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Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France, était l'invité de Sandra Gandoin dans Good Morning Business, ce jeudi 17 juillet. Il a fait part de son impression sur le projet budgétaire du Premier ministre avant de plaider en faveur de la relance de l'investissement locatif par la mise en place du statut du bailleur privé, qui offre des incitations fiscales généreuses pour les actionnaires immobiliers, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Le grand entretien avec Raphaël Legendre, nous recevons Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers.
00:05Merci beaucoup d'être en direct ce matin dans la matinale de l'économie.
00:09Évidemment, on va vous demander en premier lieu ce que vous avez pensé des annonces de François Bayrou avant hier soir.
00:14Votre secteur est en récession, vous le dites depuis des mois, et vous attendez du mouvement en faveur du gouvernement.
00:20Est-ce que vous avez vu des signes positifs ?
00:23Écoutez, d'abord bonjour. Merci à François Bayrou d'avoir fait le compte de ne pas continuer.
00:28On a vu des positifs dans la prise de confiance qu'il fallait vraiment, vraiment trouver des solutions pour que la dépense publique baisse.
00:39Je m'attendais à vrai dire à une refonte plus structurelle de l'État.
00:43C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:47Plutôt une médication à la tronçonne plutôt qu'à la pince à épiler.
00:53Bon, mais ça va dans mon sens.
00:54En ce qui concerne notre secteur, nous, on attend, et vous venez d'en parler il y a quelques minutes,
00:59le fameux statut du maître privé qui va relancer notre secteur, si c'est adopté,
01:04et qui relancera également l'économie.
01:06Ce secteur qui a touché du logement, moins 80% à part des années normales,
01:13c'est complètement délirant, qui sont cataclysmiques.
01:17Aujourd'hui, si on n'a pas ce statut, la catastrophe...
01:25Pascal Boulanger, on va vous rappeler, la liaison est un petit peu mauvaise.
01:28On va vous rappeler dans un instant par téléphone.
01:30C'est vrai qu'on attend des annonces, Raphaël Legendre, notamment pour le statut de bailleur privé.
01:35C'est ça qui est attendu par la fédération.
01:38Le secteur est en récession.
01:39Il faut relancer la construction.
01:41Il faut relancer les locations.
01:42On est bientôt au municipal, dans moins d'un an.
01:46Tout ça crée un contexte qui était déjà assez défavorable.
01:49Il y a énormément d'attentes autour de ce statut du bailleur privé, Sandra.
01:53Effectivement, un rapport a été remis il y a quelques semaines à Valérie Réta.
01:57On rappelle, le statut du bailleur privé, c'est davantage d'abattement pour les revenus locatifs.
02:02C'est un système d'amortissement beaucoup plus généré.
02:05Une véritable incitation fiscale, financière à investir dans le locatif.
02:11Le locatif qui en a terriblement besoin.
02:14C'est un système plutôt intelligent qui pourrait s'autofinancer.
02:18C'est-à-dire, sans argent public, on pourrait créer 90 000 logements.
02:22Et ça rapporterait 2 milliards de différentes recettes fiscales.
02:27Voilà, on va poser la question à Pascal Boulanger qui est avec nous.
02:31On vous entendait assez mal tout à l'heure.
02:34Et on parlait à l'instant de ce besoin, de ce statut du bailleur privé.
02:39Rappelez-nous à quel point ce serait intéressant pour les acteurs du secteur, Pascal Boulanger.
02:44Écoutez, depuis l'arrêt du Pinel, c'est-à-dire au 31 décembre, il n'y a plus rien pour l'investissement locatif.
02:50Et on a vu nos chiffres se diviser sur les investisseurs par 6.
02:53Diviser par 6.
02:54Donc, l'intérêt, c'est de relancer un dispositif.
02:59Et le système, le statut du bailleur privé permettrait d'amortir 5 % par an du bien, la valeur du bien.
03:07Pendant 20 ans, vous imaginez, on pourrait amortir totalement notre bien.
03:11On pourrait imputer, tel est noté dans le rapport parlementaire, on pourrait imputer les déficits fonciers,
03:18jusqu'à 40 000 euros par an, alors qu'aujourd'hui, ça s'est plafonné à 10 700.
03:23Et également, comme c'est considéré comme un outil de travail, ça pourrait être des logements locatifs,
03:28pourraient être sortis de l'IFI, de l'impôt sur la fortune immobilière.
03:31Donc, si on a un tel dispositif, bien évidemment, ça va relancer.
03:34On s'est bien rendu compte que quand il n'y avait pas de dispositif, il n'y avait pas de modèle économique.
03:39Les investisseurs institutionnels ne viennent pas dans le logement.
03:43Et sans dispositif, on a divisé par 6.
03:46Je viens de vous le dire, par rapport à une année normale, les investisseurs privés.
03:50Donc, il n'y a plus de système.
03:52En plus, ce dispositif rapporte à Bercy un logement neuf vendu, c'est en moyenne 50 000 euros de TVA.
03:58Si on en fait au moins 60 000 de plus, voire 90 000, vous avez vite fait le calcul.
04:03On parle de quelques milliards, 4 ou 5 milliards par an.
04:05Donc, voilà, il faut relancer tout de suite ce système pour ne pas effondrer un secteur complètement à la dérive.
04:12Ça veut dire, Pascal Boulanger, que parce qu'on est quand même dans un environnement de rigueur,
04:16François Bayrou a annoncé 44 milliards d'euros d'économie.
04:19Ça veut dire que dans les échos que vous pouvez avoir à droite et à gauche,
04:24ce statut du bailleur privé n'est pas remis en cause dans le projet de loi de finances ?
04:30D'abord, je ne suis pas dans le secret des dieux.
04:32Mais un petit peu quand même, je pense que du côté de Matignon, on est très favorables au statut du bailleur.
04:39Madame l'État, au ministère du Logement, bien évidemment, l'a poussé, l'a demandé.
04:42Il n'y a zéro doute.
04:44Quant à Bercy, vous savez, à Bercy, il y a une ambiguïté.
04:49Nous, on considère que ça va rapporter plus que ça ne coûte,
04:52sauf que les gens qui comptent ce que ça coûte ne sont pas les mêmes à Bercy que ceux qui regardent ce que ça rapporte.
04:57Oui, ce n'est pas les mêmes modes de calcul, bien sûr.
05:00Donc certains disent, il y a un manque à gagner.
05:02Oui, mais il y a un manque à gagner.
05:04Nous, les entrepreneurs, quand on investit, on investit d'abord avant de rapporter les fruits.
05:08C'est ce qu'on explique à Bercy.
05:10Attendez, oui, ça va rentrer un peu moins de fiscalité, mais il y a beaucoup plus de TVA qui va rentrer.
05:16Donc vous allez avoir de fiscalité sur les revenus foncés, c'est évident, mais vous allez avoir bien plus de TVA.
05:21Donc c'est gagnant-gagnant.
05:22Il n'y a pas de perdant dans ce système.
05:24Et comme vous l'avez dit dans votre reportage, les salariés ne trouvent plus à se loger.
05:28C'est une grande crème du MEDEF.
05:29Les étudiants renoncent à leurs études parce qu'ils n'ont pas de logement.
05:32Et puis nous, on annonce avec l'Alliance 300 000 emplois perdus et on va tout doucement.
05:38Tout doucement, tous les jours, on perd des dizaines et des centaines d'emplois.
05:41Donc qu'est-ce qu'on fait ?
05:43Vous êtes sur un fil, très clairement, d'autant que l'année prochaine, il y a les municipales.
05:47On sait que ce n'est pas une période favorable à la construction.
05:50Comment on fait pour tenir alors que la demande explose ?
05:52Vous l'avez dit, et que l'offre n'est pas suffisante.
05:55Alors, la demande pour l'instant, c'est pas tout à fait ça.
05:58Le besoin était énorme.
06:00La demande s'est fortement ralentie parce qu'il n'y a pas de modèle économique.
06:04Et de toute façon, je l'ai déjà dit sur votre antenne,
06:06le jour où on arrivera à satisfaire cette demande ou la demande repartira,
06:11le jour même, je dirais que j'ai un problème d'offre.
06:12Parce que comme vous l'avez dit, il y a les élections municipales.
06:15Les maires sont quand même en grande partie réticents à ce niveau de la famille de construire.
06:19Et donc aujourd'hui, comme il n'y a pas beaucoup de nouveaux projets, c'est pas très grave.
06:23Mais comme on sait que la demande va repartir, le jour où la demande repartira,
06:27le lendemain matin, je vous dirais, j'ai pas assez d'offres.
06:29Donc on est vraiment dans une crise multisectoriale.
06:31Est-ce qu'on n'a pas une amélioration, Pascal Boulanger ?
06:33Quand même, les taux ont baissé.
06:34On a vu que les projets de construction neufs,
06:38dans les maisons individuelles, mais aussi dans les résidences principales,
06:43quand même repartent un petit peu à la hausse.
06:44Est-ce que sur le marché locatif, on n'observe pas une petite détente du côté de l'offre ?
06:50Alors, je vais vous répondre très clairement.
06:52On fait en moyenne 50% nous, hormis ce que nous vendons aux bailleurs sociaux,
06:57on fait à peu près 50% aux propriétaires occupants et 50% aux propriétaires investisseurs.
07:03Les propriétaires occupants, on a vu depuis quelques mois, depuis un semestre environ,
07:08une remontée de 10-15%.
07:09Par contre, on a vu l'arrêt complet, l'arrêt complet quasiment.
07:16Il y a une normale, on fait 60-65 000 ventes aux propriétaires investisseurs.
07:22Et cette année, on est parti pour en faire 5-6 000.
07:24Donc vous voyez que le chiffre est cataclysmique.
07:27Donc on a vu un arrêt complet d'un investisseur
07:31qui n'est pas compensé par la légère reprise sur les propriétaires occupants.
07:35– Écoutez, j'ai envie de vous demander
07:40qu'est-ce que vous attendez plus largement de l'automne ?
07:44Les Français ont de l'argent, les Français ont de l'épargne.
07:47Donc il faut des mesures concrètes pour relancer votre secteur ?
07:50– Oui, parce qu'on attend tout simplement sans voir le statut du bailleur privé.
07:54S'il est adopté tel qu'il a été proposé par les parlementaires d'Aubresse et Causson,
07:59il nous va bien.
07:59Je l'ai fait savoir au Premier ministre quand il m'a reçu.
08:03Je l'ai fait savoir un peu partout.
08:05Je l'ai fait savoir grâce à votre antenne et tout.
08:06Je vous remercie.
08:07Ça va repartir.
08:08S'il n'y a pas ça, c'est la chronique d'une mort annoncée, d'une profession.
08:13– Il a parlé simplification, François Bayrou aussi,
08:15lors de son intervention sur le budget.
08:18Est-ce qu'il serait aussi possible éventuellement
08:21de pousser quelques mesures de simplification
08:24sur toutes les normes et les contraintes
08:27qui s'empilent sur l'immobilier ?
08:29– Moi, je suis dans les instances de la Fédération des Promoteurs
08:31depuis très longtemps.
08:33Chaque ministre qui arrive nous demande la liste des mesures
08:36que l'on pourrait simplifier tout de suite.
08:38Et nous, nous avons une liste toute faite
08:40de 52, 53 mesures, je ne sais plus très bien,
08:44que nous donnons.
08:45Et ces mesures ne coûtent rien.
08:46Elles rapportent, elles peuvent très facilement simplifier.
08:50À chaque fois, on nous dit oui.
08:51En plus, la simplification de ces mesures,
08:53ce n'est pas par voie législative,
08:54parce que là, il n'y a pas de majorité,
08:55on peut très bien le faire par voie réglementaire.
08:57Et je sais que Mme Valérie Létard s'y attaque,
09:01mais pour l'instant, je n'ai pas vraiment vu
09:02de réelles mesures de simplification.
09:03Merci beaucoup, Pascal Boulanger,
09:05d'avoir été avec nous ce matin,
09:06président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers.

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