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  • 28/03/2023
David Assouline, sénateur socialiste de Paris, a répondu aux questions de Public Sénat avant le début de la 10e manifestation parisienne contre la réforme des retraites, ce 28 mars.

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Transcription
00:00 M. Asseline, comment on sort de cette crise ?
00:04 Je pense que M. Vergé et M. Martinez ont dit des choses ce matin très fortes,
00:11 qu'il faut faire une pause, mettre de côté cette réforme et engager des négociations avec les syndicats,
00:20 surtout ce qui touche à la question du travail, à la question des conditions de travail,
00:27 de la rémunération du travail et donc aussi des retraites,
00:30 et que cela se fasse sur la base d'une pause et d'une mise en veilleuse,
00:37 c'est-à-dire de cette réforme qui, tant qu'elle est là, divise.
00:41 Vous voyez, le gouvernement a plutôt misé son position et on va vite,
00:46 et ensuite on utilise le 43, ensuite il y a encore un peu de mobilisation,
00:51 mais les gens veulent se lasser, on ne peut pas faire grève tout le temps,
00:54 l'inflation, les gens ont besoin aussi de mettre quelque chose dans la sienne de leur gosse,
00:59 ils ne peuvent pas faire ça trop longtemps, et que les violences,
01:04 ça va minoriser nos mouvements, ça va faire peur, donc le pourrissement.
01:10 On se rend compte qu'encore un sondage ce matin, il y a plus de 70% des Français
01:18 qui veulent retraire encore de cette réforme, et plus de 60% qui disent qu'il faut continuer
01:26 à se mobiliser, à manifester.
01:28 Donc, pour sortir maintenant, le gouvernement doit vraiment,
01:32 dans l'affecter, cette imperméabilité au monde réel et à ce qui se passe partout.
01:40 Moi j'en ai fait des manifs, j'en ai fait des mouvements dans ma vie,
01:44 je sais qu'un mouvement est ancré en profondeur, et misé même sur son pourrissement
01:50 et qui reste comme ça pour un gouvernement.
01:52 Parce que ce serait un tel ressentiment d'avenir, une charge explosive dans le pays,
02:01 par rapport au gouvernement et par rapport aux politiques,
02:05 qui ne pouvaient profiter alors qu'au pire.
02:08 Donc aujourd'hui, il faut, je pense, et les syndicats ont montré beaucoup de responsabilités,
02:14 faire pause.
02:15 David Azzouli, est-ce qu'il faut un médiateur pour résoudre le conflit social,
02:19 comme le demande l'intersyndical ?
02:21 Voilà, il existe une pause et une médiation qui permettent que tout le monde
02:25 se remette autour de la table, et qu'il puisse y avoir une complétion sur cette question,
02:31 et essayer de poser un diagnostic commun.
02:35 Est-ce que c'était urgent ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres options de financement ?
02:40 Est-ce qu'il n'y a pas d'autres pistes à explorer ?
02:42 Est-ce qu'il n'y a pas, au-delà maintenant de cette question sociale,
02:46 une question démocratique qu'il faut absolument créer ?
02:51 Face à ça, un médiateur montre à quel point le gouvernement n'est plus en situation
02:57 d'être celui qui représente l'intérêt général, et qui met du monde autour de la table.
03:03 Avant c'était mon rôle à prouver l'État, de mettre le patronat, les syndicats autour de la table.
03:08 Là aujourd'hui, la rupture est profonde. C'est ça qui est l'urgence.
03:16 Ce qui inquiète aussi, c'est le délai d'examen du Conseil constitutionnel de cette réforme
03:21 avant de rendre sa décision, trois semaines. Vu le climat social, ça paraît extrêmement long,
03:26 c'est une éternité ?
03:28 Bien sûr. D'ailleurs, quand Emmanuel Macron dit ça, je me dis pourquoi il dit maintenant
03:34 la réforme, la suite sur le chemin, et on le verra avec le Conseil constitutionnel.
03:40 En fait, c'est miser sur une date qui mise sur le pourrissement.
03:48 C'est-à-dire, penser que c'est dans trois semaines qu'on a un nouveau rendez-vous avec cette loi,
03:54 et considérer qu'on va laisser courir la situation et qu'à ce moment-là, le gouvernement aura les problèmes
04:00 sur la base d'une résignation, etc. Mais c'est miser aussi sur le chaos.
04:05 Ce n'est pas responsable. Vraiment, il y a des gouvernements et des chefs de l'État
04:13 qui, dans des situations, des fois, y compris de loin profonds, ont su apaiser en retirant.
04:21 Et ce n'est pas un déshonneur de retirer un projet.
04:26 Écoutez, on venait d'être allé sur un programme sur l'éducation nationale, il a dû retirer sa loi
04:32 parce qu'il a contenu bien d'une fracture qui se faisait dans le pays.
04:36 Et ça n'a rien fait à sa conviction, ni à la mienne d'ailleurs, puisque à l'époque,
04:40 j'étais tout le temps pour éduquer cette loi et ce service national de l'éducation.
04:48 Mais voilà, il fallait apaiser. Et pourtant, c'était dans son programme.
04:57 Jacques Chirac a retiré le CPU parce qu'il y avait une mobilisation.
05:02 Et pourtant, ça avait été voté au Parlement déjà.
05:06 Donc voilà des présidents qui ne souhaitaient pas, des comptables,
05:12 qui faisaient la politique. Mais à un moment donné, ça ne passe pas, ça ne passe pas.
05:18 Il faut écouter les gens. On ne peut entraîner un pays dans des directions
05:26 qu'avec une assentiment, ou l'assentiment des corps intermédiaires,
05:32 l'assentiment de la majorité de la population. Là, il y a eu la majorité de la population,
05:36 il y a eu une rupture avec les corps intermédiaires. Et donc la bonne solution,
05:42 c'est ce que proposent les syndicats. Vraiment, je le répète, on a la chose à voir.
05:48 Les leaders syndicaux, comme M. Martinez et M. Berger, les deux commandes centrales
05:55 qui parlent à l'unisson et qui disent "Pause, médiation", vraiment, c'est une main de temps
06:03 qui est énorme, et vraiment, on devrait saisir sa tour.
06:06 – Il ne la saisit pas, Olivier Véran vient de fermer la porte.
06:08 Aux syndicats, on dit "on n'a pas besoin de médiateurs pour se parler".
06:11 – Oui, mais vous savez, Olivier Véran, il est là, on ne sait pas ce qu'il sera là,
06:17 il était pas là hier, il est un chef de l'État aujourd'hui,
06:20 et les syndicats s'adressent au chef de l'État.
06:22 On a bien compris que c'est entre ses mains, et que l'utilisation, y compris
06:28 des procédures parlementaires brutales, etc., montrait qu'il y avait une verticalité dans cette histoire,
06:34 et qu'il n'avait pas encore une très grosse responsabilité aujourd'hui.
06:41 Et si je vous énumérais les déclarations de M. Véran,
06:48 le comité à l'époque du Covid, qui était infirmé une ou deux semaines après,
06:53 dans sa propre bouche, vous savez, ça m'appréciait pas.
06:58 [Musique]

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