Charlotte d'Ornellas, journaliste au JDD, sur l'accueil des réfugiés gazaouis : «Au-delà de la question de la sécurité, du terrorisme et de la délinquance, il y a la question de l'enracinement culturel».
00:00Moi, ce qui m'a intéressée dans la tribune de Mathieu, c'est le mot « hypocrisie ».
00:05Parce que c'est un peu comme tout à l'heure, vous savez, rajouter des sanctions aux sanctions pas appliquées.
00:09Là, tout le monde va se focaliser sur cet exemple, parce qu'en plus, elle nous a gratifiés d'un profil soigné.
00:18Il y a de quoi dire, il faut le reconnaître.
00:19Il y a de quoi dire et il y a de quoi réagir.
00:22Mais la question, c'est notre politique d'immigration de manière beaucoup plus large.
00:25Et au-delà de la question de l'antisémitisme, Mathieu, tu as raison de rappeler que quand on parle de nouvel antisémitisme,
00:31quand on dit que Jean-Luc Mélenchon surfe avec des thématiques antisémites pour satisfaire un électorat.
00:37Mais allons au bout, ça veut dire quoi ?
00:38Que veulent dire ces phrases ?
00:40Qu'on a une partie de la population présente en France qui se sent moins française que viscéralement attachée à des causes qui ne sont pas françaises.
00:48Ce n'est pas insultant de dire ça, c'est simplement que quand on dit « attention, il ne faut pas importer le conflit »,
00:54mais quand vous importez préalablement des milliers, voire des millions, des centaines de milliers de personnes
00:59pour qui le rapport à ce conflit, encore une fois, est viscéral, il faut le comprendre.
01:03Parfois, il faut prendre en compte la réalité, surtout dans une politique d'immigration.
01:07C'est la seule chose qui n'ait pas été faite dans cette politique.
01:09Résultat, comment est-ce qu'elle est décidée cette politique ?
01:12Vous avez d'abord des cadres.
01:14On vous dit « dans tel pays, la situation est catastrophique », ce qui est objectivement vrai.
01:18Personne ne le contestera.
01:19En Afghanistan, la situation est abominable.
01:21La Gaza, la situation est un enfer.
01:23Personne ne le contestera.
01:24À partir de la situation, on vous dit « donc à partir de maintenant, tout le monde est éligible au droit d'asile ».
01:30Et à l'inverse, comment est-ce qu'on examine l'arrivée de ces personnes-là ?
01:33De manière absolument individuelle, sans prendre en compte ni les masses,
01:38et donc ni l'importation culturelle qui dépasse le sujet de l'antisémitisme,
01:42parce que je suis au regret d'apprendre aux autorités politiques ou judiciaires
01:48qui règlent la question de l'immigration, les gens dans le monde sont différents.
01:52Il y a un rapport au monde qui est différent.
01:54On parle de la question du rapport entre les hommes et les femmes,
01:57le rapport aux enfants, le rapport à l'éducation, le rapport à l'égalité,
02:02le rapport à la fraternité, le rapport à la liberté, si vous voyez ce que je veux dire.
02:06Tout le monde, tous les gens dans le monde sont attachés à ces valeurs,
02:11mais n'en donnent pas la même définition.
02:13Alors la question, c'est comment vous faites un pays après avec ça ?
02:16Eh bien, on n'y arrive plus. Donc il y a ce sujet-là de l'antisémitisme
02:20que l'on voit ces derniers mois, et il y a tous les autres sujets
02:24qui paient sur les épaules de Français qui n'en peuvent plus.
02:26Ils n'en peuvent plus pourquoi ? Parce qu'au-delà de la question de la sécurité,
02:29au-delà de la question du terrorisme, au-delà de la question de la délinquance,
02:32il y a la question de l'enracinement culturel de personnes dans leur pays.
02:36On le reconnaît à toutes ces personnes-là à qui on dit
02:39qu'on ne va quand même pas les obliger à se départir de leurs racines
02:41quand ils viennent en France, et on le dénie aux Français
02:44qui sont quand même premièrement chez eux.
02:47C'est du délire de bout en bout, notre politique d'immigration,