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  • 13/05/2024

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, selon une information Europe 1, le niveau du prochain concours du CAPES est revu à la baisse. Y a-t-il de quoi s'inquiéter pour nos enfants ?

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 Parlons du CAPES, parce que ça c'est une information européen, le niveau du CAPES,
00:04 le concours des enseignants du collège et du lycée baisse dans toutes les disciplines.
00:08 Europe 1 a consulté le programme en histoire géodésintitulée, très vague, moins de précision.
00:13 Alors face au manque de professeurs, le gouvernement a lancé une réforme, l'examen qui évalue actuellement les candidats à Bac +5 sera décalé à Bac +3.
00:22 - Comme avant.
00:23 - À partir de juin 2025.
00:25 Mais on a de quoi être inquiet pour nos enfants.
00:29 Je voudrais qu'on écoute Pierre Priouret, il est professeur de mathématiques dans un lycée Toulousain.
00:34 Il est au micro Europe 1 de Louise Salé.
00:38 - On a des candidats chez qui on va plutôt détecter leur capacité à faire des exercices d'un niveau au lycée,
00:43 à les faire bien évidemment, mais sans avoir la distance nécessaire par exemple pour répondre à l'interrogation d'un élève qui demanderait "mais à quoi ça sert ?"
00:51 C'est quand même un peu inquiétant.
00:52 - Oui, ça effectivement si les élèves ne peuvent plus poser de questions.
00:57 - Monsieur j'ai pas compris, je suis à Bac +3, t'es gentil donc j'en sais pas plus que toi.
01:02 Joël Alazar, président de l'association des professeurs d'histoire et géographie au micro d'Europe 1, toujours de Louise Salé.
01:09 - C'est un programme qui manque de précision.
01:11 Ce qu'on redoute en fait c'est qu'on forme des enseignants qui ne soient plus en mesure de répondre aux questions des élèves,
01:18 confrontés à des manipulations historiques.
01:20 On a eu un exemple avec un collègue qui avait affirmé que New York était la capitale des Etats-Unis.
01:25 Donc oui, ça c'est gravissime, il nous faut des professeurs suffisamment préparés.
01:29 - Ah oui, effectivement, si il y a un prof de géo ou d'histoire qui pense que New York est la capitale des Etats-Unis, c'est t'ennuie.
01:38 - Je ne prie pas pour moi à ce moment-là.
01:39 - Alors qu'évidemment vous allez donner la réponse.
01:41 - Washington, bien sûr.
01:42 - Bravo.
01:42 - Merci.
01:43 - Yanis Rohder, professeur d'histoire et géographie dans un collège de Saint-Denis.
01:47 Il était invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
01:51 - Avant on recrutait à Bac +5 et puis avant, pour l'agrégation par exemple à Bac +4,
01:58 on demandait d'avoir fait un master, donc d'avoir réfléchi justement sur la recherche,
02:03 ce que c'est que la recherche en histoire, comment on écrit l'histoire, etc.
02:05 Là on ne le fera plus.
02:07 Là on ne le fera plus, je pense que c'est un problème et en même temps je comprends les enjeux.
02:10 Les enjeux c'est de trouver des profs.
02:12 Aujourd'hui c'est la question.
02:14 En les recrutant à Bac +3, il est évident qu'on va recruter des gens qui sont au départ moins bien formés.
02:20 - Jean-Rémi Girard, il intervient régulièrement sur notre antenne,
02:24 il est président du syndicat national d'enseignants collèges et lycées, le SNALC,
02:31 et il était interrogé par Laurent Tessier pour Europe.
02:34 - On manque de professeurs dans beaucoup de disciplines,
02:36 dans certaines c'est absolument structurel,
02:38 cette année on sait déjà qu'on ne remplira pas en allemand, en lettre classique, en mathématiques,
02:43 probablement pas en lettre moderne,
02:45 d'autres disciplines sans aucun doute aussi,
02:48 et ça ça fait plusieurs années, on n'a jamais eu autant de mal à recruter des professeurs.
02:52 - Donc ça c'est quand même dommage parce que c'est sans doute la chose la plus importante l'école.
02:59 Ce sur quoi on peut tous se mettre d'accord,
03:03 c'est qu'il faut des profs formés,
03:06 des profs compétents bien sûr, et des profs qu'on paye.
03:10 Parce que si vous ne payez pas les profs,
03:12 et si vous ne leur permettez pas d'avoir une vie sur le plan économique,
03:18 qui est une vie de qualité,
03:19 forcément vous mettez ces gens-là en difficulté,
03:24 ils sont moins heureux dans leur vie, ils ont moins envie de faire ce métier, bien évidemment.
03:27 Je ne sais pas ce que touche un prof au commencement de sa carrière,
03:31 un prof d'un K25, un prof de français...
03:34 - C'est même pas à 2000 euros net,
03:36 pour un titulaire après les contractuels c'est encore moins.
03:38 Si je vous dis combien j'ai payé l'année dernière en étant contractuelle...
03:41 - L'année dernière vous étiez professeur encore ?
03:43 - Oui, l'année dernière encore, j'étais contractuelle à 15h,
03:45 donc pas un temps plein, j'étais à 1300 net.
03:48 Et à 18h j'étais à 1600 net.
03:51 - Alors qu'à Europa vous êtes mieux payée ?
03:52 - Un peu mieux, oui.
03:53 - Non mais c'est important de le dire !
03:55 - J'ai adoré ce métier, vraiment j'ai adoré ce métier !
03:57 - C'est-à-dire que si par exemple c'était pas si mal payé,
03:59 vous auriez pu imaginer continuer ?
04:00 - Alors la radio c'est toujours ma passion,
04:03 mais si ça peut revenir, on ne sait jamais, la vie,
04:06 j'y reviendrai avec plaisir.
04:08 - Bon, on écoute une dernière fois Jean-Rémi Girard,
04:11 toujours au micro de Laurent Tessier.
04:14 - La solution du ministère et des rectorats,
04:17 c'est d'embaucher des contractuels,
04:19 c'est-à-dire des gens qui n'ont pas le concours,
04:21 et qui ont un niveau de diplôme dont on estime qu'il est suffisant,
04:26 c'est-à-dire des gens qui ne vont pas avoir de formation,
04:28 ou quasiment pas,
04:28 qu'on va mettre devant les élèves parfois du jour au lendemain.
04:32 Donc c'est pour ça aussi que c'est compliqué d'être jury de Capès aujourd'hui,
04:37 puisqu'on se dit, si cette personne on ne la prend pas
04:39 parce qu'on pense qu'elle n'a pas le niveau,
04:41 ça ne veut pas dire qu'elle ne sera pas devant les élèves à la rentrée prochaine,
04:44 puisque si ça se trouve, elle sera recrutée comme contractuelle.
04:46 On risque effectivement d'avoir des enseignants
04:50 qui n'ont pas les capacités à enseigner
04:53 et le niveau de connaissance requis.
04:56 - On va prendre le pouls du terrain.
04:57 Vous vouliez réagir ?
04:59 - Oui, parce qu'il parle du Capès,
05:02 je l'ai passé le Capès il y a une vingtaine d'années,
05:03 j'avais ma licence, c'était très très difficile.
05:06 - Et vous l'avez eu ?
05:07 - Non, je ne l'ai pas eu parce que je n'ai pas assez travaillé,
05:10 parce que pour passer un concours, il ne faut faire que ça,
05:12 je travaillais à côté,
05:14 et le Capès, en tout cas en anglais, c'est extrêmement dur,
05:16 et ça ne veut pas dire, si on s'est disserté sur Shakespeare
05:19 ou sur un fait historique, c'est très important,
05:22 de la littérature américaine et anglaise,
05:24 ça ne veut pas dire qu'on sera capable d'être devant aussi des élèves.
05:27 Il y a tout ça, il y a ça à revoir aussi, la formation des professeurs,
05:30 et la connaissance est très importante, mais aussi la formation.
05:32 - Nicolas, on va prendre le pouls du terrain avec Nicolas,
05:34 qui est en lycée à Valenciennes.
05:37 Bonjour Nicolas !
05:38 - Bonjour, bonjour Pascal, bonjour Alex.
05:40 - Vous êtes professeur de quelle discipline ?
05:42 - En économie.
05:43 - Économie, donc c'est en quelle classe qu'on apprend l'économie ?
05:47 - En lycée finalement, puisque c'est en seconde, première et terminale,
05:51 et voilà, donc en effet on n'est pas en collège ou autre,
05:55 on est vraiment en lycée.
05:57 - Bon, ça fait combien de temps que vous êtes prof ?
05:58 - 12 ans.
05:59 - Et quelle est votre formation ?
06:01 - Alors moi j'ai un Master 2, marketing,
06:04 issu d'une école de commerce,
06:06 après j'ai travaillé quelques années en banque,
06:09 et il y a maintenant 12 ans,
06:11 j'ai fait le choix de passer le concours pour devenir enseignant,
06:13 je l'ai obtenu,
06:15 et donc voilà, j'ai été la première année stagiaire,
06:18 dans l'académie d'Amiens, puisque j'en parlerai aussi tout à l'heure,
06:21 la mobilité est aussi finalement je pense un frein au recrutement,
06:24 et donc maintenant j'ai rejoint l'académie de Lille il y a 10 ans,
06:28 j'habite à Valenciennes et je suis enseignant à Valenciennes.
06:31 - Et vous avez quel âge Nicolas ?
06:34 - 40 ans.
06:35 - Donc est-ce qu'il est indiscret de vous demander votre salaire annuel net ?
06:42 - Net, on va dire 2600 euros.
06:45 - 2600 euros avant impôt ou après impôt ?
06:50 - Après impôt, net.
06:52 - Oui alors Candidet...
06:54 - Oui non je sais, mais bien entendu.
06:56 - Candidet a priori c'est bon,
06:58 mais c'est impôt sur le revenu retenu à la source.
07:00 - Tout à fait, voilà, c'est vraiment la rémunération qui tombe sur mon bancaire.
07:04 - Mais alors là, moi j'aime bien le net avec avant impôt si j'ose dire,
07:08 mais bon peu importe. Alors 2600 euros, est-ce que vous êtes content de votre salaire ?
07:12 - Alors j'ai envie de dire, je suis content de mon salaire, sinon je ferais autre chose.
07:16 D'accord ? Mais c'est sûr que quand je vois d'autres,
07:20 d'ailleurs j'allais vous en parler, même si vous ne m'aviez pas posé cette question là en premier.
07:24 Quand je vois des copains issus de la même année de formation que moi à l'école de commerce,
07:30 quand je vois leur rémunération aujourd'hui dans le secteur privé,
07:34 j'ai 1000, 1500 euros de moins qu'eux.
07:37 D'accord ? Ça il faut le savoir.
07:39 Moi en tout cas, l'enseignement c'est une passion,
07:42 dans tous les cas j'avais décidé de faire ça à terme,
07:45 au-delà de ma formation,
07:47 mais c'est sûr que la rémunération ne doit pas être l'enjeu principal.
07:52 - Restez avec nous parce qu'on va marquer une pause,
07:54 et ce qui m'intéresse c'est de savoir comment ça se passe avec ces jeunes gens
07:57 qui ont 15 ans, 16 ans, 17 ans, c'est un métier évidemment merveilleux,
08:01 on se souvient tous de nos profs lorsqu'ils étaient exceptionnels,
08:06 et c'est pour ça qu'il faut avoir des profs formidables.
08:09 Il est 12h27, nous marquons une pause,
08:12 vous pouvez intervenir évidemment au standard,
08:15 et on est là jusqu'à 13h.
08:16 - 0180 2039 21, faut réagir avec Pascal Praud d'11h à 13h sur Europe 1.
08:21 - Europe 1, Pascal Praud.
08:23 - Avec vous d'11h à 13h sur Europe 1.
08:25 - Bon, Nicolas est prof en lycée à Valenciennes,
08:28 il a 40 ans, il a toujours voulu faire ce métier, c'est une vocation,
08:33 il souligne que les gens avec qui il était en école de commerce
08:36 sont sans doute mieux rémunérés que lui,
08:38 mais c'est pas le souci, pour lui en tout cas.
08:40 Est-ce que vous avez le sentiment d'abord d'être utile ?
08:43 Bien sûr, mais parlez-moi des élèves, parce que ça, ça m'intéresse.
08:46 Moi je suis pas au contact des jeunes gens de 15 ans, 16 ans, 17 ans,
08:51 on entend tout et son contraire.
08:52 Est-ce qu'il maîtrise l'orthographe ?
08:54 Est-ce qu'il maîtrise un peu l'histoire et la géographie ?
08:57 Est-ce qu'il lise des romans de littérature ?
09:01 Est-ce qu'en clair, ils ont une culture générale
09:04 qui vous paraît assez suffisante pour affronter la vie future ?
09:10 - Alors Pascal, moi, voilà, je suis très factuel.
09:13 En effet, vous me demandez le niveau des élèves,
09:16 en 12 ans, il a baissé.
09:17 Vous dire l'inverse serait vous mentir.
09:20 D'accord ? Le niveau a baissé en France, ça c'est certain.
09:24 On le voit même nous au niveau des exigences de l'examen,
09:26 que vous preniez le bac professionnel, le CAP, un bac général ou autre,
09:30 on voit quand même que les attentes sont moindres.
09:34 Ça c'est sûr.
09:35 Après, vous savez, il faut pas se leurrer non plus,
09:38 être enseignant, en effet, les élèves qu'on a aujourd'hui
09:41 ne sont plus non plus les mêmes qu'il y a 12 ans,
09:44 lorsque j'ai commencé,
09:45 ou même quand je parle avec des collègues qui sont proches de la retraite,
09:49 ils me disent "Nicolas, le métier qu'on fait aujourd'hui
09:51 n'est plus le métier qu'on a pu faire il y a 15 ans,
09:54 n'est plus du tout le métier qu'on a pu faire
09:56 en début de carrière il y a 30 ans."
09:58 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, honnêtement, pour être enseignant,
10:01 il faut vraiment la passion, mais il faut surtout aussi la patience.
10:05 D'accord ? Et éventuellement, enfin, c'est pas éventuellement,
10:08 c'est aussi ce qui est primordial,
10:09 c'est la capacité à communiquer avec ses élèves.
10:12 Parce qu'au-delà de l'enseignement,
10:14 il y a aussi, vous savez, toute la partie savoir-être,
10:16 qui est primordiale aussi aujourd'hui dans les classes.
10:19 Et tout à l'heure, vous parliez un peu de la lecture ou autre,
10:22 pour moi, au niveau de l'enfant aussi,
10:25 ce qui a pu éventuellement tuer son manque de culture en 2024,
10:28 c'est le portable.
10:30 Ça aussi, c'est un réel fléau.
10:33 Le portable à l'école, c'est un réel fléau.
10:35 Et j'espère que Mme Belloubet,
10:37 qui a proposé finalement au collège,
10:39 à la rentrée prochaine,
10:41 éventuellement d'interdire
10:43 ou au moins de mettre le téléphone dans un casier
10:46 à l'entrée, ce serait bien qu'elle le fasse.
10:49 Non mais c'est pour ça que je ne vous interromps pas,
10:51 moi j'adore écouter le témoignage du terrain.
10:55 Mais vous ne m'avez pas dit l'orthographe.
10:57 L'orthographe, pareil.
10:59 Moi, dans les copies, en effet,
11:01 l'orthographe, c'est de pire en pire aussi.
11:04 Mais c'est-à-dire qu'est-ce qu'il y a quand même des bons élèves,
11:06 des bons élèves, est-ce qu'il y a quand même, parmi les 30,
11:09 vous en avez combien dans la classe ?
11:11 Ça dépend, il y en a plusieurs classes.
11:13 Est-ce que vous avez toujours des élèves
11:16 qui, à 15 ans, maîtrisent l'orthographe,
11:19 maîtrisent la grammaire, n'ont pas de soucis,
11:22 qui sont, j'ai envie de dire, formés à l'ancienne ?
11:25 Est-ce que ça existe toujours ?
11:27 Alors, on en a, et heureusement.
11:29 Mais la plupart du temps,
11:31 c'est aussi parce que, vous savez, j'ai envie de dire,
11:33 pour moi, la réussite de l'école, c'est un tripod.
11:35 C'est l'école, c'est l'enseignant,
11:37 mais c'est aussi les parents.
11:39 Bah évidemment.
11:41 Et c'est même essentiellement les parents, j'ai envie de dire.
11:43 Voilà.
11:45 C'est essentiellement les parents.
11:47 Et je vous assure que, moi en tout cas,
11:49 les élèves qui sont suivis à la maison,
11:51 croyez-moi, ça se ressent.
11:53 Et j'ai un ressenti.
11:55 Évidemment que les enfants, il faut les coacher,
11:57 bien sûr, et il faut être dessus,
11:59 si j'ose dire, matin, midi et soir.
12:01 Et ceux qui n'ont pas la chance d'avoir ces parents-là,
12:03 ils sont parfois plus démunis.
12:05 Bon bah écoutez, c'est bien Nicolas.
12:07 Vous avez 40 ans, vous allez bosser, jusqu'à quel âge ?
12:09 Alors, j'ai eu la chance,
12:11 en fait, de travailler jeune,
12:13 puisque à 18-19 ans,
12:15 j'ai fait mes études en apprentissage,
12:17 et donc j'ai eu la chance de cotiser.
12:19 Quand j'avais 19 ans, finalement, je pensais pas à ça.
12:21 Mais aujourd'hui, vu le recul,
12:23 à chaque fois, du départ à la retraite,
12:25 finalement, ça m'intéresse quand même,
12:27 on va dire.
12:29 À 40 ans, j'y pense pas. Mais vous savez que quand je vois
12:31 mes collègues de 60, 61, 62,
12:33 ils disent à Nicolas, si tu peux gagner un an ou deux,
12:35 enfin, si tu peux, ne pas perdre un ou deux ans de plus,
12:37 c'est bien.
12:39 Et c'est vrai que, être devant des élèves
12:41 à 65 ans, une classe de
12:43 31, 32, 33 élèves,
12:45 c'est dur. Et 5 heures par jour.
12:47 Vous savez, moi,
12:49 je suis intervenu dans des classes,
12:51 parfois dans des écoles de journalisme,
12:53 il y a quelques années.
12:55 Ce que j'ai trouvé le plus épuisant,
12:57 c'était Prof.
12:59 Parce que, tu parles sans discontinuer,
13:01 nous, on parle moins
13:03 à la télé ou à la radio,
13:05 que face à une clotte. Le soir,
13:07 t'étais vidé,
13:09 vidé d'énergie.
13:11 Et les gens ne perçoivent pas ça.
13:13 - Oui, il y a du travail à la maison, le soir, des copies à corriger,
13:15 les cours à préparer pour le lendemain, et puis à la vie.
13:17 - Mais quand t'as fait 5 heures de cours ou 6 heures de cours
13:19 à parler toujours et tout le temps, tu te
13:21 saoules toi-même de parole.
13:23 - C'est ça. Et c'est vrai que,
13:25 c'est vrai qu'un enseignant, moi en tout cas, pour avoir fait
13:27 d'abord le secteur privé, j'ai travaillé en banque
13:29 en tant que conseiller, et voilà.
13:31 - Ça n'a rien à voir. La banque, en plus,
13:33 les banquiers, quand tu les amènes, ils ne sont jamais là.
13:35 Je n'ai jamais vu des gens avoir autant de,
13:37 de, comment dire, de, de, de, de,
13:39 de tétés, de vacances, etc.
13:41 - Plus beau qui vous répond, j'imagine.
13:43 - Que les banquiers. Je ne sais pas.
13:45 La convention collective des banquiers, ça, c'est
13:47 un truc extraordinaire. T'as toujours l'impression, soit
13:49 ils sont en formation, soit tu l'appelles,
13:51 soit il n'est pas là, ton conseiller,
13:53 soit il est bidule. Non, non.
13:55 Bon, sauf le mien, évidemment.
13:57 - Et d'ailleurs, vous savez, Pascal,
13:59 je voulais signer aussi, pas ça.
14:01 - Ils ont détaché un spécial pour moi.
14:03 - Et, Pascal, si vous voulez,
14:05 éventuellement, rajouter une dernière chose.
14:07 Vous savez, voilà, au niveau des statistiques, dans tous les cas,
14:09 c'est simple. Vous prenez les statistiques
14:11 2023 du CAPES.
14:13 5203 postes proposés
14:15 par l'éducation nationale.
14:17 20 800 inscrits.
14:19 11 213 ans.
14:21 Entre l'inscription et le passage des
14:23 projets de crise, vous en avez déjà perdu 9 000.
14:27 - Bon, ben merci. Merci pour ces...
14:29 Vous avez cours cet après-midi, Nicolas ?
14:31 - Non, non, non. En fait, non, non. Le lundi, je travaille
14:33 le matin. Par contre, bien évidemment,
14:35 demain, on repartira pour une journée entière.
14:37 - Oui, c'est... Donc, le lundi,
14:39 vous ne travaillez que le matin.
14:41 Et le mercredi ?
14:43 - Mercredi matin. Je le dis toute la journée,
14:45 vendredi matin. - Oui, donc, vous avez quand même...
14:47 Vous travaillez deux jours, quoi.
14:49 - Cinq jours. - Oui, non, mais
14:51 vous travaillez... Alors, il faut tout dire.
14:53 C'est-à-dire que vous travaillez
14:55 deux jours plein et trois matinées.
14:57 - Ça, tout à fait.
14:59 - Oui, non, mais c'est... - Tout à fait.
15:01 Un enseignant à temps plein, c'est 18 heures
15:03 devant élève. - Devant élève.
15:05 - Voilà. Et après, vous rajoutez...
15:07 - Le double à la maison.
15:09 - J'avais jamais 36, moi.
15:11 Si c'est le double,
15:13 ça fait jamais 36 heures, c'est pas non plus bon.
15:15 - Mais c'est fatiguant, vous avez dit. - Non, mais après,
15:17 on sait bien qu'il y a les copies à corriger,
15:19 mais par exemple, les cours de maths d'une année
15:21 sur l'autre, ils changent peu.
15:23 Disons-le, il y a des cours sans doute qui changent,
15:25 mais les espaces vectoriels, ils changent peu
15:27 d'une année sur l'autre. Donc, tu peux te
15:29 resservir de ton cours de l'année d'avant, j'imagine.
15:31 - D'une année sur l'autre, je les connais pas.
15:33 - Bon, il faut quand même les réadapter,
15:35 puisqu'on s'y montre quand même, et c'est tout à fait normal de s'adapter
15:37 aussi au niveau des élèves. - Bien sûr, adaptons-nous.
15:39 Il est 12h40 !
15:41 11h,
15:43 13h... - Pascal Pro sur Europe 1.
15:45 - Oui, monsieur Olivier Guenet, qu'est-ce qui se passe ?
15:47 - Non, je voulais juste dire merci à nos auditeurs.
15:49 30 000 abonnés sur notre page Facebook.
15:51 - Eh ! 30 000 abonnés
15:53 sur notre page Facebook "Pascal Pro et vous".
15:55 - Bien sûr. - Je voulais les remercier, c'est fort.
15:57 - Et grâce à vous. - Non, non.
15:59 - Non, parce que j'ai parfois moqué
16:01 votre investissement
16:03 pour la page Facebook, notamment lorsque
16:05 elle avait été supprimée.
16:07 - La première, oui, je me suis trompé de bouton.
16:09 - Exactement. Et d'abord,
16:11 je trouve bien que vous ne vous soyez pas
16:13 trompé une deuxième fois de bouton. - Non, heureusement.
16:15 - Et je vous l'ai au nom de Géraldine Amon,
16:17 au nom de Laurent Tessier,
16:19 au nom de Fabrice Laffitte et de
16:21 monsieur Carasso Mayant, qui sont à la fois
16:23 vos collègues, mais d'abord vos amis.
16:25 - Et surtout mes collègues, oui.
16:27 - Je voulais vous remercier
16:29 pour ce que vous faites pour nous. - Mais y'a pas de soucis.
16:31 - Moi je donne à l'humanité comme ça.
16:33 Je suis quelqu'un de bien. - Vous êtes un petit
16:35 maillon de notre réussite. - Oh, en gros
16:37 même, en gros. - Ah bon, un gros

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