Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Me rejoignent en studio pour cette deuxième heure d'Europe 1 Soir Week-end, Charlotte Dornelas, journaliste au OJDD.
00:11Bonsoir Charlotte, qui s'installe. Vincent Roy, essayiste et journaliste. Bonsoir Vincent.
00:17Bonsoir.
00:17Alors normalement, notre invité sera Nicolas Metzdorf, député ensemble pour la République de Nouvelle-Calédonie.
00:23Vous le savez, d'habitude on reçoit notre invité sur la première demi-heure d'Europe 1 Soir Week-end,
00:27mais voilà, une fois n'est pas coutume, comme Nicolas Metzdorf est retenu à l'Elysée en cette fin de journée,
00:32à la suite de l'accord trouvé entre indépendantiste et loyaliste de Nouvelle-Calédonie.
00:36Nous le retrouverons tout à l'heure à 20h30 après les informations de la nuit.
00:40Charlotte Dornelas, ses dix jours justement de négociations à huis clos près de Paris dans les Yvelines,
00:45ont scellé un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie.
00:48Selon cet accord devant encore être enterriné là-bas sur l'archipel,
00:52le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans.
00:57Cela commencera lors des élections provinciales de 2031.
01:00Alors c'est un peu complexe, mais quand même ça tient à le préciser.
01:02Je rappelle que la réforme du corps électoral est à l'origine des émeutes de mai 2024.
01:06Donc ça a quand même du sens, cet accord qui a été trouvé, qui avait fait à l'époque 14 morts.
01:11Charlotte Dornelas, est-ce que c'était obligatoire cet accord ?
01:14Ah ben non, c'était pas obligatoire.
01:16C'est pour ça que d'ailleurs les loyalistes ont fait part de leur soulagement ce matin au moment de le signer.
01:21C'était obligatoire si on se place d'un point de vue français.
01:24C'est-à-dire qu'il fallait trouver un accord pour ne pas perdre la Nouvelle-Calédonie,
01:27puisque l'enjeu est désormais celui-là.
01:30Vraiment.
01:31Et bon, alors il y a, sur l'histoire longue, on va dire, il y a eu les référendums,
01:35les Calédonais ont choisi la France, etc.
01:37Mais on avait vu en effet au moment des émeutes, vous l'avez dit, au moment de l'ouverture du corps électoral.
01:41Donc là, il y a eu une ouverture déjà pour les élections de 2026 et la véritable,
01:46enfin les dix ans de présence qui suffiront à pouvoir voter en Nouvelle-Calédonie se feront à partir de 2031.
01:52Donc là-dessus, indépendantistes et loyalistes ont réussi à trouver un accord.
01:57Donc nous, c'est plutôt, enfin on a senti en tout cas un soulagement dans le camp loyaliste
02:02et donc dans le camp français par rapport à la Nouvelle-Calédonie.
02:05Donc est-ce que c'était obligatoire, j'imagine, pour la France ?
02:08Oui, pour garder la Nouvelle-Calédonie, mais ce n'était pas assuré.
02:12La même question pour vous, Vincent Roy, c'était obligatoire ou pas, comme l'expliquait Charlotte ?
02:16Obligatoire, je ne sais pas, nécessaire, oui, parce que sinon on perdait la Nouvelle-Calédonie.
02:20Enfin, on était en position de perdre la Nouvelle-Calédonie.
02:24Donc là, effectivement, le corps électoral, l'élargissement du corps électoral est acté,
02:30pas pour tout de suite, mais enfin, voilà, c'était la cause de bien des tourments la fois dernière.
02:38Après, il y a un statut qui est quand même un peu particulier, puisqu'on a un État dans l'État.
02:42C'est-à-dire qu'on a un État calédonien, c'est aussi...
02:44Un État de la Nouvelle-Calédonie.
02:45Voilà, on a un État de la Nouvelle-Calédonie, c'est-à-dire que les Calédoniens vont être à la fois français et calédoniens.
02:51C'est-à-dire qu'ils vont avoir une double nationalité.
02:54Ce qui est une originalité, tout cela sera inscrit dans la Constitution, c'est une sorte d'originalité.
03:01Bon, on peut quand même, là-dessus, peut-être se poser un certain nombre de questions.
03:06C'est curieux, non ?
03:07C'est curieux, oui et non.
03:08C'est-à-dire que je pense qu'il y a un principe de réalité qui acte la chose.
03:12C'est-à-dire que, oui, ça va donner des idées, mais après, moi, la Nouvelle-Calédonie, je ne connais pas, je n'ai pas la chance de connaître,
03:19parce qu'il paraît que c'est vraiment sublime, et les photos montrent que c'est absolument sublime.
03:24Et puis, l'attachement des uns et des autres à parler de la Nouvelle-Calédonie donne envie d'y aller, mais voilà, c'est un peu loin.
03:29On n'a réchappé à personne, voilà.
03:31Mais par exemple, évidemment, on a tous en tête la question Corse sur ce sujet.
03:36Alors, c'est un peu différent, les revendications ne sont pas les mêmes exactement.
03:39Effectivement, on a quand même des identités qui s'additionnent.
03:42Les Corses sont Corses et Français.
03:45Et je pense que la France a tout intérêt à prendre, comment dire, à accepter la réalité de l'attachement et de l'enracinement des uns et des autres.
03:53C'est vrai que la Nouvelle-Calédonie est loin de la métropole, qu'il y a une identité très enracinée qui est différente.
04:01Et que je ne dis pas que c'est forcément une bonne chose et que c'est simple à gérer, mais je pense que là, dans cet accord, en effet, pour ouvrir le corps électoral, pour conserver la Nouvelle-Calédonie en France, il y avait certaines revendications qu'il fallait prendre en considération.
04:15Je pense qu'en effet, le principe réalité dicte beaucoup de choses, notamment, là, en l'occurrence, c'est de la diplomatie qu'il faut faire, c'est de la diplomatie à l'intérieur de la France, à l'intérieur du grand territoire français.
04:29Mais c'est de la diplomatie, donc pour se retrouver, il faut que chacun avance.
04:32Europe 1 soit 20h16, Vincent Roy.
04:34Oui, une petite chose, je souscris à tout ce que vient de dire Charlotte, mais la Nouvelle-Calédonie va donc devenir un État souverain.
04:43Pas surtout.
04:44Pas surtout, puisque une partie...
04:45Loyaliste et indépendantiste propose à l'archipel un statut dans la France avec des Calédoniens qui restent français, mais qui auront la double nationalité.
04:51Oui, l'État calédonien, l'État calédonien sera souverain, susceptible d'ailleurs d'être reconnu comme État souverain par d'autres États.
04:59Voilà, mais la chose qui me... ça me froisse un peu, mais vous avez complètement raison sur le principe de réalité.
05:06Et effectivement, on va pouvoir déléguer, alors c'est une chose un peu curieuse, les activités régaliennes à l'État tiers, l'État partenaire, l'État...
05:16Voilà, et moi je pense que...
05:18C'est compliqué, je suis d'accord avec vous.
05:20Donc je ne suis pas totalement...
05:22Je suis évidemment... le principe de réalité fait que je suis satisfait de cet accord, puisque ça apaise une situation.
05:28Et sur le fond, je ne suis pas véritablement satisfait.
05:31Oui, on préférerait que ce soit évident pour tout le monde, que tout le monde se sente français de la même manière.
05:37Mais le fait est qu'on a vu pendant les émeutes, on a vu vraiment des dissensions immenses dans une partie de la population.
05:43Et je pense que Nicolas Metzor va nous expliquer, parce que lui a probablement très largement les mêmes réticences
05:50par rapport justement à la création de cet État, de ce double État, de cette double appartenance et nationalité.
05:57Mais il nous expliquera sans doute justement comment ils en sont arrivés là.
06:00Mais c'est vrai que les loyalistes eux-mêmes disaient ces derniers jours,
06:03il fallait que chacun fasse un bout du chemin pour qu'on arrive à se reparler, à se retrouver,
06:08et qu'on n'acte pas un divorce, ce qui aurait été un drame évidemment pour la France.
06:12En tout cas, Charlotte et Vincent, a priori, Jean-Luc Mélenchon, l'une, ne semble pas du tout ravi pour l'instant de cet accord.
06:18Il a tweeté sur X, les Insoumis devront procéder à une étude approfondie du document conclu sur la Nouvelle-Calédonie,
06:23ainsi que des réactions des parties prenantes.
06:25Il sera essentiel d'analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France
06:29et de ses principes profondément bouleversés par ses dispositions.
06:31On a l'impression que le fait que les Canaques puissent choisir la voie de l'apaisement semble déranger le leader LFI.
06:36Est-ce que cela ne ferait pas les affaires de la gauche ?
06:38Non, parce que Jean-Luc Mélenchon a finalement les mêmes interrogations.
06:42Alors, je ne sais pas, on attendra.
06:43Il dit lui-même qu'il attend d'étudier le texte en profondeur
06:46et de voir les réactions des uns et des autres pour réagir.
06:49Franchement, je le félicite.
06:50C'est vrai qu'il y a un moment d'observation.
06:57C'est d'ailleurs pour ça que, je crois depuis tout à l'heure avec Vincent,
07:01on est prudent aussi dans le commentaire que l'on fait de cet accord.
07:03Je pense qu'il faut se réjouir de l'existence d'un accord.
07:06C'est-à-dire qu'un accord, ça signifie que les gens ont réussi à se parler.
07:10Maintenant, je pense, étant donné les mois, années qui viennent de se passer,
07:15l'inquiétude dans le camp justement attaché à la France en Nouvelle-Calédonie,
07:19l'inquiétude réelle qu'il y avait ces derniers jours par rapport à l'issue de ces discussions,
07:25je pense que tout n'est pas terminé sur le sujet.
07:27Donc là, Jean-Luc Mélenchon, je ne peux pas tellement le contredire sur ce point précis.
07:31Maintenant, je pense que l'évolution à la fois de son discours, de l'analyse
07:35et de la réception de cet accord sur le terrain en Nouvelle-Calédonie
07:38sera intéressante à suivre.
07:40Mais je ne vais pas l'attaquer avant même d'avoir mal.
07:43En tout cas, on aura quelques précisions de la part de Nicolas Metzdorf
07:46qui lui était partie prenante dans cet accord.
07:49Avant de le retrouver d'ici 10-12 minutes sur Europe 1.
07:53Merci.
07:54Merci.
07:55Merci.
07:56Merci.

Recommandations