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00:00On va parler maintenant de cet accord entre les Etats-Unis et l'Union Européenne qui ont trouvé un terrain d'entente sur les droits de douane.
00:06Donald Trump d'un côté, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission Européenne de l'autre.
00:11Le compromis donc prévoit une taxe unique à 15% sur les exportations européennes.
00:15On écoute d'abord les détails avec Inès Halikan.
00:19Je vais vous laisser vous exprimer aussi, mais je pense que c'est le meilleur accord jamais conclu.
00:26C'est un accord trouvé de justesse.
00:28Donald Trump et Ursula von der Leyen sont parvenus à un compromis historique au terme d'un dernier tête-à-tête d'une heure.
00:36Plus de certitude, ce qui est bien pour les entreprises des deux côtés de l'Atlantique.
00:4315% de droits de douane en incluant tous les investissements que le président vient de mentionner,
00:47les investissements dans les Etats-Unis et les achats là-bas.
00:50Un soulagement pour Bruxelles qui échappe aux 30% de surtaxes initialement annoncées par Washington.
00:59L'Union Européenne va investir 600 milliards de dollars aux Etats-Unis
01:03et acheter pour 750 milliards de dollars d'énergie américaine.
01:08Les deux dirigeants parlent d'un compromis solide.
01:11« L'accord ne concerne toutefois ni l'acier ni l'aluminium, ni les produits pharmaceutiques, exclue du texte. »
01:18« La plupart des accords, à part l'acier et l'aluminium, on est sur 50% de droits de douane.
01:24Je pense que ça concerne tout le monde. »
01:27Un accord in extremis conclu à quelques jours de la date butoir du 1er août.
01:32Il devra encore être validé par les Etats-membres de l'Union Européenne.
01:36Et on va évidemment écouter ensemble un certain nombre de réactions politiques.
01:40On va commencer par celle de Laurent Saint-Martin.
01:42C'est le ministre chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger.
01:46Il s'est exprimé ce matin à propos de cet accord.
01:48Écoutez.
01:48La bonne nouvelle ce matin, c'est qu'il y a un accord et que donc nos entreprises ont de la visibilité.
01:56Et donc il y a de la stabilité désormais dans la relation transatlantique commerciale pour l'investissement entre l'Union Européenne et les Etats-Unis.
02:03Ça c'est la bonne nouvelle parce que nos entreprises, pendant de longues semaines et de longs mois,
02:07craignaient d'abord que cette incertitude se transforme en incapacité d'investir, en incapacité de recruter et donc geler notre économie en quelque sorte.
02:15Et donc là-dessus, il faut quand même vraiment prendre cela en considération.
02:20Oui, le fait que nous ayons désormais une forme de stabilité avec nos partenaires américains est bienvenu.
02:25Est-ce que cet accord est équilibré ? Non.
02:27Bernard Conadan, là où Donald Trump a été fort dans cette négociation, c'est qu'il est parti de tellement haut
02:32qu'en redescendant ce pourcentage de droits de douane, certains arrivent presque à s'en réjouir.
02:38Mais c'est un bon accord pour Donald Trump.
02:39Oui, pour lui, on n'en doutait pas. Il parlait plutôt pour nous.
02:43On va faire plus dans l'autre sens.
02:44Les meilleurs accords qu'ils pouvaient décider et surtout qu'on pouvait avaliser.
02:47On a vécu, Elodie Huchard, quasiment six mois de tempête économique, de tempête boursière, de tempête douanière pour nos entreprises.
02:56Je vous rappelle la difficulté d'un certain nombre de patrons de se faire entendre en disant qu'ils n'en pouvaient plus.
03:03Bernard Arnault, vous savez, la polémique avec le patriotisme économique,
03:08y compris nos PME, qui ont beaucoup souffert de cette difficulté.
03:13Alors cet accord qui a été imposé, il n'a pas été négocié, il a été à vrai dire imposé hier.
03:18C'est un accord qui fait suite à celui du Japon, puisqu'on a à peu près les mêmes taux que le Japon,
03:23qui a eu lieu il y a quatre jours.
03:24Il est moins favorable que l'accord qui a été signé avec les Britanniques, puisqu'ils en sont à 10%.
03:29Néanmoins, ça va permettre un moment d'accalmie économique et financière,
03:35et donc douanière pour beaucoup de nos entreprises.
03:37Ça va stabiliser, ça a été dit par Laurent Saint-Martin,
03:40et moi je ne fais pas la politique, le service après-vente du gouvernement.
03:44Vous avez le droit.
03:45Oui, mais ce n'est pas non plus mon esprit.
03:46Mon esprit, c'est de dire que ça va permettre de geler un certain nombre d'inquiétudes,
03:51d'autant que c'est Donald Trump qui valide cet accord, et c'est là où c'est important.
03:55Par contre, et si vous me l'avez menté, ce qu'on peut regretter, c'est que ça ne règle en rien la faiblesse de notre industrie française.
04:05Ça ne gère en rien, et ça ne règle en rien le problème d'absence d'économie organisée européenne.
04:12Ça ne règle en rien la difficulté que nous avons à produire en France et en Europe face à un certain nombre d'importations,
04:19je pense aux Chinoises, qui nous inondent.
04:22Ça ne règle en rien, non trompe plus la valeur de l'euro, qui n'est toujours pas une monnaie numérique.
04:27Et ça met en revanche un peu en avant Mme Van der Nijen, alors que ces derniers mois,
04:33chaque pays, je pense à Mme Mélanie, M. Orban, M. Stermer, y compris le chancelier allemand,
04:41allaient de son côté pour essayer de plaider auprès du géant américain des dispositions favorables.
04:47Voilà ce que j'en pense. C'est quand même un moment de stabilité à venir pour les entreprises françaises,
04:56mais ça ne règlera pas nos problèmes.
04:59Nous payons cher une faiblesse, qui est une faiblesse récurrente de nos économies en Europe.
05:04Une autre réaction du côté de l'exécutive, celle de Marc Ferracci, c'est le ministre de l'Industrie.
05:09Il est évidemment donc concerné par cet accord. Écoutez, il parle d'un accord déséquilibré.
05:12C'est un accord déséquilibré parce que 15% de droits de douane vont être imposés à un très grand nombre de produits.
05:20Alors certaines filières importantes pour l'industrie européenne, comme l'aéronautique, comme les spiritueux, devraient être exemptées.
05:27Nous aurons les détails de cet accord dans la journée.
05:29Et ensuite, une négociation technique aura lieu dans les prochaines semaines.
05:33Mais il faut bien se le dire, c'est un accord qui est déséquilibré et qui doit nous inciter à continuer à travailler
05:39au rééquilibrage commercial entre l'Europe et les États-Unis.
05:42Ça signifie très concrètement, sur le sujet des services, vous savez que les États-Unis sont exportateurs de services vis-à-vis de l'Europe.
05:50Je pense que nous devons aller plus loin sur le rééquilibrage et faire en sorte que les grandes entreprises américaines
05:56contribuent plus lorsqu'elles exportent des services, et notamment des services numériques en Europe.
06:01– Naïma M. Fadel, ce qui est frustrant, et c'est malheureusement ce aussi à quoi on s'attendait en amont de cet accord,
06:06c'est que Donald Trump, il arrive, il est clair, c'est l'Amérique avant tout.
06:09Il l'a dit, ça a été même son programme.
06:11De l'autre côté, Ursula von der Leyen, elle sait bien elle-même qu'elle représente 27 pays
06:16qui ont des intérêts divergents suivant les items qu'on prend de l'accord, personne ne pense la même chose.
06:20Et Donald Trump le sait, il est seul face à une union qui n'a pas du tout fait la force, pour le coup.
06:25– Ah bah exactement, quand j'ai eu les conclusions de cet accord, je me suis dit, il est trop fort Donald Trump.
06:32Non mais sérieusement, il est trop fort, il est caricaturé.
06:34– D'ailleurs c'est lui qui dit que c'est le meilleur accord du monde, mais je vais vous laisser parler après.
06:37– Mais oui, exactement, il est caricaturé, il est moqué, il menace, il met effectivement la barre très haute
06:43pour donner le sentiment d'avoir lâché du lest.
06:46Non mais, et lui, il pense avant tout à son pays, il pense avant tout à l'Amérique, il a le souci de son électorat.
06:52Alors que nous, malheureusement, on s'est mis en main de Madame la Présidente de la Commission européenne,
06:59qui en fait n'a pas le souci des intérêts de chaque pays.
07:04Et quand je vois que le Royaume-Uni a réussi seul à avoir quand même un taux extrêmement intéressant
07:12par rapport à l'Europe où on est 27, donc finalement qu'est-ce que cette Europe ?
07:17C'est une Europe qui est bien faible, c'est une Europe aussi à l'image aussi aujourd'hui de nos pays respectifs,
07:24où on n'arrive plus à gérer, notamment regardé par rapport à la question de l'immigration, etc.
07:29On ne gère plus rien, on est extrêmement affaibli et je dirais même en faillite.
07:35Justement parce que vous avez parlé du Royaume-Uni et on va en dire un mot, Marine Le Pen s'est exprimé sur les réseaux sociaux,
07:41sur cet accord qu'elle qualifie de fiasco politique, économique et moral.
07:44Et notamment, elle parle de fiasco politique car, dit-elle, l'Union européenne à 27 États membres
07:47a obtenu de moins bonnes conditions que le Royaume-Uni.
07:49Les souverainetés en matière commerciale ne s'additionnent pas, elles se diluent, voire en l'espèce,
07:53s'annulent sous le poids de la bureaucratie bruxelloise.
07:56Arnaud Clarsfeld, ce qu'on voit, c'est qu'en effet, le Royaume-Uni est seul, mais s'en sort plutôt mieux que nous.
08:02D'abord pour l'accord, c'est une forme de raquette, mais une forme de raquette avec des raisons objectives.
08:09C'est-à-dire que du point de vue des États-Unis, il y a 650 milliards de dollars de déficit avec l'Europe
08:15et les États-Unis se disent que ça fait 40 ans qu'on protège l'Europe,
08:20que ça permet à l'Europe de mettre moins d'argent dans l'armée, de faire marcher son économie.
08:30Il nous impose des normes et le déficit est tel.
08:35Donc je décide parce que j'ai la puissance militaire et parce qu'aussi le continent américain pourrait se refermer tout seul.
08:43C'est-à-dire s'il y avait vraiment une guerre commerciale, les États-Unis pourraient se refermer sur eux-mêmes
08:49du Pacifique à l'Atlantique et recommencer à créer des petites cuillères, des choses et ne plus acheter de vitons.
09:00Vous voyez ce que je veux dire ? Donc ils peuvent vivre eux-mêmes.
09:02Donc l'Europe avait tout à perdre.
09:05Donc 15%, ce n'est pas si mal puisque la bourse a monté après cet accord.
09:12Donc ce n'est pas un accord catastrophique.
09:14Maintenant, vous m'avez posé pourquoi l'Angleterre a 10% ?
09:18Parce que l'Angleterre a quitté l'Union européenne et que sans doute les normes qui sont imposées par l'Union européenne
09:28ne sont peut-être pas imposées par la Grande-Bretagne.
09:31Et puis c'est un allié traditionnel et solide des États-Unis.
09:35Mais si on quitte l'Europe, le taux de ce qu'on payera pour la dette se montera considérablement.
09:43Et considérablement, l'Europe nous protège considérablement encore.
09:47Ça, il faut quand même le comprendre.
09:49Jacques Morel, ça rejoint d'ailleurs le même sujet qu'on avait sur la voie de la France tout à l'heure.
09:54C'est-à-dire qu'on voit bien que Donald Trump savait qu'il avait face à lui une personne qui en représente 27
09:59et qu'il était en position de force puisque finalement, c'était presque à nous de le convaincre,
10:03de tirer vers le bas les droits de douane.
10:06Lui, il avait aussi à perdre, certes, mais sans doute moins que nous.
10:10Tout à fait. De toute façon, il continue sa politique d'essayer de fracturer l'Europe.
10:15On voit bien déjà au sein du gouvernement français, si vous voulez,
10:19que les ministres n'apprécient pas de la même façon cet accord qui vient d'être signé.
10:27On n'en revient pas d'une certaine naïveté, si vous voulez, de nos dirigeants à l'échelon de l'Europe
10:35ou à l'échelon de notre pays face à un Trump qui est capable de pétarder tout ça dans les jours qui viennent
10:42parce qu'il gagne des batailles comme ça pour deux, trois jours.
10:45Après, il change d'avis, il part d'un autre côté, que ce soit sur les fronts extérieurs, en Israël, en Ukraine,
10:53si vous voulez, il prend des décisions et quelques jours après, c'est des décisions contraires qui sont appliquées.
11:01Donc cet accord, je ne suis pas sûr, moi je ne suis pas un grand politique,
11:06mais je ne suis pas sûr si vous voulez que cet accord puisse servir d'épine dorsale pour les années à venir.
11:12Et si je peux me permettre, la France devrait se faire rembourser auprès de l'Union Européenne
11:17parce que l'Allemagne a gagné avec cet accord, tandis que la France,
11:22elle n'avait pas un déficit, enfin disons les Etats-Unis n'avaient pas un déficit avec la France,
11:28mais elle avait un déficit avec l'Allemagne.
11:29Donc normalement, si le président de la République est aussi fort en relations internationales,
11:38il devrait peser sur l'Union Européenne pour que la France en retire quelque chose
11:42parce que d'autres pays retirent quelque chose de l'accord,
11:46alors que la France, qui est quand même un élément important dans l'Union Européenne,
11:50perd dans cet accord.

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