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SMART PATRIMOINE - Comptes courants rémunérés : quel intérêt ?
B SMART
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01/10/2024
Jeudi 3 octobre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Michel Guillaud (Président, France Conso Banque)
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00:00
Et nous enchaînons à présent avec un enjeu patrimoine consacré aux comptes courants
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rémunérés.
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On a vu fleurir ces derniers mois notamment sur des solutions digitales, des propositions
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de comptes courants rémunérés avec parfois des rémunérations des dépôts assez attractives.
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S'agit-il de stratégies marketing ou faut-il y voir une réelle opportunité pour les épargnants?
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La question est posée tout de suite à Michel Guillot.
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Bonjour Michel Guillot.
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Bonjour à vous.
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Merci de nous recevoir sur ce plateau ce matin.
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Merci à vous d'être avec nous.
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Vous êtes président de France ConsoBank, alors on ne va pas forcément citer les solutions
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qui proposent aujourd'hui des comptes courants rémunérés mais ça permet de poser cette
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question effectivement.
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On a des livrets réglementés qui proposent des rémunérations, on a des investissements
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qui proposent des intérêts face à un risque pris par les investisseurs et on a cette idée
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aussi d'avoir des dépôts, des comptes courants qui pourraient être rémunérés par les
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banques.
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C'est assez peu en France Michel Guillot j'ai l'impression et est-ce qu'on est dans un objectif
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marketing ou est-ce que peut-être on est en train de voir une nouvelle manière d'aborder
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le sujet des dépôts en France?
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Alors ce qu'il faut comprendre si vous voulez c'est un petit peu le poids de la tradition
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dans ce domaine-là puisqu'en 1966 quand naît la banque moderne, l'État interdit la rémunération
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des dépôts.
01:21
D'accord.
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Donc à l'époque les choses ne sont pas nettes.
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Au moins c'est clair.
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C'est interdit.
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Alors avant 1966 si vous voulez le problème ne se posait pas puisqu'en fait très peu
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de Français avaient un compte courant.
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A partir de 1966 les pouvoirs publics encouragent les banques à aller rechercher des dépôts
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donc on passe dans un autre univers, on passe dans un univers où on parle de course au
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guichet pour justement drainer de nouveaux clients et trouver donc les dépôts correspondants
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pour les banques.
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Et donc là effectivement la rémunération aurait pu être un moyen sauf que c'est interdit
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par l'État donc on ne peut pas le faire.
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Voilà.
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Alors là à l'époque pour nous, en tout cas la lecture qu'on en fait c'est qu'on est dans
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une époque du ni-ni, ni rémunération des comptes courants, ni facturation des services
02:00
qui vont avec les comptes courants.
02:02
Au début.
02:03
Au début.
02:04
Alors ça je dirais que la politique du ni-ni a assez bien marché jusqu'aux alentours des
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années 2000 où effectivement on était à l'époque, alors là on croit rêver, mais
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je dirais que tout était gratuit sauf exception, d'accord, alors qu'au jour d'aujourd'hui on
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voit bien, en tout cas on peut le constater tous les jours, c'est exactement l'inverse,
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tout est payant sauf exception.
02:23
D'accord.
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Voilà donc cette époque de ni-ni a vécu quand même assez bien jusqu'aux alentours
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des années 2000.
02:28
Aux alentours des années 2000, ce qui s'est passé, il s'est passé plusieurs choses, il
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y a eu une concentration accélérée du système bancaire, on est passé d'un système très
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éclaté où il y avait des centaines de banques à un système où finalement sont apparus
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sept grands groupes bancaires, qui sont les grands groupes bancaires qu'on connaît au
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jour d'aujourd'hui.
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Je ne peux pas retracer tout ce qui s'est passé mais qu'on songe quand même à l'absorption
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de l'ex-crédit dionnais par le Crédit Agricole, du Crédit du Nord par la Société Générale,
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etc.
02:59
Donc ça donne des grands groupes bancaires.
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Alors un inconvénient de notre point de vue c'est qu'on assiste quand même à la naissance
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d'un oligopole qui n'a aucune raison, si vous voulez, de se remettre en cause par exemple
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sur le sujet de la rémunération des comptes courants.
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Mais alors aujourd'hui c'est autorisé ?
03:15
Alors aujourd'hui c'est autorisé depuis 2005, sachant que dans l'intervalle où toutes
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les banques ont mis en place une tarification des services et nous on met vraiment en parallèle
03:26
si vous voulez la rémunération des comptes courants et la politique tarifaire des banques.
03:30
Parce que ce qu'on dit si vous voulez c'est qu'il faut être cohérent au niveau de la
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politique financière menée par les banques.
03:36
Soit on dit qu'on pratique des prix de marché pour tout, donc pour les services associés
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aux comptes courants.
03:43
Mais dans ce cas-là pourquoi est-ce que les banques ne rémunèrent pas les comptes courants
03:46
? Surtout qu'il faut savoir quand même que les comptes courants ce n'est pas quelque
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chose de marginal.
03:50
Ça pèse à peu près 500 à 600 milliards d'encours.
03:53
Et qui plus c'est que...
03:54
500 à 600 milliards de dépôts sur des comptes courants en France par des Français dans
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des banques françaises, c'est ce que vous nous dites.
04:00
Exactement.
04:01
Et surtout ce qu'il faut savoir si vous voulez c'est que contrairement à ce que disent les
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banques, c'est que ce sont des dépôts stables.
04:06
Alors évidemment d'un point de vue microéconomique il y a une grande instabilité, mais au niveau
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macro financier on a une très grande stabilité.
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Donc ce sont vraiment des dépôts très importants.
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Ce qu'il faut savoir aussi c'est donc que si les banques ont cette ressource gratuite
04:20
et que c'est totalement anormal dans un monde libéral où on fait payer tous les services,
04:24
pourquoi ce service que les consommateurs rendent aux banques, lui, n'est pas rémunéré.
04:28
Pour nous c'est un peu l'arnaque du siècle parce qu'on a 500 milliards pas rémunérés.
04:33
Alors on peut rapprocher ça en termes de coûts, alors quand je parle de coûts pas
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pour les banques mais pour les consommateurs, ce qu'il faut savoir c'est que les banques
04:40
quand elles ont besoin de ressources, elles s'adressent à la banque centrale européenne.
04:45
Un taux en général actuellement entre 3 et 4%, je crois qu'on est dans les 3,60,
04:50
ça veut dire si vous voulez que les banques font un hold-up tous les ans de 500 milliards
04:54
fois 3% pour faire court d'environ 15 milliards d'euros.
04:57
Si je vous suis, M.Legault, et pour revenir à ma question de départ, ça veut dire que
05:02
les comptes courants rémunérés ne sont pas une généralité en France ?
05:06
Aucun grand groupe bancaire actuellement, soyons clairs, ne rémunère les comptes courants.
05:10
Et alors quand on voit des solutions digitales proposer des comptes courants rémunérés
05:14
avec parfois des rémunérations qui peuvent aller jusqu'à 4%, il faut y voir quoi ?
05:17
Il faut y voir une stratégie commerciale ou il faut y voir une nouvelle manière d'aborder la banque ?
05:22
Alors soyons clairs, ça concerne en général des banques marginales, entre guillemets,
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des banques qui veulent conquérir des parts de marché.
05:29
Pour conquérir des parts de marché, vous pouvez faire, soit selon la méthode traditionnelle,
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faire du parrainage et donner 100, 150, 200, 300 euros à chaque ouverture de compte,
05:39
ça peut être une politique, c'est la politique des banques en ligne,
05:43
ou vous pouvez faire un coup marketing en disant, oula, youpi, chez nous,
05:46
contrairement à la concurrence, les comptes sont rémunérés.
05:49
Donc c'est un moyen d'attirer les clients en quelque part ?
05:50
Voilà, c'est pur marketing parce que quand on regarde le détail,
05:54
alors là par contre, je dirais que les choses deviennent un petit peu inquiétantes
05:58
parce qu'il y a toujours moult conditions à remplir avec des plafonds de rémunération,
06:05
des planchers, des conditions de fonctionnement du compte
06:09
qui font que même ceux qui seraient éligibles, au final, ne touchent rien.
06:13
D'accord.
06:14
Donc là-dessus, si vous voulez, pour nous, oui, c'est un peu du marketing et du gadget commercial.
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Pourtant, si je me bats sur ce que vous nous disiez avant et sur votre regret
06:25
de voir que les comptes courants ne sont pas rémunérés en France, gros regret,
06:31
c'est vrai qu'est-ce que c'est une spécificité française ?
06:34
Est-ce que dans d'autres pays, on a accès à des comptes courants rémunérés ?
06:39
Alors, aux Etats-Unis et en Europe, oui, il y a quand même un certain nombre de pays
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qui permettent d'offrir, enfin, qui offrent la possibilité d'avoir des comptes rémunérés.
06:48
Et qui sont des comptes courants, des comptes de dépôt ?
06:50
Oui, qui sont des comptes de dépôt.
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Comme je le disais il y a quelques minutes, en France, il y a le poids de la tradition
06:55
et ce fameux interdit qui remonte à 1966,
06:58
sur lesquels les banques se sont arc-boutées pendant très très longtemps.
07:02
Alors, malgré le changement législatif intervenu en 2005,
07:06
aucun grand groupe bancaire ne rémunère les comptes courants actuellement.
07:10
Ce qui, de notre point de vue, est totalement anormal dans un monde
07:13
où, en fait, les banques présentent toujours la rémunération des services
07:17
comme la contrepartie, en termes de prix de marché, des services en question.
07:22
Mais est-ce que, alors, je reviens sur ces solutions plus jeunes,
07:25
ce que vous appelez effectivement des solutions marginales
07:27
qui proposent des comptes courants rémunérés,
07:29
est-ce que ça peut amener un changement d'approche sur le sujet
07:33
ou ça reste effectivement trop marginal, comme vous nous le dites, à l'heure actuelle,
07:37
pour imaginer que, potentiellement, demain, on voit des comptes courants rémunérés fleurir ?
07:41
Nous, ce qu'on pense, si vous voulez, c'est que tant qu'on sera dans un oligopole,
07:44
et la banque c'est un monde oligopolistique,
07:47
les banques n'ont aucune raison de se tirer une balle dans le pied.
07:50
Donc c'est pour ça que nous, là-dessus, au niveau de France ConsoBank,
07:53
très clairement, on suggère un changement législatif
07:56
avec une obligation pour les banques de rémunérer les comptes courants.
08:00
Parce que si on n'introduit pas cette rémunération obligatoire,
08:03
les banques n'ont aucune raison de le faire,
08:05
hormis à titre de gadget marketing et commercial.
08:09
Et toujours dans cette idée d'associer rémunération du compte courant et tarifs pratiqués ?
08:15
Oui, parce que, pour nous, les deux vont de pair.
08:18
Par exemple, la solution de 66, nous, nous convenait très bien.
08:20
La politique du ni-ni, ni rémunération des comptes, ni tarification des services,
08:25
nous, on trouvait que c'était assez équilibré.
08:28
Bon, on est maintenant dans une relation déséquilibrée.
08:32
Pourquoi ? Parce que, comme je le disais, les banques ont fusionné.
08:34
On est dans un cadre oligopolistique qui fait que les banques jouent du rapport de force
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qu'elles peuvent avoir avec leurs clients.
08:41
Et donc, elles n'ont aucune raison de rémunérer les comptes courants,
08:44
alors même qu'elles tarifient au prix fort leurs services.
08:47
Donc là, il y a un rapport de force à modifier.
08:49
Et ça ne peut être fait que via le législateur à ce niveau-là.
08:54
Merci beaucoup, Michel Guillot, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
08:56
Je rappelle que vous êtes président de France ConsoBank.
08:58
Merci beaucoup.
08:59
Vous en prie.
09:00
Et quand à nous, on se retrouve tout de suite dans L'Œil de l'expert.
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