Félix Tshisekedi face à un problème de conscience: « a t-il besoin d’une CENI qui lui échappe ou d’une centrale électorale à son service »

  • il y a 3 ans
Les députés se retrouvent ce jeudi à l’Assemblée nationale pour la suite du processus électoral. Ils vont suivre le compte-rendu de Christophe Mboso à la suite de ses échanges avec les différentes plateformes politiques et socio-culturelles par rapport à la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une commission paritaire opposition-majorité sera également mise sur pied sur fond d’un appel à un plus large consensus lancé par certaines parties prenantes au processus.

« C’est l’intérêt ultime de la population. Toutes ces organisations doivent travailler ensemble pour assurer la plus grande indépendance à la CENI. C’est ce que réclament de plus en plus les acteurs politiques. C’est dans l’intérêt de tous », a dit à ACTUALITE.CD Albert Moleka, ancien directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi, invité de Objectif 2023 présentée par Cleopatre Iluku.

Il a également évoqué la position délicate du président de la République.

« Le chef de l’Etat, c’est le magistrat suprême et tant que tel, c’est lui qui assure l’équilibre et la régulation du fonctionnement de toutes les institutions. C’est aussi lui qui doit assurer l’indépendance de chaque institution, en commençant par le respecter lui-même l’indépendance de ces institutions ».

Il a également interpelé la conscience du Chef de l’Etat.

« Dans le cadre de la CENI, le problème que nous rencontrons souvent, c’est que le chef de l’Etat est lui-même un futur candidat, un futur protagoniste. Il se retrouve dans une position un peu inconfortable. La politique n’étant faite que d’intérêts, quel est son intérêt aujourd’hui par rapport à la CENI? A t-il besoin d’une CENI qui lui échappe ou a t-il besoin d’une CENI qui puisse le servir. C’est ça le problème de conscience pour un président candidat ».

L’autre défi, c’est également la gestion des tensions politiques et sociales.

« Il doit veiller que ce qui nous reste encore de cohésion nationale soit préservé. Nous a assistons à des tiraillements et à des violences contraire une composante religieuse. Cela bascule même dans le discours de tribalisme. Cela crée une situation pour une instabilité potentielle sur notre territoire. Il appartient au chef de l’Etat de fixer l’opinion sur sa position par rapport à ces actes de violences, à les condamner et à dire qu’on a l’obligation d’assurer cette cohésion. Les futures élections soient une importante étape pour réaffirmer cette cohésion nationale ».

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