Elisabeth Lévy : "La Citoyenneté remplace la Laïcité au secrétariat d’Etat, c'est une abdication !"

  • le mois dernier
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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h13, nous sommes avec Elisabeth Lévy, bonjour Elisabeth.
00:08Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:09Elisabeth, Françoise est là aussi.
00:11Nous avons failli avoir un ministère de la laïcité,
00:15et oui, mais ça a changé.
00:17C'est un ministère de quoi là ?
00:19Attendez, oh là là, je vais vous le dire,
00:20mais ça a duré trois jours le ministère de la laïcité,
00:23parce que dès que l'idée a pu été, on a eu le droit aux grandes orgues.
00:26Parce que voyez-vous, et ça c'est quand même grave Jean-Jacques,
00:29la laïcité qui a quand même été longtemps le combat de la gauche,
00:33quand la droite défendait le pouvoir de l'église,
00:35la laïcité qui a accompagné, qui a baigné, qui a irrigué l'aventure de la République,
00:40et surtout celle de l'école républicaine,
00:43et bien pour une grande partie de la gauche,
00:45la laïcité c'est aujourd'hui une insanité, une insulte, une menace.
00:49Je voudrais vous rappeler que pour Jaurès,
00:51Jaurès disait la laïcité c'est la fin des réprouvés,
00:54ce que je trouve une très belle définition.
00:57Et bien donc aujourd'hui, c'est affreux, c'est une insanité,
01:00et pire, une idée de droite, un concept raciste, voyez-vous,
01:04destiné à persécuter les musulmans.
01:07En réalité, dans la vraie vie,
01:08elle est contestée et menacée à l'école, à l'hôpital, à l'entreprise,
01:12et dans toute la vie sociale, elle est vomie par les islamistes.
01:15Et d'ailleurs, le combat contre cette laïcité,
01:18c'est la raison sociale de l'ex-CCIF,
01:21qui a été dissous pour séparatisme,
01:23et bien sûr, ça ne plaît pas tout ça, cette laïcité.
01:26La gauche insoumise et crypto-insoumise déteste ça,
01:29elle a donc fait des vocalises à l'annonce de ce possible ministère
01:33sur le thème de l'islamophobie,
01:35ce terme qui est anonné par tous les idiots utiles des frères musulmans.
01:39Alors je ne vais pas vous les citer tous,
01:41je vous cite Justin qui est dans les médias,
01:43Pablo Piovivien...
01:45Qui est ce Pablo ?
01:47C'est un jeune, talentueux d'ailleurs,
01:50et qui dirige la revue Regards.
01:53Alors voilà ce qu'il disait,
01:55c'est une provocation la création de ce ministère.
01:58Les médias sont entichés de ce Pablo Piovivien.
02:01Oui oui, c'est vrai.
02:03Non mais il a du talent, il a vraiment du talent.
02:05Non mais je ne le connais pas.
02:07Merci, donc là, Pablo Piovivien a déclaré cela,
02:11c'est une provocation qui va mettre le feu aux poutres,
02:14ce sera un ministère de l'islamophobie.
02:16Alors attention, toute la gauche n'est pas sur cette ligne,
02:19mais il faut croire que Jérôme Gage,
02:21qui vous l'a dit hier,
02:23pas hier mais qui vous l'a dit ici,
02:25et Bernard Cazeneuve,
02:27il faut croire que ces gens pèsent moins que Mélenchon
02:29et sa bande d'agités communautaristes.
02:31Emmanuel Macron et Michel Barnier ont reculé,
02:34exitent la laïcité,
02:36on a donc le droit à un secrétariat à la citoyenneté
02:39et à la lutte contre les discriminations,
02:41qui est confié,
02:43d'ailleurs c'est toujours le même,
02:45à Othmane Nassrou,
02:47et bien ça c'est une abdication,
02:49nous avons peur d'être nous-mêmes.
02:51Mais Othmane Nassrou, qui connaît bien les problèmes de laïcité,
02:53attrape notamment.
02:55Vous exagérez quand même,
02:57ce n'est qu'un changement de nom, Elisabeth.
02:59Non, alors sans doute,
03:01soyons honnêtes,
03:03un ministère de la laïcité,
03:05ça aurait sans doute pas changé grand-chose,
03:07mais reculer même sur le mot,
03:09c'est proclamer,
03:11accepter qu'on abandonne la chose,
03:13et on l'abandonne précisément pour s'attirer les bonnes grâces de la gauche,
03:16et surtout ne pas froisser
03:18nos concitoyens musulmans,
03:20ou disons une partie d'entre eux.
03:22Et ces musulmans
03:24qui n'aiment pas la laïcité,
03:26on les traite comme des enfants susceptibles,
03:28parce que c'est un peu le sous-texte
03:30du nouvel intitulé,
03:32à la place de ce ministère de la laïcité,
03:34on a
03:36un secrétariat d'Etat
03:38à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations.
03:40Alors le sous-texte c'est quoi ?
03:42C'est que l'obstacle à une citoyenneté
03:44pleine et entière, ce n'est pas le séparatisme,
03:46ce sont les discriminations,
03:48les injustices, vous êtes des victimes,
03:50la collectivité a une dette envers vous,
03:52voilà ce qu'on leur dit
03:54en quelque sorte. Eh bien non,
03:56la laïcité c'est le mode d'emploi
03:58du vivre ensemble à la française,
04:00d'ailleurs on n'y comprend pas grand-chose en Amérique par exemple,
04:02il n'y a rien de raciste ou de
04:04désobligeant à demander aux
04:06derniers arrivés ou à leurs descendants
04:08de respecter ce mode d'emploi.
04:10Alors attention, il y en a marre de mentir et de dire
04:12la laïcité c'est gentil, c'est pas
04:14contraignant comme l'a dit Gabriel Attal.
04:16Eh bien oui, c'est bienveillant
04:18la laïcité mais c'est contraignant,
04:20ça demande une certaine discrétion religieuse
04:22dans l'espace public, ça demande aussi
04:24d'accepter que les autres
04:26puissent se moquer de votre Dieu, donc c'est
04:28souvent douloureux. Mais Jean-Jacques
04:30c'est aussi la promesse pour chacun,
04:32quelle que soit sa naissance, quelle que soit
04:34son origine, quel que soit son clan, quel que soit
04:36ses parents, c'est la promesse de pouvoir
04:38penser librement. On dirait
04:40malheureusement que ce n'est plus la promesse française.
04:42Françoise de Gaulle.
04:44Moi je m'insurge un peu
04:46dans ce que dit Elisabeth sur
04:48cette espèce de globalisation. J'ai noté
04:50que vous avez mis quelques bémols, ma chère Elisabeth.
04:52Enfin, je dirais que ce qui
04:54est minoritaire, c'est pas
04:56parce que LSI fait beaucoup de bruit
04:58qu'elle est majoritaire dans la gauche.
05:00La plupart des gens de gauche, que ce soit
05:02les socialistes, que ce soit le PC
05:04ou les Verts, je rappelle qu'ils sont
05:06massivement supérieurs à la France insoumise,
05:08parce qu'en termes de députés à l'Assemblée nationale,
05:10eh bien, sont plutôt sur la ligne
05:12de Jérôme Guedj ou sur la ligne de Bernard Cazeneuve.
05:14Il faut arrêter
05:16toujours, si vous voulez,
05:18d'imprégner la gauche
05:20du bruit et de la fureur de LSI.
05:22Deuxième point, Elisabeth,
05:24je termine. Je pense, en plus de ça,
05:26que je ne vois pas du tout que
05:28Emmanuel Macron et Michel Barnier aient reculé
05:30parce que Jean-Luc Mélenchon gesticule.
05:32Il n'y a aucune peur, au contraire.
05:34Il n'y a aucune peur du gouvernement,
05:36de qui que ce soit, de Jean-Luc Mélenchon.
05:38Je pense qu'ils ont reculé parce que je crois
05:40surtout qu'on a un président qui n'est pas
05:42clair sur cette question. Vous savez, ça fait
05:44sept ans qu'on attend le grand discours d'Emmanuel
05:46Macron sur la laïcité.
05:48Moi, je pense qu'Emmanuel Macron,
05:50il est sur un modèle anglo-saxon.
05:52Et là, je suis d'accord avec vous,
05:54les anglo-saxons comprennent rien à notre laïcité.
05:56Moi, je suis sur votre ligne,
05:58d'accord, sur la laïcité à 100%.
06:00Laissez-moi vous répondre.
06:02D'abord, sur le premier point,
06:04je suis navré, je ne vous parle pas
06:06simplement de la semaine dernière
06:08ou d'il y a deux mois, ça fait dix ans,
06:10quinze ans, que la gauche,
06:12toute la gauche, pas que les
06:14insoumis, une très grande partie de la gauche,
06:16une très grande partie du Parti Socialiste...
06:18C'est impossible, vous disiez ça...
06:20Excusez-moi, mais c'est pas possible.
06:22Finissez, finissez, Elisabeth.
06:24Donc, qu'une grande partie de la gauche
06:26a abandonné sur le terrain la laïcité,
06:28je suis navré, mais c'est vrai.
06:30C'est vrai qu'ils sont timides,
06:32ils disent qu'elle doit être ouverte.
06:34Rappelez-vous qu'elle...
06:36Ça dépend de quelle gauche, Elisabeth.
06:38Il y a beaucoup de maires de gauche.
06:40Vous voulez que je vous donne des exemples ?
06:42Un exemple, Montpellier.
06:44Il n'y a pas un maire plus
06:46intransigeant avec la laïcité.
06:48Il est socialiste.
06:50Je ne suis pas en train de vous dire
06:52que tout le monde, je vous dis
06:54que globalement, en France,
06:56la gauche a abandonné la laïcité.
06:58Elle l'a laissée, comme elle l'a laissée
07:00l'Israël, comme elle a laissé la nation.
07:02Elle a laissé ORN. Je vous réponds sur le...
07:04Je suis navré. Depuis
07:06des années, M. Bianco nous explique
07:08que... M. Bianco,
07:10un prof de...
07:12Écoutez, François Hollande...
07:14Allez, Elisabeth.
07:16Finissez, alors.
07:18Quand je dis M. Bianco, c'est le début d'une phrase.
07:20C'est pas la fin.
07:22C'est toujours la même chose.
07:24Finissez, parce qu'on perd du temps.
07:26Donc, M. Bianco,
07:28qui était donc un prof de Mitterrand,
07:30il était quand même au Parti Socialiste, ou je me trompe ?
07:32On lui a donné, je sais plus
07:34comment ça s'appelait, l'Observatoire de la Laïcité,
07:36et il s'en est
07:38emparé pour la détruire. Je pourrais
07:40vous donner des éléments tout à l'heure.
07:42Deuxièmement, là où vous avez raison,
07:44c'est que
07:46Emmanuel Macron
07:48est, effectivement,
07:50je pense...
07:52C'est même pas qu'il n'est pas clair.
07:54C'est qu'il est multiculturaliste.
07:56Emmanuel Macron, il pense
07:58que le logiciel républicain,
08:00il est dépassé.
08:02Je suis d'accord avec ce que vous dites.
08:04C'est Whitechapel, c'est le modèle
08:06anglo-saxon. On ne comprend pas.
08:08Là où je m'inscris en faux, honnêtement,
08:10le quinquennat de François Hollande a été un quinquennat
08:12de gabegie sur le plan de la laïcité.
08:14C'est pas parce que...
08:16Comme tout le monde ! Et Nicolas Sarkozy,
08:18qu'a-t-il fait ?
08:20Je suis en train de défendre Nicolas Sarkozy, c'est extraordinaire !
08:22Je suis en train de défendre Sarkozy !
08:24Excusez-moi, vous êtes en train de me dire
08:26que la gauche a tout abandonné depuis 15 ans.
08:28La droite a régné dans ce pays.
08:30Je le répète, je le dis, et je n'en démordrai pas.
08:32La droite a régné dans ce pays.
08:34La droite a régné dans ce pays.
08:36Jacques Chirac, 12 ans.
08:38Nicolas Sarkozy, qui suit,
08:405 ans. Vous pouvez pas dire
08:42que c'est un abandonnement de la gauche.
08:44C'est faux.
08:46Ça résiste pas au réel.
08:488h22, 8h22, pensons au temps.
08:50Pensons aux auditeurs.
08:52Allez, à tout de suite.

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