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Les ailes de libellule, couvertes de nanopili disposés en lits d’épines, déchirent mécaniquement les bactéries au contact. Une propriété qui a inspiré la création de surfaces médicales, capables d’éliminer efficacement des bactéries sans recours à des agents chimiques.

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Transcription
00:00Et pour terminer cette édition, un regard sur le biomimétisme qui nous est offert aujourd'hui par Domiti Champetier-Durib.
00:11Bonjour, vous êtes directrice marketing et commerciale chez Bioxegi.
00:15Bonjour Delphine, merci beaucoup pour l'accueil.
00:17Je vous en prie, on va s'intéresser aujourd'hui à la surface antibactérienne,
00:22des surfaces antibactériennes qui seraient inspirées des ailes de la libellule.
00:25Voilà, et on va en parler pour une raison très simple, c'est que dans le contexte actuel,
00:30on a plus de 80% des maladies infectieuses qui se transmettent par les mains.
00:36Oui, on a déclaré ça avec le Covid.
00:38Voilà, dans des lieux comme les hôpitaux, les écoles, les transports en commun,
00:43donc des lieux où on est souvent finalement, on va avoir énormément de transmissions infectieuses
00:48et ça crée pas mal de problèmes.
00:50Les plus gros, je dirais, c'est dans les hôpitaux,
00:51où aujourd'hui, un patient sur 20 entre à l'hôpital pour se faire soigner
00:55et ressort avec une maladie infectieuse.
00:58Souvent, c'est des bactéries qui vont résister aux antibiotiques avec le temps,
01:03donc ça va créer des complexités dans le traitement, des surcoûts et des milliers de morts aussi,
01:10surtout, c'est ça qui pose le plus problème.
01:12Donc, on est face à un enjeu de santé publique assez important
01:15et plusieurs milliards à l'échelle européenne d'argent
01:20qui est dépensé dans le surcoût de ces traitements contre ces infections.
01:24Et alors, donc, on va regarder dans la nature si on trouve des bonnes idées
01:27et vous en avez trouvé du côté des libellules.
01:30C'est ça. En fait, les libellules, ce qui est intéressant,
01:32c'est qu'elle a des ailes qui se doivent d'être toujours propres
01:36parce que finalement, c'est ça qui lui permet de voler et qui lui permet de chasser,
01:39de se déplacer, etc.
01:40Et elle a trouvé une solution très ingénieuse pour ça
01:43qui est, en fait, de structurer la surface de ces ailes
01:48à une échelle vraiment microscopique.
01:51On va avoir des milliers de nanopiliers.
01:53Je ne sais pas si on voit la...
01:54On va le voir.
01:55On va le voir après.
01:56Et ce qui est intéressant, c'est que cette forêt, en fait, de nanopiliers
02:00va lui permettre de perforer les bactéries.
02:04Il faut imaginer que les nanopiliers, c'est 50 nanomètres.
02:08Donc, c'est un millième de cheveux.
02:10Donc, autant dire que pour une bactérie, c'est comme être sur un nid de clous, finalement.
02:13D'accord.
02:14Donc, elle n'a aucune chance de survivre.
02:16Sa membrane est perforée.
02:17Finalement, le contenu se vide et elle meurt.
02:20Donc, pour la bactérie, c'est ça qui lui permet de garder une surface toujours très propre, etc.
02:25Et ça, sans aucune molécule chimique.
02:29C'est vraiment un mouvement mécanique.
02:31Donc, la bactérie, elle ne peut même pas créer de résistance
02:33comme elle pourrait le faire avec les antibiotiques, etc.
02:37Donc, c'est encore mieux.
02:39Oui, il n'y a pas de façon de s'adapter, finalement.
02:41Voilà, c'est ça.
02:42Et alors, aujourd'hui, on a des surfaces comme ça, antibactériennes,
02:46qui sont directement inspirées des ailes de la libellule ?
02:48Récemment, beaucoup de scientifiques se sont posé la question de trouver justement un matériau
02:53qui serait bactéricide en lui-même, donc qui tuerait les bactéries sans besoin de mettre du gel hydroalcoolique
02:59ou des désinfectants, etc.
03:01Ils ont fait plusieurs tests en laboratoire sur des matériaux en titane, en carbone,
03:06sur des polymères aussi, donc des plastiques.
03:09Et aujourd'hui, c'est ultra prometteur.
03:10En laboratoire, c'est près de 99,9 %, donc quasi toutes les bactéries qui sont tuées
03:16en quelques dizaines de minutes, donc moins d'une heure dans tous les cas.
03:21Et donc, c'est très prometteur pour l'avenir parce qu'on peut l'utiliser sur les matériaux
03:26et les objets du quotidien, donc les poignées de porte, les écrans de téléphone également.
03:31Mais donc, il y aura des petits pics à la surface ?
03:34Non, ce n'est pas visible à l'œil nu parce que c'est vraiment un millième de cheveux,
03:38donc bon, on ne les sent pas.
03:40Et ça résiste quand même au toucher, au lavage, aux forces mécaniques.
03:45Et ça s'use moins, on va dire, tout ce qu'on va appliquer comme traitement de surface chimique.
03:50Donc, on a finalement une solution qui serait viable, qui serait beaucoup plus...
03:55Enfin, meilleure pour l'environnement parce qu'on n'irait pas jeter des dizaines de millions
03:58de gel hydroalcoolique chaque mois.
04:01Et en plus de ça, ça pourrait être aussi utilisé dans les hôpitaux pour les prothèses,
04:07pour des matériaux, pour des équipements, etc.
04:10Donc, pour l'instant, c'est en train d'être développé et testé à plus grande échelle,
04:13mais pour moi, c'est assez prometteur.
04:15Merci beaucoup.
04:16Oui, c'est très prometteur.
04:17Merci beaucoup pour ces perspectives d'avenir inspirées de la nature.
04:21Je rappelle Domiti Champetier-Durib que vous êtes directrice marketing et commerciale chez Bioxégie.
04:25Merci à tous de nous avoir suivis.
04:27C'était Smartech.
04:28J'espère que cette émission vous aura passionnée.
04:30Aujourd'hui, on a parlé philo, biomimétisme et plein de choses encore.
04:33À très bientôt sur la chaîne Bsmart for Change.

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