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  • 10/04/2024

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur la mort de cet adolescent de 15 ans, tué à l'arme blanche, ce mardi soir, dans le quartier de La Monnaie à Romans-sur-Isère.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europain, Pascal Praud.
00:02 - Monsieur Olivier Guenec est dans ce studio peut-être pour nous donner quelques...
00:07 - Ah non, pas sur Facebook, pour une fois je n'ai pas de message.
00:10 - D'accord. Un adolescent de 15 ans tué à l'arme blanche à Romance Urizer,
00:14 Cédric le disait il y a un instant, les faits sont survenus dans le quartier de la Monet.
00:19 Le quartier s'était déjà retrouvé sous les feux de l'actualité ces derniers mois après le meurtre
00:22 de Thomas. Je vous propose d'écouter Marie-Hélène Thoraval que vous connaissez, elle est le maire,
00:27 la maire d'Hiverdroite de Romance Urizer et elle était ce matin sur CNews.
00:33 - Il y a une croissance de la violence, il y a une intensité de cette violence. La montée de la
00:38 violence elle est de plus en plus forte, elle est de plus en plus prégnante, on le constate,
00:42 les faits divers qui se sont opérés sur ces derniers jours sur le territoire national en
00:47 atteste. Je dois dire aujourd'hui, il me semble qu'il y a quatre mois, j'ai dit notamment dans
00:52 le cadre du drame de Crépole qu'il ne fallait pas considérer cela comme un fait divers mais
00:56 comme un fait de société. Je vois que mes propos malheureusement se traduisent au travers du constat
01:04 que l'on peut faire sur cette évolution de la violence. - Pardonnez-moi, nous sommes avec
01:11 Franck je pense. Bonjour Franck. - Bonjour Pascal. - D'abord est-ce que vous êtes d'accord avec ce
01:17 que vous venez d'entendre sur cette société qui est plus violente peut-être qu'elle ne l'était ?
01:23 - Bien sûr, bien sûr, ce n'est pas la première fois que j'interviens sur votre antenne. Moi vous savez je suis un
01:27 ancien flic donc en région parisienne donc ce qui se passe actuellement sans aucune prétention,
01:34 j'avais l'impression de savoir ce qu'allait se passer parce qu'en fait si vous voulez,
01:38 il ne faut pas oublier que la justice pour moi, les premiers coupables c'est la justice, d'accord,
01:43 ce ne sont pas les forces de l'ordre. La justice ne donne pas les moyens et la justice ne fait plus
01:47 peur. Aujourd'hui, je vous parle en 2024, la justice française ne fait plus peur à qui que ce soit.
01:52 Que je parle aux délinquants, que je parle aux voleurs, que je parle aux violeurs, que je parle à
01:56 n'importe qui, la justice ne fait plus peur. Pourquoi ? Parce que les peines qui sont données quand il y
02:01 en a, tout simplement ne font plus peur. Aujourd'hui voilà il y a des coups de couteau, aujourd'hui c'est
02:06 devenu quand même la première agression en France, c'est le coup de couteau. C'est quand même incroyable.
02:12 - J'entends ce que vous dites mais je n'imagine pas que quelqu'un qui tue en l'espèce avec un coup de couteau
02:16 soit en liberté dans deux ans. - Ah moi je vous garantis que si.
02:22 - Non, si il est reconnu coupable et qu'il est accusé de meurtre, il ne sera pas, après un meurtre,
02:30 il ne sera pas dehors dans deux ans, il ne sera pas dehors non plus dans 100 ans.
02:34 - Ah oui, parce que je vous explique, avec les remises de peine, avec tout ce qui se passe en prison,
02:40 c'est-à-dire, parce que ce ne sont pas des prisons, vous le savez aussi bien que moi, c'est un peu le Club Med.
02:44 - Ne dites pas ça non plus parce que ce n'est pas vrai.
02:48 - Pascal, moi vous savez, j'ai apporté des perpins. - Ce n'est pas le Club Med la prison.
02:55 - Pascal, moi sincèrement, quand j'emmenais des personnes, dont sortaient du tribunal,
02:59 qui étaient donc, on les emmenait avec mandat de dépôt, on les emmenait au sein des maisons d'arrêt,
03:06 c'est simple, j'en ai vu deux des maisons d'arrêt, Fleur et Mérogis et Freine. Mais sincèrement,
03:10 quand vous voyez, mais ça se voit aujourd'hui, il y a des téléphones, ils ont ce qu'ils veulent.
03:17 Vous avez vu, c'est des consoles de jeux, c'est des activités en dehors de la prison, c'est du karting,
03:22 on en a entendu parler. - C'est arrivé une fois, mais en fait, les difficultés de ces sujets,
03:26 c'est de ne pas être caricatural. Voilà, c'est ça la difficulté. Si vous dites, la prison c'est le Club Med,
03:35 évidemment que c'est caricatural. D'abord, je pense aux gens du Club Med qui nous écoutent,
03:40 les patrons du Club Med, qui doivent se dire, qu'est-ce qu'on vient faire dans cette discussion ?
03:46 Voilà, qu'est-ce qu'on vient faire dans cette discussion ? Mais non, mais c'est vrai, c'est une image de Club Med.
03:52 - Il y a beaucoup de Français qui sont d'accord avec moi. - Oui, mais ça, ça ne veut rien dire.
03:56 - C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a cette violence qui se banalise dans nos villes,
04:02 et aujourd'hui, dans toutes les communes, ça veut dire que Romand-sur-Isère, c'est pas non plus une énorme ville,
04:08 vous voyez ? Et regardez ce qui se passe dans les petites communes. - Je sais, je sais, mais je suis à 100% d'accord avec vous.
04:16 Mais j'essaye de ne pas être caricatural, et surtout, et c'est ça la difficulté, d'imaginer des solutions.
04:23 Et comme je ne les vois pas beaucoup, ces solutions, sauf à prendre des... - Tant que la justice ne frappera pas.
04:30 - Sauf à prendre effectivement des... - Je vous garantis que ça n'arrivera pas.
04:33 - Mais c'est possible que là, vous ayez raison, il faut être radical. - Mais bien sûr, mais pour moi, c'est simple, c'est tolérance zéro.
04:40 - Oui, mais moi je vous rejoins. - Un coup de couteau ou 10 éternes, c'est 10 ans de prison, mais quand je vous dis 10 ans,
04:45 il n'y a pas de remise de peine, il n'y a pas de sortie, il n'y a pas d'activité, il n'y a pas de sport.
04:48 - Je vous rejoins. Je ne peux pas vous dire autre chose, c'est-à-dire que quelqu'un qui a déjà un couteau sur lui,
04:54 à 15 ans, 16 ans, il n'a pas à avoir un couteau, donc je pense que cette affaire de couteau est en train de prendre une importance folle.
05:04 Les attaques à l'arme blanche et au couteau, on s'aperçoit que toute une génération de jeunes gens possèdent des couteaux,
05:12 et effectivement, ça fait peur, c'est-à-dire que ça fait peur, parce que tu te dis, t'es dans un métro, t'es sur un trottoir, il peut t'arriver n'importe quoi.
05:21 - Donc faut commencer à attaquer, bien sûr, vous avez raison.
05:25 - Un simple coup de klaxon, une refus de priorité, n'importe quoi, c'est-à-dire que le ton monte et vous prenez un coup de couteau.
05:31 - Mais aujourd'hui, il y a plein de gens qui, comme moi, je pense, ne s'embarquent jamais dans ce type d'affaires,
05:40 qui ont tout simplement un peu peur, qui sont prudents, disons-le, tu ne sais pas ce qui peut arriver, comme dit l'autre.
05:45 - Exactement, on préfère l'écraser que de provoquer ou de rentrer dans un jeu, etc.
05:49 - Oui, raison, moi je n'ai pas envie de mourir pour rien, pour un refus de priorité, pardonnez-moi, comme tout le monde.
05:56 - Et donc du coup, c'est vrai que pour moi, la justice est coupable, parce qu'elle ne fera pas l'exemple.
06:00 - Alors il n'y a pas que la justice, c'est un ensemble. Bon, vous êtes où, Franck, vous êtes dans quelle région de France ?
06:04 - A Antony, dans le 92.
06:06 - Est-ce que vous pouvez, alors vous êtes chauffeur, vous êtes chauffeur routier ou chauffeur de personne ?
06:11 - Oui, je suis dans le transport de personnes.
06:13 - Transport de personnes. Est-ce que vous pouvez me rapporter un incident que vous avez eu, par exemple, de ce type d'incivilité ou de dispute depuis le 1er janvier ?
06:22 - Ça arrive très fréquemment quand je vais récupérer des clients, par exemple à la gare du Nord, une des fameuses gares parisiennes qui est fabuleuse.
06:30 Et en plus, notamment la journée, bon ça va, parce qu'il y a une présence policière importante, il y a du monde, il y a des commerces qui sont ouverts.
06:36 Allez faire une récupération, allez récupérer des clients, moi j'en parle souvent avec mes collègues ou des taxis, allez faire une récupération gare du Nord à 22h, 23h.
06:44 Vous allez voir que, et en plus avec ça, avec les JO qui arrivent, ça va être encore, ça va être magnifique.
06:49 - Mais qu'est-ce qui se passe ? Racontez-moi précisément, dites-moi précisément.
06:52 - Alors moi j'ai vu une bagarre devant moi, j'ai vu une personne se faire planter devant mes yeux, devant mes yeux, c'est-à-dire que...
06:59 - Pourquoi ?
07:00 - Je me suis, mais, alors, il parlait, je crois que de mes mots il parlait tamoul, vous voyez ?
07:05 Donc j'ai eu juste le temps de faire mon, je me suis baissé pour faire mon lacet, Pascal, sincèrement, le temps que je lève la tête j'ai vu que ça haussait le ton, je me suis dit bon, ils se prennent la tête, ça arrive.
07:15 Je vous jure que le temps que je fasse mon lacet, que je relève la tête, j'ai vu le couteau se planter, il avait un t-shirt blanc, il lui a mis un coup de couteau, ils étaient nombreux comme pas possible, ils sont partis en courant.
07:25 J'ai pris mon téléphone, sauf qu'il y avait une personne sur le téléphone qui était en ligne avec les pompiers déjà, mais ça s'est passé en une fraction de seconde.
07:32 Et je me suis dit, mais, je suis à peine sorti de la voiture, j'ai fait mon lacet, il y a une personne qui vient de se faire planter, Gare du Nord, en plein Paris.
07:40 Mais c'est quand même incroyable, alors, quand vous me parlez de ce qui se passe sur Romand-sur-Isère, regardez à Vierry-Châtillon, vous voyez, on en revient, au final, c'est ce qui se passe exactement sur tout le territoire français.
07:52 Et c'est toujours pareil, c'est les coups de couteau, les agressions, et moi, pour moi, comme je vous disais tout à l'heure, c'est la justice des forces de l'ordre.
08:00 Je suis un ancien flic, je ne peux pas être contre mes collègues, voilà, mais aujourd'hui, la justice, elle ne fait plus peur à qui que ce soit.
08:08 Les peines ne font pas peur. Si, il y en a.
08:11 - Bon, bah écoutez, merci Franck de ce témoignage, et notre camarade Olivier Guenegg souhaitait réagir.
08:20 - Des messages sur nos réseaux sociaux, Pascal. C'est bon pour vous, je peux y aller ?
08:24 - Oui, je vous en prie. - Merci, vous êtes trop sympa.
08:26 - Ça bascule. - Oui, forcément.
08:28 - Dans 20 minutes. - Ah, pourquoi ?
08:30 - Il est 11h40. - Ah, ça bascule à midi pile !
08:32 - Ah, midi pile, ça bascule. - Ah, mais avant, ça n'a pas basculé ?
08:35 - Non. - Pas vraiment, mais le mercredi est une journée de bascule, mais l'heure précise, c'est midi, par définition.
08:40 - Ah, très bien. Bon, on attend midi pour basculer, alors, allez c'est parti.
08:42 - On va faire un jingle "ça bascule". - Ah, vous pensez que c'est une bonne idée ?
08:47 - Je pense qu'on peut imposer ce petit slogan dans la France professionnelle.
08:52 - On a imposé ce lundi, on peut imposer la bascule, hein. - Exactement.
08:55 - Claude Tilde nous écrit "On se rend compte qu'aujourd'hui, les coups de couteau sont devenus la normalité.
09:01 Pour Yves, cette jeunesse se sent intouchable, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, rien ne leur arrivera."
09:06 On termine avec Nathalie en tant que maman "J'ai vraiment peur pour mon fils".
09:11 - Oui, dites-moi. - On me fait remarquer, en tout cas ce sont des auditeurs,
09:16 que vous auriez une chemise identique à celle que vous portiez hier ou avant-hier.
09:22 - Quoi ? Qui dit ça ? - On me dit cela.
09:25 - Je vois Laurent Tessier vous dire ça dans l'oreille. - Non, non, non, je m'observe.
09:29 - Mais c'est un rayure, là aussi. - Ce sont des auditeurs.
09:32 - Je l'ai acheté hier, cette chemise, elle est belle, non ?
09:35 - Ah oui, il y a encore les épingles dessus. - Non mais je suis un homme à chemise maintenant, c'est décidé.
09:41 - En tout cas, vous tirez votre épingle du jeu. Il est 11h41, nous marquons une pause.
09:48 - Monsieur Nougat, on va peut-être changer de sujet pour tout vous dire.
09:51 Il y a des informations qui sont depuis midi, depuis 11h plus exactement, que je voulais vous donner.
09:58 Une information, c'est le recadrage de magistrats par Eric Dupond-Moretti et de Nature rapportée atteinte à la séparation des pouvoirs.
10:07 C'est une alerte AFP qui est tombée il y a quelques minutes,
10:11 et c'est le Conseil supérieur de la magistrature qui a communiqué de cette manière-là.
10:16 Et puis également, dans la fonction publique, les préavis de grève pour les Jeux olympiques sont déposés, annonce la CGT.
10:24 Eh bien, nous allons parler de la fonction publique, mais d'une manière différente.
10:28 Faut-il en finir avec l'emploi à vie dans la fonction publique ?
10:32 Le ministre Stanislas Guérini veut qu'on lève le tabou du licenciement dans la fonction publique.
10:37 - Je pense qu'il n'y avait que ça qui nous manquait, si vous voulez.
10:41 Avant les JO, je trouve que c'est vraiment une bonne idée qu'il a eue, monsieur Guérini.
10:47 Il n'y a que des bonnes idées, monsieur Guérini.
10:49 Le message est clair, l'emploi à vie n'est pas un totem.
10:53 - Et vous savez qui va intervenir ?
10:55 - Non.
10:56 - Annick, que l'on connaît, qui a envie de parler du fonctionnaire.
10:58 - Ah oui, oui.
10:59 - Elle est noire avant chaque ombre.
11:00 - La célèbre Annick, en plus, elle doit avoir ses petits-enfants avec elle.
11:03 - Oui, c'est ça.
11:04 - Ils se sont levés à 6h22 ce matin, tout le monde était debout devant son bol de chocolat à 6h40.
11:09 - Un fontainebleau.
11:10 - Et à 7h07, on a fait un footing dans les bois.
11:13 - Et l'addictée, ne l'oubliez pas.
11:14 - Et l'addictée à 8h02.
11:16 Et son mari à 9h00, dormait encore, juste dite.
11:19 Parce qu'évidemment, il profite du temps de repos avant 9h00,
11:23 parce qu'une fois que la journée a commencé, c'est juste l'enfer.
11:26 Annick nous attend, 11h43, tout de suite.
11:29 - De 11h13, on vous écoute Pascal Praud, bonne matinée sur Europe 1.
11:32 sur Europe 1.
11:33 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

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