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Dans son édito du 21/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur la conférence à Lyon perturbée par l'ultragauche.

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00:00Oui, je m'en serais voulu de ne pas en parler parce qu'au-delà du cirque gouvernemental,
00:05il y a la réalité d'une violence politique constante qui est la violence de l'ultra-gauche,
00:10mais aussi de la gauche qui se veut non-ultra, une gauche qui se veut démocratique et qui
00:16s'est manifestée dans le cadre de cette conférence de Marguerite Stern.
00:19J'en rappelle les grands éléments pour qu'on sache à peu près ce dont il est question.
00:23Marguerite Stern a écrit avec Dora Mouto son ouvrage Transmania et c'est un ouvrage
00:28qui a connu très rapidement la cible d'une campagne de diffamation, d'une campagne de
00:33diabolisation.
00:34N'oublions pas que des figures importantes de la mairie de Paris se sont opposées à
00:38ce qu'on puisse faire de la publicité de ce livre à Paris.
00:42Ils disaient « ce livre c'est inacceptable, presque le nouveau visage de l'index ».
00:45Vous savez, on ne cesse de nous expliquer qu'on vit dans la société la plus libre
00:49de l'histoire humaine, mais on ne cesse de nous dire que la liberté d'expression
00:51ce n'est pas pour toute une série d'observations, d'opinions, de faits, d'analyses qui contredisent
00:58l'idéologie dominante.
00:59Alors, un livre qui a été frappé d'une campagne de diabolisation depuis un temps,
01:03et là toute la gauche locale se mobilise pour dire à quel point ce livre, il ne faut
01:08pas permettre la conférence autour de ce bouquin.
01:10Parmi les gens qui se mobilisent, on se comprend bien, pour une manifestation, il y a la France
01:15insoumise, il y a SES homophobie, il y a les écologistes, il y a le NPA, et évidemment
01:21il y en a beaucoup d'autres, et il y a les antifas qui vont s'en mêler à travers cela,
01:26et qu'est-ce qu'on va voir?
01:27Une manifestation sera annoncée, les autorités deviennent suffisamment violentes, si violentes
01:33en fait, qu'ils décident d'interdire la tenue de la manifestation trop près du lieu
01:38où elle doit avoir lieu, la fameuse ICEP.
01:40Donc ils disent, il n'y a pas de manifestation, mais on est à tant de mètres parce qu'on
01:44veut éviter le choc.
01:46Eh bien, l'avant-veille de la manifestation, l'avant-veille, l'ICEP est taguée, comme
01:51on dit, c'est-à-dire elle est vandalisée, elle est vandalisée par des militants et
01:55des militantes d'ultra-gauche qui décident de vandaliser les lieux, parce qu'ils ne
01:59peuvent pas tolérer l'idée qu'il y ait une conférence de Marguerite Stern.
02:04Ensuite, ensuite, le soir, la journée qui suit, taguée une deuxième fois, et on va
02:09même se retrouver avec quelqu'un, et là, il semble bien, pour ce qu'on en comprend
02:13pour l'instant, ça demeure hypothétique, mais c'est une hypothèse à prendre au sérieux,
02:17qu'on va même se retrouver avec quelqu'un qui va mettre le feu, en fait qui va créer
02:21les conditions d'un incendie, donc qui va créer un incendie, qui aurait pu se répandre
02:25à l'ensemble du quartier.
02:27On est passé à côté d'un drame, véritablement, et ce qui a fait en sorte que la conférence
02:33par ailleurs, donc le système électrique était foutu, donc une conférence sans électricité,
02:38une conférence sans eau, une conférence dans des conditions insensées, une conférence
02:43sous protection policière, une conférence parce qu'il y avait des milices antifas d'ultra-gauche
02:49aux alentours, qui voulaient empêcher la simple tenue d'un discours.
02:54Je note qu'une députée y participait, c'est Anaïs Béloissant-Chérify, qui a écrit
03:00« Hier soir, un rassemblement contre la transphobie », je pense qu'elle le soutenait, pardonnez-moi,
03:05je ne sais pas si elle y participait, « Un rassemblement contre la transphobie a été
03:08organisé contre la venue de Marguerite Sterne à l'ICEP, École de Mario Maréchal, des
03:14organisations lyonnaises contre la réaction transphobe et soutien à toutes les personnes
03:19victimes de leur haine aveugle ». Donc, on comprend bien ce dont il est question.
03:23Des députés, aujourd'hui, considèrent qu'il est possible de bloquer, de dire « Vous
03:28ne venez pas dans cette ville, vous ne venez pas dans ce lieu, vous ne ferez pas une conférence
03:31ici, vous n'êtes pas là, bienvenue ». C'est une logique milicienne, c'est une logique
03:36de privatisation du territoire, c'est une logique de confiscation du territoire, c'est
03:39la logique de la violence de la gauche radicale, on l'a vu à Saint-Solène aussi, une violence
03:44toujours tolérée, une violence jamais condamnée. L'équivalent à droite ferait un dixième,
03:50un centième de cette violence que la République se croirait en danger, mais cette violence,
03:54pour l'instant, elle est non seulement tolérée, elle est peut-être même, quelquefois, encouragée,
03:58on appelle ça de l'auto-défense républicaine. À ce que j'en sais pour l'instant, donc,
04:02il y a de ces pressions, un incendie, probablement criminel, pas de réaction du maire Grégory
04:08Doucet.
04:09Et maintenant, sur le second qui a été scandé, la transphobie n'est pas une opinion, c'est
04:13un délit. Comment vous le décodez ?
04:15Ça, ça relève du délire, là, maintenant, il faut s'entendre. Premièrement, cette phrase
04:18« ce n'est pas une opinion, c'est un délit », il faut finir avec ça, ça relève, ça
04:21restaure la logique du délit d'opinion. Nous vivons dans un pays, dans un temps qui
04:25a restauré le délit d'opinion. Et qu'est-ce qu'on entend « la transphobie n'est pas
04:28une opinion, c'est un délit » ? C'est qu'il faut comprendre que dans cette logique, si
04:32vous n'acceptez pas l'expression la plus radicale de l'idéologie trans, eh bien,
04:37vous êtes un transphobe. Donc, si vous n'acceptez pas l'idée, par exemple, qu'un homme puisse
04:42se dire femme soudainement parce que son ressenti de genre lui a dit qu'il était femme désormais,
04:47sans par ailleurs la chirurgie, les transitions hormonales, les thérapies hormonales, tout
04:50ça, eh bien, vous êtes transphobe, tout simplement. Si vous considérez qu'un homme
04:55ne peut pas accoucher, vous êtes transphobe. Si vous considérez que, et poussons-nous plus
05:00loin, si vous vous opposez à ce que dans les entreprises, on neutralise les catégories
05:04homme-femme, par exemple, parce qu'on dit « Homme et femme existent quand même, je
05:08ne veux pas faire disparaître ces termes », vous êtes transphobe. Si un médecin refuse
05:12d'un gynécologue, par exemple, un homme biologique se présente à lui mais qu'il
05:17se dit femme, il se présente au gynécologue et il dit « J'ai besoin de vos services »,
05:21et le gynécologue dit « Désolé, ce n'est pas mon domaine, ce n'est pas mon métier,
05:24je suis gynécologue, je ne suis pas pour des gens qui sont dans votre situation, je
05:28ne peux pas m'occuper des hommes finalement », eh bien, c'est considéré comme transphobe.
05:32Donc cette déclaration, dans les faits, elle relève de l'intimidation. On veut
05:36verrouiller juridiquement une révolution anthropologique qui est fondée sur la négation
05:41des sexes. Donc ça, c'est du terrorisme intellectuel pour reprendre la formule de
05:44Jean Sevilla. Ça va encore plus loin, je crois. On a des groupes qui prétendent lutter
05:49contre la transphobie qui lancent des statistiques dans les airs comme ça. On dit « X nombre
05:54d'agressions transphobes, tant de pourcentages d'agressions transphobes en France, dans
05:58le monde, ici et là », et qu'est-ce qu'on comprend, c'est que ces statistiques sont
06:01lancées, rarement vérifiées, on ne sait pas à quoi elles font référence, et dans
06:04les faits, ce que l'on voit, c'est que ça crée un climat d'intimidation où la possibilité
06:09même, et c'est ce qu'a fait Marguerite Stern, de rappeler, généralement, sauf exception,
06:15les femmes n'ont pas de pénis et les hommes n'ont pas de vagin. Cette phrase, vous savez,
06:20elle est polémique aujourd'hui. Vous savez, on vit dans un monde un peu étrange où un
06:23sandwich au jambon servi à un enfant peut créer un scandale parce qu'il est d'une
06:29religion qui n'accepte pas l'idée d'un sandwich au jambon. Eh bien, on est dans
06:32un monde où rappeler qu'un homme ne peut pas accoucher, c'est aussi considéré comme
06:37un scandale pour plusieurs. Donc, c'est une logique du harcèlement médiatique, du harcèlement
06:41judiciaire, du harcèlement physique, tolérée. Je ne pense pas que beaucoup de gens n'ont
06:45parlé de ce dont je parle ce soir. Pourtant, il y aurait pu y avoir un incendie qui serait
06:49répandu dans tout un quartier. La paralysie d'un quartier, la violence, l'intimidation,
06:55la vraie violence, mais ça n'intéresse pas, c'est une violence de gauche, c'est une violence
06:58de gauche humaniste.

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