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00:0013h, 14h, Europe 1 13h. Merci de nous rejoindre, il est 13h31 sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline pour décrypter l'actualité, Raphaël Stainville et Gilles William de Ladelle.
00:11Et je reviens sur cette information qu'Europe 1 vous donnait dès hier, le tribunal administratif de Melun a donc annulé son OQTF et libéré du centre de rétention administrative du Ménil-Hamelot en Seine-et-Marne
00:24l'influenceur d'Ouallem qui était donc condamné, qui était donc poursuivi pardon pour appel à la haine, alors il est libre comme l'air et en plus il a eu une indemnité de 1200 euros, c'est la fin d'une procédure, un rebondissement on peut le dire, où le droit semble clairement entravé par la volonté, de la volonté politique
00:41et c'est aussi un nouveau revers pour Bruno Retailleau qui a décidé de faire appel et qui s'en est expliqué hier chez nos confrères de l'LCI.
00:48Nous avons affaire à un individu qui est rentré irrégulièrement par deux fois, condamné six fois, la quantité d'années de prison qu'il a engrangées c'est 11 ans et 11 mois.
01:00Nous avions les preuves de sa nationalité puisqu'il avait un passeport biométrique, donc nous l'avons respidié en Algérie et les Algériens y ont fait obstacle, c'est contraire à la convention de Chicago, au droit international et c'est contraire à l'accord que nous avons avec l'Algérie depuis 94.
01:18Et je demande aux Français de bien enregistrer toute la séquence de faits que je viens de décrire et peut-être que là, ils vont toucher du doigt l'extrême difficulté que nous avons en France pour expulser.
01:31Voilà Bruno Retailleau qui s'explique et qui prend les Français finalement témoins de ce qui se passe, l'État est désarmé dit-il, Gilles-William Grenadel.
01:40C'est-à-dire que d'une certaine manière, et je l'approuve, il joue gagnant-gagnant Monsieur Retailleau parce qu'il n'est pas seulement dans un combat politique, il est aussi dans un combat culturel, dans un combat idéologique dirons-nous.
01:56Il prend les Français à témoin, alors d'abord il est dans un gouvernement qui n'a pas de majorité au Parlement mais en plus il prend à juste titre les Français à témoin des difficultés, des contre-pouvoirs dont je parle souvent ici, qui sont le contre-pouvoir médiatique et le contre-pouvoir judiciaire quand c'est pas le contre-pouvoir de l'Europe.
02:18Et là il montre le contre-pouvoir judiciaire qui est moins politique qu'idéologique. Je ne sais rien des attendus du tribunal administratif de Molin mais sauf à m'expliquer que la traduction d'arabe en français était fausse et que le type en question n'est pas menacé de mort etc.
02:44J'ai des problèmes de compréhension factuelle et juridique pour savoir pourquoi il n'a pas obtenu une satisfaction. Pour donc en terminer avec Monsieur Retailleau, pourquoi il est gagnant-gagnant ? Ou bien il obtient satisfaction et il gagne, ou bien il prend aux Français à témoin des multiples contre-pouvoirs qu'on doit vaincre pour ne plus être submergés et il gagne encore.
03:09Raphaël Stainville sur la réponse apportée par Bruno Retailleau, c'est vrai qu'il fait faire preuve d'une cohérence depuis le début dans sa façon justement de réagir à tous ces uppercuts qu'il prend.
03:21C'est indéniable, Bruno Retailleau est constant dans son diagnostic, constant dans sa manière d'appréhender ses problèmes et ses difficultés. Pour autant ça se heurte quand même à un problème, c'est qu'une fois que Bruno Retailleau vient pour la énième fois expliquer toutes les contraintes, les limites auxquelles il doit faire face et qu'il mette en échec sa politique,
03:48peut-être qu'il serait temps de tirer toutes les leçons de ça et peut-être de démissionner de manière encore plus fracassante et expliquer qu'il est empêché.
03:59Vous expliquez tout à l'heure que l'État est désarmé, oui, mais c'est même pire, c'est que l'État d'une certaine manière se tire des balles dans le pied en permanence. Lorsque l'État finance des associations qui viennent en aide à ceux qui menacent la sûreté de l'État en finançant la CIMAD et d'autres associations qui viennent secourir ces clandestins ou ces personnes sous EQTF, c'est se mettre une balle dans le pied.
04:28Je pense que Bruno Retailleau a encore quelques marges de manœuvre, mais il faut qu'il aille encore plus loin, je pense, dans sa dénonciation de ces contre-pouvoirs.
04:38C'est quoi plus loin pour vous ? Parce que là, il va quand même très loin quand il dit « je fais appel ».
04:42Il va très loin, mais il nous a parlé…
04:44Il refait tout le CV de cet individu ?
04:46Voilà quelques semaines, il nous parlait justement de ces associations qu'il pointait du doigt.
04:51Mais que je ne sache pas que ces associations ne soient plus financées par l'État.
04:56Elles le sont toujours avec des budgets qui sont délirants et qui participent de l'empêchement de cette politique beaucoup plus énergique du ministre de l'Intérieur d'aller jusqu'à obtenir de vrais résultats.
05:15Je ne sais pas. Peut-être que Raphaël Astinville a raison.
05:19Peut-être qu'à un certain moment, quand M. Retailleau aura terminé d'épuiser ces démonstrations d'impuissance et de prendre à témoin le peuple français de cette impuissance organisée,
05:33si j'ose dire, il devra en tirer des conclusions.
05:35Mais au moins, là pour l'instant, il a au moins le ministère de la Parole.
05:38Ça n'est pas rien dans le combat culturel alors même qu'on est condamné, à cause de la dissolution de qui vous savez, de toute manière à être assez impuissant.
05:48Surtout qu'il enchaîne parce qu'il était dans la foulée à Lyon pour parler des passeurs.
05:52J'ajoute qu'on n'est pas, le malheureux peuple français n'est pas au bout de ses peines.
05:56Parce que parmi les contre-pouvoirs, il y a le contre-pouvoir du conseil constitutionnel.
06:01Si M. Macron va jusqu'au bout de son projet à qui l'on prête de nommer M. Richard Ferrand à la tête du conseil constitutionnel,
06:12qui ne se caractérise pas par une compétence juridique et une volonté exceptionnelle de changer les choses,
06:27nous serons encore dans une plus mauvaise situation.
06:30Et c'est difficile d'être dans une plus mauvaise situation.
06:33Donc je prie le ciel, à défaut de pouvoir prier le président de la République,
06:37si jamais il a cette mauvaise idée en tête d'en changer.
06:41Et Bruno Retailleau, qui dans cette séquence, Raphaël Stainville aussi, profite de cette séquence,
06:48parce qu'il ne décroche pas dans l'opinion.
06:51Oui, mais parce que d'abord les Français lui savent dire les choses,
06:56et surtout d'avoir, encore une fois, une cohérence.
06:59Il ne s'est pas improvisé du jour au lendemain une compétence en la matière.
07:07Ça fait longtemps qu'il tient ce discours, il y a une cohérence, une colonne vertébrale.
07:11On sent que ce n'est pas au gré des sondages que ces discours varient.
07:16Ça vient de très très loin, et ce courage politique, il faut en avoir,
07:22parce que, ça a été rappelé par Gilles William,
07:24effectivement il y a face à lui des contre-pouvoirs médiatiques, des contre-pouvoirs juridiques,
07:31et même politiques, qui en permanence voudraient mettre des étiquettes infamantes pour essayer de discréditer ces discours.
07:39Et pour faire bien comprendre les choses, quand on parle du pouvoir judiciaire,
07:45je ne parle pas moi forcément de politiques qui sont des juges.
07:50C'est pire que ça, c'est idéologique.
07:54Ils ne savent même pas, je pense que la plupart des juges, à mon avis, je peux me tromper,
07:58ne sont pas socialistes, ou NPA, ou insoumis.
08:02Mais ce sont des gens qui, depuis 30 ans, lisent Libération le matin dans le métro et Le Monde le soir,
08:09et ils ont une idéologie au moins inconsciente,
08:13qui leur font préférer leur propre conception de l'équité au respect du juste droit.