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  • il y a 5 jours
Le quatorzième film de Quentin Dupieux est en salles depuis mercredi 2 juillet.
Avec Adèle Exarchopoulos, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain et Karim Leklou.
Transcription
00:00C'est l'été, et c'est l'arrivée du premier des deux films de Quentin Dupieux annuel,
00:04L'accident de piano.
00:05Vous êtes prête ?
00:08Vous êtes née le 12 mars 1989.
00:14On sait que vous avez atteint un niveau de vie absolument délirant, très vite.
00:21Je suis trop pressée d'en savoir plus. Je me tais.
00:25Allez-y.
00:25Il faut aller voir l'accident de piano parce que déjà, il fait très chaud.
00:31Et l'accident de piano, c'est un film d'hiver.
00:33Ça se déroule dans une station de ski, dans un chalet très isolé,
00:36où va se réfugier une influenceuse à qui il est arrivé quelque chose
00:41dont on va découvrir la gravité au fur et à mesure du film.
00:44Le cinéma de Quentin Dupieux est toujours extrêmement intéressant
00:46parce que d'abord, il aime les monstres.
00:48Alors Magali Magalhoche, c'est un monstre tendance sociopathe
00:52qui rappelle un peu le Jean du Jardin du film Le Dain,
00:54qui était fou de son blouson hyper stylé.
00:59Et donc, elle est cette espèce de créature
01:03qui est à la fois une création de son époque.
01:07On a l'impression que le film raconte quelque chose
01:09ou tente de raconter quelque chose sur son époque.
01:11Mais alors, c'est l'autre intérêt des films de Quentin Dupieux,
01:14c'est que finalement, on ne sait jamais trop ce qu'il veut dire.
01:16Là, c'est sa veine.
01:18Je déteste l'humanité.
01:19Et d'ailleurs, à un moment, c'est dit texto dans le film.
01:22On est tous...
01:23C'est la condition humaine.
01:25On est tous des merdes qui vivront sur cette planète.
01:29Bon.
01:29Et donc, partant de là,
01:31c'est vrai que le film est un peu ricanant, pénible.
01:36Tout est accentué par la musique.
01:39Donc, il est bien fabriqué.
01:40Et il est bien fabriqué à la Dupieux.
01:42C'est-à-dire que ça va vite.
01:45C'est assez original.
01:46Il y a ce petit piano entêtant, pénible,
01:50qui fait un peu l'effet d'ongles sur un tableau noir,
01:52comme ça, et qui revient tout le temps, etc.
01:54Mais en même temps,
01:56il faut être dans une disposition particulière, j'ai envie de dire.
02:00Parce que moi, j'avais l'impression d'avoir un petit Dupieux
02:01posé sur mon épaule et qui me faisait
02:03miarque, miarque, miarque, miarque à l'oreille.
02:05Et je me disais, ça ne suffit pas tout à fait assez
02:08pour moi pour faire cinéma.
02:09Moi, j'aime bien le petit Dupieux qui fait
02:11miarque, miarque, miarque à mon oreille.
02:13Voilà, c'est sa veine.
02:14Alors, Marie l'a bien dit, même si elle n'aime pas le film.
02:17C'est sa veine un peu sardonique et assez méchante, en fait.
02:20Le personnage est un peu chargé, mais ce n'est pas le seul.
02:23C'est-à-dire que Quentin Dupieux aussi,
02:24il y a d'autres personnages qui gravitent autour.
02:26Et tous les personnages du film ont un peu le même travers
02:29que le personnage de Magali.
02:30C'est-à-dire qu'ils sont un peu dans la surexposition permanente.
02:33Une idée d'un petit peu, de capitaliser un petit peu son existence.
02:36Voilà, l'existence n'est pas gratuite.
02:38Moi, je trouve quand même que ce que ça raconte de l'époque
02:40est assez intéressant sur ce besoin de surexposition permanente,
02:43de se filmer en permanence.
02:44Parce qu'il y a un autre personnage aussi
02:45qui est assez intéressant dans le film.
02:48C'est un fan absolu de Magali et son petit frère.
02:51Le fan, c'est Karim Leclou,
02:52qui lui en fait beaucoup dans le registre de l'idiotie.
02:55Il est très, très crédible.
02:56Il est vraiment très, très fort.
02:59C'est un film qui est, comme souvent, très bien écrit.
03:02Il y a des dialogues qui font mouche,
03:04peut-être un peu plus que d'habitude.
03:05Mais il y a quand même beaucoup de mises en scène.
03:07Et c'est la veine, on va dire, assez minimaliste de Dupieux.
03:12C'est vraiment une mise en scène qui joue beaucoup
03:13sur la soustraction et qui marche vraiment très, très fort
03:15dans pas mal de scènes.
03:16Puis il y a Jérôme Commandeur,
03:17qui lui est un nouveau venu dans l'univers de Dupieux
03:19et qui est vraiment excellent dans le rôle du souffre-douleur,
03:23qui absorbe, qui absorbe, qui prend beaucoup, beaucoup sur lui,
03:25avant de craquer au bout d'un moment.
03:26Et voilà, et le Commandeur, c'est un très bon acteur.
03:29Et j'espère le revoir une nouvelle fois chez Dupieux.
03:32Les acteurs sont à la fois très bons et très surprenants.
03:35Évidemment, Adèle Exarchopoulos,
03:37qui est affublée d'une coiffure,
03:39mais même pas de Playmobil, quoi,
03:41enfin de Playmobil accidenté, on va dire.
03:43Elle a des bagues.
03:45Et alors, dans une interview,
03:46Quentin Dupieux disait qu'elle avait des vraies bagues,
03:48qu'elle s'était fait poser chez le dentiste
03:50pour bien souffrir.
03:51Enfin, c'est une espèce d'acteur studio
03:52qui me paraît pas tout à fait nécessaire.
03:54Enfin bon, et elle a cette espèce de look
03:57et surtout cette façon de parler
03:58qui se résume plutôt à des sortes de grognements, en réalité.
04:02Elle a un rire hyper flippant.
04:04Mais moi, une fois qu'elle a posé tout ça
04:05et qu'elle le répète tout le film,
04:08j'ai un peu l'impression de voir se balader
04:09un personnage de sketch
04:10auquel j'ai et du mal à croire,
04:14et du mal à trouver vraiment intéressant
04:17sur la durée, j'ai envie de dire.
04:18Il y a deux, trois trouvailles.
04:20Mais c'est vrai que la noirceur globale,
04:23ce n'est pas ce que je préfère chez Dupieux.
04:26Il m'a déjà raconté des personnages vraiment brin de zinc,
04:29des personnages ultra lookés,
04:31des personnages étranges.
04:32Il y avait dans Fumée fait tousser
04:33comme ça une espèce déjà d'idée de fin du monde,
04:36mais qu'on attendait avec une sorte de décompte.
04:38Il y avait un monstre d'égo surmultiplié
04:41par le nombre d'acteurs qu'il jouait dans Dali,
04:44évidemment,
04:44et qui racontait déjà l'histoire d'une interview.
04:46Et c'était une interview impossible.
04:48Et il me semble que ça m'intéressait davantage.
04:50Il tourne beaucoup.
04:51C'est son 14e film,
04:52en je ne sais pas combien d'années,
04:53peut-être 10 ans, quelque chose comme ça.
04:54Et il arrive quand même à se renouveler.
04:56Là, on est toujours dans la thématique de la célébrité.
04:59On va dire son 3e film un peu sur le sujet
05:01après Dali et le 2e acte,
05:03qui était le film qui a fait l'ouverture de Cannes l'an dernier,
05:06qui était un film assez dur,
05:07sous la condition d'acteur,
05:08avec beaucoup d'humour.
05:09C'est un film qui était plus accessible que celui-là,
05:11qui effectivement est un film assez froid,
05:13je l'ai dit, c'est un film divers.
05:14C'est un film qui, par sa thématique,
05:16est quand même extrêmement dérangeant, voire grinçant.
05:19Et en même temps, il fait quelque chose
05:20qui va un peu à rebrousse-poil des attentes de son public,
05:26et qui, moi, me plaît beaucoup.
05:27Dupieux, c'est toujours intéressant,
05:29mais pourquoi est-il si méchant ?
05:30Pour moi, c'est bof.
05:31La méchanceté, ça peut avoir du bon.
05:32L'accident de piano, c'est très, très bien.
05:37Mais c'est chiant, regarde.
05:39Ouais.
05:39Tu vois ?
05:40Ouais.
05:41Vous avez des dents parfaites.
05:44Vous avez que ça à foutre de votre vie, sans déconner ?
05:54C'est tout de même stupéfiant, vous ne trouvez pas ?
05:57Je le savais.
06:02Sous-titrage Société Radio-Canada

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