Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 3 jours
Lors de l'émission Face à l'Info du 18/06, la journaliste Charlotte d'Ornellas est revenue sur l'émission de France 2 «Sommes-nous tous racistes ?» : «».

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le but était de répondre à cette question, sommes-nous tous racistes ?
00:04Je vais vous spoiler, si vous avez envie de regarder en replay, faites-le quand même,
00:08mais la réponse est oui, nous sommes tous racistes.
00:11Le but était de comprendre, je cite, les mécanismes inconscients à la base du racisme.
00:15Donc même quand vous êtes antiraciste, en fait il y a des mécanismes inconscients,
00:18donc vous êtes raciste quand même, et donc il faut procéder à une rééducation.
00:23Alors dans l'émission, c'est le mot éducation qui est formulé, qui est employé,
00:27mais on comprend que comme on est déjà quand même un peu éduqué, a priori, il faut recommencer.
00:32Alors c'est une série d'expériences qui sont menées sur des candidats ignorants du sujet,
00:37ils viennent pour faire des expériences sur l'intelligence, je crois,
00:40enfin je ne sais plus ce qu'on leur a dit initialement, mais ils ne savent pas que c'est sur le racisme.
00:44Il y a, nous précisons, 32 blancs et 18 non-blancs, qui sont différents,
00:49et nous avons évidemment pendant 1h40 d'émission, aucune définition jamais du racisme qui est donnée.
00:54Et ça aurait pu servir parce que les expériences, il n'y en a pas une qui ressemble à l'autre,
00:59même sur le fond, sur la manière de déceler ci ou ça.
01:03On comprend en gros que le racisme, c'est tout ce qui concerne une idée,
01:08qu'elle soit négative, positive, sur un groupe de personnes,
01:11en raison de son appartenance raciale, puisque c'est la base de l'émission.
01:18Alors, il y a une caution scientifique dans l'émission.
01:21La caution scientifique, c'est un maître de conférence en psychologie sociale,
01:25ARN2, et qui donne en revanche d'autres définitions.
01:28Celle de stéréotypes et préjugés, parce que c'est surtout ça qu'on a,
01:31des stéréotypes et des préjugés, ça valait le coup de dépenser de l'argent
01:34et de passer 1h40 pour nous expliquer qu'on avait des préjugés dans la vie.
01:38Vraiment, merci beaucoup.
01:39Alors, un stéréotype, c'est, je cite,
01:41un ensemble d'idées préconçues que l'on va attribuer à un individu
01:45du simple fait de son appartenance à un groupe.
01:47Par exemple, associer minorité et discrimination.
01:51Ça, par exemple, c'est un stéréotype,
01:52ce n'est pas celui qui est étudié dans l'émission, mais c'en est un.
01:55Et ensuite, le préjugé, il nous explique,
01:57serait une attitude qu'on va avoir, par conséquent,
02:00vis-à-vis de ce groupe ou de la personne qu'on identifiait au groupe,
02:04par exemple, lui trouver des excuses.
02:06À notre personne, qui est de la minorité, donc discriminée,
02:08donc on lui trouve des excuses, ça par exemple, c'est un préjugé.
02:11Alors, l'explication est simple.
02:13En gros, c'est la catégorisation sociale.
02:15Nous expliquons, on catégorise les personnes
02:18en fonction des groupes dans lesquels on peut les mettre.
02:20Ça peut être ratio, sexuel, religieux.
02:23Et on se sent plus proche de notre groupe,
02:26du groupe ou des groupes auxquels on appartient.
02:29Et ça, c'est vraiment l'horreur absolue.
02:31On sent, c'est ça l'horreur absolue de toute l'émission.
02:34Je cite la caution scientifique.
02:36On en a une autre, une caution scientifique
02:38qui arrive à un moment, qui est maître de conférence,
02:40s'appelle Maboula Soumaoro.
02:42Elle est présentée comme maître de conférence à Tours
02:44et je ne sais plus aux Etats-Unis où elle a fait ses études.
02:47Et cette maître de conférence, en l'occurrence,
02:50elle est également militante des coloniales absolument assumées.
02:53Mais ça, ce n'est pas précisé.
02:54Elle avait par exemple expliqué qu'un homme blanc
02:56ne pouvait pas avoir raison en face d'une femme noire ou arabe.
02:59De principe, ça, ce n'est pas un préjugé ou un stéréotype, je ne sais pas.
03:02Ce n'est pas raciste du tout.
03:06Alors, je reviens à mes moutons, pardon.
03:09Donc, il nous dit, ce scientifique, je cite,
03:11« Cette présence du nous, le nous, indique la catégorisation sociale
03:16et devrait nous alerter.
03:18Dès qu'on dit nous, dès qu'on n'est plus un individu absolument dépouillé
03:21de toute appartenance, il faut commencer à s'inquiéter
03:25parce que c'est le début de tous les conflits.
03:27C'est déjà du racisme.
03:29Bref, nous sommes tous racistes.
03:31Il faut donc déconstruire les appartenances.
03:33Mais nous sommes tous racistes, mais pas vraiment tous quand même.
03:36Parce que nous le sommes tous.
03:37Mais seules les minorités visibles, je cite,
03:40seules les minorités visibles en souffrent.
03:43Donc, pour le prouver, on a en effet ces expériences qui s'enchaînent
03:46sous les yeux affolés des commentateurs
03:48qui ne savent plus très bien ce qu'ils poursuivent du début à la fin.
03:53On a des stéréotypes, on a des regards,
03:55on a des regards positifs, négatifs.
03:57Peu importe, on a surtout un immense globi-boulga pendant 1h40
04:01et une seule conclusion, en effet, nous avons des préjugés.
04:06Pourquoi parlez-vous de confusion, Charlotte ?
04:08Est-ce que ce n'était pas le but de montrer que ces préjugés existent ?
04:11Oui, sauf qu'à travers les expériences,
04:13parfois on ne voit vraiment pas le rapport,
04:15si ce n'est dans le commentaire qui suit les expériences,
04:17où là, le rapport est toujours clair, c'est horrible
04:19et les minorités visibles sont victimes de racisme.
04:23Je vous prends un exemple.
04:23La première expérience, on met dans une pièce,
04:26il y a quatre chaises.
04:27Sur les deux chaises du milieu, il y a un homme noir, un homme blanc
04:29et ensuite on fait rentrer les personnes
04:31et on regarde où elles vont s'asseoir.
04:35Alors, ils nous disent que, en gros,
04:37c'est très marrant d'ailleurs parce qu'on voit
04:39quelques personnes, elles sont toutes blanches,
04:41et elles vont s'asseoir à côté de l'homme blanc,
04:42on ne voit pas les autres.
04:43Je ne sais pas ce qu'ont fait les autres,
04:45mais le scientifique nous explique à la fin,
04:46en fait, on va vers celui qui nous ressemble.
04:48Ce n'est pas vraiment du racisme, explique-t-il,
04:51c'est qu'on va vers celui qui nous ressemble.
04:52Mais c'est quand même le début du racisme
04:53parce que ça veut dire qu'on a un groupe, le nous.
04:56Analyse scientifique.
04:57Analyse scientifique, évidemment.
04:58Donc, on ne sait pas très bien.
04:59Et par ailleurs, si tout le monde s'était assis de l'autre côté,
05:01ce serait raciste aussi, j'imagine.
05:03J'ai l'impression qu'on se crée un peu des problèmes.
05:04Bon, mais on ne sait toujours pas
05:06quel est le rapport avec le titre de l'émission.
05:08Ensuite, on a l'accusé en cours d'assise.
05:10On a un blanc, une photo d'un blanc
05:11qui est accusé d'homicide involontaire.
05:14Et on a une photo générée par intelligence artificielle
05:18d'un jeune homme maghrébin.
05:20Alors, pour la même chose,
05:21le deuxième prend une peine plus lourde.
05:22Donc, on nous dit, c'est bien la preuve
05:23qu'il y a un préjugé.
05:25Mais ce ne sont pas les mêmes gens
05:25qui voient les deux photos.
05:27Donc, je ne sais pas très bien
05:28comment on compare scientifiquement.
05:29Je ne suis pas sûre que ça tienne vraiment.
05:31Et par ailleurs, je précise à tout le monde
05:33et je rassure tout le monde,
05:33en cours d'assise, on a un peu plus qu'une photo
05:35quand on est juré pour prendre une décision
05:37ou délibérer sur une condamnation.
05:41Ensuite, on a les enfants.
05:42Alors là, c'est le passage des enfants.
05:43« Qui a volé le goûter de la petite marionnette ? »
05:46On a une marionnette
05:47et il y a ensuite une marionnette blanche,
05:49une marionnette noire.
05:50« Qui a volé le goûter de la petite marionnette ? »
05:53Alors, dans le public, on les voit,
05:54ils votent à main levée.
05:55Alors, les petits blancs qui sont majoritaires
05:57dans le public répondent la marionnette noire.
06:00On a deux petits enfants qui sont noirs
06:02qui répondent la marionnette blanche.
06:03Donc, nous répondons, nous expliquons,
06:05ils s'identifient.
06:07Donc, ils disent,
06:07en fait, c'était l'oiseau qui avait volé le goûter.
06:09Donc, on nous explique, là, ils s'identifient.
06:15Et dans la foulée, on nous montre le test de la poupée.
06:18Alors, il y a des petites filles noires
06:19qui sont devant deux poupées,
06:21une blanche, une noire,
06:23et la plupart d'entre elles choisissent
06:24la petite poupée blanche.
06:26Et là, on nous dit, en fait,
06:27elles ont internalisé le stéréotype.
06:30Donc, il y a des moments,
06:31on s'identifie,
06:32il y a des moments,
06:32on internalise le stéréotype.
06:35Mais à la fin, on n'a pas très bien compris
06:36quelle était la leçon scientifique.
06:38Bon, après, il y a d'autres expériences.
06:39Je passe dessus.
06:40Et il y a mon préféré, vous allez voir,
06:41le test de la photo.
06:43On montre des photos aux gens
06:45et on leur dit, vous dites un mot,
06:47la photo, à quoi vous fait penser la photo ?
06:49Et il y a une femme asiatique
06:50sur une photo en très gros plan
06:51qui a des baguettes à la main
06:53et qui est en train de manger des sushis.
06:54Vraiment en très gros plan.
06:56Et la plupart des gens répondent asiatique.
06:57Le mot, ça leur fait penser asiatique.
07:00Et là, on dit, ah,
07:01parce que les minorités sont visibles,
07:03mais il ne faut pas les voir.
07:04C'est un autre bon.
07:06Et on nous dit, il y a une deuxième photo
07:07avec également une femme asiatique.
07:09Sauf que ce qui est évident sur la photo,
07:11c'est qu'elle est en train de se mettre
07:12du rouge à lèvres, rouge à lèvres
07:13qui est fluo.
07:14Et donc, les gens répondent maquillage
07:15ou féminité.
07:16Et là, on dit, ah ah !
07:18Donc, en fait, on voit qu'elle est asiatique
07:23dans certaines situations,
07:25mais le contexte peut changer.
07:27Merci beaucoup.
07:28Et il y a une troisième photo.
07:30Elle a une blouse blanche.
07:31Et là, les gens répondent médecin.
07:32Donc là, on a envie de dire,
07:33bon, bah du coup, tout va bien.
07:34Enfin, je veux dire,
07:35eh ben non, parce que sur la première,
07:37les gens avaient vu asiatique
07:38avec des baguettes, des sushis
07:39et une personne objectivement
07:41d'origine asiatique.
07:42Mais je ne sais pas pourquoi,
07:43c'est dramatique.
07:45Ensuite, on découvre aussi,
07:46alors c'est une autre chose,
07:48qu'on a plus d'empathie
07:49pour les gens qui nous ressemblent.
07:51Et là, il y a un des commentateurs
07:52qui passe à confesse
07:53après l'expérience
07:54et qui dit, bah oui,
07:55c'est terrible.
07:56Parce que moi-même, par exemple,
07:57il y a beaucoup de conflits
07:58dans le monde en ce moment
07:59et moi-même, il y en a
08:00qui me touchent plus que d'autres.
08:01C'est horrible.
08:02Et j'avais vraiment envie de dire,
08:03c'est normal.
08:04C'est normal.
08:05Nous sommes des êtres de relation,
08:07nous avons des proches,
08:07nous avons des gens plus lointains,
08:09nous sommes touchés par certaines choses
08:10plus que d'autres.
08:11Bref, on n'a toujours pas compris
08:12ce qui était absolument dramatique.
08:14Alors, en deux secondes pour terminer,
08:16avant de recevoir Yves de Gaulle,
08:17Charlotte,
08:18l'expérience d'un vol de vélo
08:19a beaucoup tourné.
08:20On l'a vu sur les réseaux sociaux,
08:22les gens ne traitent pas
08:23de la même manière
08:24le jeune blanc
08:24et le jeune maghrébin.
08:25Et alors, tout le monde
08:26s'est attardé sur cet exemple.
08:27Et il y a un troisième exemple,
08:28il y a aussi une jeune fille.
08:32Les passants se comportent
08:32comme ils veulent.
08:33Pour le coup,
08:34c'est des passants, vraiment.
08:35Et ils viennent.
08:36Alors, ils vont voir
08:37le jeune homme blanc qui dit
08:37non, mais c'est mon vélo,
08:38mais j'ai oublié la clé.
08:39Il y a des gens qui...
08:41OK.
08:41Le jeune maghrébin,
08:43les gens posent la même question.
08:44Il dit j'ai oublié ma clé.
08:45Et il y a un couple
08:46qui appelle la police.
08:47Un couple qui appelle la police.
08:48Très bien.
08:49Et ensuite, il y a une jeune fille.
08:50Mais ça, personne ne s'est attardé dessus.
08:51Et il y a une jeune fille.
08:52Et l'intégralité des passants
08:53viennent voir la jeune fille
08:54pour lui proposer de l'aide.
08:56Pourquoi ?
08:57Moi, j'aurais bien aimé
08:58que le service public
08:58s'attarde sur le pourquoi.
09:00Parce qu'en effet,
09:01nous avons des préjugés.
09:02Ça, c'est évidemment vrai
09:04pour l'humanité entière.
09:05Nous avons des préjugés
09:06et parfois,
09:06ils sont renforcés
09:08par la réalité.
09:09Là, dans l'émission,
09:12il nous explique
09:13que c'est à cause de la presse.
09:14Évidemment, c'est la presse
09:15qui donne le nom
09:16ou le prénom
09:17de tel individu,
09:18mais pas de tel autre.
09:19On aimerait bien savoir lesquels.
09:20Il nous donne des exemples
09:21très précis.
09:22Et ensuite, il dit
09:23chaque jour,
09:23on va prendre un mini phénomène
09:24pour dire que c'est
09:25encore un homme noir
09:26ou maghrébin.
09:27Et donc,
09:28il nous explique
09:29que la répétition génère,
09:31nourrit, on va dire,
09:32les réactions également.
09:35On aimerait savoir
09:35quelle presse exactement.
09:37On aimerait aussi savoir
09:38si la réalité
09:39ne peut pas faire le travail
09:40qu'ils imputent à la presse
09:41de temps en temps.

Recommandations