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  • 27/03/2023
Olivier Cadic, sénateur (UC) représentant les Français établis hors de France, vice-président de la commission des affaires étrangères déclare qu' "Il est nécessaire de retrouver un peu de sérénité. L’image que nous donnons n’est pas l’image que doit donner la France. Les images projetées aux quatre coins du monde ne nous sont pas favorables".

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Transcription
00:00 – Merci Olivier Kadic de nous accompagner pendant cette première demi-heure,
00:03 membre du groupe Union Centriste, vous représentez les Français établisseurs de France.
00:06 On va bien sûr parler de ce qui se passe du côté du Royaume-Uni dans quelques instants,
00:10 mais d'abord l'actualité, c'est cette crise et cette sortie de crise
00:14 que tente de trouver l'exécutif.
00:15 Élisabeth Borne hier soir dans un entretien à l'agence France Presse
00:18 dit vouloir l'apaisement avec les syndicats.
00:21 Elle va recevoir les partis d'opposition la semaine prochaine, c'est suffisant pour vous ?
00:25 – Je pense qu'elle est un petit peu obligée quand même de dire ça,
00:30 puisque effectivement il est nécessaire de retrouver un peu de sérénité.
00:35 Je crois que l'image que nous donnons n'est pas l'image que doit donner la France.
00:39 Moi, je vous l'avais dit, je vis au Royaume-Uni,
00:41 donc j'ai un regard extérieur sur ce qui se passe en France.
00:44 Et donc les images qui sont projetées aux quatre coins du monde ne nous sont pas favorables.
00:49 Et donc il est logique que la Première Ministre appelle toutes les parties prenantes
00:54 à se retrouver autour de la table.
00:55 Nous sommes dans une démocratie et on doit parler sereinement entre nous.
00:59 – La Première Ministre dit qu'elle n'aura plus recours au 49.3 hors texte budgétaire.
01:04 Est-ce que c'est une bonne chose pour vous ?
01:06 – C'est son choix de Premier ministre.
01:08 Je pense que ce qui est important c'est d'être efficace.
01:11 La France a besoin d'avancer.
01:13 Il y a justement cet article 49.3 qui permet justement d'avoir des sorties
01:19 en disant aux membres de l'Assemblée nationale de prendre une position.
01:23 Est-ce qu'ils veulent renverser le gouvernement ou pas ?
01:25 Et donc c'est un outil.
01:27 Si elle décide de ne pas l'utiliser, c'est son choix.
01:30 – Et ça doit être pérennisé le fait de ne pouvoir utiliser le 49.3
01:33 que dans des textes budgétaires ?
01:35 – Mais c'est une position de la Première Ministre.
01:37 Encore une fois, je ne pense pas que quand la Constitution a été écrite de cette façon-là,
01:43 ça avait été bien vu par le général De Gaulle, je pense, d'avoir cet outil-là
01:46 pour pouvoir avancer même quand il y a des difficultés.
01:49 – Il y a une nouvelle journée de mobilisation qui est annoncée demain,
01:52 la dixième à l'appel des syndicats.
01:54 Est-ce que vous comprenez que les syndicats continuent la mobilisation dans la rue
01:57 alors que le texte est désormais adopté par le Parlement ?
02:00 – Pour moi, c'est un petit peu compliqué parce que vous savez,
02:02 tous les ans au Sénat, depuis cinq ans maintenant, nous votons.
02:06 Donc le report de l'âge légal à 65 ans, il y a une évolution, nous vivons plus longtemps.
02:12 Donc c'est un débat qui me semblait être arbitré lors de l'élection présidentielle.
02:18 Il y avait une vraie majorité pour pouvoir, même à l'Assemblée nationale,
02:21 il y avait une majorité qui se dessinait pour pouvoir faire voter le texte.
02:25 Il y a une partie des Républicains qui ont généré en fait cette situation
02:28 qui n'aurait pas existé si les Républicains avaient été unis
02:31 pour voter un texte qui était conforme à leurs propres engagements
02:35 lors de l'élection présidentielle.
02:37 Il se trouve qu'on a ce sujet-là aujourd'hui qui est sur la table,
02:39 qui est effectivement politique.
02:41 Maintenant que les syndicats ne puissent pas dire quelle est l'alternative,
02:45 parce que l'alternative c'est quoi ?
02:47 C'est soit on baisse les pensions, soit on augmente les taxes sur les gens qui travaillent.
02:53 Donc c'est là que va se situer l'enjeu.
02:55 Je pense qu'on avait trouvé une solution, dont on a débattu d'ailleurs dans l'hémicycle.
03:02 Je pense que maintenant si les syndicats veulent qu'on revienne,
03:05 il va falloir qu'ils viennent, eux, avec de vraies propositions pour dire comment on finance.
03:11 – Alors Laurent Berger, il appelle à mettre le texte sur pause,
03:13 justement pour retravailler la question.
03:14 – Mais pause, ça ne veut pas dire que c'est une solution.
03:16 Quelle est la solution ? Comment ils veulent financer ?
03:19 On est dans le cadre d'un PLFSS, on a un déficit, c'est là où on les attend.
03:23 – Donc mettre le texte sur pause, ce n'est pas la solution pour vous ?
03:26 – Mais de toute façon, à un moment ou un autre, il va falloir dire qui est-ce qui paye.
03:29 Est-ce qu'on continue à aggraver le déficit ?
03:31 À un moment, ça va se payer.
03:33 – Mais quand vous avez entre 1 million et 3,5 millions de Français dans les rues,
03:37 toutes les semaines, c'était le cas jeudi dernier,
03:40 est-ce qu'à un moment, il ne faut pas entendre aussi le message ?
03:42 – Moi, je veux bien l'entendre, mais je vis avec un traumatisme.
03:45 C'est celui de 1995, quand Alain Juppé a dû renoncer à cette réforme des retraites.
03:51 Et à la sortie, qu'est-ce qui s'est passé ?
03:53 Le gouvernement a été renversé derrière,
03:56 et on voit bien qu'économiquement, budgétairement, on l'a payé très cher.
04:00 Donc si on est obligé de revenir en arrière,
04:04 c'est-à-dire que, alors que nous avons voté, alors qu'il y a eu un vote,
04:08 on est obligé de revenir en arrière, va se poser la question, qu'est-ce qu'on fait ?
04:11 Il y a un moment, il va quand même falloir repasser devant le Parlement.
04:15 – Qu'est-ce qu'on fait sur la réforme des retraites ?
04:16 Et qu'est-ce qu'on fait politiquement ?
04:17 Est-ce que pour vous, il y a une alternative politique ?
04:19 Est-ce que la dissolution pourrait être une solution ?
04:22 – Encore une fois, ça paraîtrait étrange que quelques mois après avoir voté,
04:28 on doive dissoudre pour revenir devant les électeurs.
04:32 Donc il y a une partie des mouvements politiques
04:38 qui n'acceptent pas le résultat des élections.
04:41 Nous l'avons vu l'an dernier, bien que la France insoumise ait perdu les élections,
04:46 ils continuent à dire que le peuple était avec eux.
04:48 Le peuple avait voté, il ne respecte pas ce vote populaire.
04:52 C'est là où est la difficulté.
04:55 – On l'a vu dans le journal de violences-affrontements,
04:58 ce week-end à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres,
04:59 lors d'une manifestation interdite, plusieurs baissiers,
05:01 du côté des manifestants, du côté des forces de l'ordre.
05:04 Le pronostic vital d'un des manifestants est d'ailleurs engagé.
05:07 Des parlementaires étaient présents dans cette manifestation
05:10 qui était pourtant interdite, qu'en pensez-vous ?
05:13 – Je pense que les images montrent par elles-mêmes le problème.
05:18 Et donc ce n'est pas quelque chose de nouveau.
05:21 Nous l'avons vu aussi avec Notre-Dame-des-Landes.
05:24 On l'a vu avec d'autres générations,
05:26 sur ceux qui combattaient les centrales nucléaires.
05:30 On voit ce spectacle qui est un spectacle de bataille rangée.
05:35 On n'est pas dans l'échange d'arguments, on est dans autre chose.
05:39 Et on le voit bien, on est dans un affrontement
05:41 et on ne respecte pas les forces de l'ordre.
05:44 On leur tire dessus, on voit des camions incendiés.
05:47 Ce n'est pas ça la démocratie.
05:49 Et donc il faut revenir sur quelle est l'origine de ça,
05:53 comment ça se construit.
05:54 On voit dans toutes les démocraties,
05:56 on voit des endroits où on cherche à déstabiliser les gouvernements
06:00 par des mouvements comme ça, pour contester l'autorité.
06:03 Ça c'est un vrai sujet, il va falloir que peut-être
06:05 on en parle aussi au niveau du Parlement.
06:07 – Conséquence de ce climat social tendu,
06:09 la visite du roi Charles III a été reportée.
06:12 Elle était prévue depuis hier jusqu'à mercredi.
06:15 Elle a été reportée un peu à la dernière minute,
06:17 vendredi midi, vous revenez du Royaume-Uni où vous résidez,
06:20 vous allez nous dire dans quelques minutes
06:21 comment ça a été perçu sur place.
06:22 Mais d'abord, on va aller à Bordeaux où devait se rendre demain Charles III.
06:26 Bonjour Xavier Sotar, merci beaucoup d'être avec nous,
06:30 journaliste à Sud-Ouest.
06:31 On revient d'abord avec vous sur l'incendie volontaire
06:35 du Porsche de la mairie de Bordeaux, jeudi,
06:37 en marge de la manifestation contre la réforme des retraites,
06:40 parce qu'on va voir que ça a peut-être un rapport
06:41 avec le report de cette visite.
06:43 Mais d'abord, on en est où de l'enquête sur cet incendie ?
06:47 – Écoutez, l'enquête est en train de suivre son cours.
06:50 Ce qu'on sait à ce stade, c'est qu'il y a eu une série d'interpellations
06:53 et une personne, sans domicile, de 26 ans,
06:56 a été incarcérée pour l'effet d'incendie.
06:59 La police, évidemment, est en train de mener les investigations,
07:03 est en train d'exploiter toutes les preuves dont elle dispose
07:06 au cours de cette soirée.
07:07 Je vous rappelle, il faisait quand même noir,
07:09 on s'est retrouvés face à plusieurs dizaines d'individus masqués et cagoulés,
07:13 donc assez difficile de déterminer qui a fait quoi.
07:16 Alors évidemment, il y a des caméras de vidéosurveillance qui étaient installées,
07:20 l'une d'entre elles était coupée pour la simple et bonne raison
07:23 qu'il y avait des coupures d'électricité dans le cadre de la contestation sociale.
07:26 Bref, pour l'instant, les investigations se poursuivent.
07:29 Une personne incarcérée, je vous le disais,
07:31 quant à l'origine, c'est assez nébuleux,
07:34 il y a des rumeurs qui courent en ville.
07:36 On n'est évidemment pas là pour relayer les rumeurs,
07:39 mais voilà, on est en tout cas dans,
07:41 allez, une réminiscence des incidents qu'avait connus Bordeaux
07:45 pendant la crise des Gilets jaunes,
07:47 où cette place Beberlan, cette place de la mairie,
07:49 était devenue le théâtre de violences urbaines,
07:53 samedi après samedi,
07:54 et là, ça réveillait un très, très, très, très, très mauvais souvenir,
07:58 très douloureux pour Bordeaux,
07:59 et tout le monde est un petit peu sous tension,
08:01 puisque demain, vous le disiez,
08:03 il y a à nouveau une mobilisation,
08:05 mobilisation pour laquelle, cette fois,
08:07 la mairie de Bordeaux sera sous bonne garde.
08:09 – Et demain, vous auriez dû, à Bordeaux, accueillir le roi Charles III,
08:14 et est-ce que c'est cette situation extrêmement tendue
08:17 et ces images qu'on a vues il y a quelques jours
08:19 qui ont conduit à l'annulation de cette visite ?
08:22 – Écoutez, l'image a été très spectaculaire,
08:25 de voir ce porche de l'hôtel de ville enflammer,
08:28 des flammes qui grimpaient à 15-20 mètres de haut.
08:31 Cette image, on l'a retrouvée, évidemment,
08:34 dans les médias britanniques, notamment dans le Guardian.
08:36 Donc, est-ce que ça a été le déclencheur ?
08:38 Difficile à dire, je ne suis pas dans les secrets de Buckingham,
08:41 le sénateur pourra peut-être nous expliquer les ressorts de la diplomatie,
08:45 mais quoi qu'il en soit, c'est une vraie déception.
08:49 Pour le maire écologiste, je vais tout vous dire,
08:51 il y a une petite singularité du maire de Bordeaux,
08:54 il était ravi de recevoir le roi Charles à Bordeaux.
08:57 Pourquoi ? Parce qu'il y a une longue histoire commune,
08:59 trois siècles de domination anglaise sur l'Aquitaine,
09:02 à l'Yénor d'Aquitaine, ça finit à la guerre de Cent Ans,
09:04 la bataille de Castillon,
09:06 parce que les Anglais ont laissé une trace très forte, très puissante.
09:09 La fortune des vins de Bordeaux, on la doit pour partir aux Anglais.
09:13 À l'époque, pendant cette époque, on est vraiment dans le bas Moyen Âge,
09:16 le monopole des commerces des vins était accordé à Bordeaux.
09:21 Et puis, ensuite, évidemment, le duché d'Aquitaine est revenu dans le gérant français,
09:26 mais il y a toujours eu ce lien très étroit, très particulier jusqu'au 18ème.
09:29 Et on doit aux Anglais d'avoir structuré notre vignoble.
09:33 On a une spécificité dans le vignoble bordelais, c'est le négoce.
09:35 Eh bien, le négoce, on le doit aux Anglais de grande famille.
09:38 Aujourd'hui, le président du CIVB, l'interprofession la plus grosse de France,
09:43 est dirigé par un certain Alan Seashell, qui est d'origine britannique, évidemment.
09:48 Xavier, vous avez une question ?
09:51 Oui, absolument.
09:53 Ça boucle un petit peu tous les sujets du jour.
09:56 Entre ces spectacles de violence au terme des manifestations des retraites Saint-Sauline,
10:01 on l'a vu pour monsieur le député, pour monsieur le sénateur,
10:03 évidemment, la question, c'est de savoir
10:06 est-ce que l'image de la France, aujourd'hui, est durablement dégradée au Royaume-Uni ?
10:11 Je crois que c'est un spectacle, malheureusement, qu'on a souvent donné.
10:18 Et donc, il y a une sorte de romantisme de la part des Britanniques
10:22 quand ils regardent la France.
10:24 Et ils sont, je dirais, je l'écoutais, je l'entendais à la radio, à la BBC,
10:29 encore ce week-end, effectivement, cette façon de commenter cette action,
10:34 ces actions en France qui ne sont pas du tout perçues de la même façon.
10:39 Les Britanniques n'ont pas cette approche-là.
10:42 Il y a d'abord une notion de respect qui est, je dirais,
10:47 dans le cadre de l'éducation britannique,
10:49 qui est encore fortement enseignée,
10:53 et qui fait qu'on ne va pas commettre des dépradations,
10:57 sinon on va aller en prison,
10:59 ou sinon ça va vous coûter très très cher sous forme d'amende.
11:03 Donc, il y a quand même un cadre qui est différent.
11:06 Ceci étant, effectivement, vous parlez de Bordeaux,
11:10 il y a un consulat britannique à Bordeaux,
11:12 c'est très bien expliqué sur ce côté proximité.
11:18 Et d'ailleurs, le vin de Bordeaux, beaucoup l'appellent toujours le cléret,
11:22 et donc ils ont gardé le nom original du vin de Bordeaux.
11:27 Il y avait quelque chose qui relevait,
11:31 comment dire, dans le voyage du roi Charles III,
11:36 qui relevait en fait d'une symbolique très forte
11:40 dans le prolongement, dans la suite de ce qu'avait fait sa mère,
11:44 qui avait eu ce premier déplacement.
11:47 Il y avait un fort attachement symbolique à la proximité,
11:52 à conserver cette proximité entre la France et le Royaume-Uni.
11:55 Ça n'est que partie remise,
11:57 et c'est ce qui a été dit, puisque ça n'est que reporté,
12:01 mais ceci étant, évidemment, au niveau de l'image,
12:04 à un moment important, puisque je voudrais quand même rappeler à certains
12:07 qu'il y a la guerre en Ukraine,
12:09 qu'eux, en Ukraine, ils reçoivent des missiles sur la tête
12:13 qui leur viennent directement du camp de M. Poutine.
12:18 À ce moment-là, on avait besoin effectivement
12:22 de tourner totalement la page du Brexit,
12:24 et c'était quelque chose de très fort qui devait se passer,
12:27 retrouver ce côté entente pour aller de l'avant.
12:30 – On va parler des relations franco-britanniques,
12:33 mais c'était ce report, l'annonce de ce report,
12:36 un peu à la dernière minute, 48 heures avant l'arrivée de Charles III.
12:40 Est-ce que ça vous a surpris ? Est-ce que ça a surpris les Britanniques ?
12:44 – Évidemment, on pensait que le président de la République
12:50 pourrait quand même concrétiser cet événement.
12:54 Je pense que s'il a pris cette décision, c'est qu'il avait des informations
12:58 qui lui permettaient de penser que ça ne se passerait pas bien,
13:01 et qu'on le voit, il y a une volonté de remettre en cause l'autorité,
13:07 de déstabiliser notre pays.
13:09 Certains cherchent à nous mettre dans une mauvaise position,
13:12 pensent que peut-être que comme ça, ils auront des élections,
13:15 ils auront à nouveau leur chance de prendre le pouvoir.
13:18 Je pense que c'est dommageable pour nous, ceci étant, je le comprends,
13:23 et je pense encore une fois que le président de la République,
13:26 s'il l'a fait, ce n'était pas de gaieté de cœur,
13:28 et s'il l'a fait vendredi matin, c'est qu'il avait des informations
13:31 qui lui laissaient à penser que ça ne se passerait pas bien.
13:34 – Comment ça a été perçu au Royaume-Uni ?
13:36 Vous qui en revenez, est-ce que les Britanniques en ont parlé ce week-end ?
13:41 Comment ils ont vécu ça ?
13:42 – Non, c'est un report, c'était une visite.
13:48 Très honnêtement, on n'en a pas parlé plus que ça lors du gala vendredi soir
13:52 du Collège Français Bilingue de Londres,
13:54 où la communauté française était là réunie.
13:57 C'est reporté.
14:00 Aujourd'hui, on est plus dans le phénomène de finir,
14:04 de refermer totalement cette page Brexit,
14:07 de pouvoir repartir de l'avant, reconstruire.
14:09 On a des problèmes au niveau international
14:11 qui touchent notre futur, notre avenir.
14:15 On est côte à côte face à des pays qui nous menacent,
14:20 qui menacent les démocraties.
14:22 Et c'est comme ça, à mon avis, qu'il faut regarder l'actualité,
14:26 il faut prendre du recul et se dire qu'on va aller de l'avant.
14:28 Et donc Charles III viendra cet été, ça a été annoncé,
14:31 et donc reste à définir la date,
14:33 et on fera certainement un grand événement.
14:36 Et je donne rendez-vous à tout le monde pour soutenir
14:39 et pour aller de l'avant, pour construire
14:42 une relation franco-britannique positive et constructive.
14:44 – Et pour reprendre la question de Xavier,
14:47 est-ce que ça a abîmé l'image de la France au Royaume-Uni ?
14:51 – Je pense que, encore une fois, les Britanniques connaissent,
14:55 aiment la France, quoiqu'en disent certains, beaucoup.
14:57 Beaucoup ont fait le choix d'y acheter une maison, on le voit.
15:02 Certains ont fait le choix de prendre notre nationalité aussi,
15:05 pour pouvoir y vivre tranquillement.
15:07 C'est, encore une fois, notre image,
15:12 c'est pas que le Royaume-Uni, c'est le niveau international.
15:17 Pensez-y, depuis quelques années, le Président de la République
15:19 avait vraiment changé l'image au niveau international.
15:22 Il donnait envie aux investisseurs étrangers d'investir plutôt en France,
15:25 plutôt qu'en Allemagne ou dans d'autres pays.
15:27 On est devenu la première destination, c'est pas perdu.
15:30 Ce qui est important, c'est qu'on puisse créer des emplois,
15:33 qu'on puisse développer notre économie,
15:34 et qu'on puisse créer de la richesse qu'on puisse partager.
15:37 Parce qu'au bout du bout, la retraite, c'est ça.
15:41 – On va continuer à parler des relations franco-britanniques,
15:43 mais on va remercier Xavier, merci beaucoup, Xavier Sota, d'avoir été avec nous.
15:47 On regarde la Une de Sud-Ouest, méga bassine, faut-il un moratoire ?
15:50 C'est à la Une de votre journal.
15:52 Et puis, Xavier, on signale la sortie de votre livre,
15:55 sorti vendredi, "Livre écrit avec Jefferson Desport",
15:59 sur Pierre Urmic, le maire de Bordeaux, un écolo à l'épreuve du pouvoir.
16:04 C'est le titre de votre livre.
16:05 Merci beaucoup, Xavier, d'avoir été avec nous.
16:08 Alors, on continue à parler de ces relations franco-britanniques.
16:10 À l'auroport, de la visite de Charles III,
16:12 met-elle à mal les relations entre la France et le Royaume-Uni ?
16:15 Et où en sont d'ailleurs ces relations à l'heure actuelle ?
16:17 On fait le point avec Alex Poussin.
16:19 [Musique]
16:26 – Bonjour Alex. – Bonjour Yann.
16:27 Bonjour Olivier Cadic.
16:28 – Et Alex, l'annulation de cette visite royale intervient à un moment
16:31 où les relations franco-britanniques s'étaient réchauffées ces dernières semaines.
16:35 – Oui, on le rappelle, depuis quelques années,
16:37 les relations franco-britanniques se sont un petit peu dégradées après le Brexit.
16:40 On se souvient d'un Boris Johnson quand il était au pouvoir,
16:44 assez agressif envers son voisin français.
16:46 L'éphémère Premier ministre, Premier ministre Listerus,
16:49 s'était même demandé publiquement si Emmanuel Macron était un ennemi
16:52 ou un ami de son pays.
16:54 Et puis Ritchie Sounack est arrivé au Disdonning Street à l'automne dernier
16:57 et cela a produit l'effet d'un rayon de soleil entre les deux rives de la Manche.
17:02 Ritchie Sounack et Emmanuel Macron ont même organisé il y a quelques semaines
17:05 un sommet franco-britannique pour repartir sur de bonnes bases.
17:08 Écoutez le Premier ministre britannique.
17:11 – Si nous sommes honnêtes, les relations entre nos deux pays
17:15 ont connu des difficultés ces dernières années.
17:17 Et je ne parle pas seulement du fait que la France s'est éliminée
17:19 d'Angleterre de la Coupe du Monde,
17:21 mais je crois que la réunion d'aujourd'hui marque un nouveau départ
17:25 et une entente renouvelée.
17:26 Nous nous tournons vers l'avenir, un avenir qui s'appuie sur tout ce
17:29 que nous partageons, notre histoire, notre géographie et nos valeurs.
17:33 Et un avenir beaucoup plus ambitieux quant à la manière
17:36 dont nous travaillons ensemble pour améliorer les conditions de vie
17:40 des personnes que nous servons.
17:43 – Voilà, une nouvelle relation franco-britannique qui est également souhaitée
17:47 par Emmanuel Macron, on va l'écouter lors de ce sommet.
17:51 – Dans ce contexte qui place l'Europe, au sens géographique du terme,
17:55 face à des responsabilités nouvelles, nous deux, membres permanents
18:00 du Conseil de sécurité des Nations Unies, membres fondateurs de l'OTAN,
18:03 puissances dotées, avec des intérêts communs et des vraies convergences,
18:07 nous voulons travailler ensemble et nous voulons bâtir des solutions
18:11 concrètes pour notre avenir.
18:13 – Donc la France et le Royaume-Uni sont donc d'accord pour renforcer
18:16 leur coopération, d'abord dans la lutte contre l'immigration clandestine
18:19 qui est un véritable défi, notamment pour les côtes du Pas-de-Calais,
18:23 partenariat élargi aussi en matière de défense et une meilleure coordination
18:27 dans l'aide militaire envoyée à l'Ukraine.
18:29 Notez que les relations s'améliorent également entre le Royaume-Uni
18:32 et l'Union européenne dans la négociation de l'après-Brexit.
18:37 Le problème de l'Irlande du Nord est en passe d'être résolu,
18:41 on le rappelle, après le Brexit, les contrôles ont été rétablis
18:44 entre le Royaume-Uni et l'Union européenne,
18:46 mais il était hors de question d'instaurer une frontière
18:50 sur le territoire irlandais, entre la République d'Irlande,
18:53 membre de l'Union européenne, et l'Irlande du Nord,
18:55 membre du Royaume-Uni, pas de retour d'une frontière en Irlande
18:58 pour des raisons historiques.
19:00 Les contrôles avaient donc été déplacés entre l'Irlande du Nord
19:04 et le reste du Royaume-Uni, ce qui n'était pas non plus convenable
19:08 pour les partisans de l'unité du Royaume-Uni,
19:11 et il y a quelques semaines, européens et britanniques
19:13 se sont mis d'accord dans le cadre d'un accord appelé
19:17 accord de Windsor sur une frontière mouvante
19:19 où les produits venant du Royaume-Uni en Irlande du Nord
19:23 pourront circuler librement, seuls ceux qui sont à destination
19:26 de la République d'Irlande connaîtront des contrôles.
19:29 Donc voilà, l'après-Brexit est en train de se négocier.
19:33 Olivier Kadic, est-ce que l'annulation de cette visite
19:35 peut mettre un mal à ces relations franco-britanniques
19:38 qui étaient en train de se réchauffer ?
19:39 – Ce n'est pas une annulation de visite, c'est un report.
19:42 Donc non, je ne pense pas.
19:45 Je pense que les intérêts qui ont été défendus
19:49 tant par le Premier ministre britannique
19:51 que par le Président de la République lors de ce sommet
19:54 ont été vraiment de montrer quels sont les points de convergence
19:58 qui nous amènent à devoir travailler aujourd'hui ensemble
20:01 pour construire, je dirais, un avenir commun.
20:03 Le Premier ministre britannique l'a rappelé,
20:06 nous avons des valeurs communes et nous avons en face de nous
20:10 des régimes qui veulent détruire les démocraties
20:13 qu'ils ont annoncées, qui veulent mettre à base cette organisation.
20:18 Nous-mêmes voulons défendre ces démocraties,
20:21 même si ce n'est pas si facile que ça,
20:24 et on le voit en ce moment, de diriger une démocratie.
20:27 Ça veut dire que chacun puisse s'exprimer à sa façon,
20:30 normalement dans le respect.
20:32 Mais aujourd'hui, les Britanniques ont bien dit
20:34 qu'ils voulaient avancer.
20:36 On a effectivement pu régler le problème
20:39 qui était vraiment le problème Brexit,
20:41 c'était de savoir comment ça allait se passer
20:43 pour l'Irlande du Nord.
20:44 Donc il y a un accord où, encore une fois,
20:47 on a trouvé un moyen, vu l'expérience,
20:50 de dire oui, il y a certains produits
20:51 qui sont destinés à l'Irlande du Nord,
20:53 uniquement, il n'y a pas de risque qu'ils rentrent
20:56 dans l'Union européenne, donc on s'est mis d'accord.
20:59 On verra l'application.
21:01 Notre difficulté, c'est plutôt que certains unionistes
21:04 encore en Irlande du Nord, quelque part,
21:06 sont encore en train de faire de la surenchère.
21:08 Mais ce qui est important, c'est qu'en face de nous,
21:11 il y a des pays qui ne nous veulent pas que du bien.
21:15 On voit qu'il y a des conflits en Ukraine,
21:17 potentiellement, on voit qu'il va y avoir des conflits
21:20 dans l'Indo-Pacifique, on voit que nos intérêts sont communs,
21:23 il faut s'allier, il faut se préparer,
21:25 et c'est ça un petit peu qui était annoncé.
21:27 – Depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine,
21:29 on parle beaucoup de la construction
21:30 d'une défense européenne.
21:31 Est-ce que l'avenir de cette défense européenne
21:33 peut reposer aussi sur le Royaume-Uni,
21:35 qui n'est plus membre de l'UE
21:37 et qui est quand même très lié aux États-Unis ?
21:39 – Aujourd'hui, les enjeux auxquels nous sommes confrontés,
21:45 et c'est pour ça qu'il va y avoir une loi de programmation militaire
21:49 qui doit prendre en compte des enjeux importants.
21:52 Nous voyons bien que d'autres pays s'arment,
21:55 s'arment très fort, le budget de la Chine augmente,
21:59 on voit bien que des pays comme le Japon
22:00 sont obligés de doubler leur budget militaire.
22:03 Nous-mêmes, en Europe, il n'y a que les Britanniques
22:06 qui ont une capacité nucléaire, de l'arme nucléaire,
22:09 il y a la France,
22:10 donc nous sommes amenés à réfléchir ensemble
22:13 au niveau de la défense,
22:14 mais il y a un autre succès politique à Russie,
22:17 le président de la République, au niveau européen,
22:19 c'est cette communauté politique européenne.
22:21 Il va y avoir le deuxième sommet qui va avoir lieu à Kichino,
22:24 donc en Moldavie, le 1er juin.
22:27 Donc ça, ce n'est pas uniquement l'Union Européenne,
22:29 c'est justement le Royaume-Uni est autour de la table,
22:31 les pays des Balkans,
22:33 ce sont tous les Européens qui sont réunis pour réfléchir justement
22:36 comment avancer ensemble.
22:38 C'est un succès politique dont on ne parle pas,
22:41 c'est lié, c'est suite à la présidence française de l'Union Européenne.
22:44 On avance, on avance tous ensemble,
22:46 on se réunit, on réfléchit ensemble
22:49 et on prend les décisions ensemble.
22:50 Effectivement, vous avez raison de le dire,
22:52 la défense, ce qui se passe en Ukraine
22:54 est un sujet qui accélère ce rassemblement.
22:57 – Dernière question Alex.
22:58 – Dernière question sur la lutte contre l'immigration clandestine.
23:00 On a connu ces dernières années des tensions
23:02 entre la France et le Royaume-Uni,
23:04 justement sur cette gestion de cette frontière,
23:08 notamment des côtes du Pas-de-Calais,
23:09 est-ce qu'on va progresser ?
23:11 Vous avez le sentiment qu'on va progresser
23:12 sur ce point dans les prochaines années ?
23:14 – Je pense qu'il ne faut pas que les gens,
23:16 chacun reste sur son camp à soi,
23:18 parce qu'au côté britannique,
23:20 il y a des gens qui se plaignent effectivement
23:21 de voir les migrants arriver.
23:24 Pour ces personnes, bien souvent,
23:25 c'est la dernière étape d'un parcours semé d'embûches
23:30 dans lequel ils risquent leur vie
23:31 et certains perdent la vie dans la Manche.
23:34 Ce n'est pas une situation humainement acceptable.
23:37 D'un autre côté, les gens qui vivent,
23:39 les riverains sur les côtes de la Manche
23:42 vivent aussi une situation inacceptable
23:45 avec ces gens qui arrivent comme dans une impasse
23:48 à cet endroit-là.
23:50 C'est une problématique, j'ai envie de dire humanitaire,
23:52 que l'on doit régler par le haut.
23:54 Il faut que chacun réfléchisse ensemble,
23:57 trouve des solutions ensemble
23:58 et pas qu'on s'envoie les migrants les uns aux autres à la face.
24:00 Les gens qui sont dans cette situation
24:03 sont dans une situation catastrophique
24:05 et il faut penser à eux aussi humainement.
24:07 Il faut que là aussi, ensemble,
24:09 on réfléchisse et on trouve des solutions.
24:10 – Merci Alex.
24:11 – A tout à l'heure.
24:12 – On parlera d'Elisabeth Borne.
24:14 – Exactement.
24:14 Merci beaucoup Olivier Kadic.
24:16 Merci d'avoir été notre invité pendant cette première demi-heure,
24:18 dans 20 minutes dans le Club des territoires.
24:20 On parlera d'Elisabeth Borne et on reviendra également
24:22 sur les violences ce week-end à Saint-Sauline
24:24 lors d'une manifestation interdite contre les méga-bassinés.
24:27 On va en parler tout de suite avec notre prochaine invitée,
24:30 - C'est ça, c'est ça.
24:31 au Régent.

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