Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, selon une information Europe 1, le niveau du prochain concours du CAPES est revu à la baisse. Y a-t-il de quoi s'inquiéter pour nos enfants ?
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00:00 Parlons du CAPES, parce que ça c'est une information européen, le niveau du CAPES,
00:04 le concours des enseignants du collège et du lycée baisse dans toutes les disciplines.
00:08 Europe 1 a consulté le programme en histoire géodésintitulée, très vague, moins de précision.
00:13 Alors face au manque de professeurs, le gouvernement a lancé une réforme, l'examen qui évalue actuellement les candidats à Bac +5 sera décalé à Bac +3.
00:22 - Comme avant.
00:23 - À partir de juin 2025.
00:25 Mais on a de quoi être inquiet pour nos enfants.
00:29 Je voudrais qu'on écoute Pierre Priouret, il est professeur de mathématiques dans un lycée Toulousain.
00:34 Il est au micro Europe 1 de Louise Salé.
00:38 - On a des candidats chez qui on va plutôt détecter leur capacité à faire des exercices d'un niveau au lycée,
00:43 à les faire bien évidemment, mais sans avoir la distance nécessaire par exemple pour répondre à l'interrogation d'un élève qui demanderait "mais à quoi ça sert ?"
00:51 C'est quand même un peu inquiétant.
00:52 - Oui, ça effectivement si les élèves ne peuvent plus poser de questions.
00:57 - Monsieur j'ai pas compris, je suis à Bac +3, t'es gentil donc j'en sais pas plus que toi.
01:02 Joël Alazar, président de l'association des professeurs d'histoire et géographie au micro d'Europe 1, toujours de Louise Salé.
01:09 - C'est un programme qui manque de précision.
01:11 Ce qu'on redoute en fait c'est qu'on forme des enseignants qui ne soient plus en mesure de répondre aux questions des élèves,
01:18 confrontés à des manipulations historiques.
01:20 On a eu un exemple avec un collègue qui avait affirmé que New York était la capitale des Etats-Unis.
01:25 Donc oui, ça c'est gravissime, il nous faut des professeurs suffisamment préparés.
01:29 - Ah oui, effectivement, si il y a un prof de géo ou d'histoire qui pense que New York est la capitale des Etats-Unis, c'est t'ennuie.
01:38 - Je ne prie pas pour moi à ce moment-là.
01:39 - Alors qu'évidemment vous allez donner la réponse.
01:41 - Washington, bien sûr.
01:42 - Bravo.
01:42 - Merci.
01:43 - Yanis Rohder, professeur d'histoire et géographie dans un collège de Saint-Denis.
01:47 Il était invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
01:51 - Avant on recrutait à Bac +5 et puis avant, pour l'agrégation par exemple à Bac +4,
01:58 on demandait d'avoir fait un master, donc d'avoir réfléchi justement sur la recherche,
02:03 ce que c'est que la recherche en histoire, comment on écrit l'histoire, etc.
02:05 Là on ne le fera plus.
02:07 Là on ne le fera plus, je pense que c'est un problème et en même temps je comprends les enjeux.
02:10 Les enjeux c'est de trouver des profs.
02:12 Aujourd'hui c'est la question.
02:14 En les recrutant à Bac +3, il est évident qu'on va recruter des gens qui sont au départ moins bien formés.
02:20 - Jean-Rémi Girard, il intervient régulièrement sur notre antenne,
02:24 il est président du syndicat national d'enseignants collèges et lycées, le SNALC,
02:31 et il était interrogé par Laurent Tessier pour Europe.
02:34 - On manque de professeurs dans beaucoup de disciplines,
02:36 dans certaines c'est absolument structurel,
02:38 cette année on sait déjà qu'on ne remplira pas en allemand, en lettre classique, en mathématiques,
02:43 probablement pas en lettre moderne,
02:45 d'autres disciplines sans aucun doute aussi,
02:48 et ça ça fait plusieurs années, on n'a jamais eu autant de mal à recruter des professeurs.
02:52 - Donc ça c'est quand même dommage parce que c'est sans doute la chose la plus importante l'école.
02:59 Ce sur quoi on peut tous se mettre d'accord,
03:03 c'est qu'il faut des profs formés,
03:06 des profs compétents bien sûr, et des profs qu'on paye.
03:10 Parce que si vous ne payez pas les profs,
03:12 et si vous ne leur permettez pas d'avoir une vie sur le plan économique,
03:18 qui est une vie de qualité,
03:19 forcément vous mettez ces gens-là en difficulté,
03:24 ils sont moins heureux dans leur vie, ils ont moins envie de faire ce métier, bien évidemment.
03:27 Je ne sais pas ce que touche un prof au commencement de sa carrière,
03:31 un prof d'un K25, un prof de français...
03:34 - C'est même pas à 2000 euros net,
03:36 pour un titulaire après les contractuels c'est encore moins.
03:38 Si je vous dis combien j'ai payé l'année dernière en étant contractuelle...
03:41 - L'année dernière vous étiez professeur encore ?
03:43 - Oui, l'année dernière encore, j'étais contractuelle à 15h,
03:45 donc pas un temps plein, j'étais à 1300 net.
03:48 Et à 18h j'étais à 1600 net.
03:51 - Alors qu'à Europa vous êtes mieux payée ?
03:52 - Un peu mieux, oui.
03:53 - Non mais c'est important de le dire !
03:55 - J'ai adoré ce métier, vraiment j'ai adoré ce métier !
03:57 - C'est-à-dire que si par exemple c'était pas si mal payé,
03:59 vous auriez pu imaginer continuer ?
04:00 - Alors la radio c'est toujours ma passion,
04:03 mais si ça peut revenir, on ne sait jamais, la vie,
04:06 j'y reviendrai avec plaisir.
04:08 - Bon, on écoute une dernière fois Jean-Rémi Girard,
04:11 toujours au micro de Laurent Tessier.
04:14 - La solution du ministère et des rectorats,
04:17 c'est d'embaucher des contractuels,
04:19 c'est-à-dire des gens qui n'ont pas le concours,
04:21 et qui ont un niveau de diplôme dont on estime qu'il est suffisant,
04:26 c'est-à-dire des gens qui ne vont pas avoir de formation,
04:28 ou quasiment pas,
04:28 qu'on va mettre devant les élèves parfois du jour au lendemain.
04:32 Donc c'est pour ça aussi que c'est compliqué d'être jury de Capès aujourd'hui,
04:37 puisqu'on se dit, si cette personne on ne la prend pas
04:39 parce qu'on pense qu'elle n'a pas le niveau,
04:41 ça ne veut pas dire qu'elle ne sera pas devant les élèves à la rentrée prochaine,
04:44 puisque si ça se trouve, elle sera recrutée comme contractuelle.
04:46 On risque effectivement d'avoir des enseignants
04:50 qui n'ont pas les capacités à enseigner
04:53 et le niveau de connaissance requis.
04:56 - On va prendre le pouls du terrain.
04:57 Vous vouliez réagir ?
04:59 - Oui, parce qu'il parle du Capès,
05:02 je l'ai passé le Capès il y a une vingtaine d'années,
05:03 j'avais ma licence, c'était très très difficile.
05:06 - Et vous l'avez eu ?
05:07 - Non, je ne l'ai pas eu parce que je n'ai pas assez travaillé,
05:10 parce que pour passer un concours, il ne faut faire que ça,
05:12 je travaillais à côté,
05:14 et le Capès, en tout cas en anglais, c'est extrêmement dur,
05:16 et ça ne veut pas dire, si on s'est disserté sur Shakespeare
05:19 ou sur un fait historique, c'est très important,
05:22 de la littérature américaine et anglaise,
05:24 ça ne veut pas dire qu'on sera capable d'être devant aussi des élèves.
05:27 Il y a tout ça, il y a ça à revoir aussi, la formation des professeurs,
05:30 et la connaissance est très importante, mais aussi la formation.
05:32 - Nicolas, on va prendre le pouls du terrain avec Nicolas,
05:34 qui est en lycée à Valenciennes.
05:37 Bonjour Nicolas !
05:38 - Bonjour, bonjour Pascal, bonjour Alex.
05:40 - Vous êtes professeur de quelle discipline ?
05:42 - En économie.
05:43 - Économie, donc c'est en quelle classe qu'on apprend l'économie ?
05:47 - En lycée finalement, puisque c'est en seconde, première et terminale,
05:51 et voilà, donc en effet on n'est pas en collège ou autre,
05:55 on est vraiment en lycée.
05:57 - Bon, ça fait combien de temps que vous êtes prof ?
05:58 - 12 ans.
05:59 - Et quelle est votre formation ?
06:01 - Alors moi j'ai un Master 2, marketing,
06:04 issu d'une école de commerce,
06:06 après j'ai travaillé quelques années en banque,
06:09 et il y a maintenant 12 ans,
06:11 j'ai fait le choix de passer le concours pour devenir enseignant,
06:13 je l'ai obtenu,
06:15 et donc voilà, j'ai été la première année stagiaire,
06:18 dans l'académie d'Amiens, puisque j'en parlerai aussi tout à l'heure,
06:21 la mobilité est aussi finalement je pense un frein au recrutement,
06:24 et donc maintenant j'ai rejoint l'académie de Lille il y a 10 ans,
06:28 j'habite à Valenciennes et je suis enseignant à Valenciennes.
06:31 - Et vous avez quel âge Nicolas ?
06:34 - 40 ans.
06:35 - Donc est-ce qu'il est indiscret de vous demander votre salaire annuel net ?
06:42 - Net, on va dire 2600 euros.
06:45 - 2600 euros avant impôt ou après impôt ?
06:50 - Après impôt, net.
06:52 - Oui alors Candidet...
06:54 - Oui non je sais, mais bien entendu.
06:56 - Candidet a priori c'est bon,
06:58 mais c'est impôt sur le revenu retenu à la source.
07:00 - Tout à fait, voilà, c'est vraiment la rémunération qui tombe sur mon bancaire.
07:04 - Mais alors là, moi j'aime bien le net avec avant impôt si j'ose dire,
07:08 mais bon peu importe. Alors 2600 euros, est-ce que vous êtes content de votre salaire ?
07:12 - Alors j'ai envie de dire, je suis content de mon salaire, sinon je ferais autre chose.
07:16 D'accord ? Mais c'est sûr que quand je vois d'autres,
07:20 d'ailleurs j'allais vous en parler, même si vous ne m'aviez pas posé cette question là en premier.
07:24 Quand je vois des copains issus de la même année de formation que moi à l'école de commerce,
07:30 quand je vois leur rémunération aujourd'hui dans le secteur privé,
07:34 j'ai 1000, 1500 euros de moins qu'eux.
07:37 D'accord ? Ça il faut le savoir.
07:39 Moi en tout cas, l'enseignement c'est une passion,
07:42 dans tous les cas j'avais décidé de faire ça à terme,
07:45 au-delà de ma formation,
07:47 mais c'est sûr que la rémunération ne doit pas être l'enjeu principal.
07:52 - Restez avec nous parce qu'on va marquer une pause,
07:54 et ce qui m'intéresse c'est de savoir comment ça se passe avec ces jeunes gens
07:57 qui ont 15 ans, 16 ans, 17 ans, c'est un métier évidemment merveilleux,
08:01 on se souvient tous de nos profs lorsqu'ils étaient exceptionnels,
08:06 et c'est pour ça qu'il faut avoir des profs formidables.
08:09 Il est 12h27, nous marquons une pause,
08:12 vous pouvez intervenir évidemment au standard,
08:15 et on est là jusqu'à 13h.
08:16 - 0180 2039 21, faut réagir avec Pascal Praud d'11h à 13h sur Europe 1.
08:21 - Europe 1, Pascal Praud.
08:23 - Avec vous d'11h à 13h sur Europe 1.
08:25 - Bon, Nicolas est prof en lycée à Valenciennes,
08:28 il a 40 ans, il a toujours voulu faire ce métier, c'est une vocation,
08:33 il souligne que les gens avec qui il était en école de commerce
08:36 sont sans doute mieux rémunérés que lui,
08:38 mais c'est pas le souci, pour lui en tout cas.
08:40 Est-ce que vous avez le sentiment d'abord d'être utile ?
08:43 Bien sûr, mais parlez-moi des élèves, parce que ça, ça m'intéresse.
08:46 Moi je suis pas au contact des jeunes gens de 15 ans, 16 ans, 17 ans,
08:51 on entend tout et son contraire.
08:52 Est-ce qu'il maîtrise l'orthographe ?
08:54 Est-ce qu'il maîtrise un peu l'histoire et la géographie ?
08:57 Est-ce qu'il lise des romans de littérature ?
09:01 Est-ce qu'en clair, ils ont une culture générale
09:04 qui vous paraît assez suffisante pour affronter la vie future ?
09:10 - Alors Pascal, moi, voilà, je suis très factuel.
09:13 En effet, vous me demandez le niveau des élèves,
09:16 en 12 ans, il a baissé.
09:17 Vous dire l'inverse serait vous mentir.
09:20 D'accord ? Le niveau a baissé en France, ça c'est certain.
09:24 On le voit même nous au niveau des exigences de l'examen,
09:26 que vous preniez le bac professionnel, le CAP, un bac général ou autre,
09:30 on voit quand même que les attentes sont moindres.
09:34 Ça c'est sûr.
09:35 Après, vous savez, il faut pas se leurrer non plus,
09:38 être enseignant, en effet, les élèves qu'on a aujourd'hui
09:41 ne sont plus non plus les mêmes qu'il y a 12 ans,
09:44 lorsque j'ai commencé,
09:45 ou même quand je parle avec des collègues qui sont proches de la retraite,
09:49 ils me disent "Nicolas, le métier qu'on fait aujourd'hui
09:51 n'est plus le métier qu'on a pu faire il y a 15 ans,
09:54 n'est plus du tout le métier qu'on a pu faire
09:56 en début de carrière il y a 30 ans."
09:58 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, honnêtement, pour être enseignant,
10:01 il faut vraiment la passion, mais il faut surtout aussi la patience.
10:05 D'accord ? Et éventuellement, enfin, c'est pas éventuellement,
10:08 c'est aussi ce qui est primordial,
10:09 c'est la capacité à communiquer avec ses élèves.
10:12 Parce qu'au-delà de l'enseignement,
10:14 il y a aussi, vous savez, toute la partie savoir-être,
10:16 qui est primordiale aussi aujourd'hui dans les classes.
10:19 Et tout à l'heure, vous parliez un peu de la lecture ou autre,
10:22 pour moi, au niveau de l'enfant aussi,
10:25 ce qui a pu éventuellement tuer son manque de culture en 2024,
10:28 c'est le portable.
10:30 Ça aussi, c'est un réel fléau.
10:33 Le portable à l'école, c'est un réel fléau.
10:35 Et j'espère que Mme Belloubet,
10:37 qui a proposé finalement au collège,
10:39 à la rentrée prochaine,
10:41 éventuellement d'interdire
10:43 ou au moins de mettre le téléphone dans un casier
10:46 à l'entrée, ce serait bien qu'elle le fasse.
10:49 Non mais c'est pour ça que je ne vous interromps pas,
10:51 moi j'adore écouter le témoignage du terrain.
10:55 Mais vous ne m'avez pas dit l'orthographe.
10:57 L'orthographe, pareil.
10:59 Moi, dans les copies, en effet,
11:01 l'orthographe, c'est de pire en pire aussi.
11:04 Mais c'est-à-dire qu'est-ce qu'il y a quand même des bons élèves,
11:06 des bons élèves, est-ce qu'il y a quand même, parmi les 30,
11:09 vous en avez combien dans la classe ?
11:11 Ça dépend, il y en a plusieurs classes.
11:13 Est-ce que vous avez toujours des élèves
11:16 qui, à 15 ans, maîtrisent l'orthographe,
11:19 maîtrisent la grammaire, n'ont pas de soucis,
11:22 qui sont, j'ai envie de dire, formés à l'ancienne ?
11:25 Est-ce que ça existe toujours ?
11:27 Alors, on en a, et heureusement.
11:29 Mais la plupart du temps,
11:31 c'est aussi parce que, vous savez, j'ai envie de dire,
11:33 pour moi, la réussite de l'école, c'est un tripod.
11:35 C'est l'école, c'est l'enseignant,
11:37 mais c'est aussi les parents.
11:39 Bah évidemment.
11:41 Et c'est même essentiellement les parents, j'ai envie de dire.
11:43 Voilà.
11:45 C'est essentiellement les parents.
11:47 Et je vous assure que, moi en tout cas,
11:49 les élèves qui sont suivis à la maison,
11:51 croyez-moi, ça se ressent.
11:53 Et j'ai un ressenti.
11:55 Évidemment que les enfants, il faut les coacher,
11:57 bien sûr, et il faut être dessus,
11:59 si j'ose dire, matin, midi et soir.
12:01 Et ceux qui n'ont pas la chance d'avoir ces parents-là,
12:03 ils sont parfois plus démunis.
12:05 Bon bah écoutez, c'est bien Nicolas.
12:07 Vous avez 40 ans, vous allez bosser, jusqu'à quel âge ?
12:09 Alors, j'ai eu la chance,
12:11 en fait, de travailler jeune,
12:13 puisque à 18-19 ans,
12:15 j'ai fait mes études en apprentissage,
12:17 et donc j'ai eu la chance de cotiser.
12:19 Quand j'avais 19 ans, finalement, je pensais pas à ça.
12:21 Mais aujourd'hui, vu le recul,
12:23 à chaque fois, du départ à la retraite,
12:25 finalement, ça m'intéresse quand même,
12:27 on va dire.
12:29 À 40 ans, j'y pense pas. Mais vous savez que quand je vois
12:31 mes collègues de 60, 61, 62,
12:33 ils disent à Nicolas, si tu peux gagner un an ou deux,
12:35 enfin, si tu peux, ne pas perdre un ou deux ans de plus,
12:37 c'est bien.
12:39 Et c'est vrai que, être devant des élèves
12:41 à 65 ans, une classe de
12:43 31, 32, 33 élèves,
12:45 c'est dur. Et 5 heures par jour.
12:47 Vous savez, moi,
12:49 je suis intervenu dans des classes,
12:51 parfois dans des écoles de journalisme,
12:53 il y a quelques années.
12:55 Ce que j'ai trouvé le plus épuisant,
12:57 c'était Prof.
12:59 Parce que, tu parles sans discontinuer,
13:01 nous, on parle moins
13:03 à la télé ou à la radio,
13:05 que face à une clotte. Le soir,
13:07 t'étais vidé,
13:09 vidé d'énergie.
13:11 Et les gens ne perçoivent pas ça.
13:13 - Oui, il y a du travail à la maison, le soir, des copies à corriger,
13:15 les cours à préparer pour le lendemain, et puis à la vie.
13:17 - Mais quand t'as fait 5 heures de cours ou 6 heures de cours
13:19 à parler toujours et tout le temps, tu te
13:21 saoules toi-même de parole.
13:23 - C'est ça. Et c'est vrai que,
13:25 c'est vrai qu'un enseignant, moi en tout cas, pour avoir fait
13:27 d'abord le secteur privé, j'ai travaillé en banque
13:29 en tant que conseiller, et voilà.
13:31 - Ça n'a rien à voir. La banque, en plus,
13:33 les banquiers, quand tu les amènes, ils ne sont jamais là.
13:35 Je n'ai jamais vu des gens avoir autant de,
13:37 de, comment dire, de, de, de, de,
13:39 de tétés, de vacances, etc.
13:41 - Plus beau qui vous répond, j'imagine.
13:43 - Que les banquiers. Je ne sais pas.
13:45 La convention collective des banquiers, ça, c'est
13:47 un truc extraordinaire. T'as toujours l'impression, soit
13:49 ils sont en formation, soit tu l'appelles,
13:51 soit il n'est pas là, ton conseiller,
13:53 soit il est bidule. Non, non.
13:55 Bon, sauf le mien, évidemment.
13:57 - Et d'ailleurs, vous savez, Pascal,
13:59 je voulais signer aussi, pas ça.
14:01 - Ils ont détaché un spécial pour moi.
14:03 - Et, Pascal, si vous voulez,
14:05 éventuellement, rajouter une dernière chose.
14:07 Vous savez, voilà, au niveau des statistiques, dans tous les cas,
14:09 c'est simple. Vous prenez les statistiques
14:11 2023 du CAPES.
14:13 5203 postes proposés
14:15 par l'éducation nationale.
14:17 20 800 inscrits.
14:19 11 213 ans.
14:21 Entre l'inscription et le passage des
14:23 projets de crise, vous en avez déjà perdu 9 000.
14:27 - Bon, ben merci. Merci pour ces...
14:29 Vous avez cours cet après-midi, Nicolas ?
14:31 - Non, non, non. En fait, non, non. Le lundi, je travaille
14:33 le matin. Par contre, bien évidemment,
14:35 demain, on repartira pour une journée entière.
14:37 - Oui, c'est... Donc, le lundi,
14:39 vous ne travaillez que le matin.
14:41 Et le mercredi ?
14:43 - Mercredi matin. Je le dis toute la journée,
14:45 vendredi matin. - Oui, donc, vous avez quand même...
14:47 Vous travaillez deux jours, quoi.
14:49 - Cinq jours. - Oui, non, mais
14:51 vous travaillez... Alors, il faut tout dire.
14:53 C'est-à-dire que vous travaillez
14:55 deux jours plein et trois matinées.
14:57 - Ça, tout à fait.
14:59 - Oui, non, mais c'est... - Tout à fait.
15:01 Un enseignant à temps plein, c'est 18 heures
15:03 devant élève. - Devant élève.
15:05 - Voilà. Et après, vous rajoutez...
15:07 - Le double à la maison.
15:09 - J'avais jamais 36, moi.
15:11 Si c'est le double,
15:13 ça fait jamais 36 heures, c'est pas non plus bon.
15:15 - Mais c'est fatiguant, vous avez dit. - Non, mais après,
15:17 on sait bien qu'il y a les copies à corriger,
15:19 mais par exemple, les cours de maths d'une année
15:21 sur l'autre, ils changent peu.
15:23 Disons-le, il y a des cours sans doute qui changent,
15:25 mais les espaces vectoriels, ils changent peu
15:27 d'une année sur l'autre. Donc, tu peux te
15:29 resservir de ton cours de l'année d'avant, j'imagine.
15:31 - D'une année sur l'autre, je les connais pas.
15:33 - Bon, il faut quand même les réadapter,
15:35 puisqu'on s'y montre quand même, et c'est tout à fait normal de s'adapter
15:37 aussi au niveau des élèves. - Bien sûr, adaptons-nous.
15:39 Il est 12h40 !
15:41 11h,
15:43 13h... - Pascal Pro sur Europe 1.
15:45 - Oui, monsieur Olivier Guenet, qu'est-ce qui se passe ?
15:47 - Non, je voulais juste dire merci à nos auditeurs.
15:49 30 000 abonnés sur notre page Facebook.
15:51 - Eh ! 30 000 abonnés
15:53 sur notre page Facebook "Pascal Pro et vous".
15:55 - Bien sûr. - Je voulais les remercier, c'est fort.
15:57 - Et grâce à vous. - Non, non.
15:59 - Non, parce que j'ai parfois moqué
16:01 votre investissement
16:03 pour la page Facebook, notamment lorsque
16:05 elle avait été supprimée.
16:07 - La première, oui, je me suis trompé de bouton.
16:09 - Exactement. Et d'abord,
16:11 je trouve bien que vous ne vous soyez pas
16:13 trompé une deuxième fois de bouton. - Non, heureusement.
16:15 - Et je vous l'ai au nom de Géraldine Amon,
16:17 au nom de Laurent Tessier,
16:19 au nom de Fabrice Laffitte et de
16:21 monsieur Carasso Mayant, qui sont à la fois
16:23 vos collègues, mais d'abord vos amis.
16:25 - Et surtout mes collègues, oui.
16:27 - Je voulais vous remercier
16:29 pour ce que vous faites pour nous. - Mais y'a pas de soucis.
16:31 - Moi je donne à l'humanité comme ça.
16:33 Je suis quelqu'un de bien. - Vous êtes un petit
16:35 maillon de notre réussite. - Oh, en gros
16:37 même, en gros. - Ah bon, un gros