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Jean-Vincent Bioret, le visionnaire du matelas pour vaches laitières
Terre-net
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08/07/2024
Logettes du futur
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News
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00:00
...
00:07
Bonjour. Nous sommes au CIMA, sur le plateau de Ternet.
00:10
Dans cette émission, on va chercher à imaginer
00:13
ce que pourront être les bâtiments du futur,
00:15
et notamment les logettes.
00:17
À quoi elles pourront ressembler dans 10, 20 ou 50 ans.
00:21
Ce que la recherche nous prépare.
00:23
Pour en parler, je reçois un précurseur en la matière,
00:26
Jean-Vincent Bioré.
00:27
Vous êtes directeur de Bioré Agri,
00:30
seul fabricant français de matelas pour logettes, notamment.
00:34
Là, vous avez développé une logette connectée,
00:39
le SmartMat.
00:41
Qu'est-ce qu'une logette connectée ?
00:43
Qu'est-ce qu'on va voir apparaître au fur et à mesure
00:46
dans nos exploitations ?
00:48
Oui, bonjour. Tout à fait.
00:50
On a mis au point un matelas qu'on a appelé SmartMat.
00:54
C'est un petit peu à la mode
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d'avoir des objets courants.
01:00
C'est-à-dire, là, c'est un matelas de confort pour vaches
01:02
qu'on va mettre dans les logettes.
01:04
Et on est parti d'un constat simple.
01:06
C'est que l'animal se repose de 12 à 14 heures par jour.
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Et c'est le seul endroit où on n'avait pas de collecte de données.
01:14
Donc, on a équipé nos matelas de différents sondes
01:18
pour détecter le son de poids,
01:25
ses fréquences de couchage, sa température.
01:28
On collecte des données.
01:30
Et ensuite, le but est de les valoriser.
01:32
D'accord. Et donc, je pense à...
01:34
Donc, c'est un matelas.
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Et donc, chaque matelas est identifié.
01:39
Enfin, je veux dire, chaque vache est identifiée
01:42
par une boucle électronique.
01:44
Et donc, on a le temps de présence de chaque vache.
01:46
A quoi ça peut servir ?
01:48
Voilà. Alors, tout à fait, on a besoin d'une précision
01:52
qui est quand même individualisée.
01:54
Donc, si vous voulez, quand l'animal, il vient se coucher,
01:56
on le repère.
01:58
On sait, par exemple, la 396 régence,
02:01
elle est à la place 76.
02:03
Ensuite, elle va aller se coucher.
02:05
Donc, ça donne un top à la sonde.
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On va mesurer son temps de couchage.
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Comment, au bout d'une heure,
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le temps de l'inertie avec le matelas,
02:13
on va prendre sa température.
02:16
Voilà.
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Par l'intermédiaire de capteurs, également,
02:20
on va avoir un indice de poids.
02:23
Toutes ces données sont collectées individuellement.
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Elles sont stockées.
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Et le but, il est de détecter des variations.
02:31
Alors, par exemple, au niveau des temps de couchage,
02:33
un temps de couchage, comment...
02:37
Je prends toujours l'exemple de ma 393, la régence.
02:40
Admettons, par cycle de couchage,
02:43
elle dort un temps X.
02:45
Et on ne sait pas pourquoi, ça augmente anormalement
02:49
ou ça descend anormalement.
02:51
Donc, ça peut signifier un problème.
02:52
C'est un symptôme.
02:53
Donc, on sait qu'il faut attirer l'attention de l'éleveur
02:57
vers cet animal-là.
02:58
Et on détecte, finalement,
03:00
des possibles pathologies en amont,
03:03
pour les traiter en amont.
03:05
Et sur le poids, vous êtes capables de mesurer
03:08
le poids d'un animal qui est couché ?
03:11
Alors, comment... Non, c'est pas de la mesure de poids.
03:14
C'est une indication, c'est un indice.
03:17
Donc, on va être capables de repérer une évolution.
03:20
Mais par contre, on n'est pas capables de dire, par exemple,
03:23
cet animal-là, il fait 650,5 kg.
03:26
Ca, c'est pas le débat.
03:28
Nous, ce qu'on veut faire, c'est donner des indices,
03:31
mais surtout détecter des variations anormales.
03:35
D'accord. Donc, là, on est un peu à des stades de prototype,
03:38
mais il y en a quand même déjà en ferme qui s'équipent
03:40
ou qui commencent à s'équiper.
03:42
C'est quoi ? C'est pour faire avancer la recherche,
03:45
la connaissance, ou c'est vraiment pour aider l'éleveur
03:48
aujourd'hui et demain ?
03:50
Alors, aujourd'hui, tout à fait, on est au stade prototype.
03:53
Il y en a 7 d'installées.
03:54
On est en discussion avec une ferme dans le sud de la France
03:58
qui étudie tout ce qui est aliments.
04:03
Donc, l'intérêt, il va être de recueillir
04:08
des données physiologiques de l'animal au fur et à mesure,
04:10
suivant le type d'aliments, le type de digestion, tout ça.
04:13
On est également sur un autre projet
04:16
où des institutionnels vont intervenir.
04:20
Nous, à l'intérieur de l'entreprise,
04:23
le but est d'intégrer un doctorant
04:25
pour réussir à collecter l'ensemble de ces informations-là.
04:29
Pour l'instant, on est vraiment dans l'évolution de la recherche,
04:33
dans l'évolution de nos connaissances de la vache laitière
04:38
pour permettre de donner du sens
04:43
aux informations collectées.
04:45
On n'est pas dans une démarche commerciale, là.
04:49
D'abord, c'est de faire progresser les connaissances.
04:52
Vous disiez que vous mettiez aussi des capteurs de vibrations
04:57
dans la logette pour détecter les mouvements.
05:00
A quoi ça peut servir, ça ?
05:03
Au niveau de la vibration, pour l'instant,
05:06
on n'est pas tout à fait sûrs de ce qu'on va détecter
05:11
parce que c'est vrai que la vache laitière est un animal complexe.
05:14
Et on pense qu'on va détecter le rythme cardiaque,
05:21
mais il est très possible que ça soit perturbé par la respiration.
05:25
Mais dans tous les cas de figure, que ce soit l'un ou l'autre,
05:28
ça va nous donner des indicateurs pour connaître le niveau de stress,
05:34
également savoir quel animal va à quelle fréquence
05:39
et déterminer s'il y a une variation.
05:41
Dans tous les cas de figure,
05:43
il y aura une exploitation possible de cette information-là.
05:47
Détecter, par exemple, la respiration,
05:50
ça veut dire, par exemple, s'il fait très chaud
05:53
et que la respiration est un peu haletante,
05:55
on peut imaginer faire de la domotique pour les bâtiments,
06:00
adapter la ventilation, la bromisation ?
06:02
Ce sont des choses possibles ?
06:04
Alors, à terme, si vous voulez,
06:08
le but est bien sûr de valéroiser ces données.
06:10
Si c'est pour les stocker sur un serveur informatique,
06:13
ça sert à rien.
06:14
Donc, il y a 2 choses là-dedans.
06:16
Si on détermine les pathologies en amont,
06:18
ça peut servir à l'éleveur ou également au vétérinaire
06:23
pour formuler son diagnostic.
06:26
Étant donné que c'est plus en amont,
06:28
on va réussir à arriver sur des pathologies moins installées,
06:33
donc à les traiter plus facilement.
06:36
Effectivement, derrière, quand on parle de l'environnement,
06:40
on va pouvoir, grâce à des informations fiables,
06:43
telles que la température, la prise de température,
06:47
faire une moyennisation sur un lot,
06:50
connaître le niveau de stress de l'animal.
06:54
Si, par exemple, on est en été, il fait très chaud,
06:56
le stress thermique pour l'animal, c'est quelque chose de très impactant.
07:01
Et là, activer la ventilation.
07:04
Éventuellement, si le stress thermique est très haut,
07:06
activer la bromisation en plus
07:09
et arrêter d'intervenir
07:12
quand la température corporelle de l'animal
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sera descendue à des niveaux raisonnables.
07:17
C'est vrai qu'aujourd'hui, les sondes de bâtiments,
07:20
de ventilation, ne sont pas toujours placées au milieu des vaches.
07:24
En général, on la met où c'est facile d'accès,
07:28
facile de maintenance, facile à installer.
07:30
Elles finissent souvent dans la zone d'alimentation
07:35
où il y a l'ensilage.
07:36
Finalement, ce n'est pas à cet endroit-là que l'animal vit.
07:39
Une dernière option que vous avez développée sur ces logètes,
07:42
sur ces tapis, c'est de pouvoir vibrer.
07:47
Tout à fait.
07:48
C'est quoi ? C'est un tapis vibrant.
07:51
Alors, ça, c'est une autre option.
07:55
Si vous voulez, le concept est complètement différent.
07:59
De toute façon, chez Bureau Agri,
08:01
on part du principe que l'animal est intelligent.
08:04
La vache litière est un animal intelligent.
08:06
De toute façon, les éleveurs, ça le vu bien,
08:09
ils les voient tous les jours.
08:10
Elles ont des habitudes, ainsi de suite, etc.
08:12
Des fois, ils les connaissent très bien,
08:15
même dans leurs comportements, d'ailleurs.
08:17
Donc, ce qu'on va faire,
08:19
c'est qu'on va commencer à communiquer par réflexes conditionnés,
08:23
qu'on appelle la réflexe de Pavlov, avec l'animal.
08:26
Le but étant, en lui envoyant un stimuli vibratile,
08:30
qu'elle connaisse ce qu'on va faire.
08:33
Donc, dans un 1er temps, ce qui serait magnifique,
08:36
ça va être étudié par notre fameux doctorant,
08:40
comment c'est ?
08:41
On envoie une vibration à tout le monde
08:44
pour donner l'information que la traite va commencer dans 5 minutes.
08:47
D'accord. Donc, on n'est même pas arrivé dans la salle de traite,
08:50
qu'on envoie sur son smartphone à ses vaches,
08:51
attendez, les filles, j'arrive dans 10 minutes,
08:53
je vous envoie une vibration.
08:55
Et comme ça, elles ont le réflexe que vibration égale,
08:57
il va falloir que je me lève pour aller à la traite.
08:59
Et exactement, si vous voulez, comment vous êtes dans la voiture,
09:02
juste avant de prendre la voiture,
09:04
vous envoyez votre SMS, vous arrivez, vous allumez la lumière,
09:07
et il y en a déjà les 2 tiers en train de vous attendre.
09:09
Ça va gagner 20 minutes le matin, 20 minutes le soir.
09:12
Et aller chercher les vaches,
09:13
c'est pas forcément ce qu'il y a de plus sympa.
09:15
Bon, ça, il y a juste à tester, voir si ça marche ou pas.
09:18
On ne sait pas encore.
09:19
Tout à fait. C'est encore en période de test.
09:23
Encore une fois, là, pour le moment,
09:25
on n'est pas dans la commercialisation.
09:28
On est vraiment...
09:29
Est-ce qu'on est capable de communiquer
09:32
avec l'intelligence animale ?
09:33
Derrière, par exemple,
09:35
si la fonction 1 pour la traite fonctionne,
09:38
on va aller vers la fonction 2, qui serait, par exemple,
09:42
donner l'information avec une autre vibration,
09:45
une sonnerie vibratile, on appelle ça.
09:49
Tu peux aller au DAC, c'est ton tour.
09:51
Les bonbons t'attendent.
09:52
Ça évitera d'avoir du chahut devant le DAC.
09:54
D'accord. Pour communiquer directement,
09:56
envoyer des messages ciblés à l'animal, quoi.
09:58
C'est ça, c'est ça.
10:00
Et ces tapis vibrants, ils peuvent servir de massage,
10:03
pour être procureurs de bien-être animal ?
10:07
Vous pouvez imaginer ça ou pas ?
10:08
C'est une piste, également.
10:10
Il faut savoir que pour 1 litre de lait,
10:14
l'animal va filtrer 3 à 400 litres de sang.
10:18
Donc c'est complètement énorme.
10:21
C'est-à-dire qu'une vache qui produit bien
10:24
va filtrer entre 12 et 15 000 litres de sang
10:29
par jour. C'est strictement énorme.
10:32
Si on schématisait, le cœur, c'est une pompe,
10:34
et le pi, c'est un filtre.
10:36
Donc si on arrive, par des vibrations bien précises,
10:42
sur des temps bien précis, à améliorer le bien-être
10:45
et à améliorer la circulation sanguine,
10:47
effectivement, il y aurait une modification physiologique
10:51
et le potentiel génétique de l'animal
10:55
serait amélioré mécaniquement, finalement.
10:58
D'accord.
10:59
Ça fait beaucoup de voies de recherche
11:02
et vos étudiants vont essayer de trouver ça
11:05
et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas sur les vaches.
11:08
Je vous invite à retrouver de nombreux articles
11:11
sur les bâtiments d'élevage et sur le bien-être animal, la santé,
11:15
sur webagri.fr.
11:17
Merci.
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