne sont-ils vraiment protégés
07:31
si on se met à écouter un prisonnier en prison, etc.
07:34
Et là on se dit, mais on est vraiment dans des échelles de valeurs
07:38
qui sont complètement différentes, et si on ne prend pas la mesure,
07:41
un, de la corruption qui a été mise en place par ces narcotrafiquants,
07:46
deux, des moyens extraordinaires dont ils disposent,
07:48
on n'y arrivera jamais.
07:49
Bien sûr, et là on change de configuration, Alexandre,
07:52
de qui aussi, effectivement, il y a des ingérences d'États étrangers,
07:56
et il y a aussi ce mot qui a été galvaudé,
07:58
je suis en guerre, nous sommes en guerre.
07:59
Oui, mais là, la guerre, elle est là, elle est sur notre sol.
08:02
Oui, alors...
08:03
Occupant nous ça.
08:05
Ce serait un degré de plus dans la gravité,
08:10
mais quand il y a des ingérences étrangères,
08:12
c'est toujours qu'il y a un malaise intérieur.
08:14
Et les narcotrafiquants, on les fabrique nous-mêmes.
08:18
Les gens qui haïssent la France, qui haïssent l'État français,
08:21
on les fabrique nous-mêmes.
08:23
Donc les puissances extérieures ne font qu'instrumentaliser nos faiblesses.
08:27
Donc effectivement, ce serait très inquiétant,
08:30
mais il ne faut pas que ça serve d'excuses non plus aux politiques
08:33
pour régler nos problèmes intérieurs,
08:37
s'attaquer à notre État de droit,
08:38
donner des moyens là où ils doivent aller
08:40
et pas là où ils ne devraient pas être, etc.
08:44
Je crois, le mot de la fin.
08:46
Sur la question des ingérences,
08:48
moi je ne le prends pas du tout à la légère, ce sujet,
08:50
mais je rappelle juste qu'il y a quelques jours,
08:51
on a appris que l'État algérien,
08:53
en tout cas des relais de l'État algérien,
08:55
ne se dérangeaient pas pour organiser des opérations de pieds-niquelés,
08:59
alors qu'ils ne réussissent pas, Dieu merci,
09:00
mais pour enlever, séquestrer,
09:02
peut-être même ont-ils voulu tuer un influenceur algérien
09:04
qui était un opposant du régime.
09:07
Honnêtement, je connaissais mal cette histoire
09:08
jusqu'à lire une longue enquête de Mohamed Sifaoui
09:10
qui raconte les connexions
09:12
entre les représentants du régime
09:14
et les gens qui ont agi dans cette opération particulièrement,
09:18
et vous vous dites, en fait,
09:19
ils sont chez eux, chez nous.
09:20
Donc aujourd'hui, Alexandre a raison,
09:22
qu'il y a une volonté de l'Algérie de nous déstabiliser
09:25
ou de la Russie de nous déstabiliser,
09:27
mais qu'elle passe par des gens
09:29
qui sont des Français élevés,
09:31
biberonnés chez nous, protégés chez nous, etc.
09:34
Vous retombez sur le problème de l'immigration aussi,
09:36
dont on n'a pas parlé,
09:38
mais qui est aussi l'une des clés.
09:41
Bon, le narcotrafic se développe souvent
09:43
dans des quartiers où il y a majoritairement
09:46
des immigrés qui ne se sont pas intégrés
09:49
et qui, voilà,
09:51
où l'essentiel est intégré,
09:53
on choisit l'économie parallèle.
09:55
Françoise, dernier mot là-dessus ?
09:56
Non, oui, tout à fait.
09:58
Je pense qu'il y a en effet une urgence
10:00
à se saisir de cette affaire,
10:03
que vous employez le mot « guerre »
10:04
qui est en effet,
10:06
et qu'on a toujours l'air de découvrir
10:09
au dernier moment
10:10
que, d'une part,
10:11
on n'a pas les moyens de nos ambitions
10:13
et que les paroles sont un peu vaines.
10:16
Donc, espérons que le tandem aujourd'hui
10:18
qui est entre justice et intérieure
10:20
qui marche main dans la main
10:21
change un peu des épisodes précédents
10:25
où ils avaient plus tendance à se tirer dans les pattes
10:26
que travailler ensemble.
10:28
Donc, voyons-y de l'espoir.
10:29
Merci beaucoup à tous
10:31
d'avoir participé à Punchline
10:32
aujourd'hui sur CNews et sur Europe 1.
10:33
Françoise, je vous donne le GD News,
10:34
comme ça vous verrez
10:35
la très bonne lecture pour votre soirée.
10:38
Dans un instant,
10:38
c'est Stéphanie Demereux
10:39
que vous retrouvez sur Europe 1
10:40
et c'est bien sûr Christine Kelly
10:42
que vous retrouvez sur CNews.
10:43
Bonne soirée sur nos deux antennes.
10:44
À demain.
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