Les défenseurs de la démocratie et de l’impartialité des autorités publiques dans le rendu des jugements devant advenir en 2025 sur la question de l’élection présidentielle, tiennent ici toutes les raisons de plus que s’inquiéter. De voir en effet le Président de la Cour constitutionnelle, Clément ATANGANA venir allègrement s’afficher – le 24 octobre dernier – à Yaoundé, lors d’un vaste meeting de gloire à Paul BIYA, sur le parvis de l’hôtel de ville donne en effet à réfléchir sur le sens et même l’utilité de ce rendez-vous censé départager les candidats au fauteuil suprême. Un comportement de quasi obscénité, mille fois dénoncé par le passé, par des acteurs d’une scène politique, tous autant que les autres, impuissants à l’observation de ce qu’il se passe. C’est pourtant ici, dans le cœur de ce Palais des congrès censé abriter la neutralité des institutions républicaines et plus encore de cette Cour, que le même Clément ATANGA a, souvent, répété aux yeux de tous de quelle nature devrait être son travail et donc, l’évidence de son positionnement dans le champ public. Extrait : Clément ATANGANA et 2 De flagrantes contradictions ainsi, entre les discours et les actes. Entre la nécessité de s’inscrire dans l’histoire pour la droiture de sa morale et le respect des cadres légaux, et – dans le même temps –la fidèle dépendance intellectuelle, émotionnelle et mémorielle vis-à-vis de pratiques politiques relevant explicitement d’un autre temps. Un comportement partisan dont Paul BIYA lui-même, objet de ce fétichisme, serait sans doute réprobateur. Autant de raisons qui font de plus en plus dire à certains que, pour cette évidence qui semble sauter aux yeux, la prochaine élection présidentielle ne sert à rien. Autant prendre pour acquis d’y laisser l’Occupant actuel aller au bout de ses expérimentations sur l’avenir du pays.