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  • 06/06/2024

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00 - Europe 1 13h - 13h20, bienvenue sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud de 13h à 14h et c'est le moment d'accueillir votre première invitée Céline, Jérôme Gage, députée PS de l'Essonne.
00:10 - Bonjour Jérôme Gage. - Bonjour. - Merci d'être avec nous en direct dans Europe 1 13h. Bonjour Alexis de La Fontaine du service politique d'Europe 1.
00:18 Alors évidemment on va parler quelques instants de cette commémoration, 80e anniversaire du débarquement, le président américain Joe Biden est présent.
00:27 Un temps diplomatique est d'ailleurs prévu avec Emmanuel Macron et la question de Gaza va être abordée. Vous en attendez quoi ? Est-ce que ça peut véritablement changer la situation ?
00:36 - C'est toujours précieux quand des dirigeants ont l'occasion de se rencontrer, ils le font autour d'un moment mémorial absolument essentiel.
00:45 Moi je suis heureux, je vous dis sincèrement, de voir ces anciens, ces vétérans américains, anglais, des toutes les nationalités qui ont débarqué sur nos plages il y a 80 ans en Normandie.
00:57 Parce que d'abord c'est un bout de l'histoire de notre pays, c'est un bout de l'histoire de notre continent, ça a matricé la suite de la construction européenne, des relations internationales.
01:08 Et qu'à un moment où on est dans l'instant, le Mediathek, le TikTok, le Twitter, se rappeler qu'on est héritiers de ces combats là c'est précieux.
01:16 Pour répondre à votre question, bien sûr qu'on a besoin de ce multilatéralisme et des discussions sur les sujets qui fâchent. La question russo-ukrainienne évidemment.
01:27 Et j'en profite pour dire que nous à l'Assemblée on va accueillir vendredi matin Vladimir Zelensky et je trouve que c'est important aussi de pouvoir marquer la solidarité de ces frères d'entente et français.
01:40 Justement sur la venue de Vladimir Zelensky à l'Assemblée demain, plusieurs députés dont Olivier Marletz, le président du groupe LR, s'est indigné de cette venue et estiment que ça va interférer avec la campagne électorale.
01:52 Est-ce que vous le rejoignez ou pas ?
01:54 Non, je trouve qu'il est complètement à côté de la plaque. Personne ne peut suspecter que c'est un coup monté organisé pour je ne sais pas quoi, faire confiance à l'intelligence de nos concitoyens.
02:05 Il est présent sur le sol français parce qu'il est invité et c'est heureux aux cérémonies commémoratives de l'année 44.
02:15 Et donc penser que ça va inciter parce qu'il va venir demain s'exprimer devant l'Assemblée nationale, ce qui est bien normal, on a accueilli à l'Assemblée le président de la Rada, le parlement ukrainien,
02:29 penser que ça va influencer le vote de nos concitoyens c'est leur faire un jour.
02:33 Vous diriez la même chose de l'intervention du président de la République ce soir à la télévision à 20h ?
02:39 Alors celle-là, dans son format et dans son intensité, elle est un peu plus suspecte si vous me permettez l'expression.
02:47 C'est-à-dire ?
02:48 Je suis cohérent avec ce que je viens de dire auparavant, c'est important de fixer les moments d'histoire et les moments mémoriels.
02:56 Donc à l'occasion du 80e anniversaire, le président s'exprime, sauf que là il choisit un format, la présence sur les chaînes de télévision, qui est assez inédit et qui est assez inhabituel.
03:08 Et on ne peut pas s'empêcher de voir le télescopage de Kalendrié avec un discours, on peut s'attendre à ce qu'il soit dans une forme de solennité, du régalien,
03:18 d'insister sur la construction européenne, d'insister sur les périls qu'ils ont menacés dans le passé.
03:26 Voilà, je pense qu'il aurait pu séparer ça.
03:30 C'est-à-dire que vous voyez, comme ça fait suite, la semaine dernière la grande affaire c'était Emmanuel Macron propose à Marine Le Pen de débattre avec elle,
03:39 juste avant les élections européennes, pour installer donc ce face-à-face, celui dans lequel on veut nous enfermer,
03:45 en disant "il n'y a que soit le camp d'Emmanuel Macron face à l'extrême droite, tout le reste n'existe pas, et je suis le grand sauveur face à l'extrême droite".
03:53 Donc ça c'est la semaine dernière, aujourd'hui c'est "je suis le garant de la paix, de la construction européenne", etc.
04:01 Mais juste avant vous faisiez appel à l'intelligence des téléspectateurs pour différencier l'intervention de Volodymyr Zelensky et cette commémoration,
04:11 mais pas pour l'intervention du président.
04:13 Je vous ai dit, c'est suspect, maintenant je vais voir ce qu'il dit.
04:17 Voilà, j'espère qu'il ne débordera pas et que ce ne sera pas une sorte de plaidoyer permanent pour sa candidate de manière subliminale pour Valérie Aillier.
04:27 Je n'ai pas envie qu'il fasse ce que Gabriel Attal a fait l'autre jour sur une radio débarquée pour prendre la place de Valérie Aillier,
04:33 et là que ce soit lui qui déroule de manière subliminale ou tonitruante le programme de Valérie Aillier,
04:38 le président de la République devrait se tenir un petit peu au-dessus de tout ça, surtout un jour hommage du 6 juin 1944.
04:45 13h24, on est avec Jérôme Gage, député socialiste de l'Essonne et soutien de Raphaël Glucksmann pour les élections européennes.
04:51 Bon sondage pour Raphaël Glucksmann. Pour vous c'est le retour de la social-démocratie ?
04:56 Non mais c'est surtout l'indication positive.
05:01 Moi les sondages, ce qui compte c'est le résultat dimanche prochain,
05:04 et c'est l'indication positive du fait que la campagne de Raphaël et de l'ensemble de ses colistiers, elle a imprimé.
05:11 Mais pourquoi ? Parce que Raphaël Glucksmann il est constant et cohérent.
05:14 On ne peut pas le suspecter de parler d'autre chose que de l'Europe.
05:17 C'est sa passion, c'est ce qu'il anime matin, midi et soir, à la fois sur les sujets des valeurs, des principes,
05:23 et dans un continent qui est menacé par la guerre, dans les moments où les enjeux de démocratie,
05:27 de rapport à la vérité sont essentiels, il a cette incarnation et c'est important,
05:32 et en même temps il est aussi un parlementaire européen qui a travaillé très concrètement,
05:36 obtenu des avancées sur les questions de souveraineté,
05:39 sur les questions de protection des travailleurs les plus précaires,
05:43 sur les questions de transition écologique.
05:46 C'est donc en fait la fonction légitime de quelqu'un qui prend l'élection européenne au sérieux.
05:50 Voilà, on parle de l'intelligence des Français, dimanche ils votent pour le Parlement européen,
05:55 pour les visions qu'on a au Parlement européen, pas pour d'autres considérations.
05:59 Et la vision qu'on a au Parlement européen, et c'est le choix,
06:02 parce que les gens se disent "mais concrètement, qu'est-ce qui se passe ?"
06:05 Le choix au soir des élections, c'est savoir est-ce qu'il y a une majorité sociale démocrate,
06:09 progressiste au Parlement européen, avec du coup un autre président de la Commission européenne,
06:14 ou est-ce qu'on continue avec les libéraux qui ont la majorité.
06:18 Pour que les gens comprennent bien, le choix indirect de cette élection,
06:21 c'est à l'époque on avait Jacques Delors président de la Commission européenne,
06:24 et puis après on a eu Barroso soutenu par Nicolas Sarkozy.
06:28 C'est le choix entre une vision progressiste, humaniste, avec des succès,
06:32 et aussi parfois avec des choses qui ont moins marché.
06:34 Mais par contre, la vision très ordo-libérale de l'Europe,
06:37 libre-échange, marché pas régulé, concurrence libre et non faussée,
06:41 dumping social et fiscal où on met en compétition les salariés des différents pays.
06:45 - Justement, est-ce que vous appelez à un vote utile à gauche,
06:49 notamment aux électeurs écologistes qui ne sont pas sûrs de franchir les 5% ?
06:52 Est-ce que vous appelez les écologistes à voter pour Raphaël Lutzmann ?
06:55 - Moi j'appelle tous ceux qui adhèrent au projet de Raphaël Lutzmann à voter pour lui.
06:59 C'est ça l'intelligence au moment d'une élection.
07:02 Et donc je ne participerai pas à ce petit jeu de vote utile,
07:05 de dire que les gens votent selon leurs convictions.
07:08 Moi je suis attaché à ce qu'on ait la force progressiste de gauche,
07:14 écologie, sociale la plus forte.
07:17 Après chacun prend ses responsabilités, je n'irai pas dire à tel ou tel.
07:21 Si les gens sont convaincus par le programme des écologistes et de Marie Toussaint,
07:26 qu'ils votent pour eux.
07:29 Le plus important, je vais vous dire, c'est qu'il y a une participation importante.
07:32 Les gens n'oublient pas que le 9 juin c'est un seul jour, un seul tour.
07:35 Il n'y a pas un deuxième tour le 16 juin de la semaine prochaine.
07:39 Après, pour être tout à fait honnête, c'est vrai qu'il y a une dynamique,
07:43 il y a un signal fort qui est envoyé, et notamment le signal,
07:48 parce que je vous ai parlé des enjeux européens,
07:49 mais il y a évidemment aussi une lecture nationale.
07:52 Ce serait un coup de semence formidable de voir Raphaël Guzman passer devant Valérie Ayé.
07:59 Je ne vais pas vous mentir, c'est aussi la lecture qu'on doit en faire, pas par eux.
08:03 Je n'ai rien contre Valérie Ayé personnellement,
08:06 mais parce qu'elle incarne tout ce qu'a fait Emmanuel Macron,
08:09 à l'échelle européenne comme à l'échelle nationale.
08:11 Donc c'est aussi un vote sanction contre Emmanuel Macron.
08:13 Merci beaucoup Jérôme Guedj pour ce décryptage.

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