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  • 29/05/2023

Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.

Retrouvez "Demain au travail" sur : http://www.europe1.fr/emissions/demain-au-bureau

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Transcription
00:00 - Europe 1 - La France bouge
00:02 Elisabeth Assayag
00:04 Bien sûr qu'elle bouge cette France, on le voit chaque jour sur Europe 1 avec des entrepreneurs, des patronnes, des patrons, des parcours de vie.
00:10 Aujourd'hui nous sommes en direct et vous aussi peut-être que vous avez envie de monter votre entreprise, votre association, peut-être que vous avez une idée.
00:17 Lancez-vous, surtout si vous êtes une femme, parce que vous êtes encore trop peu nombreuses à choisir des filières
00:24 scientifiques, des filières technologiques,
00:27 des filières où l'on devient ingénieur. On en parle avec vous à Mel Kéfif, vous êtes la directrice générale de l'association Elle Bouge,
00:34 une association qui existe depuis presque 20 ans. Vous agissez dans les écoles primaires,
00:39 vous agissez dans les lycées, pour de manière à ce que tout le monde puisse avoir accès au même niveau d'information.
00:45 Tout le monde peut se lancer dans des carrières et dans des filières
00:49 dits scientifiques et pas seulement les femmes. On l'a entendu au début de l'émission avec ce
00:53 micro-trottoir de Thomas Gentil, où on l'a vu, il était devant un lycée parisien, et les filles le disent clairement, elles sont très
01:01 au courant de ce qui se passe. Elles savent qu'il y a une différence.
01:05 Elles savent qu'il y a une différence, elles le savent très tôt. Vous pouvez parler à des collégiennes, c'est la même chose.
01:11 Elles connaissent pour certaines aussi les voies
01:14 d'apprentissage et certaines ont envie de se lancer dans des voies d'apprentissage
01:18 mécanique, électrique. Elles nous le disent. On remet d'ailleurs avec
01:23 l'entreprise d'Alkia le prix WAIT, Women Energy in Transition, et pour aller trouver des jeunes filles en Bac +1,
01:30 apprentissage,
01:31 électrique, mécanique, c'est très très compliqué. Elles sont ostracisées.
01:35 Juste, on est toujours avec Florence Robin, vous êtes la cofondatrice et la présidente de la société
01:40 Limatech. Vous avez dit que, donc vous je rappelle, ce sont des batteries
01:44 en lithium pour les hélicoptères et pour les avions, donc c'est un très très haut niveau, 25 salariés.
01:51 Vous arrivez à recruter des femmes ?
01:53 C'est difficile parce que le ratio qu'on retrouve dans les écoles, on le retrouve
02:00 après dans la vie active également, c'est-à-dire que, en exemple,
02:04 à mon époque, on était deux dans la classe, deux femmes dans la technique.
02:08 C'est ce qu'on va recevoir comme CV. Sur une centaine de CV, on va en avoir deux. Donc deux CV de femmes sur 100 ?
02:17 Voilà. Donc finalement ça n'a pas beaucoup avancé depuis le moment que vous avez fait vos études et je rappelle que vous avez 35 en Florence.
02:25 Alors ça n'a pas beaucoup avancé en effet et pour ça j'essaye de faire bouger les choses en participant à des associations
02:31 pour aller parler aux jeunes filles.
02:34 Vous le faites ? Vous êtes dans l'action aussi là-dessus ?
02:37 Oui, ça s'appelle 100 000 entrepreneurs l'association et c'est pour aller parler
02:42 aux jeunes dans les collèges et les lycées. Du coup, je me focalise un peu sur les jeunes femmes
02:47 parce que c'est à ce moment-là que l'avenir se fait.
02:50 C'est à ce moment-là que l'avenir se fait. Vous, par exemple, par rapport à vos camarades de classe,
02:53 vous étiez une des seules à vous orienter vers des filières comme celle-ci ?
02:58 Ah oui et puis d'ailleurs
03:00 les parents de mes copines n'étaient pas très contents de ce choix-là. Mes parents ne savaient pas trop dans quoi ils s'étaient engagés.
03:08 Voilà et donc ils nous disaient "mais c'est pas bien, elle va plus être avec ses copines dans les filières
03:14 classiques" et donc ça m'a même valu à des moments à perdre des amis parce que tout d'un coup je devenais plus fréquentable.
03:22 C'est absolument effrayant ce que l'on entend Florence Robin.
03:25 Aujourd'hui, vous justement, ces copines de votre génération, elles font quoi comme métier ?
03:29 Eh bien c'est marrant parce qu'il y en a une qui... Après quand même
03:35 dans tes études plutôt
03:37 générales, elle a finalement
03:40 choisi d'aller dans le BTP.
03:43 Vous la ramenez-t-elle servie d'exemple ou de modèle ?
03:46 Je ne sais pas, mais en tout cas je pense qu'elle a suivi sa voie. Et puis pour les autres, non c'est plutôt
03:52 très très éloigné de tout ce qui est tech, industrie, etc.
03:57 Vous restez avec nous Florence Robin, présidente de la société Limatech. On va poursuivre avec
04:03 vous Alice Memang, vous êtes la cofondatrice, la directrice générale de Delphox Predictive Technologies.
04:09 Exactement.
04:12 Alice vous, vous avez 40 ans c'est ça ?
04:15 C'est exactement ça. L'entreprise existe depuis cinq ans.
04:19 Mais la commercialisation
04:22 commence cette année. C'est pas votre première entreprise, alors vous faites partie de ces personnes qui montent des boîtes, qui en remontent.
04:29 Vous ne vous découragez pas ?
04:32 Tout à fait. Donc effectivement de par mes études, moi j'ai un parcours
04:37 commercial, j'ai fait des études générales et puis j'ai été diplômée d'une école de commerce.
04:43 J'avais effectivement une grande inquiétude par rapport à quel métier j'allais exercer
04:49 à l'issue de mon parcours.
04:51 Donc je ne me suis pas arrêtée
04:53 simplement à me poser la question. Je me suis dit, puisque je ne sais pas, puisque je n'ai pas la certitude de trouver un
04:58 emploi, je ne vais pas attendre, je vais me le créer. Donc c'est comme ça que ma première entreprise est née.
05:03 Dans les métiers du transport, parce que j'arrivais d'un master en logistique et achat.
05:08 Donc j'ai fait une première entreprise dans le transport maritime.
05:12 Ensuite vous avez été salariée pendant plusieurs années dans le BTP.
05:16 Également. J'ai effectivement pu évoluer aux côtés de... J'étais responsable du parc
05:24 locatif, on faisait de l'allocation de matériel
05:27 BTP, donc c'est tous les gros engins qui parfois peuplent nos rocades
05:30 pour notre intérêt, mais sur le coup pas toujours.
05:33 Vous ne deviez pas être très nombreuse dans cette expérience non plus.
05:36 Non plus, effectivement. Et d'ailleurs, avant de créer Delphox, mon idée était de créer...
05:43 parce que j'avais fait en fait la somme de mes deux parcours, qui étaient le transport et les travaux publics et le bâtiment,
05:49 et j'avais vu tellement peu de femmes. Et donc avant d'arriver sur Delphox, j'avais pour idée de créer une société qui forme
05:55 des femmes justement, parce que d'un côté on se plaignait de la difficulté à recruter,
06:00 du manque de personnel sur ces métiers là, et de l'autre effectivement il y avait une partie de la population qui sont les femmes qui n'osaient
06:08 pas postuler à ces activités qu'elles pouvaient tout à fait
06:11 réaliser et avec brio. Donc l'idée avait été effectivement de créer
06:15 une société de formation pour permettre aux femmes de bénéficier de toutes les aptitudes, les compétences et notamment les certificats
06:23 qui permettent de conduire un chariot élévateur sur un chantier ou un rouleau compresseur
06:28 sur un autre. Et c'est dans ce cadre que vous rencontrez votre associé Maxime Ray
06:34 et c'est comme ça que vous avez créé Delphox.
06:39 Ensemble, effectivement. Maxime qui est donc ingénieur et docteur s'est appuyé sur mes compétences
06:47 en tout ce qui est marché, développement,
06:50 business plan, etc. Donc on a passé pas mal de temps à partager nos compétences l'un
06:56 et l'autre et puis finalement on s'est rendu compte que
07:01 le projet Delphox que je commençais à connaître et qui m'attirait aussi
07:06 avait peut-être été beaucoup plus avancé que le mien. Il y avait des challenges qui me plaisaient aussi puisqu'on retrouvait les mêmes patterns
07:14 de féminisation
07:16 et de sujets à forte technicité.
07:18 C'est comme ça qu'on s'est orienté tous les deux vers l'aventure Delphox et qu'on a lancé l'entreprise en 2018.
07:25 Et justement cette entreprise née en 2018, Delphox c'est quoi ? Vous allez nous emmener, nous prendre par la main pour nous faire découvrir
07:31 cette entreprise autour de l'intelligence artificielle. On vous écoute, vous aussi vous avez une minute.
07:37 Très bien. Alors Delphox c'est effectivement une startup bordelaise qui est spécialisée en intelligence artificielle
07:44 et de manière pionnière en Europe en apprentissage par renforcement. C'est une technologie
07:49 pionnière sur laquelle on est spécialisé. Aujourd'hui on développe une plateforme logicielle
07:54 qui va permettre demain aux machines d'évoluer de façon intelligente et autonome dans des environnements
08:01 changeants qui sont dynamiques et surtout que ces machines puissent s'adapter en conséquence.
08:06 L'objectif in fine c'est de leur permettre de gérer les aléas qui peuvent se produire durant leur mission.
08:12 En quelques mots Delphox c'est une technologie de pointe. C'est deux, une vingtaine de collaborateurs aujourd'hui.
08:19 Deux industriels majeurs que sont Naval Group et MBDA, un autre capital.
08:24 Un marché porteur sur lequel on est positionné depuis 2018 qui est celui de l'ASD et surtout
08:30 l'ambition de faire émerger
08:32 une nouvelle révolution industrielle après la mécanique et l'automatique et celle de l'autonomie des systèmes pour une industrie autonome,
08:40 intelligente et collaborative. Merci Alice Mément, cofondatrice de Delphox.
08:44 Je vous avoue on n'a pas tout compris mais ce qu'on comprend c'est que cette intelligence
08:50 artificielle va permettre d'atteindre l'autonomie de tous les systèmes. C'est bien cela ?
08:53 C'est exactement ça. Aujourd'hui pour faire simple le système c'est aussi ce qu'on appelle communément un robot. C'est un drone, c'est un satellite,
09:01 c'est un véhicule, c'est un bras articulé.
09:03 Quelle que soit finalement l'industrie dans laquelle on se trouve, toutes nos industries en sont peuplées. Et ces systèmes là qui sont développés avec des
09:11 technologies anciennes
09:13 arrivent un peu sur leur fin de vie et surtout arrivent à devoir gérer des problématiques
09:17 en ayant été programmés à le faire. Ce qui veut dire que quand il y a un changement
09:23 dans leur environnement, ces systèmes là sont limités. Donc ça crée des temps d'arrêt qui nécessitent des interventions humaines
09:30 alors qu'en se reprogrammant elles peuvent tout à fait gérer ces aléas. Et nous on accompagne justement, on entraîne justement les systèmes
09:37 à pouvoir gérer tous les aléas.
09:39 Alice, vous êtes une vingtaine de collaborateurs dans l'entreprise. Combien de femmes ?
09:44 C'est la question à laquelle je craignais le plus. Aujourd'hui on est deux femmes sur une vingtaine
09:52 de collaborateurs et on est deux femmes depuis très très peu de temps. C'est à dire que j'étais seule pendant les derniers mois.
09:59 Donc oui,
10:01 à la question sous-jacente,
10:03 de recruter, je pense qu'on est toutes d'accord sur le constat qui est assez alarmant et pour lequel nous qui
10:11 sommes déjà parvenus là, devons avoir une responsabilité, devons mener des actions pour faire que les choses évoluent.
10:19 Amel,
10:20 c'est alarmant absolument et bravo pour ce que vous faites. En revanche,
10:24 ce qui a été monté comme société absolument incroyable.
10:29 Un logiciel sur lequel les plus grandes sociétés du BTP et en fait, comme je les connais, des missiles. C'est des industries
10:36 extrêmement masculines et c'est une start-up qui apporte une solution
10:40 intelligente pour l'intelligence artificielle.
10:43 Je salue vraiment et vous êtes un rôle modèle.
10:47 Nous chez Elle Bouge, 9000 marraines sont au moins un rôle modèle. Je crois que vous êtes marraine aussi Alice, non ?
10:52 Vous participez à Elle Bouge ?
10:54 Elle est marraine. Elle fait partie des 9000.
10:56 J'ai eu le plaisir d'être sollicité en région par
11:01 une des marraines qui est très active.
11:04 Elle est en Nouvelle-Aquitaine.
11:06 Elle est chez nos écoutes en Nouvelle-Aquitaine, tout à fait, qui m'a
11:10 sensibilisée à la question et qui m'a partagé son militantisme depuis déjà plusieurs années. Donc à cette occasion, j'ai effectivement pu être
11:17 marraine et jury
11:19 d'une des actions qui avait été menée dans le cadre d'Elle Bouge.
11:24 Je n'hésite pas à chaque fois que j'en ai l'opportunité de soutenir l'association.
11:28 Bon ben voilà, ça bouge. Ça bouge pas assez vite mais ça bouge quand même.
11:32 Ça bouge, ça bouge beaucoup. On a beaucoup beaucoup d'associations qui se créent autour de toutes ces questions
11:37 pour montrer aux jeunes filles aujourd'hui ce qu'on ne veut plus c'est que les jeunes filles fassent des choix par
11:43 non connaissance. On veut qu'elles le fassent parce qu'elles savent
11:48 toutes les connaissances et qu'elles puissent choisir et surtout qu'on puisse les pousser et les aider à comprendre et aller vers ces
11:55 filières et ne pas avoir des parents, les parents des copines, j'entendais, qui n'étaient pas d'accord avec les choix de
12:01 leur copine.
12:04 Comment est-ce possible ? On le ferait pas pour des garçons, il n'y a pas à le faire pour des filles non plus.
12:09 Allez, vous restez avec moi toutes les trois autour de la table de la France Bouge. Amel Kéfif pour Elle Bouge, Florence Robin pour
12:14 Limatech et Alice Memongue pour Delphox. A suivre Solène Godin qui va nous raconter justement, qui va nous
12:21 expliquer quelles sont ces femmes dans l'ingénierie aujourd'hui en 2023.
12:26 Allez, est-ce que vous êtes convaincu ? Est-ce que vous allez enfin envoyer votre petite fille ou vous-même peut-être avez-vous envie d'aller vers ces métiers
12:37 technologiques, ces métiers scientifiques ?
12:39 Montez votre boîte et bien vous restez avec nous parce qu'on va continuer à en parler avec nos invités. A tout de suite.
12:45 Elisabeth Assaillague sur Europa
12:48 - C'est ça, c'est ça.

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