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Ce jeudi 17 juillet, Antoine Larigaudrie, journaliste BFM Business, Alexandre Baradez, chef analyste chez IG, et Michel Ruimy, économiste et consultant chez Levy Capital Partners, se sont penchés sur les propos de Donald Trump sur l'avenir de Jerome Powell au sein de la FED, le CAC 40 qui termine dans le vert, Wall Street qui a toujours faim, les enjeux de la négociation sur les droits de douane entre les États-Unis et l'Europe, ainsi que le taux d'emprunt de l'Italie qui semble dans le rétroviseur, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Paul. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Business, vos placements, nos conseils. BFM Bourse, Guillaume Paul.
00:10Allez 17h30, BFM Bourse à quelques minutes de la clôture comme tous les soirs, une petite demi-heure jusqu'à 18h pour décrypter la séance du jour sur les marchés.
00:17On est orienté à la hausse, à quelques minutes de la clôture à Paris, le CAC 40 qui grappille 1,3%, 7 821 points.
00:23Wall Street bien orienté également à la mi-séance, le Dow Jones qui prend 0,3%, 44 382, le Nasdaq lui qui prend 0,7%, 20 878.
00:36On a eu des bons chiffres de conso aux Etats-Unis tout à l'heure sur le mois de juin, on en dira peut-être un petit mot dans un instant.
00:41Wall Street qui refait un petit peu surface après vous savez les propos de Donald Trump sur le possible remplacement de Jay Powell.
00:48Bon il a dit l'inverse quelques heures après mais ça se met un petit peu trop, on a quand même fini en hausse hier soir et on repart sur de bonnes bases.
00:54Aujourd'hui avec nous en plateau Antoine Larigauderie comme tous les jours, bonjour Antoine.
00:57Bonjour Guillaume.
00:58Alexandre Barades qui est avec nous, bonjour Alexandre, bienvenue chez Faneliste chez IG.
01:02Et puis il est en visio, je l'aperçois, c'est Michel Rouimi qui est avec nous.
01:05Bonsoir Michel, bienvenue économiste, partenaire chez Lévy Capital Partners, merci beaucoup d'être avec nous.
01:12Alors dans l'ordre des choses, on voit Wall Street, un mot quand même oui Alexandre sur les propos hier de Donald Trump controversés sur l'avenir de Jay Powell.
01:21Il dit ah je pourrais le licencier, la presse dit il a rédigé une lettre pour destituer le président de la Fed, il a demandé l'avis à plusieurs membres républicains
01:27et puis quelques heures après il a dit non non je ne le débarquerai pas.
01:31Ça pour les marchés ça serait un cataclysme s'il débarquait Powell quand même.
01:34On peut se demander s'hier c'était quand même pas un ballon d'essai de la part d'autres, parce qu'on sait que la pression elle est quasi quotidienne,
01:39depuis maintenant un gros mois et demi, quasiment tous les jours Donald Trump exige des baisses de taux
01:44et puis il personnalise la Fed sous Jérôme Powell, c'est-à-dire qu'il ne cible pas tellement la Fed en tant que tel,
01:49il cible Jérôme Powell et comme aussi il voit qu'il a très peu de marge manœuvre pour le licencier parce que c'est pas de son ressort,
01:57on voit qu'il commence à aller chercher, lui il est membre de son équipe, sur le terrain des travaux de la Maison Blanche,
02:01du coup des travaux et que peut-être qu'on peut déceler une faute de ce côté-là, donc pourquoi pas...
02:06Il lui-même parle de possible fraude concernant ses travaux, ça va très loin cette affaire.
02:09Et alors on peut se demander effectivement, parce qu'hier quand même on a vu que ça allait crescendo,
02:12c'est-à-dire qu'il y a déjà eu d'abord un média qui était CBS qui en a parlé,
02:15ensuite Bloomberg dans la foulée qui en a parlé, Reuters etc, donc c'est quand même des médias très sérieux,
02:21et effectivement ils avaient pas mal d'informations, ils ont vu effectivement cette fameuse lettre ou autre,
02:24donc on s'est dit bon ben là le boulet se rapproche, et puis effectivement comme à son habitude,
02:30le fameux taco Trump, une heure après, nous n'avons pas de projet spécial par rapport à ça,
02:35il quittera ses fonctions dans huit mois, il a quand même expliqué qu'il était toujours en retard etc,
02:39il a cassé le sucre sur le dos, mais du coup effectivement on a tous regardé les marchés à ce moment-là,
02:42parce que c'était quand même un peu de stupeur à ce moment-là,
02:44et on peut pas dire que la réaction était particulièrement violente.
02:46Le taux à 10 ans américain, il a pris 5 points de base,
02:49on a connu bien plus comme mouvement sur des chiffres d'inflation, ce genre de choses,
02:52les marchés américains grosso modo ont perdu moins de 1% sur la séquence,
02:55et les ont très vite repris derrière.
02:56Donc si c'était un ballon d'essai, j'espère que c'était pas un ballon d'essai,
03:00parce que si Trump mesure la réaction des marchés par rapport à ça,
03:03il se dit bon bah c'est parfait, les marchés ont bien encaissé le truc,
03:06pourquoi pas aller plus loin la prochaine fois ?
03:07Pourquoi pas aller plus loin ?
03:08Oui Antoine, effectivement ça s'est mesuré,
03:11enfin je veux dire on s'est vite repris hier soir.
03:12C'est vite repris, alors c'est vrai qu'en plus les marchés ont tendance à réaccélérer assez fort,
03:17une fois qu'ils ont consolidé sur des petits montants comme ça a été le cas hier.
03:22Il y a eu aussi cette vidéo hallucinante où Donald Trump dit,
03:25moi-même j'ai été très surpris quand Jay Powell a été nommé,
03:28alors que deux secondes après on voit une vidéo de lui en train de le nommer il y a quelques années.
03:33Bon bref, on est dans la même logique de marché, on ne le prend pas au sérieux,
03:37et c'est peut-être aussi l'occasion de réalignement technique justement sur ces micro-fissures qui se forment sur les marchés.
03:45Michel, Michel Aurémy, c'est pour se faire mousser là les menaces de Trump de moins en moins voilées sur Jay Powell,
03:50c'est Scott Bessent dont Trump disait il y a quelques jours qu'il pourrait être un bon président de la FED,
03:55qui disait lui-même, attendez il y a une procédure, on ne peut pas faire les choses comme ça de manière légère.
03:59Tout à fait, et puis en même temps, c'est un peu particulier,
04:04Scott Bessent voulait mettre un shadow cabinet pour la Fédérale Réserve,
04:09et si dans six mois il se retrouve à la place de Jérôme Powell, il ne sera peut-être pas forcément content de l'avoir.
04:14Non, je pense que le licenciement de Jérôme Powell reste toujours improbable,
04:19parce que ça serait vraiment une déflagration.
04:23Et à supposer que ça se passe, du moins je pense qu'il est difficile de prédire exactement les réactions de marché,
04:31et notamment l'ampleur d'une telle situation.
04:34Et du coup on pourrait voir une baisse des...
04:35Incidence sur le dollar, incidence sur les taux américains, on imagine Michel.
04:39Oui, tout à fait, mais jusqu'où ?
04:42Et donc aujourd'hui, je dirais que personne n'a envie de payer pour voir ce que ça peut passer.
04:49Et donc en fait, à mon sens, c'est que la tactique de la Maison-Blanche consiste surtout à mettre une pression maximale sur Powell
04:55pour le forcer à démissionner, sans problème, si c'est possible, avant 2026,
05:01mais sinon il attendra mai 2026.
05:04Bon, il est censé effectivement partir en mai 2026, c'est dans quoi aller 10, 9, 10 mois, voilà, pour le sort de Jérôme Powell.
05:10Voilà, la 17h35, c'est terminé à la Bourse de Paris, on termine sur une belle hausse ce soir Antoine,
05:16plus 1,29 pour le CAC 40.
05:17Oui, 1,28, moi j'ai au compteur, 7 821 points, 1,29, si ça y est, voilà, on a le fixing, c'est en cours.
05:26Avec, oulala, l'Euronext Tech Leaders qui déborde bien, plus 1,78, c'était la journée techno.
05:32Alors, un brusque appel d'air sur toute la techno, avec Palantir qui signe encore une performance étonnante du côté de Wall Street.
05:40Palantir qui intègre le top 25 des capitalisations mondiales.
05:44C'est à noter, mais ça couronne aussi un parcours boursier parabolique et vraiment une très très belle performance.
05:51À noter du côté européen, l'Eurostock 50 plus 1,49 plus 1,51 pour le DAX, ça reste une tendance tout à fait cohérente.
05:58Alors, à Paris, si on regarde le CAC 40, la vedette du jour, c'est clairement Legrand qui gagne quasiment 9%, à 121,55 euros au clôture.
06:05Legrand qui rassure par la qualité de ses résultats, par la qualité de ses prévisions.
06:09Et puis surtout, toujours une dynamique qui se confirme autour des data centers, autour de l'intelligence dans le bâtiment,
06:16en vue de profiter des segments de croissance de l'IA.
06:18On a Schneider Electric, un petit peu dans le même ordre d'idées, qui gagne 7,7% à 239,75 euros.
06:26Puis, à noter d'autres belles performances.
06:28Donc, on l'a dit, la tech, bien orientée, plus 2,9 pour STMicro, 27,66, Saint-Gobain, plus 3,52 à 100,35 euros.
06:34Publicis, en revanche, signe une forte baisse, à moins 6,6% à 83,90 euros.
06:40On a de bons résultats, on a un relèvement des prévisions pour l'année.
06:43Et alors, pourtant, le titre passe complètement à côté.
06:46En fait, ce qui doit se passer, c'est que vous vous souvenez, il y a quelques jours, on a eu les résultats de WPP,
06:50qui disait, attention, l'IA est en train de nous tailler des croupières sur nos business.
06:57Publicis dit, nous, pas du tout.
06:58On en prend notre partie, vous vous souvenez, ça avait été un peu marketé comme la première valeur IA au sein du CAC 40.
07:04Mais il semble que le discours n'est pas forcément tout à fait convaincu.
07:08Les analystes, tout reste suffisamment flou pour qu'il y ait des prises de bénéfices.
07:11Parce que c'est vrai qu'en plus, le titre, c'est une belle performance.
07:15Et ce qui explique sans doute cette baisse qu'on peut qualifier d'un peu violente quand même.
07:197% de baisse quand même sur la séance.
07:21Hermès, moins 1,07, on est à 2,394.
07:24Veolia, moins 0,79 à 2,995.
07:27Mais ça n'empêche pas donc le CAC 40 de signer une hausse d'1,29%.
07:327,822 points.
07:33Je vais essayer de trouver les volumes d'échanges.
07:36C'est toujours tangent à cette heure-là pour trouver les chiffres définitifs.
07:39Mais on est à 3,4 milliards d'euros.
07:41C'est en cours une journée relativement correcte pour le volume.
07:43Voilà, Forto, ce soir à la Bourse de Paris.
07:4617h38, on refait la séance jusqu'à 18h.
07:50BFM Bourse, on refait la séance.
07:52On refait la séance.
07:54Alors on disait, on s'est fait un petit peu peur sur le marché américain avec ses propos de Trump.
07:58Et je lisais un commentaire d'analyse qui nous dit à chaque fois qu'il y a des mauvaises nouvelles,
08:01le marché s'en détache et continue de se redresser, y compris aujourd'hui.
08:04On a le sentiment d'un marché américain qui tutoie les sommets,
08:07les indices tutoient encore les sommets, qui a encore faim finalement, Alexandre.
08:10Oui, mais c'est vrai que, je ne sais pas qu'à l'analyse que tu as écrit ça,
08:13mais c'est très vrai, c'est qu'on a l'impression que depuis le gros nombre de la mi-avril,
08:17c'est un ping-pong entre le narratif d'un côté de la Maison-Blanche et les marchés.
08:23Et où on a, je pense que certains investisseurs, en tout cas c'est mon avis,
08:28ont peut-être perdu un peu de vue qu'au milieu de tout ça,
08:30il y a des consommateurs partout dans le monde, américains notamment, et des entreprises.
08:35Et comment eux arrivent à digérer tout ça ?
08:38Parce qu'effectivement, on voit que le marché est hyperactif quand Trump fait une menace,
08:42et qu'en fait, quand Trump fait une menace, le marché va perdre par exemple 1%,
08:45et puis quand cette menace s'efface, avec le fameux taco trade,
08:48le marché reprend 2-3%, c'est-à-dire que les corrections sont très limitées,
08:52en revanche les extensions sont très fortes.
08:54Et ce pattern nous ramène, vous l'avez dit,
08:56non seulement sur les records pour les indices américains,
08:58mais ce n'est pas seulement les records qui comptent, c'est aussi les valorisations.
09:01C'est-à-dire que si vous regardez les niveaux de la cherté du marché,
09:03en quelque sorte, on est revenu actuellement,
09:05on va donner quelques chiffres très rapides, 22 fois de mille est bénéficiante.
09:08On est grosso modo sur les niveaux qu'on a touchés dans la bulle post-Covid,
09:13sur les valorisations à l'époque,
09:14et si vous effacez ce niveau, c'est-à-dire que si le SP500 prend encore 7-8% dans les jours qui viennent,
09:18vous commencez à tutoyer les niveaux de 1998 sur les marchés.
09:22Alors on sait qu'effectivement, si on pose la question,
09:24est-ce que le marché peut aller plus haut en termes de valorisation, j'entends ?
09:27En termes de valorisation, oui.
09:27Dans l'histoire, on l'a vu.
09:29Oui, on l'a vu entre 1998.
09:31Grosso modo, actuellement, nous serions en 1998.
09:34Donc, en 1998, le marché avait encore pris quasiment 20% avant d'atteindre son sommet,
09:38et là, de claquer un bon coup pour perdre 50%.
09:40On sait le faire, on sait les plus hauts,
09:44mais l'historique nous montre que c'est rarement une très bonne idée
09:47d'accélérer au-delà de 22-23 fois les bénéfices.
09:50Or, on nous sommes actuellement.
09:51Oui, et puis il y a toujours ces petits signaux faibles qu'on cherche un petit peu,
09:54qu'on trouve souvent sur les réseaux sociaux, Alex et moi.
09:58Mais est-ce qu'en 1998, on avait un nombre record d'Américains
10:03qui bossaient avec deux emplois en même temps ?
10:06Est-ce qu'en 1998, on avait des taux sur les cartes de crédit
10:11qui dépassent, mais alors allègrement, les 20%
10:13avec des taux de défauts records sur les prêts hypothécaires,
10:18sur les assurances automobiles, etc.
10:22On sent quelques craquelements quand même dans cette économie américaine,
10:25même si les chiffres restent très impressionnants
10:27et qu'on sent que l'économie américaine tient vraiment le coup et est résiliente.
10:33On sent qu'il y a ces petits craquelements qui peuvent inquiéter.
10:37Michel, vous êtes d'accord que vous en pensez ?
10:38Est-ce qu'on peut être sur le fil du rasoir à certains égards pour vous
10:40sur l'économie américaine ?
10:42Tout ce qu'elle a des marchés, évidemment.
10:45Oui, je pense qu'il y a deux visions.
10:47La première, c'est celle de Trump qui manipule la bourse
10:50comme un clinquant, c'est-à-dire promesse de croissance,
10:54il va y avoir des baisses de taux et tout pour booster l'indice.
10:57Et donc, ceci va dans un certain côté pour, on atteint des sommets, etc.
11:03Et donc, Trump considère que les records des actions sont le reflet de sa politique.
11:08Mais derrière, à mon sens, ce faux vernis,
11:09il y a une bombe à retardement qui est fiscale et inflationniste.
11:12Et ça, c'est la première vision.
11:14Deuxième vision, c'est que les marchés, comme a dit Alexandre,
11:17et je souscris, c'est que les investisseurs sont convaincus
11:21qu'il n'ira pas jusqu'au bout et que l'échéance, par exemple,
11:23du 1er août sera repossée.
11:25Et qu'en fait, on aura toujours ces « taco trade ».
11:29Et donc, je crains que le jour où l'électeur rationnel ou réaliste américain
11:35se réveillera, le marché prendra la claque
11:37et on risque de voir peut-être de voir « America first » devenir « America last ».
11:43Et c'est ça qui me pose ce type de problème.
11:45Et en fait, ce qu'il faut bien voir, c'est que pourquoi les chiffres d'inflation
11:50qui ont été publiés ces derniers jours n'ont pas, on va dire, rassurés,
11:55parce que ce qu'il faut bien voir, c'est que mi-août,
11:57on va avoir les premiers chèques qui vont être distribués.
12:00On voit que les crédits à la consommation augmentent,
12:03donc on risque d'avoir encore de l'inflation qui risque d'arriver.
12:06Donc tout cela, c'est, on va dire, une poudrière
12:10qui pourrait avoir une déflagration.
12:14Et tout est mis pour qu'il y ait une crise financière à long terme.
12:17L'inflation américaine qui est donc remontée à 2,7% sur un mois,
12:21sur un an en juin, c'est ce que les chiffres, effectivement,
12:23qu'on a eus il y a de ça quelques heures.
12:26Tiens, puisque vous parlez de la guerre commerciale,
12:27alors on rappelle qu'il y a toujours, pour l'instant en tout cas,
12:30cette échéance du 1er août, que les Européens faisaient toujours
12:32une délégation européenne qui était de côté de Washington
12:33pour essayer de trouver un accord d'ici là.
12:36Il y avait cette petite phrase aujourd'hui que j'ai trouvée intéressante
12:38du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
12:41qui a dit que l'Europe joue sa crédibilité dans la négociation
12:43sur les droits de douane que veut lui imposer Washington.
12:45Et si l'Europe sait demain, ce sera la Chine
12:48qui lui imposera des droits de douane.
12:50Vous êtes d'accord avec ça, Alexandre ?
12:52Est-ce qu'il faut effectivement sortir les gros bras
12:55pour éviter demain de plier sous la Chine aussi ?
12:57On se focalise à juste titre sur la question américaine
13:01des droits de douane et les relations avec l'Europe.
13:03Mais il faut aussi voir que l'Europe a aussi
13:05une sorte de bras de fer avec la Chine.
13:06sur pas mal de dossiers.
13:08Où il y a des enjeux aussi, sur la valeur du luxe, etc.
13:12Et oui, il est possible que l'Europe, effectivement...
13:15Alors, le risque est toujours pareil.
13:16C'est que face à Trump, on a vu que quand on est dans l'escalade,
13:18la Chine l'a très bien fait,
13:20enfin, l'a très bien fait, l'a montré en tout cas
13:21quand il voulait escalader, que Trump suivait.
13:23C'est-à-dire que la Chine réplique.
13:24Et Trump est allé jusqu'à des 145% de droits de douane
13:27avant de rétropédaler, parce que son marché obligataire
13:29commençait à dérailler, parce que probablement
13:30Scott Bessent lui a dit stop maintenant sur la surenchère.
13:33mais il a quand même suivi la Chine très très loin
13:35avant de rétropédaler.
13:37Alors, est-ce que l'Europe se dira
13:39« Bon, nous, si l'escalade, il fera comme avec la Chine,
13:42il va rétropédaler ou pas ? »
13:43C'est sûr qu'on voit des sources
13:45qui indiquent que l'Europe prépare
13:46des paquets de gros mesures,
13:49des assiettes taxables, pas d'impôts,
13:51mais des assiettes taxables de près 70 milliards d'euros.
13:54Et sachant que nous,
13:55on a des écarts, des déficits
13:57beaucoup plus faibles avec les Etats-Unis
13:59que la Chine.
14:00Donc, ce ne serait pas logique d'aller à ce stade-là.
14:03Mais je crains effectivement un petit peu cette...
14:06Pas que je crains,
14:07je crains que le marché ait une vision
14:10parce qu'il a vu ce qui s'est passé depuis la mi-avril
14:12parfaite des choses et rose des choses.
14:14Et j'en donnerai juste à le propos de Michel,
14:15à laquelle je souscris totalement sur la partie inflation.
14:18Vous savez qu'on dit souvent « Don't fight the Fed »
14:19sur le marché, c'est un adage où on dit
14:20« On ne se va pas contre la Fed ».
14:22Et la Fed, encore une fois,
14:23ce n'est pas que Jérôme Powell,
14:24vous avez plein de membres du board ces derniers jours,
14:26il y en avait encore aujourd'hui Kugler,
14:27par exemple, ou cette nuit, Williams ou d'autres,
14:29qui disent que ce qu'ils observent, eux,
14:32c'est qu'effectivement, on a une inflation
14:33qui est en train de s'élargir à nouveau
14:34sur la partie des biens de base, en fait.
14:38Et la Fed avait fait comme ça une étude
14:39qui montrait le type de catégorie de biens
14:41les plus susceptibles de connaître de l'inflation
14:43par rapport aux taxes.
14:44Et là-dedans, vous avez tout ce qui est équipement
14:45pour la maison, fourniture, etc.
14:46Et quand vous regardez dans le détail
14:48des chiffres d'inflation,
14:49le CPI qui a été publié il y a quelques jours,
14:51vous avez la catégorie effectivement
14:52biens et équipements de maison
14:53qui prend une inflation d'un mois à l'autre de 1%.
14:56Alors, dit comme ça, ce n'est pas énorme,
14:57mais c'est une inflation mensuelle.
14:591% de hausse de prix de cette catégorie de biens,
15:01il faut revenir en 2022,
15:03donc au plus fort de la fière inflationniste aux Etats-Unis,
15:05pour retrouver une telle poussée sur les prix.
15:07Donc, effectivement, les membres de la Fed,
15:09et c'est pour ça que Jérôme Powell...
15:10C'est pour ça que Powell, oui, tiens,
15:11résiste envers et contre-tout.
15:13Ce n'est pas dire qu'il y aura ce pic d'inflation forcément,
15:15mais ça veut dire que la Fed a ce devoir,
15:17son mandat de stabilité,
15:18et pour l'instant, quand elle voit ces chiffres-là,
15:20ça ne donne pas envie d'aller chercher
15:22une baisse de taux tout de suite.
15:23– Michel, je vous pose la même question
15:24qu'à Alexandre à l'instant,
15:25est-ce qu'il faut rester ferme face aux Américains
15:28pour ne pas envoyer un mauvais message à la Chine
15:29dans la foulée sur les droits de douane ?
15:31– Oui, telle que la réponse.
15:34Et oui, le problème, c'est est-ce qu'on a la capacité de l'être ?
15:37C'est ça.
15:38Parce que la difficulté, c'est que les Américains et les Chinois
15:43sont bien conscients qu'au-delà de cette unité de façade,
15:46derrière, il va y avoir des négociations,
15:49des tractations entre les pays pour savoir comment on le fait.
15:53Donc, bien sûr, mais c'est aujourd'hui, en fait,
15:55l'Europe est en situation de faiblesse
16:00par rapport à ces deux géants commerciaux.
16:03Donc, pour arriver,
16:05et ce sont des mesures de rétorsion vis-à-vis des États-Unis,
16:09c'est à mon sens, c'est de trouver,
16:12à supposer que Trump continue à nous imposer des droits de douane,
16:16de dire, on est capable, nous aussi,
16:18d'appliquer des droits de douane de rétorsion,
16:23d'une certaine mesure,
16:24mais qu'on le met effectivement en place,
16:27et non pas d'avoir l'accord de l'ensemble des pays.
16:29Il faut qu'il y ait une task force pour les mettre en place.
16:31Et ça donnera un signal fort aux États-Unis et aux Chinois
16:35pour dire, oula, l'Europe a les moyens de rétiquer là-dessus.
16:39Dès lors qu'on n'arrive pas à appliquer éventuellement
16:42les mesures de rétorsion,
16:44eh bien, on aura perdu sur les deux tableaux.
16:45Il faut que l'Europe, donc, sorte les gros bras
16:48pour déjà contre-attaquer la délégation européenne
16:51qui est toujours du côté de Washington,
16:52avec la possibilité peut-être d'un accord.
16:54Mais Éric Lombard dit aujourd'hui,
16:55les négociations sont extrêmement difficiles encore
16:57entre les Européens et les Américains.
17:00Puisqu'on parle de l'Europe,
17:01juste un petit mot de la France.
17:02Antoine, on regarde les taux d'intérêt à 10 ans.
17:05On voit le taux français qui n'a pas bougé
17:07depuis le discours de François Bérou,
17:10notamment sur les grandes orientations du budget,
17:123,38.
17:12Mais ce que certains remarquent,
17:13c'est qu'on est en train de se rapprocher petit à petit
17:15sur le 10 ans français du 10 ans italien,
17:17qui est aux alentours de 3,54%.
17:19Et ça, ça suscite quelques inquiétudes, quand même, visiblement.
17:22Inquiétudes ?
17:23Disons que certains en sont à penser
17:26que le spread va s'inverser.
17:29Que le spread va s'inverser, oui.
17:30Dans un moment,
17:31les dynamiques budgétaires de l'Italie
17:33sont là, pour le coup, très très positives,
17:36alors que les notes sont de plus en plus négatives
17:38et que, malgré tout ce qui a pu être annoncé,
17:39ça ne va absolument pas faire changer
17:42l'image qu'on peut avoir de la France
17:46et de sa prime de risque sur les marchés.
17:47Alors, à 5 ans, les choses se sont déjà inversées
17:49par rapport à l'Espagne, le Portugal, notamment.
17:51Mais sur 10 ans, ça serait autre chose.
17:52Tout à fait, mais voilà,
17:54le comparatif à 5 ans n'est pas très significatif.
17:56Si on regarde le 10 ans,
17:57je pense que là, effectivement,
17:59on est dans une situation
17:59où tôt ou tard, à horizon, quelques mois,
18:02ça va s'inverser.
18:04On est à 3,53 sur la dette italienne,
18:063,38 sur la dette française.
18:08On a déjà été un peu plus bas
18:09au niveau spread,
18:10il y a quelques jours, quelques semaines.
18:13Et effectivement, on commençait déjà à en parler.
18:14Maintenant, est-ce que c'est proprement significatif ?
18:19Je veux dire, on reste quand même dans un marché
18:21avec un sentiment autour de la France
18:23qui veut qu'on a quand même des cahiers du placement
18:26à l'agence France Trésor
18:27qui font un travail extraordinaire
18:29et des adjudications qui se passent bien
18:32parce qu'en plus, la France,
18:34toujours pour le moment,
18:35et malgré le retour progressif de l'Allemagne
18:37sur le marché de la dette,
18:38on garde un rendement risque-bénéfice
18:42qui reste quand même très avantageux
18:44quand on veut se placer sur le marché obligataire.
18:46Alexandre, vous craignez ce croisement des courbes
18:48à 10 ans ou pas ?
18:49Je dirais qu'il y a deux constats à faire.
18:51Le premier qu'on regarde toujours
18:52quand on parle de la France,
18:53c'est de la qualité de dette,
18:54c'est d'abord l'Allemagne,
18:55c'est-à-dire qu'on regarde par rapport au pays cœur,
18:56le bimodèle, on va dire.
18:58Et ces derniers jours,
18:59et même pendant le discours,
18:59on le savait bien,
19:00l'autre jour, pendant le discours,
19:01est-ce que le spread bougeait un peu ?
19:02Ça ne bougeait pas du tout.
19:03C'est encore à 70 points de base.
19:05Alors, dit comme ça,
19:05ça ne dit pas grand-chose aux gens,
19:06mais il faut des quelques repères.
19:07Avant la dissolution française,
19:09la dissolution de l'Assemblée nationale,
19:10donc l'année dernière,
19:11on était à 50 points de base,
19:13donc 0,5% d'écart que disait l'Allemagne.
19:15Je veux dire, quand tout allait à peu près bien,
19:16on est monté dans des épisodes de fièvre
19:18quand il y a eu des censures ou autre,
19:19une censure,
19:20on était monté à des 90 points de base.
19:22Donc là, vous voyez qu'on est actuellement
19:22au milieu de ça.
19:23C'est-à-dire que si nous sommes
19:24on peut qualifier de tiède,
19:25ce n'est pas le calme absolu,
19:26ce n'est pas la panique non plus,
19:27c'est tiède.
19:29Donc tant que ça ne bouge pas avec l'Allemagne,
19:30je dirais que ça reste encore acceptable.
19:33Et effectivement, ce qu'Antoine disait,
19:35c'est que c'est aussi le signe
19:36que l'Italie a fait beaucoup de prôts.
19:38Et c'est ça en fait.
19:39C'est plus ça qu'il faut interpréter.
19:40Voilà, c'est tout dans ce sens-là,
19:41plus qu'une vraie dégradation de la France.
19:44Michel, en 30-45 secondes
19:46sur le toit disant français,
19:48qui ne bouge pas,
19:48qui n'a pas bougé d'un pouce
19:49lors du discours de François Béroud.
19:51Effectivement, on disait,
19:52le spread avec l'Allemagne
19:52reste assez stable finalement.
19:54Je pense que ce qu'il faut voir,
19:57c'est la tendance baissière du spread.
19:59Donc c'est le témoignage de la malaise
20:01vis-à-vis de la France.
20:01À mon sens, ce qui va poser problème,
20:04c'est 2026 parce que le marché de la dette
20:06en Europe va battre des records d'émissions
20:10avec des partenaires qui sont bien meilleurs,
20:13plus solides, on va dire, que la France.
20:15C'est notamment l'Allemagne et l'Italie.
20:17Et donc, ce qu'il faut bien voir,
20:19c'est qu'on va avoir à peu près
20:201 500 milliards d'euros, je dirais,
20:23des missions en 2026.
20:25Et donc, il faudra bien savoir
20:27qui on va privilégier.
20:28Et c'est là la grande difficulté,
20:30c'est que la France se présente
20:31en mauvaise position.
20:33Donc c'est, à mon sens,
20:35c'est que reculer
20:36et ça va poser des problèmes à terme.
20:38Voilà, rendez-vous en 2026
20:39pour voir comment ces taux évolueront.
20:42Voilà, c'est déjà terminé pour BFM Bourse.
20:43Merci à tous les trois
20:44d'être venus ce soir.
20:45Oui, ça va vite.
20:46Ça passe vite.
20:47Ah, ça passe vite.
20:48Oui, oui.
20:48Quand vous êtes là.
20:49Merci Antoine.
20:50C'est gentil.
20:51A tout de suite dans le 18h éco.
20:52Merci beaucoup Alexandre
20:53et de passer nous voir
20:53Alexandre Baradev,
20:54chef analyste chez IG
20:55et puis Michel Remy qui était avec nous.
20:57Merci Michel d'avoir été avec nous,
20:59économiste partenaire
20:59chez Le Vie Capital Partners.
21:01A très vite, avec plaisir.
21:0217h51.
21:04On se retrouve dans quelques minutes,
21:0518h pour le 18h éco, bien sûr,
21:07sur BFM Business.
21:07A tout de suite.
21:11BFM Bourse, vos placements,
21:13nos conseils sur BFM Business.
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