- hier
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Louis Doragnel est là, bonsoir à vous, Rachel Kahn, Arnaud Bénédetti, politologue, bonsoir à vous,
00:05et Eric Revelle, bonsoir Eric, et Gauthier Lebrêtre qui arrive sur le film, bonsoir mon cher Gauthier.
00:10Il fait chaud, il fait très très chaud, mais on travaille quand même, n'est-ce pas mon cher Gauthier ?
00:15Oui, ça n'empêche pas de travailler.
00:16Non, mais les écoles, vous voyez, ferme, parce qu'on ne sait plus maintenant gérer ces épisodes climatiques
00:21et que les écoles sont des préfabriqués dans lesquels il fait 40 degrés.
00:26Mais peut-être d'abord, on part sur le terrain, on joigne Stéphane Place, le correspondant d'Europe 1 à Bordeaux, bonsoir Stéphane.
00:31Comment est-ce que les Bordelais s'adaptent à cette vague de chaleur ?
00:34Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
00:36Écoutez, il y a déjà un signe manifeste, c'est qu'en milieu d'après-midi, il y avait très très peu de monde finalement, dans les rues, en voiture.
00:42On se serait cru un dimanche après-midi, dans cette moiteur étouffante et cette chaleur écrasante, on a dépassé les 38 degrés.
00:50Mais les quelques personnes que j'ai croisées, elles allaient par exemple acheter un climatiseur ou ce qu'il restait,
00:57c'est-à-dire souvent des ventilateurs simplement parce que les magasins ont été dévalisés.
01:01J'ai croisé notamment cette dame souffrant de plusieurs pathologies chroniques et qui venait de vivre une nuit épouvantable.
01:08Et avec son mari, alors que ce n'était pas franchement prévu, m'ont-ils expliqué, dans le budget du mois,
01:12il venait de dépenser 700 euros pour s'équiper et avoir un peu de frais l'année prochaine.
01:18Question non pas de confort, mais là réellement de santé.
01:21Et puis, il y a bien entendu les enfants que certains parents ont récupérés dans les écoles cet après-midi, ici en Gironde,
01:29parce que cette chaleur évidemment s'installe et qu'il faut vivre avec.
01:34Et puis, beaucoup m'ont expliqué aussi que finalement, le plus dérangeant, c'est le soir, c'est la nuit.
01:38Parce que la nuit, ici, la température ne va pas redescendre dans certains cas, dans certaines localités, en dessous de 20 degrés.
01:44Alors, le sommeil est difficile à trouver.
01:47Donc, système D, on prend des douches à 3 heures du matin.
01:50C'est ce que me racontait tout à l'heure une mère de famille, simplement pour pouvoir retrouver le sommeil, se rendormir dans la foulée.
01:57Et puis, il y a quelques instants, on se discutait avec un garagiste qui fait le plein, lui, dans ses jours de canicule.
02:04Les voitures, les mécaniques souffrent, tombent en panne, sans compter tous ceux qui trouvent urgent de venir faire recharger leur climatisation.
02:12Merci beaucoup Stéphane Place, le correspondant d'Europe 1 à Bordeaux.
02:15Et vous ne croyez pas si bien dire, mais la France vient de connaître sa nuit et sa journée la plus chaude pour un mois de juin.
02:20C'est ce que vient d'annoncer Météo France.
02:22On est vraiment sur des données exceptionnelles, Louis de Ragnel.
02:26Oui, c'est historique et on voit bien que depuis maintenant quelques années, ça se rapproche.
02:31Et surtout, les périodes pendant lesquelles il y a des épisodes de grande chaleur sont de plus en plus fréquents, plus récurrents.
02:39Il y a déjà eu, j'en ai parlé, en 1911, 40 000 personnes sont mortes en 1911 parce que la chaleur a duré plus de deux mois et demi.
02:48Donc voilà, il y a toujours eu des épisodes de canicule au fil de l'histoire.
02:53Mais là, ça se multiplie, Gauthier Lebrette.
02:54Oui, ce qui est à noter, évidemment, c'est la manière dont ça revient quasiment tous les étés.
03:00Et maintenant, on est à fermer 200 établissements scolaires parce qu'on est incapable de chauffer les classes l'hiver et de les refroidir l'été.
03:10On sait comme les écoles peuvent être mal isolées.
03:13Quand je vois qu'on impose aux propriétaires, avec le fameux diagnostic énergétique, le fameux DPE, des normes très contraignantes pour que leur logement soit parfaitement isolé,
03:26sans quoi vous ne pouvez pas le louer.
03:28Quand je vois qu'on fait aussi les zones à faible émission, ça n'existe plus ou ça n'existera plus grâce au vote des députés.
03:35Et qu'on est un fichu d'isoler correctement les classes ou de les refroidir en temps de canicule alors que ces événements vont se reproduire.
03:43C'est toujours pareil.
03:43C'est-à-dire qu'on met le paquet sur le petit propriétaire.
03:47Mais par contre, l'État préfère fermer les écoles que de trouver des solutions pour rafraîchir les classes.
03:52Et il va falloir les rafraîchir à long terme, puisque vous le disiez, Laurence, ça se répète et qu'on vient de battre un record.
03:56Alors, un petit sujet justement sur les écoles avec Charlotte Diry qui nous explique comment dans les Alpes-Maritimes,
04:01la commune met en place un dispositif exceptionnel pour la crèche et les écoles.
04:06Des salles de classe désertes, ou presque, à la Trinité, la mairie a fait le choix de laisser les écoles et les crèches ouvertes,
04:12tout en insistant pour que les parents qui le peuvent fassent garder leurs enfants.
04:16Un choix nécessaire pour affronter la chaleur.
04:19Nous avons considéré qu'il fallait anticiper durant le week-end et prévoir pour ce lundi
04:23une organisation qui permette aux familles qui sont en possibilité de le faire
04:27de garder leurs enfants à la maison si elles le souhaitent.
04:30Un choix très apprécié du côté des parents d'élèves.
04:33J'ai fait ce choix parce que j'ai la possibilité de les garder aujourd'hui à la maison.
04:37Ils sont au frais, ils sont sous la clim.
04:38Les garder à la maison, s'il fait trop chaud les gosses, c'est sûr.
04:43S'il n'y a pas d'équipement pour les tenir au frais, il vaut mieux les garder à la maison.
04:48Oui, je pense que ça peut être pas mal vu que dans les écoles, ils n'ont pas la clim.
04:51Le constat est sans appel dans cette salle de classe.
04:54Très très peu d'élèves par rapport à d'habitude.
04:56Beaucoup de parents ont gardé les enfants à la maison.
04:57Ils ont respecté ce qui a été demandé par la mairie et par l'équipe éducative.
05:02On a à peu près un quart d'élèves par classe.
05:05Quant aux familles qui ne peuvent pas faire garder leurs enfants, jeux d'eau, hydratation régulière ou encore renforcement des équipes périscolaires ont été mises en place.
05:15Effectivement, tout le monde ne peut pas faire garder ses enfants comme ça du jour au lendemain.
05:18Il y a des gens qui travaillent en fait.
05:20De toute façon, les crises climatiques ou événements climatiques, ça fait ressortir de fait les inégalités.
05:26C'est-à-dire que tout dépend de ta vie, tout dépend de ton habitation, tout dépend de...
05:31Donc effectivement, mais c'est vrai que je partage cette incapacité à avoir une vision à long terme sur ces problématiques environnementales.
05:39C'est qu'on a un parti politique notamment qui nous bassine, sans mauvais jeu de mots, toute la journée avec soi-disant ils sont écolos.
05:47Mais qu'est-ce qu'il nous propose pour justement de manière lucide et surtout raisonnable pour pouvoir gérer ce genre de choses ?
05:54Et planifier.
05:54Et planifier à un horizon qui ne soit pas les élections.
05:59Moi je voudrais vous prendre un autre angle.
06:02Depuis que Jacques Chirac a fait inscrire le principe de précaution dans la Constitution,
06:06tous les gouvernements ouvrent le parapluie, le parasol en l'occurrence,
06:10parce qu'il fait très chaud pour dire, oh là là, le principe de précaution, on prend toutes les mesures adaptées.
06:14Alors là, on assiste à quelque chose de très surprenant.
06:16Vous avez le ministre des Transports, Philippe Tabarro, qui du jour au lendemain, alors que les Français allaient partir en vacances,
06:21a dit 1,7 millions de véhicules doivent être arrêtés immédiatement parce que vous avez un problème d'airbag.
06:26Et il faut vite les rapporter dans les concessions.
06:28Principe de précaution, il y a eu des morts, c'est très sérieux.
06:31Et puis là, on a une période de canicule exceptionnelle, comme vous l'avez dit.
06:34Et là, il n'y a pas de principe de précaution.
06:36On ne ferme que 200 écoles.
06:37Alors, deux choses l'une, ou bien c'est très dangereux pour les crèches, pour nos enfants,
06:41et on ferme les écoles qui, à fermer, parce qu'elles ne sont pas structurées, vous l'avez dit,
06:46il y a des préfabriqués, il y a des tas d'endroits où il y a des cours de récréation avec du goudron.
06:51On ferme toutes les écoles, ou on n'en ferme aucune, mais je trouve que...
06:54On ferme les entreprises aussi.
06:55On ne comprend rien.
06:55Je trouve que c'est une incohérence gouvernementale.
06:57Personne ne peut bosser.
06:58Arnaud, là-dessus, Arnaud Bagnédé.
07:00Non, moi, je trouve qu'on peut faire du cas par cas.
07:02Objectivement, heureusement qu'on peut faire du cas par cas.
07:04Non, mais ça dépend de la nature des écoles dans lesquelles sont les enfants.
07:07Il y en a, et vous l'avez très bien décrit, ce sont des fours, littéralement, des préfabriqués.
07:12Et il y en a, j'ai la chance, j'ai déposé mes enfants ce matin à l'école, je peux vous raconter une histoire.
07:17Il y a une partie qui est sous terre, et il y a de la fraîcheur, et tant mieux.
07:22Et du coup, l'école peut se tenir, et la classe peut se tenir, et c'est très bien.
07:24Arnaud, Bénédé, et Gauthier, vous terminez.
07:26En effet, c'est au cas par cas.
07:27Il fait chaud.
07:27Ce genre de choses.
07:28D'ailleurs, les municipalités peuvent le faire, parce que les écoles, quand même, c'est une compétence aussi communale, je rappelle.
07:33Mais, oui, ce qui est très surprenant, c'est qu'on ne soit pas capable d'anticiper.
07:36Mais, sur le principe de précaution, ce n'est pas tout à fait ça.
07:38Le principe de précaution inscrit dans la Constitution, c'est pour la science et la technologie, essentiellement.
07:42Pas pour ce type de situation.
07:44Je peux vous dire qu'il infuse un peu partout.
07:46Mais il a été défendu.
07:47Et là où je suis d'accord avec vous, c'est qu'il a été défendu par les verts, et je ne suis pas sûr que ça a été une très bonne chose.
07:51Gauthier.
07:51Je vais faire le ronchon 30 secondes.
07:53Après, il fait chaud, il fait chaud, il fait chaud.
07:54Je vois des éditions spéciales, parfois, sur des chaînes info, qui se transforment en chaînes météo.
07:58J'ai vu la moitié du gouvernement, hier, en conférence de presse.
08:03C'est-à-dire qu'ils ne se mobilisent pas avec autant de force et de vigueur pour des sujets bien plus graves.
08:10Je suis d'accord.
08:11Tout le monde ouvre le parasol.
08:11Voilà, vous avez raison.
08:12Alors, c'est qu'à le dire.
08:14Le jeu de mots est excellent, Eric, comme souvent avec vous.
08:17Mais, enfin, franchement, au bout d'un moment, ça va aussi.
08:19Il fait chaud.
08:20Ça va durer trois jours.
08:21Jeudi, c'est terminé.
08:23Quand je vois les chaînes info qui se transforment en chaînes météo...
08:25Vous étiez trop jeune, mais en 2003, Eric Pirovel et moi avons vécu la canicule de 2003, avec ses 15 000 morts.
08:31Si je l'ai vécu, je l'ai mené.
08:32C'est un traumatisme national.
08:34Lire d'enfants.
08:3515 000 morts, essentiellement des personnes âgées.
08:37Et ça, ça reste inscrit dans les morts des gens.
08:39Ça a changé complètement la mémoire politique.
08:41Bien sûr.
08:42Et les politiques sont terrorisées depuis.
08:44Sur le moindre règlement climatique, ils sont terrorisés parce que leur responsabilité est engagée.
08:48On se rappelle que le ministre de la Santé, à l'époque, avait sauté.
08:50Et qu'il y a eu...
08:51Il avait été un peu maladroit.
08:53Il avait fait un duplex dans son jardin.
08:55Oui, je m'en rappelle bien.
08:57Je m'en rappelle bien aussi.
08:58Mais donc, il y avait une erreur de communication.
09:01Ce que je veux dire, c'est que je ne vois pas le gouvernement...
09:04Les hôpitaux débordaient, c'était monstrueux.
09:05Oui, mais on n'en est pas là.
09:07On n'en est pas là.
09:07Mais le gouvernement, la réalité, Laurent, c'est qu'aujourd'hui, ils serrent les dents.
09:10Ils sont un peu dans l'état d'esprit de Gauthier.
09:13Ils savent que ça va durer 3-4 jours.
09:15Ils se disent pourvu qu'il y ait le moins de morts possible.
09:17Mais ils savent qu'ils ont très peu de levier, à part faire des campagnes de prévention.
09:20Ils dirent qu'il faut boire un verre d'eau par jour, par heure, pardon.
09:22Éric Revelle, dans ses groupes WhatsApp familiaux.
09:24Allez-y, buvez de l'eau.
09:26Mettez-vous à Londres plutôt qu'au soleil.
09:28Essayez d'aller chercher le fond.
09:29Parce que la fraîcheur, s'ils ne le font pas, ils seront...
09:31Mais bien sûr, c'est la voie importante.
09:33C'est leur responsabilité.
09:33Ça, c'est la jurisprudence Covid aussi.
09:35Il y a certes la dernière grande canicule, mais il y a aussi le Covid.
09:38Il y a plusieurs ministres qui se sont retrouvés...
09:39Oui, avec quel résultat ?
09:41Avec quel résultat ?
09:42Rien.
09:43Rien, merci.
09:43Voilà.
09:45Augustin Donadieu, Axel Rebos sont nos envoyés spéciaux au Parc André Citroën,
09:48dans le 15e arrondissement de Paris.
09:50Bonsoir, Augustin.
09:51Alors, qu'est-ce qui se passe autour de vous ?
09:52Il y a des gens qui tentent de se rafraîchir, c'est ça ?
09:55C'est chaud.
09:56Oui.
09:56Effectivement, Laurence, ici, il flotte dans le 15e arrondissement de la capitale
10:02comme un air de vacances.
10:03Alors, le Parc André Citroën et ses grandes étendues vertes
10:06sont un petit peu désertées au profit.
10:08Devinez pour quel objet ?
10:11Les fontaines qui sont prises d'assaut par les enfants,
10:14des dizaines d'enfants qui profitent de cette eau tempérée,
10:17mais également des adultes.
10:18Alors, ce que je peux vous dire en étant ici avec Axel Rebos,
10:20c'est que certains ont été prévoyants, ils ont prévu les maillots de bain.
10:23Il y a des adultes qui vont tout habiller en jean, en chemise, sorties de bureau.
10:27C'est un petit peu comme cela que ça se passe ici dans le 15e arrondissement de Paris.
10:31Qu'importe, le principal, c'est d'échapper à cette chaleur étouffante.
10:35Le dernier relevé de Météo France faisait état d'une température de 34,6 degrés
10:40en plein cœur de la capitale avec un ressenti de quasiment 40 degrés.
10:44On est à 39,4 degrés.
10:46Alors, il faut récupérer de l'énergie avant la nuit prochaine
10:48qui risque d'être compliquée pour tous les organismes.
10:51Je vous le rappelle, hier, dans la nuit de dimanche à lundi en France,
10:54c'était la nuit la plus chaude pour un mois de juin
10:57et ça risque d'être compliqué demain et après-demain.
11:00Je vous le rappelle, aujourd'hui, 84 départements étaient placés en vigilance jaune
11:05et demain, mardi, 16 de ces départements vont être placés en vigilance rouge.
11:10Nul doute que ces fontaines qui se trouvent juste à côté d'Axel et moi
11:13vont être prises d'assaut une nouvelle fois
11:15et peut-être même d'ici quelques minutes
11:17puisque je vais peut-être enlever la chemise, je ne vous le cache pas.
11:19Allez-y !
11:20L'audience va monter !
11:21On est là, on regarde et on écoute.
11:23Merci, Augustin, Donat, Dieu et Axel Rebeau.
11:26C'est 84 départements en vigilance orange
11:28et dont 16 qui viennent de passer en vigilance rouge.
11:31On se retrouve dans un instant, on fait une petite pause.
11:33On passera la parole aux pompiers
11:34parce qu'ils sont sur sollicités en ce moment.
11:36Il y a eu un incendie monstrueux dans l'Aude
11:38parce que quelqu'un avait déplacé un barbecue
11:41encore allumé sur l'autoroute dans une remorque.
11:44Donc, il y a 600 pompiers qui ont été mobilisés,
11:45400 hectares de forêts qu'ont brûlées.
11:47L'inconscience provoque évidemment des désastres dans notre pays.
11:50Il y a des génies.
Recommandations
1:56
0:18
2:23
2:09:24
3:40
2:43