Coup de gueule des maires de Dordogne après la réduction des horaires de leurs bureaux de poste

Sud Radio

08/07/2024

Avec Pascal Delteil, maire de Gardonne (DIV)

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-07-08##

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00:00La vie en vrai.

00:01La vie en vrai, et nous allons sur le terrain du côté de la Dordogne,

00:05où des maires souhaitent garder leur bureau de poste ouvert en continu tout l'été.

00:11Nous sommes avec Pascal Dailtey, qui est maire de Gardonne.

00:15Bonjour !

00:17Oui, bonjour.

00:18Merci d'être avec nous ce matin, au lendemain de cette journée de vote.

00:22Tiens, vous allez nous dire un petit peu ce qui s'est passé si on s'est beaucoup mobilisé dans votre commune.

00:26En attendant, il y a une forte mobilisation, donc, pour le maintien d'un bureau de poste sur votre commune.

00:35Ça fait partie, alors qu'il y a les vacances qui démarrent, des sujets de préoccupation,

00:41bien sûr, des services publics sur les territoires, pour qu'ils soient là quasiment en permanence.

00:47Oui, tout à fait.

00:49C'est vrai que nous nous battons depuis quelques années,

00:51puisque la direction de la Poste revient régulièrement vers les maires

00:55pour diminuer les horaires des bureaux de poste.

00:58Nous voulons bien comprendre qu'il y a bien moins de courriers qui transitent par la Poste aujourd'hui,

01:03mais il y a quand même des colis.

01:05Et ils prennent toujours, moi j'appelle ça leur plaisir, à nous réduire les horaires,

01:14au profit de gros bureaux, tout en nous disant qu'il y a un manque de personnel, etc.

01:21Mais la Poste estime que sa décision de baisser et de diminuer les horaires

01:29s'est liée à une baisse de la fréquentation en cette saison, qu'est-ce que vous leur répondez ?

01:33Oui, je veux bien croire, mais l'été, tout ne s'arrête pas quand même, même dans nos campagnes.

01:40Nous, nous sommes entre Pergerac et Sainte-Foy-la-Grande sur la route de Bordeaux,

01:43c'est quand même un endroit de passage, et nous savons très bien que la Poste fonctionne toujours.

01:49Et là, nous passons carrément à un mi-temps depuis le 1er juillet, et ce jusqu'au 31 août.

01:55C'est-à-dire que c'est ouvert le matin, c'est ça, non ?

01:58C'est ouvert le matin, et elle est même fermée le samedi matin, dorénavant.

02:02Et vous le regrettez ? Parce qu'il y a beaucoup plus de fréquentations en cette période chez vous,

02:10à Aimé, Sigoulais, Sissi, Jacques, et Gardone, dans cette vallée, que l'on voit très bien,

02:16il y a beaucoup plus de fréquentations avec des touristes, mais est-ce qu'eux vont à la Poste ?

02:22Alors, ils l'utilisent aussi, surtout dans les communes comme Aimé, où il y a beaucoup plus de touristes qu'à Gardone ou Sigoulais.

02:30Mais surtout, ce qui se passe, c'est que c'est la descente aux enfers.

02:35Quand on commence à fermer quelques horaires, inévitablement, après quelques années,

02:39la Poste revient vers vous en vous disant, regardez, la Poste a bien moins fonctionné pendant ce temps-là,

02:46et donc du coup, évidemment, c'est comme un magasin, si vous l'ouvrez moins, la fréquentation se pèse mathématiquement,

02:53et inévitablement, le chiffre d'affaires est moins gros.

02:56Et donc, c'est ce qu'ils nous font valoir régulièrement pour nous fermer des horaires.

03:00D'ailleurs, en toile de fond de ces élections législatives et des européennes où il y a eu des résultats,

03:06on voit bien qu'il y a une colère du terrain, notamment justement parce qu'on a ce sentiment parfois de mise à l'écart, d'abandon.

03:15Vous le traduisez un petit peu comme ça, les résultats de ces élections à la fois européennes et puis législatives qui viennent de se tenir ?

03:23Pascal Deltheil ?

03:25Je crois qu'il faut bien analyser tout ça.

03:30Je pense que ça fait des années que ça dure.

03:33Les citoyennes de la ruralité, on peut dire, auraient été laissées pour compte, un peu.

03:40Un jour on leur ferme une école, un jour on leur ferme une poste,

03:45et on n'arrive pas à leur redonner en face le service auquel ils ont droit.

03:52Et donc, il faut qu'ils fassent des kilomètres pour aller au tel ou tel service.

03:56Et je pense qu'effectivement, ça, ça peut faire monter une colère, et une colère citoyenne.

04:04Colère citoyenne. Il faudra selon vous, justement, des réponses pour répondre au terrain,

04:09quel que soit le nouveau gouvernement qui soit mis en place, non ?

04:14Oui, moi je crois qu'il faut grandement et urgemment s'occuper des habitants des territoires.

04:23Et il faut que les élus reprennent la main, il faut que les élus commandent le pays.

04:30C'est-à-dire ? Vous avez l'impression que les élus n'avaient plus la main sur le pays ?

04:36C'était dirigé par qui, selon vous ?

04:38Dans certains domaines, les élus ont été laissés pour compte.

04:42Je pense que les élus ne commandent plus.

04:47Et il faut absolument que les élus reprennent la main et soient proches de leur territoire.

04:53Proches des habitants, bien sûr, aussi, pour pouvoir relayer.

04:58Voilà, tout à fait.

05:00Je crois que c'est la base de l'élu, et ça aurait tendance à se perdre à certains niveaux d'élu.

05:06Un dernier mot, hier, vous, en tout cas sur ces deux tours,

05:11parce que je crois que vous, le député, avez été élu dès le premier tour, sur votre territoire, c'est ça ?

05:20Ah non, non, non, il a été élu hier.

05:22Il a été élu hier, oui.

05:24Est-ce qu'il y a eu une forte mobilisation, de nouveau ?

05:29Ah oui, sur une commune comme Gardonne, on vote entre 68 et 70%.

05:34Ah oui, 68-70%, c'est même mieux qu'au niveau national, quoi.

05:39Oui, la Dordogne vote toujours un petit peu au-dessus du niveau national.

05:45Bon, voilà. Est-ce que les touristes sont arrivés, déjà, ou pas encore ?

05:49Alors, ça commence, mais ça a été jusqu'à présent très timide.

05:53Oui, très timide.

05:54Après, il y avait les sorties, les sorties des classes ont eu lieu vendredi soir.

05:59Donc, voilà, je crois que c'est cette semaine que ça va bouger.

06:04Ça va bouger.

06:05Merci beaucoup, Pascal Leyteil, d'avoir été avec nous du côté de Gardonne, donc, en Dordogne.

06:11Merci d'avoir répondu aux questions de Sud Radio.

06:13Il est 6h44, dans un instant, les grands titres de l'actualité.

06:16Et puis, tout à l'heure, on se projettera aussi, dans C'est Bon à Savoir,

06:19sur ce qui peut se passer politiquement, maintenant.

06:22Comment vont s'organiser les semaines qui viennent.

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