À l’occasion de la sortie du nouveau film de Johann Dionnet, Avignon, Alison Wheeler revient sur son rôle et sur sa carrière de YouTube au cinéma, entre comédie, chronique et spectacle.
00:04Qui est cool, en fait, aujourd'hui ? On ne sait pas.
00:24Dans Avignon, j'interprète La meilleure amie de Baptiste Capelin.
00:28J'essaie de le conseiller dans cette quête de l'amour parce que lui, à cette femme anti-hameau, il fait croire qu'il joue dans le CID pour la séduire.
00:39Et moi, j'essaie de l'aider à arrêter de s'empêtrer dans ce mensonge.
00:43Avec Baptiste, avant de faire le film, on s'est appelé en se disant « on va faire des activités pour apprendre à se connaître, pour que l'amitié soit réelle ».
00:52En fait, on n'a rien fait de tout ça parce qu'il était en tournée.
00:56Moi aussi, j'étais sur mon spectacle. On n'a jamais eu le temps de le faire.
01:00Mais il n'y avait pas réellement besoin de créer, pas artificiellement, mais de provoquer une amitié.
01:06Parce qu'en fait, il me fait beaucoup rire. Il est très, très drôle.
01:08Il a toujours une bonne anecdote, une histoire.
01:10Et en fait, tu crois qu'il est dissipé.
01:12En fait, c'est sa façon à lui de te concentrer et de faire que tu l'aimes.
01:17Il est trop adorable.
01:18C'est vraiment un berger australien, je trouve.
01:20Tu sais, cette race de chien que tu as envie de faire comme ça tout le temps ?
01:26Tu es trop mignon.
01:27Ce que j'ai en commun avec mon personnage, c'est les contradictions.
01:30Mon personnage fait bien la morale.
01:33Par contre, elle fait l'inverse de ce qu'elle demande de faire aux autres.
01:35Elle demande aux autres de faire un effort et elle ne se l'applique pas à elle-même.
01:38Et je dirais que je suis assez contradictoire dans ma vie.
01:42J'aime bien dire aux autres, il faut vraiment que tu vives au présent, arrête de te prendre la tête, prends les choses comme elles viennent.
01:49Et moi, je suis ultra...
01:51Enfin, il m'arrive d'intellectualiser des choses qui n'ont pas besoin de l'être ou de ne pas réussir à être dans le moment présent.
01:59T'es acteur et tu ne connais pas le CID.
02:01C'est toi, tu connais tout peut-être ?
02:02Le CID, oui, c'est un classique.
02:04Alors, bienvenue chez les ch'tis aussi, c'est un classique.
02:05Et pourtant, tu ne l'as pas vu, donc ça va, ferme ta bouche.
02:07J'ai l'impression de faire les choses à l'envers.
02:09J'étais au théâtre, j'ai joué dans des films, je suis allée sur YouTube.
02:15Enfin, j'ai fait des choses pas dans l'ordre de l'idée qu'on se fait d'une carrière.
02:22Mais j'aime le bordel dans lequel je vis, ça m'éclate.
02:27C'est hyper...
02:28Enfin, il n'y a pas une année qui ressemble à l'autre.
02:31Et je rencontre plein de gens.
02:33En fait, ça ne ressemble pas à ce que je pensais que c'était, la carrière d'une comédienne.
02:39Mais j'aime le côté improbable de faire des rencontres, de se lancer dans un truc...
02:45Je ne pensais pas faire de scène et faire un spectacle.
02:49J'étais tellement dans un truc d'exploration, parce que je ne connaissais pas le spectacle avant d'en faire.
02:53On ne connaît jamais ce qu'on va faire avant de le faire.
02:55C'était trop excitant.
02:57J'ai retrouvé l'excitation d'Internet.
03:02Quand on se retrouvait, on réfléchissait à un truc, on le faisait.
03:05Et on se jetait à l'eau, on postait les trucs.
03:08Même si ça avait, à l'époque, pour moi, quelque chose d'écrasant.
03:13Parce que les filles, on était quand même sacrément minoritaires.
03:15Sur YouTube, c'est vrai que c'était le festival du tirage de couverture.
03:19Et plus on en rajoutait, plus c'était drôle.
03:21Parfois, c'était raté aussi, ça nous arrivait.
03:23Mais là, sur un plateau, l'écoute, c'est hyper important.
03:27Je suis plus au service d'une histoire qu'est celle de Johan Dionnet,
03:33qui a écrit son long métrage, qui a une vision du personnage.
03:37Et j'essaye vraiment de rentrer dans l'idée qui se fait du personnage.
03:43J'ai l'impression que Johan ne dit pas que le théâtre classique est méchant.
03:49Je pense que c'est vrai que le film prend le point de vue d'une troupe.
03:53qui fait du théâtre plus populaire.
03:56Mais en fait, il parle juste des complexes qu'on peut avoir par rapport à d'autres.
04:01Mais il aurait pu être raconté de l'autre côté.
04:04J'ai l'impression qu'on n'est jamais vraiment content avec ce qu'on a.
04:09Quand je parle à des collègues qui font un autre job, elles ont envie d'ailleurs.
04:15Moi, je rêve d'une routine, d'avoir une vie posée par moment.
04:21En fait, on idéalise tellement l'autre.
04:24J'ai l'impression que le film n'est pas binaire à ce point.
04:27C'est vrai qu'il y a un côté, bon, et si on se regarde un peu moins de haut ?
04:34Mais c'est pour tout le monde pareil, y compris pour les gens qui font un théâtre populaire.
04:38Arrêtons aussi d'être snob avec les snob.
04:42Qui est cool en fait aujourd'hui ? On ne sait pas.
04:44En fait, c'est la continuité de la cour d'école.
04:46C'est les skaters qui jugent les gens qui font de la breakdance.
04:53J'ai dit breakdance avec un accent ? Je suis ridicule.
05:00Breakdance.
05:03Allez, salut Thierry, salut les amis.
05:05Et bravo, ça commence à monter l'énergie cette histoire-là.
05:06On est bien là.
05:07Il va venir voir la piste tous les jours, lui, ou quoi ?