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00:00Europe 1, 9h31, Culture Média, Thomas Hill.
00:05Merci d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:07Dans un instant, nous recevrons l'écrivaine Claire Bérestre,
00:10mais on est toujours avec Karine Lemarchand pour parler d'une ambition intime diffusée dimanche soir sur M6.
00:16Et je le disais avant le journal des médias, vous arrivez à faire dire quand même des choses assez fortes
00:21à tous ces hommes politiques, des choses qu'on n'entend pas dans une interview classique,
00:24parce que vous allez en fait sur des terrains dont ils ne parlent jamais,
00:28vous leur parlez même d'une manière beaucoup plus directe.
00:31Je pense que c'est la première fois que Sandrine Rousseau entend lors d'une interview le mot « bistouquette », par exemple.
00:35C'est assez rare.
00:36Oui, dans une interview, oui, sans doute.
00:38Oui, non, pas dans la vie. C'est vrai.
00:40Mais on sent que derrière...
00:41Et encore, je me suis reprise pour dire ce mot-là.
00:45Et on sent que derrière, il y a beaucoup de boulot.
00:47On sent que vous avez travaillé, potassé leurs histoires,
00:51parce qu'il faut être capable de rebondir comme ça, ou déboter sur ce qui vous sort.
00:55Ah ben, je connais toute leur vie. Je peux vous dire des choses très intimes,
00:59leurs petites habitudes, leurs petits travers.
01:01C'est sûr qu'il n'y a que le boulot.
01:03De toute façon, dans la vie, il n'y a pas grand-chose d'autre pour réussir professionnellement.
01:07Je dis ça aussi pour les journalistes politiques qui pourraient se dire
01:10« Ah oui, mais là, elle va dans l'intime et tout ça ».
01:13Mais en attendant, parfois, je trouve qu'on apprend plus dans votre émission
01:17qu'en regardant une interview avec la énième question sur la réforme en cours.
01:21Qui ne sera pas suivi, d'ailleurs.
01:24Voilà.
01:24Et au final, je pense que c'est plus de travail.
01:26Qui ne sera pas suivi.
01:27Avec des éléments de langage qui sont dits partout, sur tous les plateaux, de la même façon.
01:30C'est plus facile pour vous, Karine Lemarchand, de préparer,
01:33parce qu'il y a beaucoup de préparation en amont,
01:35de préparer avec un politique avec qui vous partagez plus les idées,
01:39ou avec un politique avec qui vous êtes à l'opposé totalement ?
01:42J'arrive vraiment à être neutre dans ma tête.
01:44Et toute mon équipe est pareille.
01:45Et c'est un exercice qui était peut-être plus difficile la première saison,
01:50qui maintenant est complètement assumé.
01:54On rencontre quelqu'un, on met à la porte nos idées politiques.
01:57Quand on le rencontre, on se regarde dans les yeux.
01:59Et ils me font confiance.
02:01Et du coup, j'ai envie d'apprendre qui ils sont.
02:03Parce qu'au-delà de leurs idées, je trouve ça quand même assez fascinant
02:08de se dire « je vais engager ma vie pour changer le monde,
02:11ou en tout cas changer la France ».
02:13Ils ont quand même tous cette conviction très ancrée,
02:16et ils sont quand même tous sujets à beaucoup de sacrifices personnels.
02:20Et je crois qu'aujourd'hui, il n'y a pas un milieu plus violent que la politique.
02:24Et donc, ça déclenche, je pense, des traits de caractère,
02:27de méfiance, de défiance.
02:29C'est particulier, je pense qu'ils ne se reposent pas beaucoup en fait.
02:33De méfiance même en interview.
02:35Je pense qu'arriver à briser leur carapace,
02:37c'est là où ce n'est pas évident pour vous.
02:39Parce que vous êtes face à des personnes qui sont très habituées
02:41à avoir des gens assez agressifs vis-à-vis d'eux.
02:44Oui, alors en fait, je n'y arriverais pas si les proches n'étaient pas de la partie en amont.
02:48C'est-à-dire que si je ne faisais que parler,
02:51je ne crois pas qu'ils se confieraient autant que si,
02:54quand je leur montre par exemple leur mère, leur frère, leur femme, etc.
02:58Quand quelqu'un dit « sa plus grande épreuve, ça a été ça,
03:02il était au fond de son lit, il n'est pas bougé, c'était horrible »,
03:05d'abord la personne, elle revit ça, et puis elle n'a pas d'échappatoire.
03:08Si je lui dis en revanche « quelle est votre plus grande épreuve ? »,
03:11elle va peut-être m'en aller sur un tout autre terrain,
03:13parce que ça va l'arranger même psychiquement.
03:17Et donc en fait, quand on raconte la narration de quelqu'un,
03:20moi ce qui me surprend, c'est que parfois même,
03:22ils sont surpris de liens entre des accidents de la vie,
03:25entre des événements, et ils disent « ah oui, c'est vrai ».
03:27Et leur parcours politique.
03:29Et en fait, eux-mêmes ne font pas forcément des ponts.
03:32C'est ça que j'aime, moi.
03:33Et au final, parmi les quatre, dans ces entretiens,
03:35lequel vous a le plus surpris par rapport à l'image
03:37que vous aviez de lui ou d'elle au départ ?
03:40Ah tous, franchement, tous sont complètement différents.
03:42Non, peut-être moi, Famille Roussel.
03:43Famille Roussel, je pense que son image est assez proche,
03:45publiquement, peut-être parce que c'est le Parti communiste aussi,
03:49il tutoie tout le monde.
03:51C'est vraiment quelqu'un qui est dans la camaraderie depuis toujours.
03:54Alors lui, bizarrement, il est très contrôlant,
03:56et c'est quelqu'un qui a été vraiment un père assez exceptionnel,
03:59qui a élevé ses trois enfants quasiment tout seul,
04:01en tout cas pour les deux premiers,
04:03et qui est le moins sacrificiel.
04:06Pour le coup, c'est la première personnalité politique
04:08qui n'a pas mis de côté sa famille
04:10pour réussir professionnellement.
04:13Pour lui, c'est vraiment incompatible.
04:15On le voit avec une séquence très touchante avec sa fille.
04:18Et alors pour moi, la seule réserve
04:19qu'on pourrait avoir sur une ambition intime,
04:21c'est de se dire qu'il n'y a pas de contrepoint.
04:23C'est-à-dire que toutes les personnes
04:24qui témoignent sont des proches,
04:26donc c'est forcément très positif.
04:29Vous l'assumez, ça ?
04:30En fait, ils me racontent leur histoire,
04:31donc il n'y a pas de négatif.
04:33Mais vous n'avez pas cherché à avoir des gens
04:35qui pouvaient les critiquer ?
04:36Mais sur quel sujet ?
04:37Sur ce qu'ils sont ?
04:39Sur leur personnalité ?
04:41Si, moi j'ai ces directeurs de cabinet,
04:44si vous me parlez de Jordan Bardella,
04:45qui se moquent de lui,
04:46qui disent tous,
04:47arrête d'être aussi maniaque,
04:49d'être aussi dans le contrôle,
04:50tu nous fatigues,
04:51tout va très bien se passer, etc.
04:52On montre quand même le portrait d'un homme
04:54qui est extrêmement contrôlant,
04:56qui a quand même à la limite des toques,
04:59et son entourage le dit,
05:01le dénonce.
05:02Après, Sandrine Rousseau,
05:05si, les personnes qu'elle reçoit chez elle
05:08se moquent d'elle en l'appelant la daronne,
05:09mais c'est vrai que c'est plutôt gentil.
05:11C'est plutôt mignon, voilà.
05:12Oui, mais après,
05:14je n'ai pas envie d'aller voir le voisin
05:15qui va râler
05:16parce qu'ils font trop de bruit la nuit,
05:17parce que je vais lui dire
05:17qu'est-ce que je vais avoir
05:18comme témoignage négatif ?
05:20Et la version que vous avez envoyée
05:21aux journalistes, là, comme moi,
05:22elle fait 1h10.
05:24Au final, ça durera combien de temps ?
05:252h45.
05:262h45.
05:26Donc, qu'est-ce que vous nous avez caché
05:28dans ce qui reste ?
05:29Eh bien, l'autre moitié.
05:31Qu'est-ce qu'on va découvrir dimanche soir ?
05:32Eh bien, vous allez voir.
05:34Vous allez voir, en tout cas,
05:34je pense, la cohérence
05:35entre quatre parcours d'hommes et de femmes,
05:38parcours personnel,
05:39et puis leur construction.
05:40Les quatre à l'adolescence,
05:42et je trouve qu'ils sont constants.
05:44C'est marrant parce qu'ils sont
05:45de générations différentes,
05:46de sexes différents,
05:47et pour autant,
05:48il y a quand même un chemin commun.
05:49L'adolescence, je trouve ça intéressant,
05:51quand même,
05:51cette prise de conscience
05:52vers l'âge de 14-16 ans,
05:54au point tel de s'engager en politique,
05:57c'est peut-être aussi
05:57ce qui nous manque aujourd'hui,
05:59et c'est aussi le message
06:00qu'on a envie de faire passer,
06:01c'est-à-dire que
06:02personne n'était prédisposé
06:04socialement à leur parcours,
06:06mais personne,
06:07dans ces quatre,
06:08et pour autant,
06:09les quatre sont arrivés,
06:11deux à la tête d'un parti,
06:12la troisième a failli l'être,
06:15Gérald Darmanin,
06:16ministre,
06:16alors qu'il n'est pas énarque,
06:18etc.
06:18Pour moi,
06:19c'est très porteur d'espoir aussi
06:20sur les personnalités politiques
06:21de demain.
06:22C'est possible, en fait.
06:23Ce sera une ambition intime
06:24dimanche soir,
06:2521h10,
06:26sur M6.
06:27Vous avez dit sur Instagram
06:28qu'Arine Lemarchand,
06:29il y a quelques jours,
06:29voulait refaire une pause.
06:31De production,
06:32pas d'animatrice.
06:33Parce que vous êtes fatiguée ?
06:34Parce que je...
06:36D'abord,
06:36je suis un peu workaholic,
06:37je travaille trop,
06:39et que...
06:41Ouais,
06:41je suis fatiguée
06:42de gérer les gens,
06:43en fait.
06:44Je suis fatiguée
06:45de gérer des employés.
06:46Une boîte.
06:47Ouais.
06:48En fait,
06:48je trouve qu'en France,
06:49c'est extrêmement compliqué
06:50aujourd'hui
06:51de donner la niaque aux gens,
06:54de travailler beaucoup,
06:55de...
06:56Je devenais DRH,
06:57un peu nounou aussi,
06:58et puis je fais des émissions
07:01au long cours.
07:02Donc,
07:02toutes ces gens-là
07:03que vous voyez,
07:04je les ai sur le dos
07:05quand même pendant
07:06plusieurs mois,
07:06plusieurs années.
07:07Ils me plantent
07:07au dernier moment,
07:09parce que forcément,
07:10leur agenda
07:10ne leur permet pas
07:11d'honorer leurs engagements.
07:14On n'a que des problèmes
07:15à gérer,
07:16et en fait,
07:17j'ai envie de vivre.
07:17Et comme j'ai énormément
07:19d'émissions en tant
07:19qu'animatrice,
07:21j'en ai 35 cette année,
07:2235 prime time,
07:23avec la promotion
07:24qui va avec,
07:25les photos,
07:26les journalistes,
07:26etc.
07:27Que je me suis dit,
07:28je ne vais pas crever,
07:28j'ai 56 ans,
07:29j'ai envie de vivre,
07:30j'ai envie de...
07:31Je suis partie
07:32pour la première fois
07:33en vacances
07:34sans travailler
07:34depuis 12 ans.
07:36C'est la première fois
07:37qui a été compris,
07:38parce qu'évidemment,
07:38l'amour est dans le pré,
07:39c'est l'été,
07:39donc je travaille.
07:40Les portraits,
07:40c'est diffusé en janvier,
07:41donc en décembre,
07:42c'est plié.
07:42Et bien là,
07:44j'ai dit,
07:45je fais une pause
07:45de production
07:46pendant 2-3 ans.
07:47Et puis,
07:48ça me laisse libre
07:48de faire d'autres choses aussi.
07:49Ça veut dire qu'il n'y aura
07:50pas d'autres numéros
07:50d'ambition intime
07:51avant 2027 ?
07:52Pas sous cette forme,
07:53je ne pourrais pas.
07:54Après,
07:54je vous dis,
07:55comme je dis,
07:55je travaille trop,
07:57donc si jamais
07:58il y a un truc de fou
07:59qui se présente,
08:00ça va être très difficile
08:01pour moi de dire non.
08:02Ça va être très difficile.
08:04En attendant,
08:05on va regarder ça
08:06avec Jordan Bardella,
08:07Gérald Darmanin,
08:08Sandrine Rousseau
08:08et Fabien Roussel.
08:10C'est dimanche soir
08:10sur M6
08:11et puis bientôt
08:12la saison 20
08:13de l'amour
08:14et dans le pré.
08:14Et puis un autre documentaire
08:15aussi sur l'immigration.
08:20Les nouveaux français
08:20100 ans d'immigration.
08:22On raconte l'histoire
08:22d'immigration à la rentrée.
08:24à la rentrée sur M6.
08:25Merci beaucoup Karine
08:26d'être venue ce matin.
08:27Et restez avec nous sur
08:27Aurore.