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  • 19/06/2025
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 18 juin 2025, le comédien et acteur Baptiste Lecaplain. Il est à l'affiche du film "Avignon" de Johann Dionnet.

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Transcription
00:00Bonjour Baptiste Le Capelin.
00:01Bonjour.
00:02Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
00:04C'est sans conteste que ce qui définit votre parcours.
00:06Vous aimez courir 10 km par jour, mais pas participer à des compétitions avec des milieux de renaires, un dossard accroché dans le dos.
00:13Vous n'avez effectivement jamais confondu vitesse et précipitation et suggéré votre vitesse de croisière ponctuée de scènes, tournages, autres spectacles et aventures qui touchent à l'amour et la passion du jeu.
00:22La rencontre avec le public s'est faite avec Baptiste Se Tape l'Affiche, votre premier seul en scène, en tant qu'humoriste.
00:27Car oui, c'est le bonheur de rire et le plaisir de faire rire qui vous ont donné envie de monter sur scène et d'affronter vos angoisses, vos origines happées un temps par la timidité,
00:37comme vous avez su le raconter sur les planches, avant de la balayer d'un revers de main ou plutôt de manche aux côtés de ce trio qui fait sale comble Ferrari de sa mère Le Capelin.
00:45Alors oui, vous êtes et restez l'un des trois mousquetaires, donc la seule armure que vous avez, c'est l'autodérision et les seules armes, le rire et le verbe.
00:51Aujourd'hui, vous êtes à l'affiche du film Avignon, avec Johan Dionnet, vous êtes Stéphane, un comédien passionné qui peine à joindre les deux bouts et accumuler le minima des cachets pour valider son intermittence.
01:02C'est comme ça que vous vous retrouvez à Avignon, avec un spectacle de boulevard qui peine à trouver son public, mais qui vous amène à rencontrer l'âme sœur, passionné par contre par les textes, les rôles et les auteurs classiques.
01:14Ce film possède une authenticité qui fait du bien, c'est frais, c'est profondément humain, ça sonne juste et pour cause, il vous renvoie à vos débuts.
01:22Vous avez participé trois fois au Festival Off d'Avignon, la dernière fois, c'était il y a presque dix ans.
01:27Dix ans, oui, exact. Je ne veux pas vous interrompre parce que c'est super bien écrit.
01:32C'était en 2015 pour le rodage de mon spectacle Origine, donc c'est mon deuxième spectacle.
01:38Et pour anecdote, d'ailleurs, quand je jouais mon spectacle Origine et que je terminais, il y avait un duo comique qui arrivait derrière.
01:45Il y avait Patrick Chanfray, qu'on a vu notamment dans Un Petit Truc en Plus, et Johan Dioné.
01:50Et donc, on a vécu un Avignon à se dire, ça va, tu as eu du monde, ça se passe bien pour vous et tout.
01:56Et dix ans après, on s'est retrouvés dans la même salle et je me suis retrouvé à être dirigé par Johan Dioné.
02:01La scène, le théâtre, en tout cas l'envie de faire rire, c'est vraiment ce qui vous a toujours attiré ?
02:08Baptiste, même si vous avez fait des études diamétralement opposées, puisque vous avez fait des études de langue.
02:13Oui, j'ai fait, enfin, c'était trois mois. Je ne peux pas dire que c'est vraiment des études.
02:17Mais en fait, oui, que ce soit l'humour ou le cinéma, c'est des trucs que j'adorais, mais que je ne pensais pas qu'on pouvait se professionnaliser là-dedans.
02:27Ou du moins, je ne savais pas comment le faire, parce que je viens d'un tout petit village de campagne en Basse-Normandie.
02:33Et là-bas, il n'y avait pas accès aux cours de théâtre, il n'y avait rien de tout ça.
02:37Donc, je suis parti en fac d'anglais parce que c'était là où j'avais mes meilleures notes et je voulais devenir Robin Williams dans le cercle des poètes disparus.
02:45Je voulais être un prof cool, un prof qui fait des blagues.
02:48Donc, c'était une façon à moi de... Je ne voulais pas m'avouer que j'avais envie de faire ça.
02:52Et puis, au bout de trois mois, j'ai dit, mais non, je veux faire rire les gens.
02:55Donc, j'ai arrêté.
02:56Le film, il affronte aussi, il souligne les difficultés qu'il peut y avoir dans le milieu, dans le métier, entre effectivement les spectacles populaires de boulevard et les spectacles classiques, finalement.
03:10Ça aussi, c'est un point qui est très important dans ce film.
03:12Oui, il y a le côté un peu snob du métier où les gens du in se mélangent pas avec les gens du off.
03:20Ça, encore une fois, c'est un truc qui arrive dans le métier dont moi, je n'ai pas été victime de ça.
03:28Enfin, victime, entre guillemets, c'est un bien grand mot.
03:30Mais c'est vrai que plein de fois, des gens pensent que quand on est humoriste, on n'a pas accès au cinéma d'auteur, par exemple.
03:36Mon deuxième film, Libre à la soupie, qui est un de mes films préférés de Benjamin Gatch, c'est une comédie d'auteur,
03:42où j'ai pu jouer avec Denis Podaïdes, Julien de Brahim, Benjamin Laverne, qui était la comédie française,
03:46qui m'a amené à mon troisième film, où j'ai fait un film d'auteur de Julien Lepès-Curval.
03:52Donc, dès mon deuxième et mon troisième film, j'étais déjà dans un autre registre, autre que le registre populaire.
03:57Et même, je n'ai pas fait tant de comédie populaire que ça dans ma carrière.
04:01J'en ai eu une récemment avec Christian Clavier, mais sur tous les films que j'ai faits, j'ai dû en faire deux, trois.
04:05Donc, moi, j'ai une chance assez...
04:07C'est une chance inouïe que j'ai, j'avoue.
04:09Et puis, j'ai un très, très bon agent aussi.
04:11Grégory Veil est un agent de cinéma assez formidable.
04:14C'est le meilleur pour moi, très clairement.
04:17Mais j'ai vécu le snobisme, en revanche, de l'autre côté.
04:20Les rares fois où j'ai tracté, parce que j'étais vraiment nul, le tractage, moi, c'était vraiment une catastrophe.
04:24Enfin, je disais aux gens, je joue au palace.
04:27Et des gens me disaient, ah non, nous, on ne va pas au palace.
04:30On n'aime pas la programmation du palace, on ne va pas voir ça.
04:33Et là, vraiment, vous vous prenez un truc un peu violent.
04:35C'est débile de me sanctionner.
04:37Venez voir.
04:37Non, non, non, on ne va pas au palace.
04:39Donc, il y a aussi ce snobisme du côté du public.
04:42Et donc, c'est pour ça que j'espère que le film Avignon va changer un peu ça.
04:45Parce que j'ai envie que les gens découvrent que les gens qui font ce métier, ils se saignent financièrement, ils bouffent, ils mettent leur santé en jeu, même des fois.
04:55C'est parce que c'est des passionnés, quoi.
04:56Qu'on fasse du subventionné, du populaire.
05:00Et dans le casting, il n'y a pas un meilleur exemple.
05:02Lies Salem a été au win, il a joué au off.
05:05Johan Dione, pareil.
05:06On a Alison Wheeler et moi qui faisons du one.
05:08On arrive là.
05:09Elisa Herca, les comédiennes et chanteuses.
05:11Rudi Milstein, Constance Carley, ils ont gagné des Molières.
05:14Et on s'est tous retrouvés sur ce plateau.
05:16Et ça, c'est la meilleure réponse à ça, je trouve.
05:20Dans le film, il y a des phrases qui sont un peu des punchlines qui arrivent de temps en temps.
05:24Il y en a une, par exemple, c'est du sérieux de monter sur scène.
05:26Oui.
05:26C'est sérieux de monter sur scène.
05:28Ah oui, oui.
05:29Surtout, quand vous sortez de deux ans de travail avec Jeremy Ferrari.
05:33Vous survivez.
05:34Oui, oui.
05:35Non, mais moi, je survive.
05:35J'admire sa capacité de travail.
05:38Mais c'est extrêmement sérieux.
05:40C'est très, très dur.
05:42Les gens pensent...
05:43Une fois, j'ai eu un message après le spectacle du trio d'une dame qui a dit
05:48« Je n'ai pas aimé le spectacle.
05:50Je trouve que c'est un manque de respect, ce que vous avez proposé. »
05:52Je pense que je lui ai envoyé dix messages où on a argumenté.
05:55Je lui ai montré mon planning.
05:57Je lui ai dit « Voilà, je n'ai pas vu mes enfants de telle date à telle date.
06:00Vous ne pouvez pas dire que c'est un manque de respect. »
06:02Ce n'est pas vrai, ça.
06:02Vous pouvez ne pas aimer.
06:04Mais le travail qu'on y met, ce n'est pas possible.
06:07J'ai fait 195 dodo, pas chez moi.
06:10Mais j'ai compté avec mes filles.
06:12C'est beaucoup.
06:13Vous ne voyez pas votre famille.
06:15Vous travaillez le matin.
06:16Parce qu'on ne travaille pas que le soir.
06:18Les gens pensent qu'on travaille.
06:19On part à 19h de la maison et à 23h, on est rentré.
06:22Ce n'est pas du tout ça.
06:24Pas du tout ça.
06:24C'est quoi l'engagement, Baptiste ?
06:26L'engagement, pour moi, c'est s'amuser.
06:30C'est se faire la promesse que ce qu'on va faire, ça nous fait vraiment marrer et qu'on y va à fond.
06:35Parce que si on y va pour plaire ou on y va pour faire taire certains critiques ou quoi, c'est débile.
06:41Il faut y aller pour s'amuser.
06:42Et l'engagement, c'est ça.
06:43Il faut être honnête artistiquement avec soi-même.
06:47Il y a un temps, effectivement, pour tout.
06:48Quand on regarde vos débuts et aujourd'hui, ce qui a changé, c'est la hauteur de votre regard, Baptiste.
06:56C'est-à-dire que vous ne vous excusez plus d'être là.
06:58On sent que vous prenez du plaisir.
07:01Oui.
07:02Que vous n'êtes plus en train de vous poser des questions quand vous jouez, à vous dire est-ce que je suis bon, est-ce que je ne suis pas bon.
07:06Là, on sent que vous prenez du plaisir et que vous êtes effectivement là où vous devez être.
07:10Là, j'ai deux raisons pour ça.
07:12C'est mes deux filles.
07:13Depuis que j'ai mes deux filles, il y a des trucs plus importants dans la vie.
07:18Là, le truc le plus important dans la vie, c'est qu'il faut que je trouve des places pour aller au concert de Blackpink.
07:24C'est devenu très compliqué.
07:26Dimanche 3 août, il faut que j'ai cinq places pour Blackpink parce que j'emmène les copines de mes filles aussi.
07:31Je vais passer une super soirée.
07:33Vous êtes considéré par beaucoup comme monsieur 100 000 volts de l'humour français.
07:38Vous avez réussi à imposer votre style, votre regard, autant que votre façon de parler, de sourire.
07:42Vous avez un côté, je l'ai dit tout à l'heure, qui par moment tient un peu sur le dessin animé.
07:47Quel regard vous portez sur ces 20 ans de carrière, Baptiste ?
07:50Il n'y a pas eu une année pas cool.
07:52Même dans les moments un peu plus durs où j'attendais que le téléphone sonne et qu'on vienne me chercher au cinéma,
07:58ça valait le coup d'attendre.
08:01C'est ce que je me suis dit en lisant, en faisant et en sortant Avignon.
08:06Ça valait le coup d'attendre.
08:06C'est ce que je me suis dit en lisant.

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