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Les débats de l'été avec Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP, auteure de « Face au mur »(2025, Éditions de L’Observatoire)

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##INVITE_DU_JOUR-2025-07-18##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:06Dans un instant, on va se plonger dans les méandres de l'économie française,
00:10parce que c'est de ça dont il s'agit, alors qu'on n'arrête pas de nous parler de redressement,
00:14de réarmement de la France, de la nécessité de faire des économies.
00:18Il faut croire que personne n'est convaincu quand même par les dernières propositions
00:21et par les nombreuses idées comme ça qui jaillissent du chapeau ici et là
00:24pour trouver des économies ou pour améliorer la production.
00:27On va en discuter avec Agnès Verdier-Mollinier, bonjour.
00:32Bonjour Maxime.
00:33Merci beaucoup d'être avec nous ce midi, directrice de la fondation IFRAP,
00:37auteure de Face au mur, c'est aux éditions de l'Observatoire.
00:40Et pardon de vous le dire comme ça, Agnès Verdier-Mollinier,
00:42mais c'est très déprimant quand on est un de vos lecteurs depuis très longtemps,
00:45parce que tout ce que vous prédisez dans vos livres depuis longtemps,
00:48le danger de la dette, les taux d'intérêt, le risque de FMI,
00:51le fait que l'État ne se serre pas la ceinture,
00:53on a l'impression que non seulement maintenant on y est
00:56et qu'on vient de le découvrir que la situation était aussi grave que cela.
01:02Oui, c'est dommage, on a perdu beaucoup de temps.
01:05On perd beaucoup de temps en France à parler, à débattre, à produire des rapports.
01:11Et pas beaucoup, malheureusement, on ne passe pas beaucoup de temps à venir.
01:14Et c'est le sujet qu'on peut vraiment déplorer.
01:21C'est finalement se dire que depuis dix ans, il y a dix ans, je sortais un livre qui s'appelle
01:28« On va dans le mur » où j'expliquais tous les boulets que la France a finalement additionnés
01:35dans toutes ces années, à la fois des normes, à la fois des taxes,
01:39à la fois des doublons entre l'État, la sécurité sociale, les collectivités locales,
01:45qui nous coûtent très cher et qui n'améliorent pas la qualité des services publics.
01:49Alors aujourd'hui, le Premier ministre, il est face au mur, c'est ça.
01:54C'est le titre de votre livre, donc ça tombe bien.
01:55Lui, il dit qu'il est face à la falaise, c'est un peu la même idée.
02:00Cette falaise qu'on a en face de nous, j'espère que c'est l'occasion maintenant
02:06de se réveiller et de traiter nous-mêmes le problème.
02:09Parce que si on ne traite pas nous-mêmes le problème, c'est la BCE, c'est le FMI qui nous impliqueront.
02:13Et ça, on va en reparler notamment quand on va plonger au cœur de votre livre dans quelques secondes.
02:18Maintenant, j'ai l'impression que ces derniers jours, on assiste quand même à une foire des idées un peu étranges
02:24et qui crispent quand même les Français.
02:26J'aimerais avoir votre analyse et votre expertise sur ces derniers.
02:29On a dit qu'on va supprimer deux jours fériés notamment.
02:32En quelques mots, est-ce que c'est une idée qui, si évidemment elle ne séduit pas tous les Français,
02:36peut avoir des conséquences sérieuses sur les économies et sur le budget de la France ?
02:44La première chose, Maxime, c'est de dire qu'on ne travaille pas assez en France.
02:48On ne travaille pas assez parce que d'abord, on a un taux de chômage des jeunes qui est trop élevé
02:53et une rentrée sur le marché du travail qui est trop tardive.
02:56On a des personnes qui sont en emploi qui ne travaillent pas assez pour des salaires à temps complet.
03:01On est parmi les pays qui travaillent le moins en moyenne pour un temps complet.
03:05Tous les chiffres Eurostat sont très clairs là-dessus.
03:08Nous, ça fait des années qu'on propose d'arrêter de parler en durée de travail hebdomadaire en 35 heures,
03:14mais en durée annuelle et qu'on propose de passer plutôt pour un temps complet à 1750 heures,
03:20par exemple, ce qui augmenterait de plus d'une centaine d'heures par an,
03:24le nombre d'heures travaillées pour un temps complet, sans être payé forcément plus.
03:29Mais vous vous dites, pardonnez-moi Agnès Verdes-Mollinier, que le débat,
03:32parce que c'est aussi une petite musique qui monte, je pense à Mathieu Lefebvre,
03:35qui était notre invité il n'y a pas très longtemps sur Sud Radio,
03:37qui nous disait, bon, le vrai débat, pardon, personne ne veut l'entendre,
03:39mais c'est les 35 heures.
03:40Vous vous dites, on s'en fiche des 35 heures, des 39 heures,
03:43on doit passer à un calcul annuel pour mettre tout le monde d'accord ?
03:45Absolument, absolument Maxime, il faut absolument passer à un calcul annuel,
03:50et de toute façon, de facto, ça supprimerait des jours fériés,
03:54ça supprimerait des jours de RTT.
03:55Donc, quand je l'entends, certains politiques, là, depuis plusieurs jours,
03:59qui disent, oh là là, c'est des gens qui travaillent, qui vont supporter l'essentiel.
04:03Non, en fait, tout le monde doit faire l'effort.
04:05On doit avoir un taux de chômage qui baisse pour les jeunes,
04:07des personnes qui sont aujourd'hui sur des situations de cumul d'aide sociale,
04:12à qui on demande de revenir vers l'emploi,
04:14sinon, on baisserait leur niveau d'aide sociale.
04:18Ça, c'est vrai que ça n'a pas été annoncé par le Premier ministre,
04:20mais c'est tout à fait quelque chose dont on peut s'inspirer,
04:22qui se passe dans les pays autour de nous, en Europe.
04:25Il faut que ceux qui sont au travail aujourd'hui travaillent plus à l'année,
04:28et il faut que les retraités partent,
04:30en fait, ceux qui partent à la retraite, partent plus tard à la retraite.
04:33De toute façon, tout le monde est d'accord, malheureusement,
04:35sauf les politiques, pour dire que les retraites,
04:37c'est vraiment l'éléphant au milieu de la pièce.
04:40Et dans cette idée de mettre davantage les Français au travail,
04:42vous avez vu ce qu'a proposé la ministre,
04:44concernée par ce sujet, dont le ministère porte le travail.
04:48Elle dit, bon, on peut commencer à donner de la liberté aux entreprises
04:50et à faire, sur le modèle de la cinquième semaine de congé payé,
04:53la même chose que le RTT, c'est-à-dire les monétiser.
04:56Est-ce que ça, c'est une piste, même si elle n'est pas parfaite,
04:58qui peut être encourageante à l'écrire des Molligny ?
05:01Mais en réalité, Maxime, je pense qu'il vaut mieux passer
05:03sur cette idée de dire un temps complet,
05:06c'est tant d'heures de travail en face,
05:07est-ce que c'est 1750 heures, est-ce que c'est plus ?
05:11Si on se met dans la moyenne européenne, on serait encore au-dessus de ça.
05:15Pourquoi ? Parce qu'on perd 7 milliards d'heures non travaillées en France
05:19parce qu'on a plus de chômage, un départ à la retraite plus tôt.
05:22Et parce que 7 milliards d'heures annuels qui sont perdus
05:26et qui nous coûtent, c'est ce qu'on va sortir dans une prochaine étude de la Fondation,
05:30ça nous coûte 130 milliards d'euros de richesse nationale
05:33qui n'est pas générée, c'est-à-dire...
05:35C'est monstrueux.
05:36C'est en moins sur le PIB de la France.
05:39Et ça, c'est pas en disant, oh là là, il ne faut pas que ce soit les salariés
05:44qui prennent leur part.
05:45Non, tout le monde doit prendre sa part.
05:47Et les retraités aussi doivent prendre leur part.
05:50Et nous, on est même pour que ceux qui sont actuellement à la retraite
05:53cumulent le plus possible l'emploi retraite
05:55et qu'on fasse sauter les verrous qui existent encore
05:58pour plafonner les niveaux de revenus.
06:00Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que c'est très compliqué.
06:02Donc, tout ce qu'on peut faire pour augmenter l'activité,
06:06pour augmenter le nombre d'heures travaillées,
06:07il faut absolument le faire foncer.
06:10Et il ne faut pas parler que du privé.
06:12Il faut aussi parler du public.
06:13Parce qu'on a un problème de phénomène de sous-travail dans le secteur public.
06:17Il y a l'absentéisme.
06:18Nous, on propose à la Fondation IFRAP quelque chose de très simple.
06:21En gardant les mêmes primes que ce qui existe aujourd'hui pour les fonctionnaires,
06:25on les verserait que si les agents sont présents.
06:28C'est-à-dire qu'on transformerait les primes actuelles.
06:30Il y a 20% de primes actuellement en moyenne
06:33sur l'ensemble des rémunérations publiques.
06:35On transformerait ces primes actuelles en primes de présentéisme.
06:40Et on les verserait que si les agents ne sont pas absents trop souvent.
06:44Et ça, ce serait formidable aussi pour encourager à avoir un meilleur service public,
06:51à avoir moins d'absentéisme.
06:52Je vous rappelle que l'absentéisme, il coûte 15 milliards d'euros par an.
06:55Rien que dans le public, c'est 7 milliards de trop par rapport au taux du privé.
07:00Donc, il faut vraiment prendre des décisions sur ça.
07:03Vous avez effleuré le sujet des retraites.
07:04Il y a eu quand même une opération sur les retraites.
07:07C'est que l'avantage fiscal de 10% sur l'impôt sur le revenu
07:13a été remplacé par un forfait à 2000 euros.
07:16Comment jugez-vous cette opération ?
07:17Beaucoup disent, quand même, on s'est attaqué à un totem, c'était pas rien.
07:20Et d'autres qui disent, oui, très bien, on a dissimulé,
07:24on a supprimé un avantage fiscal pour le transformer par un autre.
07:27Est-ce qu'on va dire gratter comme ça, c'est efficace ?
07:30Où cette solution de forfait est totalement, en réalité, inopérante à la fin ?
07:35En fait, il faut avoir une ligne rouge qui est hyper importante.
07:38Ce n'est pas de hausse d'impôt.
07:40À partir du moment où on touche des niches fiscales, on augmente les impôts.
07:44Et on est déjà le pays le plus taxé.
07:46Alors après, c'est très difficile, Maxime, de chiffrer cette mesure.
07:49Parce que si on comprend que c'est un forfait,
07:51ça veut dire que ceux qui étaient en dessous de 2000 euros avant,
07:54ils vont se mettre au niveau de 2000 euros.
07:56Et ceux qui étaient au-dessus...
07:57Donc, le calcul est compliqué.
07:59Je ne suis même pas sûre qu'on y gagnerait dans les caisses publiques.
08:07Donc, c'était peut-être juste pour s'attaquer au symbole des 10%
08:10qui était devenu un peu un totem médiatique,
08:12histoire de le transformer en autre chose, c'est ça ?
08:13Oui, mais la bonne idée, ce n'est pas ça.
08:16La bonne idée, c'est de travailler plus et plus longtemps.
08:20C'est potentiellement, dans la période actuelle,
08:22malheureusement, on est obligé d'en passer par là.
08:25Il faut arrêter de tirer sur l'année blanche.
08:26Moi, je trouve ça incroyable que toutes les oppositions
08:29se mettent à qui mieux mieux à dire
08:31« Ah ben, l'année blanche, c'est nulle, c'est pas assez bien,
08:34c'est pas ceci, c'est pas cela ».
08:36S'ils étaient au pouvoir, ils feraient la même chose.
08:39C'est une hypocrisie politique.
08:40Mais c'est une totale hypocrisie.
08:42Vous savez, on a fait le tour de tous les pays européens.
08:45Comment ils ont fait quand ils ont eu des crises des finances publiques,
08:47que ce soit en Suède, que ce soit aux Pays-Bas,
08:50que ce soit au Portugal, que ce soit en Grèce ?
08:54Eh bien, ils ont gelé en valeur la dépense publique.
08:57C'est ça, l'année blanche ?
08:59Oui, c'est ça.
09:00Et donc, geler en valeur la dépense publique,
09:02ça veut dire geler les dépenses de retraite,
09:03ça veut dire geler les dépenses de masse salariale publique,
09:06ça veut dire geler les aides sociales,
09:08voire, sur certains cas, les baisser.
09:10Et ils s'en sont très bien remis.
09:12Ça n'a pas été un traumatisme pour les pays en question.
09:13Mais non, parce qu'en fait, notre modèle social,
09:16on le sait, il est allé beaucoup trop loin
09:18dans la désincitation au travail
09:22et dans le coût.
09:23Regardez sur la santé,
09:25il y a quelque chose qu'on peut faire aussi,
09:26c'est suspendre le tiers payant,
09:28au moins pendant un an,
09:29pour voir ce que ça donne ensuite derrière.
09:32Parce que, que ce soit sur l'AME,
09:33que ce soit sur l'équivalent...
09:35On a parlé de l'AME, oui.
09:37L'ancienne CMU,
09:38ou que ce soit aussi le sujet des AED,
09:41des affections de longue durée,
09:42tout le monde a le tiers payant,
09:44ça incite aussi à avoir des dérapages
09:46sur les transports sanitaires, etc.
09:48Là, on peut avoir une piste d'économie potentielle.
09:53Et je reviens sur les...
09:54Allez-y, revenez sur le point que vous vouliez développer.
09:57Oui, je reviens sur les retraites,
09:58parce que, là encore,
10:00il y a beaucoup de démagogie ces derniers jours
10:03et que je trouve irresponsables.
10:06Aujourd'hui, on dit quoi ?
10:07On dit avec l'année blanche,
10:09on fait un gel des pensions de retraite,
10:11on n'augmente pas les pensions.
10:13D'accord.
10:14Certains disent, c'est pas bien.
10:16OK.
10:16Mais alors, est-ce qu'ils expliquent aux Français
10:18que si on ne fait pas ça,
10:20si on n'arrive pas à freiner la dépense publique,
10:23si on n'arrive pas à la maintenir
10:25à peu près au même niveau que 2025,
10:26et encore, le plan du gouvernement,
10:28il ne va pas assez loin,
10:28parce qu'en fait, on passe de 1693 milliards
10:31à 1722 milliards
10:33dans les chiffres gouvernementaux,
10:35ça veut dire encore une augmentation
10:36de 29 milliards de la dépense en valeur.
10:38Donc, il faudrait geler encore plus les dépenses.
10:41Mais geler les retraites aujourd'hui,
10:43ça veut dire quoi ?
10:44Ça veut dire éviter que demain,
10:46il y ait une intervention du FMI ou de la BCE
10:49pour dire qu'il faut les baisser de 15 ou 20%,
10:51comme c'est arrivé au Portugal ou en Grèce.
10:55C'est là que je trouve que la pédagogie
10:58qui doit être faite auprès de nos concitoyens,
11:01je trouve que le Premier ministre en a pris sa part,
11:05en partie, vous l'avez entendu comme moi, Maxime.
11:08En revanche, je trouve que les différents partis politiques
11:12qui s'expriment actuellement sur le sujet,
11:15même ceux du socle commun,
11:16ils ne font pas la pédagogie de la situation
11:20dans laquelle nous sommes actuellement.
11:22C'est une situation de minuit moins une
11:25par rapport à la crise de la dette.
11:26Et c'est bien pour ça qu'on discute avec vous,
11:28Agnès Verdier-Molinet, directrice de la fondation
11:30y frappe, auteur de Face au mur.
11:32Et juste après la pub, on va rentrer dans le détail.
11:34Vous l'avez effleuré comme sujet,
11:36le risque d'un FMI à nos portes est si impensable que ça.
11:39Les agences de notation,
11:40quelle est cette mascarade,
11:41avoir une note qui n'est pour l'instant
11:42toujours pas dégradée.
11:44Et les différents efforts,
11:45vous en parlez beaucoup dans votre livre,
11:46que ce soit sur la désindustrialisation,
11:48les normes, l'assistanat, l'insécurité,
11:51les solutions sont là.
11:52Il faut simplement du courage politique,
11:53c'est ce que va nous dire Agnès Verdier-Molinet
11:55qui reste avec nous.
11:56Et vous êtes bien sur Sud Radio, à tout de suite.
11:57Sud Radio, c'est vous qui donnez le ton.
12:02Sud Radio, les débats de l'été,
12:0410h-13h, Maxime Liedot.
12:07On est toujours en compagnie
12:08pendant un gros quart d'heure d'Agnès Verdier-Molinet,
12:10directrice de la fondation y frappe.
12:12Et je recommande vivement son livre Face au mur,
12:14parce que là, on n'est pas face au mur,
12:15on est vraiment à ras bord,
12:16on ne va pas tarder à foncer dans,
12:17voire à accélérer.
12:18Et cette autre édition de l'Observatoire,
12:20tout est dedans.
12:21Agnès Verdier-Molinet,
12:22juste avant cette courte pause,
12:23on était en train de discuter de la question,
12:25en effet, des retraits,
12:26du temps de travail.
12:27Il y a une question,
12:28avant qu'on aille dans le détail de votre livre,
12:29que je tenais absolument à vous poser,
12:30parce que j'ai l'impression,
12:33là aussi,
12:33que c'est une petite musique
12:34qui a été à nouveau soulevée
12:35par Pierre Moscovici,
12:36avec cette phrase,
12:37les Français épargnent trop,
12:39ils ne consomment pas assez.
12:40Est-ce que vous pensez
12:41qu'à un moment ou à un autre,
12:42les politiques auront le courage,
12:45enfin, auraient le courage plutôt,
12:46d'aller jusqu'à taper,
12:48peut-être,
12:49dans l'épargne des Français ?
12:50Vous qui connaissez ces milieux par cœur,
12:51est-ce que vous pensez
12:52que c'est quand même une piste,
12:53vu la situation dramatique
12:54dans laquelle on est,
12:55vers laquelle on pourra se diriger ?
12:57Le courage,
12:58je ne sais pas si c'est le bon terme,
13:00Maxime,
13:00ce serait vraiment catastrophique.
13:02C'est-à-dire que,
13:03pourquoi nos concitoyens
13:04épargnent énormément ?
13:06C'est parce qu'ils voient très bien
13:07que nos finances publiques
13:08sont très mal gérées,
13:10qu'ils voient que la dette
13:11ne fait qu'augmenter,
13:12que le déficit
13:13n'est pas du tout maîtrisé,
13:15et que, finalement,
13:16ils s'attendent à avoir
13:17des avalanches d'impôts.
13:19Mais, justement,
13:20ce n'est pas du tout
13:22ce qu'il faut faire,
13:23à aller taper dans l'épargne
13:24des Français.
13:25Il faudrait plutôt
13:25les inciter à investir.
13:27C'est pas du courage,
13:28c'est plutôt un geste de folie.
13:29Je me reprends.
13:30Oui, les inciter.
13:32Non, mais parce que,
13:32moi, ça me rappelle un peu
13:33ce qu'avait dit à un moment
13:34Sandrine Rousseau.
13:35Finalement,
13:36ce n'est pas grave.
13:37On a plus de 300 milliards
13:39de dettes,
13:40mais finalement...
13:42Si on a 6 300 milliards
13:43d'épargne,
13:43on peut aller taper dedans.
13:45Voilà.
13:46Et c'était quand même
13:47assez,
13:48on va dire,
13:49inquiétant,
13:50parce que ça n'encourage pas
13:51non plus les épargnants
13:53à conserver leur épargne
13:54en France,
13:54à rester en France,
13:55les investisseurs
13:56à investir en France.
13:58Moi, ce que je vois
13:59sur le terrain
14:00depuis plus d'un an
14:01maintenant,
14:02avec la dissolution,
14:03c'est le manque
14:04de confiance,
14:05le fait que
14:05les investissements
14:06sont reportés,
14:07les embauches sont reportées,
14:09les investissements
14:10des Français
14:11partent à l'étranger,
14:12partent financer
14:13des entreprises
14:14plutôt américaines.
14:15et on se dit,
14:17c'est un gâchis énorme
14:18qui est lié
14:19à l'incurie
14:20quand même
14:21du politique,
14:22parce qu'il y a
14:23ceux qui sont au pouvoir,
14:24mais il y a aussi
14:24ceux qui ne sont pas
14:25au pouvoir
14:26et qui sautent
14:27sur leur chaise
14:27dès qu'il y a
14:28une proposition
14:28qui est faite
14:29en disant
14:29motion de censure,
14:31motion de censure.
14:32Mais où est
14:32la responsabilité
14:33finalement face
14:36à l'intérêt général
14:37et à l'intérêt
14:38de la France
14:38là aujourd'hui,
14:40au lieu d'avoir
14:42des oppositions
14:43qui vraiment
14:45sont très excitées
14:46à la moindre idée
14:48de motion de censure,
14:50il faudrait
14:50qu'on soit plutôt
14:51dans une logique
14:52de dire,
14:53il y a trop
14:54de hausses d'impôts,
14:54comment on remplace
14:55ces hausses d'impôts
14:56par des baisses
14:56de dépenses ?
14:57Et là,
14:58il y a des choses
14:58à faire
14:59qu'on peut aller faire
15:00bien en avant
15:02par rapport
15:02à ce qui a été annoncé
15:03par le Premier ministre.
15:05Par exemple,
15:05geler totalement
15:06les rémunérations publiques,
15:08geler l'avancement,
15:09ça fait 3,6 milliards
15:11d'euros
15:11d'économies supplémentaires
15:13par rapport
15:13à ce qui a été annoncé.
15:14Et c'est déjà considérable.
15:15Dans votre livre,
15:17Agnès Verdier-Molinier,
15:17vous ne mentez pas.
15:19Vous allez même
15:19tout de suite
15:20au cœur du sujet
15:21et c'est là aussi
15:22malheureusement
15:22un refrain
15:23qu'on entend
15:23de plus en plus,
15:24c'est le FMI.
15:25En rappelant des chiffres,
15:2696% de nos concitoyens
15:28déjà pensent
15:29que la France
15:29est en déclin
15:30en rappelant
15:31dans ce chapitre
15:31qu'on a déjà
15:32eu recours
15:33dans l'Union européenne
15:34au FMI.
15:36La Grèce,
15:36bien sûr,
15:36on a oublié l'Irlande
15:37par moments,
15:41il faut arrêter.
15:42Ça, c'est vraiment
15:43jouer avec la peur
15:44des Français.
15:45Le FMI n'arrivera jamais
15:46jusqu'à la Maison France.
15:47Au contraire,
15:48vous dites
15:48arrêtons cette prétention.
15:50Bien sûr que l'FMI
15:51peut commencer
15:52à débarquer sur le paillasson
15:53en toquant à la porte
15:54en disant bonjour.
15:55Alors, voilà ce qu'on va faire.
15:58Alors, il y a quelque temps,
16:00quand j'ai sorti ce livre
16:01et mon premier chapitre
16:02s'appelle
16:03Que ferait le FMI en France ?
16:05On m'a dit
16:06mais la France n'est pas la Grèce,
16:08ça n'arrivera jamais
16:09à la France,
16:09etc.
16:09Depuis,
16:11Olivier Blanchard,
16:12qu'on ne peut pas dire
16:13être contre la dépense publique
16:15parce qu'il a toujours été
16:15plutôt
16:16pour
16:17s'endetter plus,
16:20dit
16:20ah oui, c'est vrai,
16:22le FMI
16:23pourrait intervenir
16:24en France.
16:24Et puis,
16:25il y a la ministre
16:25des Comptes Publics,
16:26Amélie de Montchalin,
16:27qui s'aversie actuellement.
16:27Dans une interview
16:28dans le GDD,
16:29qui avait dit
16:29le FMI,
16:30le risque à nos portes
16:31est réel.
16:32C'est ça.
16:33Et puis,
16:34il y a le premier président
16:35de la Cour des Comptes
16:36qui quand même
16:37commence à dire
16:38la situation est vraiment
16:39très très grave.
16:41Et alors,
16:41il reprend un peu
16:42une expression
16:43de la Fondation IFRA
16:44et puis il dit
16:44on est au pied du mur.
16:46Et puis,
16:46il y a le gouverneur
16:47de la Banque de France.
16:48Et puis,
16:48il y a le FMI lui-même
16:49qui dit que la France
16:51doit absolument
16:51baisser ses dépenses.
16:53Ils ne disent pas
16:53qu'il faut augmenter
16:54les impôts.
16:54Ils disent qu'il faut
16:55baisser les dépenses.
16:56Et puis,
16:57il y a les agences de notation.
16:58Vous avez cité tout à l'heure
16:59Maxime qui disent
17:01et notamment
17:01Standard & Poor's
17:03qui dit quoi ?
17:03Il dit qu'il faut surtout
17:05baisser la dépense publique
17:06et pas ajuster par l'impôt.
17:08J'entendais Thierry Breton
17:09hier sur Europe 1
17:10qui disait
17:10« Oh mais non,
17:12il n'y aura pas
17:12d'intervention du FMI »
17:13C'est de lui dont je parlais
17:14en effet
17:15avec délicatesse.
17:17Parce qu'en fait,
17:19en France,
17:20on sait lever l'impôt.
17:22Non mais là aussi,
17:24arrêtons de dire
17:25qu'on va lever
17:26des impôts supplémentaires.
17:27C'est une expression
17:29peut-être un peu triviale
17:30mais on ne va pas
17:31tondre un oeuf.
17:32On ne peut plus
17:33augmenter l'impôt.
17:36Et c'est vrai
17:37qu'on le voit très bien
17:38avec ce qui s'est passé
17:38sur la contribution
17:39sur les hauts revenus
17:40de 2025.
17:42On est en train de dire
17:42que ça va rapporter
17:43beaucoup moins
17:44que ce qui était prévu.
17:45D'ailleurs,
17:46on l'avait dit
17:46à la Fondation IFRAP
17:47que ça ne rapportera pas
17:482 milliards.
17:49Alors là,
17:49tout d'un coup,
17:49on reconnaît
17:50que ça ne rapportera pas
17:51du tout les 2 milliards prévus.
17:54C'est comme la taxe
17:54sur les yachts,
17:55les différentes taxes,
17:57etc.
17:57à la fin,
17:57ça ne rapporte jamais
17:58ce qui était prévu.
18:00Et en plus,
18:00ça fait partir
18:01les fortunes de France.
18:03Mais vous soulevez...
18:04Le sujet,
18:05ce n'est pas qu'ils soient
18:05fortunés, Maxime.
18:07Le sujet,
18:07c'est que ça fait partir
18:08les entrepreneurs,
18:09ça fait partir les médecins,
18:10ça fait partir les indépendants,
18:11ça fait partir...
18:12En fait,
18:12ça fait partir la France
18:13qui bosse.
18:15Non,
18:15mais qui crée la richesse
18:16de ce pays.
18:16Oui, c'est ça.
18:16Et la richesse,
18:17elle ne se crée pas
18:18dans nos administrations,
18:20elle ne se crée pas
18:21dans nos caisses sociales,
18:22elle ne se crée pas
18:22dans nos collectivités locales.
18:23La richesse,
18:24elle se crée
18:25dans les entreprises.
18:26Dans les entreprises
18:27et c'est la richesse
18:29qui est réalisée
18:29grâce au travail
18:31des Français aussi.
18:33Et là,
18:34je dois dire
18:36que quand certains disent
18:38que c'est impossible
18:38que le FMI
18:39vienne en France,
18:40alors ils disent
18:40oui,
18:41mais ce serait plutôt
18:41la BCE.
18:42Mais la BCE,
18:43on a tout regardé
18:44à la Fondation Iprap aussi,
18:45on a publié
18:46pas mal de notes
18:47sur le sujet,
18:47tout le monde peut aller
18:48les lire évidemment
18:49sur notre site Internet.
18:51Et dans ces notes,
18:52on explique
18:53que si c'était
18:54la BCE
18:54qui intervenait,
18:55ce serait pareil
18:56que le FMI.
18:57Il y aurait un plan
18:57d'austérité
18:58exactement pareil.
18:59Pour éviter justement
19:00tout ça,
19:01vous proposez
19:01à un moment
19:02dans votre livre
19:03à Agnès Verdier-Molinier
19:05un plan qui serait
19:06le plan de la dernière chance
19:07d'une certaine manière
19:08avec des économies
19:10absolument monstrueuses,
19:11110 milliards d'euros.
19:12Il nous reste
19:13une trentaine de secondes
19:14Agnès Verdier-Molinier.
19:15Si vous arrivez
19:16à Bercy demain,
19:17comment vous appliquez
19:18ce plan ?
19:18Qu'est-ce qu'il y a
19:18dans votre mallette magique
19:19pour redresser
19:20le navire France ?
19:21D'abord,
19:22la première chose à faire,
19:23c'est évidemment
19:24baisser la dépense publique.
19:25Je ne vais pas
19:25re-rentrer dans les détails.
19:26On a chiffré
19:27année après année
19:28les 110 milliards de baisse
19:29et c'est tout à fait possible
19:31parce qu'on en a
19:32250 milliards de plus
19:33en moyenne
19:34par rapport aux autres
19:35pays européens
19:35tous les ans.
19:37Mais ce qu'il faut expliquer
19:38aux Français,
19:39mais aussi au gouvernement,
19:40mais aussi aux parlementaires,
19:41c'est qu'il faut absolument
19:43en même temps
19:44que la baisse des dépenses
19:45faire des baisses d'impôts
19:46et notamment par exemple
19:47quelque chose
19:48qui pourrait être symbolique,
19:49Maxime,
19:49ce serait dire
19:50qu'on ne taxe plus
19:51les donations
19:52et les successions
19:53pendant plusieurs années.
19:54Et pourquoi ?
19:55Parce que là,
19:55justement,
19:56ça permettrait
19:56que l'épargne
19:57qui est beaucoup épargnée
19:59par les plus anciens,
20:00par les plus âgés,
20:01passe aussi
20:02aux plus jeunes générations.
20:03Merci beaucoup Agnès Verdier-Moulinier
20:05d'avoir été notre invitée
20:06sur Sud Radio
20:07pour parler de votre livre
20:08Face au mur.
20:09C'est un livre choc,
20:10c'est aux éditions
20:10de l'Observatoire
20:11et merci beaucoup
20:12d'avoir développé
20:13votre plan
20:13pour essayer
20:14de redresser
20:15le navire France.
20:16Merci beaucoup
20:16d'avoir été avec nous.
20:17Dans un instant,
20:18je vous ai dit
20:18une très belle après-midi
20:19en compagnie de Jacques Pessy.
20:20Un très bon week-end
20:21et si vous êtes en vacances,
20:23Zénard,
20:23profitez bien.
20:24Nous,
20:24on se retrouve lundi,
20:25même studio,
20:26même heure.
20:27Très belle après-midi
20:27sur Sud Radio.
20:28Sud Radio
20:29Parlons Vrai
20:30Parlons Vrai
20:31Sud Radio
20:32Parlons Vrai

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