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«Kaboul Chaos» : David Martinon est l'invité de Culture médias (Partie 2)
Europe 1
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30/01/2025
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🗞
News
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Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:02
Dans un instant, nous recevrons le comédien Pascal Elbé
00:05
pour la pièce inconnue à cette adresse.
00:07
Mais on est toujours avec l'ancien ambassadeur de France en Afghanistan,
00:10
David Martinon, que vous pourrez voir demain
00:13
dans le documentaire Kaboul K.O. diffusé sur Canal+.doc.
00:16
Et quand on regarde ce doc, on a un sentiment de gâchis.
00:20
Je le disais, un sentiment de gâchis énorme,
00:22
même en voyant ces talibans revenir 20 ans après avoir été chassés du pouvoir.
00:26
Et le gâchis, il est même mesuré. Il y a un chiffre qui est donné.
00:29
Moi, j'étais un peu scotché par ce chiffre.
00:31
La communauté internationale a dépensé 1500 milliards de dollars en Afghanistan.
00:36
1500 milliards et de très nombreux morts aussi pour rien.
00:41
Finalement, pour un retour à la case départ.
00:44
Oui, malheureusement, il faut le constater, c'est un échec.
00:47
C'est un échec de la communauté internationale qui, en effet,
00:50
n'a pas été, n'a pas manqué de générosité, ni en argent, ni en hommes.
00:54
La France a perdu 90 soldats en Afrique du Sud, en Afghanistan.
00:59
Merci de me rattraper.
01:00
Je rappelle que vous êtes actuellement ambassadeur en Afrique du Sud.
01:04
Ça commence pareil, c'est Afghanistan, Afrique du Sud.
01:07
Si ça se trouve, en 2057, je serai ambassadeur en Zambie.
01:14
Et le problème, c'est moi, j'ai voulu y croire.
01:16
On a tous voulu y croire.
01:17
Oui, quand vous êtes arrivé, vous y croyez vraiment.
01:19
Vous vous dites, je peux participer au relèvement de ce pays.
01:22
Oui, et on a vraiment engagé des réformes.
01:26
Il y a eu des progrès, ne serait-ce que pour les femmes.
01:28
Les femmes ont pris leur place en Afghanistan.
01:31
Elles étaient journalistes, elles étaient dans les organisations humanitaires.
01:35
Il y a eu des retours en arrière terribles.
01:37
Donc, en effet, on peut se dire que c'était peut-être tout ça pour rien.
01:41
Moi, je ne veux pas y croire. Je pense que les graines ont été semées.
01:44
Ça a coûté cher.
01:46
C'est aussi, en effet, un échec de la nation afghane et de ses élites
01:49
qui n'ont pas su faire progresser le pays,
01:52
qui n'ont pas su créer une adhésion à cette démocratie.
01:56
Ils ont détourné une grande partie de cet argent.
01:58
Qui ont été très corrompus et qui ont provoqué une forme de désespoir,
02:03
et notamment dans l'armée, ce qui explique probablement
02:06
la perte de combativité stupéfiante de l'armée afghane
02:09
face à l'avancée des talibans à la fin.
02:12
Ils se demandaient pourquoi ils combattaient.
02:14
Et en même temps, on se dit aussi qu'il fallait y croire.
02:16
Pour vous, quand vous êtes arrivé là-bas en 2018,
02:18
David Martinon, pour avoir le courage d'y aller,
02:21
c'est vous-même qui demandez à y aller.
02:23
On se porte candidat pour aller en Afghanistan à l'ambassade de France.
02:26
Oui, on ne peut pas vous envoyer contre votre volonté en Afghanistan.
02:31
Moi, je voulais y aller parce que c'est un pays qui m'a toujours intéressé,
02:33
qui m'a toujours fasciné.
02:35
J'étais déjà allé plusieurs fois pour des missions.
02:37
Quand j'étais conseiller diplomatique du ministre de l'Intérieur,
02:41
le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, m'avait demandé,
02:46
m'avait confié le soin de trouver un règlement
02:49
au problème du camp de Sangat,
02:50
qui est un camp de réfugiés dans le Calaisie.
02:53
Et pour ça, j'étais allé en Afghanistan
02:55
pour négocier un accord de réadmission qui tient toujours,
02:58
qui est toujours la base des relations entre nos deux pays.
03:02
Et donc, ça m'intéressait.
03:03
Et je voulais y croire.
03:04
Et il fallait avoir du courage quand même
03:06
pour aller dans un pays où les attentats sont quotidiens.
03:09
Et pour ceux qui se disent, oui, mais bon, il était ambassadeur,
03:11
il était dans des bonnes conditions,
03:13
il devait y avoir des belles soirées, tout ça.
03:15
Bon, on voit dans le doc que vous vivez dans des conditions
03:18
qui sont même assez basiques.
03:21
Et vous n'avez pas pu, en plus, emmener votre famille avec vous ?
03:24
Non, on était tous célibataires géographiques
03:28
pour des raisons de sécurité et des raisons de...
03:30
C'était pas possible d'avoir une vie familiale.
03:32
J'ai fait la blague à ma femme, je lui ai dit,
03:33
chérie, j'ai trouvé une école bilingue à Kaboul pour les enfants.
03:36
Et en fait, ça ne l'a pas fait rire.
03:38
Donc non, on était vraiment...
03:39
Et c'est rudimentaire, l'ambassade de France à Kaboul, c'est vraiment...
03:43
Votre chambre, c'est...
03:45
Oui, c'était militaire, c'était militaire.
03:49
Et alors aujourd'hui, j'imagine que c'est assez différent en Afrique du Sud
03:52
parce que vous êtes donc maintenant ambassadeur en Afrique du Sud.
03:54
Les conditions sont bien meilleures, c'est une très belle ambassade.
03:57
C'est une très belle ambassade, c'est un très beau pays.
04:01
Néanmoins, l'Afrique du Sud est quand même le pays en paix
04:06
où il y a le plus grand nombre d'homicides par jour et par habitant.
04:09
70 homicides par jour.
04:11
Donc, en fait, je me déplace toujours en voiture blindée.
04:13
Vous êtes toujours protégé en permanence.
04:15
Est-ce que vous pensez que vous retournerez en Afghanistan un jour ?
04:18
Je l'espère.
04:19
J'aimerais vraiment beaucoup montrer ce pays à mes enfants,
04:22
mais ce n'est pas pour tout de suite.
04:24
Et vous avez rapatrié, c'est ce qu'on voit dans ce doc, de très nombreuses personnes en France.
04:28
C'était évidemment impossible de tous les faire venir,
04:31
de tous ceux qui voulaient revenir, parce qu'on revoit aussi ces images
04:34
qui sont horribles, des centaines de personnes qui s'accrochent même aux avions
04:39
en espérant pouvoir décoller et partir de ce pays à l'arrivée des talibans.
04:44
J'imagine que vous devez parfois avoir un petit sentiment de culpabilité
04:48
d'avoir laissé ces gens à leur triste sort, et puis notamment ces femmes.
04:53
C'est un sentiment de tristesse.
04:55
Et en même temps, je pense vraiment qu'on a réussi à mettre en sécurité
05:00
à peu près tous ceux qu'on voulait mettre en sécurité.
05:03
2 800 personnes pendant ces 12 jours où nous étions à l'aéroport.
05:08
Et puis ensuite, on a réussi à faire une dizaine de vols spéciaux.
05:13
Et pour autant, est-ce notre responsabilité de vider le pays de ces élites,
05:18
de ces gens les plus éduqués ?
05:20
C'est une question qui se pose.
05:22
Quel statut devons-nous accorder aux Afghanes dont la vie est un cauchemar
05:26
aujourd'hui en Afghanistan ?
05:27
Évidemment, parce que c'est pas...
05:28
J'ai entendu le terme d'apartheid de genre.
05:30
C'est pas un apartheid de genre, c'est un esclavage.
05:33
Les femmes, les Afghanes sont aujourd'hui, pardon pour l'expression,
05:36
elles sont des ventres et elles sont des esclaves domestiques.
05:40
Donc, évidemment, nous voulons les mettre en sécurité.
05:43
Mais quelle est notre légitimité ?
05:44
Quelle est notre responsabilité si on décide d'évacuer toutes les Afghanes ?
05:48
Ou comme certains l'ont proposé, ça veut dire qu'on tue la nation afghane.
05:52
Et c'est une nation qui doit progresser, qui doit se construire.
05:56
Ça prendra du temps, malheureusement.
05:58
Et c'est un sujet d'inquiétude pour nous tous.
06:02
Pour aller plus loin sur ce sujet, on vous recommande vraiment ce documentaire
06:05
« Kaboul, chaos sous la menace des talibans »,
06:07
c'est-à-dire « Demain soir à 21h sur Canal Plus Doc ».
06:10
C'est réalisé par Thomas Brémont, David Perissère, Nils Montel et Myriam Veil.
06:15
Et d'après votre livre, « David, Martinon, les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul »,
06:20
livre qui va être aussi adapté d'une certaine manière en série, si j'ai bien compris ?
06:24
J'ai entendu ça, oui.
06:26
Vous n'avez pas été consulté pour ça ?
06:27
Non, parce que ça ne sera pas fondé sur mon livre.
06:29
Mais vous serez un des personnages de la série ?
06:32
Je crois, oui.
06:33
Je sais même quel est l'acteur qui va m'incarner.
06:36
Ce sera qui ?
06:37
Son nom m'échappe tout de suite.
06:39
Je faisais la blague au commandant des forces spéciales qui était avec nous,
06:43
je lui ai dit « Vous, vous allez être incarné par Boudère ».
06:46
C'était une blague entre nous, mais je ne sais plus comment ça s'appelle.
06:49
Il est bien ? Il est beau ?
06:50
Non, c'est un très bon acteur.
06:51
On va fouiller, on va essayer de trouver l'info.
06:54
Merci mille fois d'avoir été avec nous ce matin, monsieur l'ambassadeur.
06:58
Restez avec nous sur Europe 1 Culture Média continue,
07:00
dans un instant au mail avec votre invité culture.
07:03
On me dit peut-être Jonathan Zakaï ?
07:05
Oui, c'est ça.
07:06
Jonathan Zakaï.
07:07
Très bien, merci pour l'information et la réactivité en régie.
07:10
Dans un instant, je reçois le comédien Pascal Elbé,
07:13
qui joue en ce moment la pièce inconnue à cette adresse au Théâtre Antoine.
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