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  • 29/06/2025
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00Ravie de vous retrouver pour l'heure des pros de week-end. On va commencer dans un instant évidemment les débats avec mes invités mais d'abord on fait le point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot. Bonsoir Isabelle.
00:10Bonsoir Elodie, bonsoir à tous. La France suffoque piégée sous un dôme de chaleur. La vigilance orange canicule s'étendra à 84 départements demain, soit 11 de plus qu'aujourd'hui.
00:21Une réunion interministérielle de crise consacrée à la canicule a été convoquée ce soir à Beauvau pour repasser les consignes en matière de santé.
00:29Certaines écoles, elles, ont déjà prévu de rester fermées. Et justement en pleine canicule, près de 90 hectares sont partis en fumée dans l'Aude.
00:37Le massif montagneux des Corbières est en proie aux flammes. Au moins 4 départs de feu ont été dénombrés.
00:43L'abbaye de Fonfroide et le camping de Bizané ont été évacués par précaution. L'autoroute A61 a été coupée entre Narbonne et Lésignan.
00:50Plus de 150 pompiers sont mobilisés. Enfin dans le reste de l'actualité, pour Benyamin Netanyahou, la victoire contre l'Iran a ouvert des opportunités.
00:59Pour libérer les otages à Gaza. L'Iran, de son côté, a de sérieux doutes sur les intentions d'Israël de continuer à respecter le cessez-le-feu.
01:08Entrée en vigueur mardi dernier. Après 12 jours d'affrontements, le chef d'état-major des forces armées iraniennes affirme être prêt pour une riposte forte.
01:18Merci beaucoup Isabelle Piboulot. Je vous présente les 4 invités qui vont m'accompagner pendant cette heure.
01:24Sabrina Medjeber, bonsoir. Bonsoir Elodie. Essayiste et sociologue à vos côtés.
01:27Louis Morin, bonsoir. Bonsoir Elodie. Journaliste. Jean-Sébastien Ferjoux, bonsoir. Bonsoir Elodie.
01:31Journaliste également. Arrivé juste à temps, c'est parfait. Et Martin Garagnon, bonsoir. Bonsoir.
01:35Porte-parole d'Ensemble pour la République. On va commencer en parlant politique avec ce sondage CSA pour Europe 1, CNews et le JDD et qu'il tend d'aller vers l'union des droites.
01:46Vous allez voir ce sondage. Quand on pose la question aux militants sympathisants de droite pour l'avenir de la France, êtes-vous pour ou contre l'union des droites ?
01:53Ils sont 74% à se déclarer pour. On va regarder un petit peu dans le détail, partie par partie, toujours en ce qui concerne la droite.
02:01Chez Reconquête, ils sont 95% à dire qu'ils veulent cette union. Rassemblement national, 78%. Chez les Républicains, 68%. Et droite dite classique, 61%.
02:11Louis Morin, c'est intéressant parce que le thème de l'union des droites, on en a beaucoup entendu parler, notamment au moment où Éric Ciotti a quitté les Républicains pour rejoindre, enfin pour fonder l'UDR.
02:21On a l'impression qu'il y a d'un côté les élus qui ne sont pas vraiment prêts, de l'autre les électeurs qui ont l'air de l'être davantage finalement.
02:26Et puis c'était aussi d'ailleurs l'ambition d'Éric Zemmour lors de sa candidature à la présidentielle en 2022, en effet. Et effectivement, on a aujourd'hui encore une dissonance entre ce à quoi sont prêts les élus, les responsables politiques et les électeurs.
02:45Il faut dire que c'est assez nouveau. Ça a beaucoup évolué au cours des dernières années. Probablement que les 10 ans de macronisme qui succèdent à 5 ans de la gauche au pouvoir ont effectivement permis à l'électorat de droite d'évoluer sur la question.
03:05Puisque finalement, aujourd'hui, clairement, la question qui est posée pour cet électorat-là, c'est voulez-vous en 2027, au vu de la fragmentation politique qu'il y a aujourd'hui dans les différents partis politiques de droite,
03:19préférez-vous en 2027 risquer que la gauche repasse au pouvoir ou que la gauche avec une coalition du centre repasse au pouvoir comme ça a été le cas avec le macronisme ?
03:30Ou alors, êtes-vous favorable à l'union des droites ? Et évidemment, ça mène une réflexion accrue sur la question.
03:38Jean-Sébastien Ferjoux, hier Bruno Rotailleau, nouveau patron DLR, tenait le premier conseil national et il n'a eu de cesse de dire sur scène que la France était plutôt à droite.
03:48Effectivement, pour les électeurs, c'est peut-être aussi cette union des droites un moyen de se dire si véritablement il y a une union entre les partis qu'on a vus dans le sondage.
03:55Enfin, peut-être que ces électeurs-là pourront l'emporter.
03:57Il y a probablement plutôt d'abord, en tout cas dans l'esprit de Bruno Rotailleau, une volonté d'union des électorats.
04:03Et c'est ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy en 2007.
04:06N'oublions pas qu'en 2002, Jean-Marie Le Pen était qualifié pour le deuxième tour.
04:09En 2007, Nicolas Sarkozy, dès le premier tour, avait fait le plein des voix de droite en allant récupérer des électeurs qui votaient auparavant pour le Front National.
04:18Mais le diable se cache dans les détails parce que ce sont des sondages qu'on fait depuis longtemps sur Atlantico,
04:21depuis au moins une dizaine, voire une douzaine d'années. Le rapport de France était plutôt 50-50 avant.
04:28Mais après, ça change quand vous demandez sous l'autorité de qui est le candidat.
04:31Ah oui, ça c'est toute la question. C'est là la catastrophe.
04:33C'est toute la question, mais dans la vraie vie, vous votez quand même pour un candidat.
04:36Vous ne votez pas pour l'union des droites, vous votez pour un candidat.
04:38Et il faudrait que les autres candidats se soient aussi désistés, ce qui est un autre sujet.
04:41Parce que pour reprendre une image, ça n'est pas la même chose si vous avez ce qui s'est passé en 1981.
04:46François Mitterrand, président de la République, et Georges Marchais en partenaire junior, entre guillemets,
04:50avec trois ministres ou quatre ministres communistes au gouvernement.
04:53Ce n'est pas la même chose que dans l'autre sens.
04:55C'est-à-dire que ce n'est pas exactement le même scénario pour les électeurs du RN ou de LR ou même du centre-droit.
05:00Si la tête de liste est par exemple Bruno Retailleau avec un Jordan Bardella ou une Marine Le Pen en allié,
05:05ou si c'est Marine Le Pen ou Jordan Bardella en numéro un avec un Bruno Retailleau en allié.
05:10Parce que là, le jour où cette question-là sera posée, vous verrez que les résultats dans les scénarios...
05:14Mais ça dit quand même quelque chose de l'évolution de l'électorat et de la fin finalement de l'illusion du macronisme
05:19en même temps, qui n'a jamais été d'ailleurs un vrai en même temps,
05:22parce qu'il n'a jamais fait la synthèse de rien, ça a toujours été tout et n'importe quoi.
05:25Martin Garayon, je vous laissez répondre.
05:27Mais effectivement, la question que pose Jean-Sébastien Ferjoux, la question de l'incarnation,
05:31elle est importante parce que par exemple là, quand on voit qu'il y a 95% des électeurs de reconquête qui disent oui à l'union des droites,
05:37si en revanche, effectivement, on leur dit que ça ne sera pas du tout quelqu'un de leur parti,
05:41que ça ne sera pas Éric Zemmour ou qu'Éric Zemmour sera un ministre par exemple parmi tant d'autres,
05:45là forcément, ça va coincer chez les électeurs.
05:47Oui, le problème de l'union, c'est que tout le monde l'appelle de ses voeux,
05:49mais à condition que ce soit derrière sa propre candidature.
05:52Dès qu'il s'agit de céder la place à quelqu'un de mieux placé, c'est plus compliqué.
05:55On voit ça un peu dans tous les partis à chaque échéance.
05:58En revanche, moi je suis désolé, mais je trouve que la question n'a pas vraiment beaucoup de sens.
06:02Moi je trouve que le résultat de ces sondages, ce que ça veut dire,
06:04c'est qu'en fait, on a des électeurs de droite, et on sait que la France est majoritairement à droite,
06:08et que le monde est depuis maintenant quelques années,
06:09qui souhaitent simplement la victoire de leur camp idéologique.
06:12Vous poseriez la même question à gauche, vous auriez à peu près des résultats similaires.
06:16La différence, c'est que, enfin non, d'ailleurs la similitude entre la gauche et la droite,
06:18c'est que l'union des droites, mais entre quelle droite ?
06:21Pardonnez-moi, mais entre la droite UDI,
06:23j'imagine que vous la mettez dans la droite dite classique,
06:25la droite de Retailleau, la droite de Zemmour et celle de Marine Le Pen,
06:28qui d'ailleurs elle-même ne se revendique pas de droite,
06:30vous avez quand même des divergences majeures,
06:32que ce soit sur l'Europe, sur le sociétal, sur le libéralisme économique,
06:35sur des questions très concrètes comme les retraites, etc.
06:37Oui, les programmes économiques, c'est ce qui se passe en tout cas plus.
06:38Il n'y a rien en commun.
06:39Allez voir l'analyse de Retailleau sur les retraites.
06:42Il y avait quelque chose en commun entre Pendiaï et Jean-Michel Blanquer,
06:44ou entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal.
06:45Parce que ça, on est habitués finalement à avoir des gens qui...
06:47On a pris l'habitude de gens qui n'avaient plus rien.
06:50Donc vous tapez sur le macronisme en disant que c'est un briquet-broc de n'importe quoi,
06:54et vous voulez refaire pareil avec l'Union des droites.
06:55C'est ça en fait ?
06:56Ils viennent tous plutôt du même camp.
06:58Là, il y avait droite et gauche.
06:59Puisque visiblement, vous défendez cette idée-là.
07:01Mais à gauche, on a eu la même chose.
07:02On a bien vu d'ailleurs, ça a exposé en éclats.
07:04On a eu la NUPES, puis le NFP, l'Union des gauches.
07:06Mais c'était un accord électoral signé sur un comptable en 48 heures à chaque fois,
07:10alors qu'il n'était d'accord sur rien.
07:12Oui, mais l'intergroupe pour le coup est arrivé premier.
07:14Comme l'Europe notamment.
07:15Donc on voit bien que l'Union pour l'Union, ça n'a pas de sens.
07:18Quand vous interrogez un lecteur qui est plutôt marqué à droite ou à gauche,
07:20évidemment, il souhaite la victoire de son bloc idéologique.
07:23Nous, ce qu'on a justement initié avec le macronisme,
07:26c'est la volonté du dépassement de mettre le pays avant le parti
07:29et de considérer qu'il n'y avait pas une bonne politique,
07:32elle n'est pas de gauche ou de droite.
07:33Si elle est bonne, elle est bonne pour tous les Français et pour le pays.
07:35C'est aussi ça qu'incarne le macronisme,
07:37même si j'entends beaucoup qui annoncent sa fin,
07:39y compris d'ailleurs malheureusement au sein du gouvernement actuel.
07:41Y compris la porte-parole du gouvernement macroniste d'ailleurs.
07:43Mais je pense qu'ils vont être déçus parce que je suis convaincu
07:45que malgré les temps difficiles que l'on vit actuellement
07:48et auxquels il va falloir qu'on trouve des solutions,
07:50le macronisme est encore de très beaux jours devant lui.
07:53Et en tout cas, c'est ce que j'appelle de mes voeux.
07:55Oui, effectivement.
07:56On imagine, c'est ce que vous souhaitez, on verra si ça se réalise ou pas.
08:00Sabrina Medjeber, c'est vrai que ce qu'on entend beaucoup aussi,
08:03c'est cette volonté de récupérer un peu les électeurs.
08:07Par exemple, on voit que chez les Républicains,
08:10on tape beaucoup et on le dit clairement,
08:11l'ennemi pour nous, c'est la gauche.
08:13Et quand on interroge les élus qui tiennent ce genre de propos,
08:16on nous dit, on ne va pas taper sur le RN,
08:18on a besoin de leurs électeurs.
08:19Donc finalement, ça veut dire qu'ils acceptent cette idée
08:21qu'il y a une partie, l'électorat, qui est assez volatile
08:23entre les parties qu'on a citées.
08:24C'est très juste et ça marque la rupture
08:27avec cette fameuse diabolisation du cordon sanitaire.
08:30Et c'est ce qu'on peut retenir là, aujourd'hui,
08:33du plébiscite démontré dans votre sondage.
08:36Monsieur Garagnon, vous nous disiez que le macronisme
08:39a encore de beaux jours devant lui.
08:42Pardon, mais le bilan du macronisme depuis 8 ans,
08:45il est précisément justement ce qui oblitaire
08:48et ce qui amène les Français à se prononcer
08:50sur des sujets qui aujourd'hui sont transpartisans.
08:52l'immigration, la bureaucratie, le souverainisme,
08:56la sécurité, la déficience de la natalité,
09:03tout ce qui, en fait, concerne par filiation
09:05la nation ainsi que la souveraineté.
09:08Donc ce sondage n'est absolument pas surprenant
09:10d'une part de la part du plébiscite populaire
09:13et dans un même temps, il pose la question
09:15que soulève Jean-Sébastien, c'est-à-dire
09:18quels électorats ?
09:20Il y a, quand j'entends par exemple Mme Sarah Knaffo
09:23dire qu'elle est prête à travailler avec Bruno Retailleau,
09:25lorsque j'entends Laurent Wauquiez
09:27souligner le talent de Sarah Knaffo,
09:29lorsque Reconquête, dès le début,
09:31a appelé à cette union des droites,
09:33même si Mme Marine Le Pen n'était pas au départ
09:36très favorable, je pense qu'il y aura certainement
09:40un agrégat de talents issus de la droite.
09:44En revanche, la question de l'incarnation se pose
09:47puisque, évidemment, il va falloir un chef de file,
09:50mais de surcroît, un ancrage local,
09:53un ancrage territorial qui vaille la peine
09:55justement de rassembler à la fois
09:57les électeurs de droite, à la fois les cadres
09:59du nouvel droit, qui serait la nouvelle union
10:02ou l'union des droites,
10:04afin justement de porter un projet politique
10:06pragmatique, clair, avec une vision
10:09qui correspond au plébiscite des Français.
10:11Un mot très court pour terminer, Louis Morin ?
10:13Très court pour terminer, mais pour répondre
10:15surtout à Martin Guérignon qui nous évoquait
10:18tout à l'heure, justement, le fait qu'il n'y a rien
10:20en commun entre tous ces partis.
10:21Mais si, il y a quand même quelque chose en commun.
10:23Il y a une chose notamment en commun,
10:25c'est plus de fermeté sur les sujets
10:28d'immigration et sur les sujets de sécurité.
10:30– Bien sûr, plus de souveraineté.
10:31– C'est ça que ça veut dire.
10:32– Écoutez, Darmanin ou Gabriel Attal,
10:34ils ne disent pas autre chose.
10:35Plus de fermeté, c'est ce qu'ils réclament aussi
10:37de leur vœu.
10:38Et je pense qu'à gauche, vous en trouverez aussi
10:39qu'ils vont vous dire plus de fermeté
10:41sur le régalien, sur la sécurité.
10:42– Oui, d'accord, mais ils ne sont pas d'accord
10:43avec Mme Borne, ils ne sont pas d'accord
10:45avec Mme Borne, ils ne sont pas d'accord
10:47avec les nominations qui ont été faites
10:48par le président de la République
10:49dans la hiérarchie judiciaire.
10:51Donc on voit bien que de toute façon,
10:52sur le régalien, le macroniste n'a jamais réussi,
10:55ni sur les questions de laïcité
10:56ou de République, comme on dit,
10:58le macroniste n'a jamais réussi à définir
11:00une ligne de conduite ferme.
11:01Et je pense qu'il ne faut pas sous-estimer
11:03ce sondage-là, parce que j'étais le premier
11:04à le dire, ça ne résout pas
11:07la question de l'incarnation.
11:08– Oui, mais il y a des limites, évidemment.
11:09– On est très très loin du moment,
11:10je pense qu'il y aura une espèce
11:11de primaire sauvage, parce que de toute façon,
11:13il ne va pas y avoir une primaire
11:14entre le RL et les Républicains.
11:15– Oui, il n'y aura pas.
11:15– On verra bien qui sera en tête
11:17dans les sondats, et si l'un d'entre eux
11:18arrive à se qualifier éventuellement
11:20pour un deuxième tour,
11:21et si c'est à ce moment-là
11:22qu'il se passe quelque chose,
11:24mais quoi qu'il en soit,
11:25ça n'était pas le cas il y a 5 ans,
11:27et c'était certainement pas le cas
11:28il y a 10 ans.
11:28Donc que les électeurs répondent ça
11:29aujourd'hui, c'est un vrai changement,
11:31et je pense aussi que c'est une forme
11:33de bilan du macronisme.
11:34– Et M. Le Brun, heureusement que vous trouvez
11:36encore des points communs au sein de la droite.
11:37Heureusement qu'il y en a,
11:38et vous avez raison de souligner le RL.
11:39– On va clore ce débat,
11:41je voudrais qu'on avance justement,
11:42on va continuer à parler un peu de politique
11:44avec François Hollande
11:45qui s'est confié à nos confrères du Parisien,
11:47et donc il a été interrogé sur le fait
11:49qu'il censure ou non
11:50le gouvernement de François Bayrou.
11:52Regardez ce qu'il dit,
11:53j'ai une position de principe,
11:54ne pas ajouter de l'instabilité à l'immobilisme,
11:57je suis donc opposé à toute précipitation
11:58du calendrier électoral,
12:00mais je comprends la démarche du groupe socialiste
12:02d'adresser un coup de semence au gouvernement
12:03qui a manqué à son engagement
12:04de déposer un texte sur les retraites
12:06au lendemain du conclave,
12:07donc je voterai la motion de censure
12:09dès lors que le RN ne s'y associera pas.
12:12Donc, Martin Garagnon, si je comprends,
12:14il votera la motion de censure
12:15à condition d'être sûr qu'elle ne soit pas adoptée.
12:17Parce que si, on rappelle à nos téléspectateurs,
12:19si le RN ne vote pas cette motion de censure
12:22ou n'y participe pas,
12:23le gouvernement ne tombera pas.
12:25Oui, moi il m'a fallu effectivement aussi
12:27deux minutes pour vraiment essayer
12:28de comprendre un petit peu le sens de la phrase.
12:29Je ne vous demande pas d'être dans sa tête,
12:30on essaie juste d'analyser.
12:32Avec tout le respect que j'ai pour l'ancien président
12:33de la République et François Hollande,
12:35c'est vrai que c'est une posture assez quand même particulière
12:36parce que finalement, ça laisse entendre
12:38qu'il est prêt à voter la motion de censure
12:40en espérant qu'elle ne soit pas votée largement.
12:44Et une fois de plus, en tant qu'ancien président de la République,
12:46vous savez pertinemment qu'à l'Assemblée,
12:47vous avez d'autres moyens de vous opposer
12:49qu'être uniquement dans le vote d'une motion de censure.
12:52Donc, tout ça est quand même un petit peu lunaire,
12:57je trouve, comme expression d'un désaccord.
12:59On comprend, on entend, on sait
13:01quels sont les désaccords de la gauche
13:02et notamment du PS vis-à-vis de la réforme des retraites
13:05qui a été mise en place.
13:06Ce n'est pas nouveau, on ne décourra pas.
13:07Mais si vous votez une motion de censure,
13:11vous la votez avec vos convictions,
13:11vous ne la votez pas uniquement en fonction de qui d'autre va la voter.
13:14Ça n'a pas beaucoup de sens.
13:15C'est surtout une très hypocrite
13:16parce qu'on voit, François Hollande, qu'est-ce qu'il veut ?
13:18Il veut être candidat en 2021
13:19et il pense que sur une stratégie
13:21de plus petit dénominateur commun,
13:23par élimination finalement de tous les autres,
13:25si les autres, a fortiori,
13:26n'arrivent pas à s'entendre à droite,
13:28même si la droite, la France,
13:30penche plutôt à droite,
13:31il se dit qu'il peut y arriver.
13:32Et il se dit aussi qu'il est meilleur
13:34ou qu'il est un moins mauvais, peut-être, candidat
13:37que les autres candidats de la gauche,
13:38un Jean-Luc Mélenchon
13:39ou un Raphaël Glucksmann
13:42et, a fortiori, un Olivier Ford.
13:44Donc, qu'est-ce qu'il fait François Hollande ?
13:45Il essaye de rester en lien avec, déjà, le groupe socialiste
13:48parce que s'il devait être candidat,
13:50il faudrait bien que ce soit quand même
13:51avec les socialistes à minima.
13:55Donc, il reste raccord avec son camp
13:57tout en constatant, de toute façon,
13:59que ça n'a pas beaucoup de sens.
14:00Mais c'est pas la première fois que François Hollande
14:02fait de la tactique.
14:02Vous vous rendez compte, en fait,
14:03que la décision de vote,
14:05elle ne dépend pas du tout du sujet
14:07sur lequel ils sont appelés à s'exprimer à l'Assemblée,
14:08mais uniquement en fonction des petits calculs
14:11des intérêts des uns et des autres,
14:12en fonction des échanges à venir.
14:13C'est là où il y a une vraie déconnexion.
14:14La Macronie l'a fait aussi.
14:15C'était sur la loi immigration, me semble-t-il,
14:17où Emmanuel Macron était prêt à redemander un vote
14:19au cas où la loi passait avec les voix du RN.
14:21Finalement, ils avaient réussi à tripatouiller
14:23pour prouver qu'ils n'avaient pas eu besoin
14:24des voix du RN.
14:25Mais vous savez, moi, je ne fais pas partie
14:26de ceux qui considèrent qu'à partir du moment
14:28où ça vient de mon camp,
14:29tout est parfait et tout a été bien fait
14:31et je vais tout valider.
14:32Ce serait totalement illusoire.
14:34Et ceux qui le font, je leur souhaite beaucoup de courage
14:35parce que moi, j'ai eu ma liberté
14:37et j'ai aussi la capacité de dire
14:38lorsqu'on a planté sur un sujet,
14:40il faut être capable aussi de le dire.
14:42Et on l'a eu, malheureusement.
14:43Donc un jour, peut-être qu'on aura l'occasion de débattre
14:44et j'espère que vous m'inviterez sur le bilan du macronisme.
14:46Il y aura beaucoup à dire, mais j'espère que je serai là.
14:49Mais en tout état de cause, là, en l'occurrence,
14:50sur ce sujet-là, c'est une expression de vote
14:52qui est un peu décorrélée du sujet
14:54sur lequel on lui demande de s'exprimer.
14:55Louis Morin, pour terminer sur ce débat rapidement,
14:57c'est surtout assez illisible
14:59parce que soit il y a une volonté
15:00de renverser le gouvernement,
15:02soit effectivement la réforme des retraites
15:03était un totem pour les socialistes
15:05qui peut parfaitement s'entendre.
15:06Mais donc, dans ce cas-là, on va au bout
15:07quelles que soient les personnes qui votent avec vous.
15:09Et c'est la raison même pour laquelle
15:11je pense qu'il a eu tort
15:13d'annoncer le vote de cette motion de censure
15:16parce que, si vous voulez,
15:17lorsqu'on tient un discours politique,
15:20il faut avant tout que ce soit lisible, clair
15:22et effectivement que ce soit limpide
15:24pour son propre électorat.
15:26Là, on voit bien qu'il a du mal à se justifier,
15:30c'est très alambiqué, c'est flou.
15:33Et finalement, derrière tout cela,
15:34on se pose évidemment la question
15:35de l'intérêt de la France.
15:37On se dit que c'est davantage
15:38du calcul électoral.
15:41Il est lui l'intérêt de la France,
15:43il pense qu'il faut qu'il soit
15:44en situation de délivré.
15:45Donc la politique, ça a quand même toujours été
15:47aussi le calcul et l'habileté.
15:49Oui, mais là, c'est aussi un calcul
15:50vis-à-vis de LFI pour tenter
15:52de montrer qu'il représente aussi
15:54une forme de gauche
15:56et de gauche radicale.
15:58Il l'avait fait, après tout,
16:00lors de son...
16:01On se souvient de sa campagne électorale victorieuse.
16:03Ce qui lui a permis, tout de même,
16:05d'accéder, c'était entre autres
16:06ce fameux discours du Bourget,
16:09mon ennemi, c'est le monde de la finance.
16:10Et bien là, il tente de montrer
16:12que François Hollande,
16:13il tente de montrer
16:14qu'il est à nouveau socialiste.
16:15Mais il tente surtout de montrer
16:16qu'il a essentiellement une voix
16:18pour être élu.
16:19En revanche, parce qu'une fois
16:20qu'on rentre dans ce genre
16:21de contradiction-là,
16:22et c'est du reste
16:22qui a plombé son quinquennat,
16:24le sujet, c'est pas d'être élu.
16:25Le sujet, c'est qu'est-ce que vous faites
16:26au lendemain de votre élection
16:27et de quelle majorité vous disposez.
16:30Et on voit bien que François Hollande,
16:31on ne sait absolument pas
16:32sur quelle ligne économique,
16:34notamment économique et sociale,
16:35il pourrait rassembler une majorité.
16:36On va parler maintenant
16:37du dossier du jour du JDD
16:39qui concerne l'audiovisuel public
16:41puisque dès demain,
16:42les députés vont commencer
16:43à plancher sur le texte
16:44de la réforme de l'audiovisuel public.
16:46Une réforme évidemment
16:47qui cristallise déjà les tensions.
16:49Une partie de l'Assemblée
16:50qui veut jouer
16:51l'obstruction parlementaire,
16:53un appel à la grève illimitée
16:55chez Radio France.
16:56On regarde d'abord les détails
16:57de ce texte avec Maxime Lavandier.
16:58Rachida Dati parviendra-t-elle à ses fins ?
17:04Dès sa nomination en janvier 2024,
17:06la ministre de la Culture
17:07s'était emparée du dossier épineux
17:09de la réforme de l'audiovisuel,
17:11un service public
17:12qu'elle juge trop élitiste.
17:14L'audiovisuel public appartient
17:16à tous les Français.
17:17Pourtant, les jeunes
17:17et les catégories populaires
17:19s'en détournent.
17:20Les rapports parlementaires
17:21disent depuis dix ans
17:22qu'il faut réformer
17:23l'audiovisuel public.
17:25Le statut connaît plus possible.
17:27France Télévisions,
17:28en Radio France,
17:29des médias qui se révèlent
17:30toujours plus éloignés
17:31des Français
17:32et qui pourtant les financent
17:33à grands frais,
17:34atteignant les 4 milliards d'euros
17:36en 2025.
17:38Mais au-delà de la question budgétaire,
17:40ce sont les partis pris
17:42et orientations idéologiques
17:43qui posent question,
17:45comme lorsqu'un journaliste
17:46de France Info
17:47avait qualifié
17:48les prisonniers palestiniens
17:49d'otages.
17:50Pour Gilles William Golnadel,
17:52avocat,
17:52il n'existe qu'un seul remède
17:54à ces dérives.
17:55Au regard de la sociologie
17:57des journalistes syndiqués,
17:58il ne s'agira en tout état de cause
18:00que d'une étape,
18:01une seule solution,
18:02la privatisation.
18:03La proposition de loi
18:04sur la réforme
18:05de l'audiovisuel
18:06sera examinée
18:07à partir de ce lundi.
18:09Les organisations syndicales
18:10de Radio France
18:11et France Télévisions
18:12appellent quant à elles
18:13à une grève illimitée.
18:14Avant de vous faire réagir,
18:16je voudrais vous livrer
18:17la déclaration
18:19de Delphine Ernot,
18:20la patronne de France Télé.
18:21Elle avait été auditionnée
18:21à l'Assemblée nationale
18:23en juillet 2023.
18:23Elle avait dit ceci.
18:24Elle admettait
18:25représenter la France
18:26telle qu'on voudrait
18:27qu'elle soit.
18:28Est-ce que c'est le rôle
18:29du service public
18:30de décrire une France
18:31telle qu'on veut
18:32qu'elle soit
18:33et non pas une France
18:34telle qu'elle veut ?
18:35Non, ça n'est absolument
18:37pas son rôle.
18:38Le rôle de la déontologie
18:40journalistique,
18:41c'est de démontrer
18:42la réalité
18:43de ce que subissent
18:44les quotidiens
18:45et non pas
18:45les représentations
18:48symboliques,
18:49fustelles,
18:49de ce qu'elle souhaiterait
18:51divulguer à travers
18:52les médias
18:52qu'elle dirige.
18:54Je m'inscris évidemment
18:55en faux avec Mme Ernot.
18:57Le travail de journaliste
18:59et a fortiori
19:00d'un patron,
19:01c'est justement
19:01de faire en sorte
19:03qu'il y ait
19:03une réelle déontologie
19:05journalistique
19:05et de ce fait
19:06pas de biais
19:07ni de confirmation
19:08ni d'indignation
19:11à géométrie variable.
19:12Quand Mme Dati
19:13parle de son souhait
19:15que le service public,
19:17que les classes populaires
19:18et la France
19:19dans sa globalité
19:20aient accès
19:20au service public,
19:21les Français ont
19:22évidemment le choix.
19:23Ce qui nous est imposé,
19:25c'est le prix
19:26que ça coûte,
19:274 milliards par an.
19:28Oui, il y a d'autres chaînes,
19:29ça c'est sûr,
19:30mais qu'on ne paye pas
19:30de la même manière.
19:31Je crois 83 millions par an,
19:32c'est Sarah Knafou
19:33qui avait chiffré ça
19:34un paiement obligatoire
19:36sans possibilité de le résilier.
19:37Comparer ça à Netflix,
19:38je l'avais trouvé ça amusant.
19:40Mais oui,
19:41ce n'est pas du tout
19:41le rôle de Mme Ernot
19:43de faire en sorte
19:44qu'elle voudrait
19:45que la société
19:46soit représentée
19:47telle qu'elle voudrait
19:48qu'elle soit représentée.
19:50et évidemment,
19:51ce que contestent
19:52les opposants,
19:54un peu comme
19:55Gilles-William-Gonadel,
19:56c'est le parti-pris idéologique
19:58et notamment,
19:59et récemment,
20:00vis-à-vis de l'affaire
20:01de Crépole
20:01où M. Cohen
20:02avait parlé
20:03d'une rixe
20:05alors que la réalité
20:06était tout autre.
20:07Donc voilà,
20:07je pense que c'est aussi
20:08une captation
20:10de la réalité,
20:11une déformation en tout cas
20:12de la réalité
20:13qui commence à insporter
20:14bon nombre de Français.
20:16Et c'est peut-être pour ça,
20:16je pense,
20:16que Mme Dati
20:17s'est saisie de ce dossier
20:19et un peu cette réforme.
20:20Rajita Dati d'ailleurs
20:21qui, en parlant
20:22du service public
20:24de France Télévisions,
20:24disait que c'était
20:25un club de CSP+.
20:26Elle a raison,
20:27Jean-Sébastien Ferjou,
20:27la mise de la culture
20:28sur ce point-là ?
20:30Chaque média peut avoir
20:32des terrains sociologiques
20:34privilégiés.
20:36Après,
20:36on sait aussi
20:36que le marché de l'information
20:37mécaniquement
20:38ou même la télévision classique
20:40sont éloignés
20:41de toute façon,
20:42peu importe
20:42que vous regardiez
20:42le privé ou le public
20:43des jeunes générations.
20:45Moi, je crois
20:45que ce qui compte
20:46pour le service public,
20:46c'est qu'il est très éloigné
20:48de sa propre charte.
20:50Dans la charte
20:50du service public,
20:51il y a un impératif
20:52de neutralité.
20:53Il ne s'agit pas de dire
20:54que tout doit être neutre,
20:55mais à minima
20:56qu'il y ait un équilibre.
20:57Il n'y a pas d'équilibre
20:58dans le service public.
20:59Regardez que ce soit
21:00les différents canaux,
21:01notamment sur les sujets
21:02d'information,
21:03les sujets de reportages,
21:04d'investigation,
21:05sur les sujets environnement,
21:06dès que vous entendez
21:06parler d'industrie,
21:07dès que vous entendez
21:07parler de politique,
21:08il n'y a certainement pas
21:10de neutralité.
21:11Ou les sujets d'ailleurs
21:12qui sont évités aussi,
21:13ce qui participe
21:14à cette absence de neutralité.
21:15Mais ce qui participe,
21:16effectivement,
21:16il y a des Français
21:17qui payent
21:17et qui ne sont pas représentés
21:19alors que le service public
21:20est aussi le leur.
21:21Maintenant,
21:21est-ce que ça a du sens
21:22d'avoir des services publics,
21:23autant de chaînes
21:23du service public
21:24alors qu'on est à l'heure
21:25du streaming ?
21:26Il y a des plateformes.
21:26Moi, je crois fermement
21:27qu'il y a des programmes
21:29qui ont une nature
21:30de service public
21:30parce qu'ils sont plus exigeants
21:32et que peut-être
21:32leur équilibre commercial
21:33est plus compliqué.
21:34Des documentaires,
21:35l'information, bref.
21:36Ils vendent plus de moyens.
21:37De la musique classique,
21:38de l'opéra,
21:38ce que vous voulez,
21:39de la culture
21:40parce qu'on sait bien
21:40que c'est plus difficile
21:41de faire de grosses audiences
21:42sur des sujets
21:43considérés parfois
21:44comme un peu plus exigeants
21:45dans une économie de l'attention
21:46puisqu'on est bombardés
21:47dans une économie de l'attention.
21:49Mais pourquoi est-ce
21:49qu'on ne finance pas
21:50ces programmes-là ?
21:51Pourquoi est-ce qu'on ne se considère
21:52pas qu'il y a des programmes
21:53qui, par nature,
21:54ont un caractère
21:56de service public ?
21:57Parce que moi,
21:58ce que je constate par ailleurs
21:59et pour venir aussi
21:59du monde de la production télé,
22:01c'est que là,
22:01le service public,
22:02qu'est-ce qui se passe ?
22:02Il ne travaille qu'avec certains.
22:04C'est-à-dire que
22:04les nouveaux producteurs
22:06ou les producteurs
22:06qui auraient un pédigré
22:07politique malvenu,
22:09c'est non merci.
22:11Et donc,
22:11pourquoi,
22:12là encore,
22:13la ministre de la Culture,
22:15par exemple,
22:15ou l'Arcom,
22:16ne demandent pas
22:17des comptes
22:18ou le Parlement
22:19puisqu'ils adorent
22:19faire des commissions d'enquête
22:20en permanence
22:21sur tout et sur rien ?
22:22Pourquoi est-ce qu'ils ne regardent pas
22:24ce qui compte
22:25en matière de financement aussi ?
22:26Et c'est la même chose
22:27pour le CNC.
22:27Vous savez,
22:28le CNC qui accorde
22:29des aides
22:29pour le financement du cinéma
22:30et ou des œuvres
22:31de production,
22:31de création audiovisuelle,
22:34vous pouvez être sûr
22:34que si vous arrivez
22:35en disant
22:35mais regardez,
22:36il y a X ou X problèmes
22:37sur un sujet sulfureux quelconque,
22:39vous pouvez être sûr
22:40que vous n'aurez jamais
22:41les crédits.
22:42Pourquoi tous les Français
22:44doivent être traités
22:45sur un pied d'égalité ?
22:46Je ne vous dis pas
22:47qu'il faut faire l'inverse
22:48en faisant un service public
22:49de droite.
22:49Je vous dis qu'il faut juste
22:50trouver le moyen
22:51que ce soit équilibré
22:53et que ce soit honnête.
22:54On va marquer une courte pause,
22:55évidemment, Martin et Louis.
22:56Vous allez répondre
22:57juste après la pause.
22:58On continuera à parler
22:58justement de l'audiovisuel public.
23:01On verra,
23:01notamment la tribune
23:02de Gilles William Golnadel
23:03à ce sujet.
23:04Restez avec nous
23:04tout de suite après la pause.
23:09De retour pour la deuxième partie
23:10de l'heure des pros 2.
23:12On va continuer notre débat
23:13sur l'audiovisuel public
23:14et on va justement
23:15regarder la tribune
23:16de Gilles William Golnadel
23:17dans le JDD du jour.
23:19L'audiovisuel public
23:21ne mérite plus nos impôts,
23:22dit Gilles William.
23:23Je voudrais qu'on regarde
23:24l'une des citations
23:25justement de cette tribune
23:27quand il parle
23:27de ce projet de réforme.
23:29Il dit
23:29« Il existe un grand oubli
23:30dans le projet
23:31dati un mot tabou
23:32trisyllabique interdit
23:34dans le domaine lexical
23:35dès lors que l'on accole
23:36au mot service public.
23:37C'est le mot pluralisme
23:39pourtant stipulé
23:39dans son cahier des charges
23:40avec le mot objectivité. »
23:42C'est vrai que Martin Guernon,
23:43beaucoup d'opposants
23:44au service public
23:45font remarquer
23:45que ce qui manque
23:46c'est le pluralisme.
23:48Jean-Sébastien en parlait
23:48justement de cet équilibre
23:50qui est important
23:50quand même à trouver.
23:51Oui, alors moi je trouve
23:53que les propos de M. Goldnadel
23:54sont excessifs
23:55vis-à-vis de l'audiovisuel
23:56public mais moi
23:57c'est parce que je suis
23:57un amoureux et un défenseur
23:58du service public
23:59que je suis pour
24:00le projet de réforme
24:01de Mme Dati
24:02et on est nombreux
24:03dans ce cas-là.
24:05La question du pluralisme
24:06si vous voulez
24:07il y a du bon et du mauvais
24:08dans tous les médias
24:09écrits, audiovisuels, etc.
24:12Vous avez des bons programmes
24:13des bons présentateurs
24:14des gens qui manquent
24:15un peu parfois d'éthique
24:16ou de recul
24:16par rapport à leurs propres opinions
24:18vous le trouvez partout.
24:19Ce qui est problématique
24:19dans le service public
24:20c'est que
24:20ça a été dit
24:21c'est financé par l'argent
24:22du contribuable.
24:22C'est ça la grande différence.
24:24Donc il y a un devoir
24:24d'exigence encore plus fort
24:26vis-à-vis du service public
24:27à la fois quant à l'usage
24:28qui est fait de l'argent public
24:30moi quand, enfin je suis navré
24:31je vais mettre un peu
24:32les pieds dans le plat
24:32mais quand je vois
24:32les conditions de travail
24:34alors évidemment
24:34sans généralisation excessive
24:35mais dans l'audiovisuel public
24:37le nombre de semaines
24:38de vacances totalement dérogatoires
24:40du droit commun
24:40le niveau de rémunération
24:42de primes, etc.
24:43à l'heure où tout le monde
24:44doit se serrer la ceinture
24:45parce qu'on se dirige vers cela
24:47je trouve ça particulièrement problématique.
24:49la philosophie du recasage
24:50perpétuel et permanent
24:52de tous les anciens
24:53créés des directions
24:54dont les noms sont
24:55totalement incompréhensibles
24:55parce que tu comprends
24:56celui-là on ne peut pas
24:57s'en débarrasser
24:58voilà on ne peut pas
24:59s'en débarrasser
25:00enfin les salariés de base
25:00alors qu'ils font le même métier
25:03qu'un journaliste
25:03qui est sur une autre chaîne
25:04moi je trouve ça
25:05particulièrement problématique
25:06et le deuxième point
25:07sur lequel il y a un devoir
25:07d'exigence encore plus fort
25:09sur le service public
25:10qu'ailleurs
25:10c'est que justement
25:11ça représente
25:12par essence et par financement
25:13l'ensemble du pays
25:15donc le pluralisme
25:16il doit s'imposer
25:17à la fois dans la diversité
25:18des invités évidemment
25:19dans le soin
25:20qui doit être pris
25:21sur l'expression
25:22d'une ligne éditoriale
25:23le choix des mots
25:24et on sait bien que
25:24par le choix des mots
25:25ça a été le cas notamment
25:27il y a eu des polémiques
25:29notamment sur le choix
25:30de titre de dépêche
25:31de l'AFP
25:31parce que
25:32enfin sur des sujets
25:33très compliqués
25:34comme le Proche-Orient
25:35donc on sait bien
25:35que le choix des mots
25:36a un impact
25:37et relève en général
25:38d'une expression aussi
25:39d'une opinion
25:39qui est peut-être personnelle
25:41et qui est légitime
25:42mais pas dans le cadre
25:43de son travail
25:43et pas dans le cadre
25:44d'un professionnel
25:45du journalisme
25:46donc là-dessus
25:47il y a un double devoir
25:47d'exigence
25:48on va voir demain
25:50ce que va dire l'Assemblée
25:51et notamment l'étude
25:52du texte de la proposition
25:53de Madame Dati
25:53mais une fois de plus
25:54c'est un texte
25:54qui est nécessaire
25:56et qui est juste
25:57mais on verra
25:58ce que les députés
25:59décideront
25:59mais quand on voit
26:01par exemple
26:02on a souvent fait
26:03la comparaison
26:03on veut créer
26:04une espèce de BBC
26:04enfin la française
26:05mais BBC
26:06un des points
26:08de divergence
26:09avec ce qui existe
26:10en France
26:10c'est que la BBC
26:11elle produit ses contenus
26:12là où en France
26:13l'audiovisuel public
26:14pour beaucoup
26:15achète des contenus
26:16ce qui les limite aussi
26:16dans leur propre autofinancement
26:18parce qu'ils ne peuvent pas
26:18les commercialiser
26:19dans un deuxième temps
26:20donc il y a énormément
26:21de choses
26:22qui prendraient trop de temps
26:23à l'expliquer
26:23mais qui impliquent aussi
26:25effectivement une réforme
26:26de l'audiovisuel public
26:26Louis Morin
26:27on voit même
26:28encore la semaine dernière
26:29ce sont donc aux frères
26:29dans la tribune
26:30qui révèlent cela
26:30que Mathieu Gallet
26:31donc ancien patron
26:32de la maison
26:33devait être invité
26:34sur France Inter
26:35lui est plutôt favorable
26:36au projet de réforme
26:37du gouvernement
26:38et donc on lui a
26:39clairement signifié
26:39qu'il n'était
26:40plus invité
26:41parce qu'il soutenait trop
26:42ce projet du gouvernement
26:44c'est-à-dire que quand on parle
26:44de manque de pluralisme
26:45c'est un ancien patron
26:46il a travaillé dans cette maison
26:48il la connaît bien
26:49et on ne veut pas
26:49entendre son avis
26:50pourtant c'est quelqu'un
26:51qui est quand même
26:51assez légitime je pense
26:52pour dire ce qui est bon
26:54ou pas pour l'évolution
26:55du service public
26:56c'est effectivement dingue
26:57et pourtant voilà
26:58comme vous l'avez dit
26:59c'est un ancien patron
27:00alors il faut dire que
27:01Mathieu Gallet
27:01avait été nommé
27:03tout d'abord
27:03à la tête de l'INA
27:05par Frédéric Mitterrand
27:06on s'en souvient
27:07et donc il est
27:08plutôt classé
27:10par les syndicats
27:11comme étant
27:11une personnalité
27:13un dirigeant
27:14plutôt à droite
27:15donc évidemment
27:16déjà
27:16il n'est pas forcément
27:18en grâce
27:19déjà c'est pas le bon invité
27:20pour effectivement
27:22venir s'exprimer
27:23sur le service public
27:25et tout du moins
27:25sur France Inter
27:26moi je voudrais revenir
27:27aussi sur
27:28un des problèmes
27:30majeurs
27:31qu'il y a aujourd'hui
27:32au sein du service public
27:33c'est les incarnations
27:34c'est que
27:35lorsque vous avez
27:36par exemple
27:36un Patrick Cohen
27:38qui n'est autre
27:39qu'un militant
27:40qui a déjà été
27:42la main dans le sac
27:44de désinformation
27:46sanctionnée par l'ARCOM
27:47on s'en souvient
27:49notamment à l'occasion
27:50de Crépole
27:50et qui est extrêmement
27:52engagé au quotidien
27:54dans ses éditos
27:56et que finalement
27:58on en fait
27:59un incarnant
28:00qui intervient
28:01de manière quotidienne
28:02à la fois sur France 5
28:03et sur France Inter
28:05et que ça devient
28:07l'alpha et l'oméga
28:07ça finit par poser
28:08des problèmes
28:09ça finit par poser
28:10des problèmes
28:10de représentation
28:11et ça finit aussi
28:12par tout simplement
28:13faire fuir
28:13un public
28:14que finalement
28:16le service public
28:17ne parvient plus
28:19à adresser
28:19et en cela
28:21les propos de Rachida Dati
28:22qu'on a entendu
28:23tout à l'heure
28:24qu'elle avait tenu
28:25il y a quelques semaines
28:26à la radio
28:27sont extrêmement intéressants
28:28c'est qu'effectivement
28:29le service public
28:30n'intéresse
28:30notamment plus
28:32effectivement
28:32toute une partie
28:33des électeurs
28:35de droite
28:36mais aussi
28:36toute une partie
28:37d'un public
28:38jeune
28:38tout simplement
28:39qu'elle ne parvient
28:40pas à adresser
28:41et là aussi
28:42ça pose
28:42véritablement
28:43de vraies questions
28:44parce qu'avec 4 milliards
28:45d'euros
28:45c'est quand même colossal
28:46et un financement
28:48qui est finalement
28:50le fruit de tous
28:51et bien
28:51c'est pas possible
28:53On va changer
28:54de sujet
28:55je voudrais qu'on parle
28:56malheureusement
28:56d'un nouveau symbole
28:57de l'ultra-violence
28:58cette fois c'est un contrôleur
28:59de bus
28:59qui en a été victime
29:01ça s'est passé vendredi
29:02en Moselle
29:03une dizaine d'individus
29:04s'en est pris à lui
29:05alors qu'il aidait
29:06justement un collègue
29:07qui était lui-même
29:07menacé
29:08le maire de la commune
29:10ça s'est passé
29:10à Ucange
29:11exprime son ras-le-bol
29:13en accord avec son équipe
29:14municipale
29:14il a voulu mettre en place
29:15un certain nombre
29:16de décisions
29:17nos équipes sont allées
29:18justement à sa rencontre
29:19Sharon Camara
29:19et Alexandra Bischoff
29:20Dans cette publication
29:23le réseau de bus urbains
29:24du nord de la Moselle
29:26dénonce un acte de violence
29:27d'une extrême gravité
29:29les faits se sont déroulés
29:30ce vendredi
29:31vers 5h du matin
29:32dans la commune du Canche
29:34le bus est arrivé
29:35ils l'ont arrêté
29:35ils ont donné des coups de pied
29:37dans le bus
29:37ils ont essayé de pénétrer
29:38ils sont arrivés
29:39et quand le contrôleur est arrivé
29:41ils l'ont sorti du bus
29:42c'est un individu
29:44que l'on voit à la caméra
29:45un individu
29:46la rouille de couvre
29:47c'est quand même
29:47des jeunes adultes
29:48il ne faut pas oublier
29:49ce n'est pas des petits gamins
29:51le contrôleur agressé
29:52s'est vu prescrire
29:53deux semaines
29:54d'incapacité totale de travail
29:56quand on retrouve le calme
29:57et qu'on s'aperçoit
29:58que tout doucement
29:59ces jeunes voyous
30:00reprennent du terrain
30:01on alerte évidemment
30:02les autorités
30:04on est outré
30:05à la suite de cette agression
30:06le maire
30:07en accord avec le syndicat
30:09des transports urbains
30:10a décidé de réagir
30:11le résultat
30:12est que les bus
30:14sur deux rues
30:15ne passera pas
30:16pendant tout l'été
30:17donc on prive
30:18les papas
30:18les mamans
30:19et les cousins
30:20de ces gens là
30:21d'avoir un bus
30:22une décision
30:23qui soulève
30:24selon ce syndicat de police
30:25un problème plus profond
30:27le problème c'est que
30:28la réponse judiciaire
30:29n'a pas grand chose
30:31à apporter
30:32puisque comme je vous ai dit
30:33ils n'ont plus vraiment
30:34les moyens
30:35parce que nous avons
30:36une délinquance
30:37de masse
30:38énorme
30:39et on ne peut plus
30:40traiter la justice
30:41et étrangler
30:43si vous voulez
30:43par toutes ces affaires
30:45les agresseurs présumés
30:46identifiés par les caméras
30:48de vidéosurveillance
30:49sont toujours recherchés
30:50Sabrina Melgeber
30:52malheureusement
30:53des exemples comme ça
30:53il y en a eu beaucoup
30:54il y avait déjà un chauffeur de bus
30:55qui avait été tué
30:56roué de coups
30:57à Bayonne
30:58c'était il y a 5 ans
30:59et on voit aussi
31:00malheureusement
31:00ces décisions
31:01qu'on était obligé de prendre
31:02ce maire qui décide
31:03que dans certains quartiers
31:04ce bus ne passera plus
31:05on a déjà entendu
31:06SOS médecins dire
31:07par exemple
31:07que dans certains quartiers
31:08ils ne voulaient plus aller
31:09parce qu'ils ont été
31:09trop agressés
31:11et une fois de plus
31:11en fait ce sont des quartiers
31:13où certains vont faire la loi
31:14et d'autres
31:15ceux qui ne demandent rien
31:16qui se comportent très bien
31:17qui n'ont plus forcément
31:18de médecins qui viennent
31:18qui n'ont plus de bus
31:19ce sont les honnêtes gens
31:21comme le dirait Bruno Rotaillot
31:22du coup
31:22qui une fois de plus trinquent
31:23ces fameux quartiers
31:24ce sont en tout cas
31:26les agglomérations
31:28de ces 1514 quartiers
31:30de la politique de la ville
31:32voilà
31:32c'est le
31:33comment dire
31:34l'activité délinquante
31:35se situe dans le rayon
31:36des 20-30 kilomètres
31:38alors il y a la violence
31:39dans les quartiers
31:39mais elle se dilue également
31:41dans les transports
31:42et également
31:42à l'école
31:43où on observe
31:45de nouvelles
31:46suzerainetés
31:47et de nouvelles
31:48vassalités
31:49donc cette violence
31:49elle est malheureusement
31:50quotidienne
31:51et comme vous le dites
31:53très justement
31:54ce sont maintenant
31:55aux victimes
31:56de trouver le moyen
31:57de dévier
31:58de contourner
31:59la possibilité
32:01de se faire agresser
32:03par une bande
32:04de barbares
32:05pour reprendre
32:05le mot
32:06de monsieur
32:07de monsieur Rotaillot
32:08et malheureusement
32:10nous sommes
32:10il y a comme
32:10une habituation
32:12collective
32:13aujourd'hui
32:14à se protéger
32:15nous-mêmes
32:16pour éviter
32:17de se faire agresser
32:19quotidiennement
32:19pour une cigarette
32:20ou comme
32:21le fameux
32:23mauvais regard
32:23le fameux
32:24mauvais regard
32:24ou à l'époque
32:25Philippe Monguillot
32:26avait demandé
32:27justement
32:28de contrôler
32:28un titre
32:29de transport
32:29avant de monter
32:30dans le bus
32:31c'est la raison
32:31pour laquelle
32:32il a été tué
32:32donc nous sommes
32:33aujourd'hui
32:34dans une société
32:34la fameuse
32:35société de vigilance
32:36où nous
32:36les citoyens
32:37nous devons
32:38aujourd'hui
32:39nous adapter
32:39à toutes les formes
32:41de délinquance
32:41pour essayer
32:42de se préserver
32:43je pourrais
32:43débattre là-dessus
32:45des heures et des heures
32:46mais on voit bien
32:47aujourd'hui
32:47que rien n'est fait
32:48pour contrer
32:49cette délinquance
32:51et quand Axel Ronde
32:51parlait justement
32:52de réponse judiciaire
32:53la police
32:54elle enquête
32:54elle est diligente
32:55des enquêtes
32:56et en définitive
32:57malheureusement
32:58la réponse judiciaire
32:59n'est jamais au rendez-vous
33:00Jean-Sébastien Ferjou
33:01c'est vrai qu'Axel Ronde
33:02qui représente
33:02les syndicats de police
33:04notamment
33:04a un petit peu tout dit
33:05c'est-à-dire qu'en fait
33:06oui c'est très bien
33:06d'interpeller
33:07c'est très bien
33:07de mettre des gens
33:08en garde à vue
33:08si derrière la justice
33:09ne passe pas
33:10c'est l'impunité
33:11on a sur ce plateau
33:12à longueur de journée
33:12des syndicats de police
33:13qui nous disent
33:14nous on n'en peut plus
33:15on interpelle
33:16on fait le travail
33:16sur le terrain
33:17c'est derrière
33:18que ça suit un peu moins
33:18mais il y a aussi
33:19les salariés
33:20ou les agents
33:22des services de transport
33:23qui n'en peuvent plus
33:23regarder
33:24il y a eu plusieurs d'entre eux
33:25récemment encore
33:26me semble-t-il
33:27un conducteur à Bordeaux
33:28qui est menacé
33:29de licenciement
33:29parce qu'il est intervenu
33:31et que la règle
33:31c'est de ne surtout pas intervenir
33:32si vous avez quelqu'un
33:33qui se montre agressif
33:35d'attendre qu'on vous agresse
33:36dans un bus
33:37c'est de ne pas aller au contact
33:39sauf que parfois
33:39si vous avez soit quelqu'un
33:40qui vous insulte
33:41ou qui met d'ailleurs
33:41quelqu'un d'autre en danger
33:43et donc on voit bien
33:44la lâcheté dans laquelle
33:45nous nous sommes installés
33:46alors je comprends bien
33:48à créer des incidents
33:49de ne pas engager soi-même
33:50le problème
33:51en permanence à partir
33:51de tout et de rien
33:53mais de toute façon
33:53on a une société
33:54qui a deux problèmes fondamentaux
33:55parce qu'il n'y a plus
33:56la peur du gendarme
33:57comme on dit
33:57alors peu importe
33:58qu'elle soit celle
33:58de l'agent de sécurité
33:59dans le transport
34:00d'un gendarme
34:01d'un policier
34:01et il n'y a de toute façon
34:02même plus le sens de la vie
34:04parce qu'on voit des gens
34:04qui de toute façon
34:05s'en fichent
34:05sont prêts à agresser
34:06pour un oui ou pour un non
34:07avant vous aviez
34:08enfin ça a toujours existé
34:09des gens sur des profits
34:11psychologiques borderline
34:12oui malheureusement
34:13les agressions existaient avant
34:14qui allaient je sais pas
34:15qui frappaient vraiment
34:17si ça leur permettait
34:18de voler quelque chose
34:19là il y a juste
34:20une sorte de violence gratuite
34:21c'est un mauvais regard
34:22vous le disiez
34:22c'est une cigarette
34:23les gens préfèrent
34:24baisser les yeux
34:25sur les cas du RER
34:26les gens préfèrent
34:27baisser les yeux
34:27de peur de croiser
34:28le regard de ceux
34:29qui se trouvent en face
34:31alors ça
34:31ça n'est pas le produit
34:32des 5-10 dernières années
34:33c'est le produit
34:34de 40 ans
34:3550 ans
34:35de déconstruction méthodique
34:37de tout ce qui fait
34:38l'autorité
34:38et pas seulement l'autorité
34:40le sens de la vie
34:41dans une société
34:41et moi ce que je trouve
34:42absolument éberlant
34:44et poustouflant
34:45c'est qu'on nous explique
34:46que le conservatisme
34:47c'est très très mal
34:48parce que ça risquerait
34:49de nous mener
34:49vers le fascisme
34:50moi j'ai plutôt l'impression
34:51que c'est 40 ans
34:5250 ans
34:5360 ans
34:53de progressisme
34:54et de déconstruction
34:55je ne vous parle pas
34:56de progrès en soi
34:56évidemment que le progrès
34:57social peut exister
34:58mais de progressisme
34:59au nom de
35:00tout doit se faire
35:00au nom de l'égalité
35:01tout doit se faire
35:02en considérant
35:03que les plus faibles
35:03sont nécessairement des victimes
35:05comme si on ne pouvait pas
35:05être d'ailleurs
35:06soi-même victime
35:07et agresseur et coupable
35:09bref tous ces logiciels
35:10intellectuels
35:11ont déconstruit
35:12la société française
35:13et malheureusement
35:14je ne vois pas très bien
35:14comment on pourra
35:15le reconstruire
35:16a fortiori pour le coup
35:17avec les nominations
35:17qui ont été faites
35:18dans la chaîne judiciaire
35:19depuis ces dernières années
35:20dernier exemple en date
35:21la loi Attal
35:22sur la justice des mineurs
35:22déconstruite par le
35:23conseil constitutionnel
35:24mais qui Emmanuel Macron
35:25a nommé à l'état
35:26du conseil constitutionnel
35:26voilà
35:27Richard Ferrand
35:28Martin Garagnon
35:29effectivement on a aussi
35:30voulu parler de ce cas
35:31parce que c'est
35:32malheureusement
35:34l'illustration même
35:35de l'ultra-violence
35:36d'aujourd'hui
35:36du fait que les gens
35:37n'en peuvent plus
35:38dans les transports en commande
35:39on n'est pas en sécurité
35:40qu'on soit usager
35:41ou contrôleur
35:41séparé dans la rue
35:42séparé dans certains restaurants
35:43aujourd'hui on comprend aussi
35:45que certaines professions
35:46en est ras-le-bol
35:47et que d'ailleurs
35:47les riverains
35:49les usagers
35:49tout ce que nous sommes
35:50on est aussi ras-le-bol
35:51au-delà d'avoir peur
35:52il y a une peur
35:52et il y a une colère
35:53parce que c'est pas de voiture
35:54mais plus de transport
35:55il n'y a plus d'alternative
35:56il n'y a plus d'alternative
35:57moi en tant que responsable politique
35:59je suis médusé
36:00et en tant que citoyen
36:01je suis exaspéré
36:01on ne peut que saluer
36:03le courage de ces métiers
36:04qui au quotidien
36:06peuvent potentiellement
36:07aller au travail
36:07la boule au ventre
36:08en disant
36:08qu'est-ce qui va marquer
36:09enfin je pense
36:10aux chauffeurs de bus
36:10dont on parle en ce moment
36:11qui sont sur des lignes
36:12difficiles parfois
36:14c'est quoi leur quotidien
36:16donc effectivement
36:17moi les transports en commun
36:17je les prends tous les jours
36:18pour aller au travail
36:19le bus, le métro etc
36:20il n'y a pas un jour
36:21où on n'insiste pas
36:22alors heureusement
36:23pas des cas aussi graves
36:24de violences
36:25mais il y a une montée de tension
36:26au moins
36:26oui et puis une forme
36:27d'incivilité généralisée
36:28c'est-à-dire
36:29c'est des gens
36:30qui écoutent leur musique
36:30sur leur portable
36:31sans mettre d'oreillette
36:32c'est des gens
36:34qui mettent les pieds
36:34sur les fauteuils
36:35bon ça ça existait aussi
36:35à l'époque où moi j'étais jeune
36:36enfin bon
36:37mais on sent
36:39qu'il y a quand même
36:39une généralisation
36:40et surtout
36:40c'est là où je vous rejoins
36:41il y a cette espèce
36:43d'auto-censure
36:44sur la non-intervention
36:46en tant que citoyen
36:47la non-intervention
36:47en tant qu'un usager
36:48vous n'osez plus intervenir
36:49parce que vous vous dites
36:51et on le voit malheureusement
36:51qu'est-ce qui peut m'arriver
36:52est-ce qu'il ne va pas me sortir
36:53un couteau pour me planter
36:54y compris quand c'est un gamin
36:55de 13 ou 14 ans
36:56qui sont une petite bande de jeunes
36:58qui reviennent du sport
36:58qui peuvent être
36:59tout à fait sympathiques
37:00aux demeurants
37:01mais vous ne savez plus
37:02en fait faire la différence
37:02entre celui qui peut éventuellement
37:03vous planter dans la seconde
37:05parce que vous lui avez dit
37:06bah écoute ce serait bien
37:07que ta musique tu la baisses
37:08parce qu'on est dans un lieu commun
37:09et que publiquement
37:10bah c'est le respect
37:12en fait c'est comme ça
37:12que ça s'apprend
37:13puis moi ça
37:14enfin la seule interrogation
37:15que systématiquement
37:16je me pose aussi
37:16c'est où sont les parents
37:17quelle est l'éducation
37:18qui est donnée
37:19à ces enfants-là
37:20quand t'as 13 ou 14 ans
37:22il y a aussi le droit des adultes
37:23les parents qui ne sont jamais contonnés
37:26c'est pas qu'ils sont perdus
37:28mais enfin ça veut dire
37:29que le travail
37:29est un peu trop tard
37:31quand vous avez 12 ou 13 ans
37:32moi je garde encore l'espoir
37:33qu'on peut remettre un gosse
37:35dans je vais pas dire
37:36le droit chemin
37:36parce que ça fait vieux réac
37:38mais enfin je l'assume totalement
37:39aussi sur ce point-là
37:40mais c'est avant tout
37:41dans l'intérêt de l'enfant
37:42c'est l'intérêt aussi de l'enfant
37:43parce qu'à 12 ou 13 ans
37:45si on ne corrige pas le tir
37:46maintenant moi c'est pour ça
37:47que je suis aussi
37:47pour une réaction pénale
37:48immédiate ferme
37:50dès le plus jeune âge
37:50c'est dans l'intérêt de l'enfant
37:51qu'est-ce que ce gamin
37:56va devenir dans 10, 20 ou 30 ans
37:58pour lui-même
37:58mais aussi pour l'ensemble
37:59de la société
38:00pour l'ensemble de la société
38:01voilà
38:01donc est-ce qu'on va accepter
38:03d'avoir une génération
38:04perdue et sacrifiée
38:05ou est-ce qu'on peut
38:05le tirer maintenant ?
38:07Le plus inquiétant
38:08c'est que très souvent
38:09ce ne sont pas des agressions
38:10pour rien
38:11c'est-à-dire que
38:12en réalité derrière tout cela
38:14il y a un phénomène
38:15qui doit s'analyser
38:16on parle d'ensauvagement
38:17croissant de la société
38:19la réalité c'est que
38:20lorsque vous avez des agressions
38:22c'est aussi parfois
38:23par amusement
38:25par divertissement
38:26malheureusement
38:27mais c'est aussi le fruit
38:29d'une société
38:31dans laquelle se développe
38:33une contre-culture
38:34de la violence
38:34une contre-culture
38:35des cités
38:36une contre-culture
38:37du rap
38:38oui de violence
38:39qui est mise en avant
38:40au lieu d'être en danger
38:41qui valorise
38:41qui valorise
38:42toute action violente
38:44toute agression
38:45toute action de haine
38:47notamment
38:47voilà
38:48vis-à-vis de tout
38:50ce que peut représenter
38:52de près ou de loin
38:53la France
38:53voilà
38:54c'est ça la réalité
38:55et aujourd'hui
38:55on est en train
38:56de tomber
38:57dans cet ensauvagement
38:59global
39:00et on a
39:01un déni
39:02un système
39:03qui refuse
39:05de voir la réalité
39:05en face
39:06avec une grande schizophrénie
39:07d'ailleurs pour rebondir
39:08sur ce que vous disiez
39:08Louis
39:09c'est-à-dire que
39:09vous avez une société
39:10qui ne cesse de promouvoir
39:12le respect de la diversité
39:13l'inclusion
39:14et c'est très bien
39:15évidemment qu'il faut respecter
39:16la différence
39:17mais parfois quand même aussi
39:18en déconstruisant
39:19ce qui pouvait être
39:20un socle commun
39:20en matière d'identité
39:22et de l'autre côté
39:23la survalorisation
39:24d'une masculinité agressive
39:25parce qu'appelons un chat
39:26un chat
39:26la culture du rap
39:27c'est ça
39:27il peut y avoir
39:28culturellement
39:29il y a des trucs
39:29que j'aime beaucoup
39:30il ne s'agit pas
39:31de tout rejeter en bloc
39:32mais quand vous regardez
39:32la manière dont
39:33les jeunes garçons
39:34sont élevés
39:35c'est-à-dire à l'école
39:36on leur apprend
39:36en réalité
39:37que la masculinité
39:38c'est toxique
39:39et puis en même temps
39:40commercialement
39:41et culturellement
39:41tout ce qu'on leur bourre
39:42dans le crâne
39:43c'est l'exact modèle inverse
39:44avec en plus
39:45la survalorisation
39:46partout dans les séries
39:47dans les films
39:48la survalorisation
39:49de la figure du délinquant
39:50regardez le nombre de séries
39:51où il y a des trafiquants de drogue
39:52vous avez tout vu
39:53vous avez des gentils papys
39:54qui sont des trafiquants de drogue
39:55des gamins
39:56vous avez tout
39:57et c'est toujours
39:58relativement sympathique
39:59alors que dans la vraie vie
40:00ça n'est pas sympathique
40:01dans la vraie vie
40:01c'est des gens
40:01qui se font tirer dessus
40:02qui meurent chez eux
40:03parfois comme à Dijon
40:04comme à Marseille
40:05parce qu'ils étaient
40:06sur leur canapé
40:07qu'un trafiquant de drogue
40:08qu'à tirer
40:09à travers la fenêtre
40:10il nous reste quelques secondes
40:11Martin Garignon
40:12mais dans un autre reportage
40:13qu'on n'aura pas le temps de voir
40:14les gens citaient aussi
40:15les politiques
40:16ils disaient
40:16ça ne nous étonne pas
40:17qu'il y ait de plus en plus d'incivilité
40:18quand on voit comment les politiques
40:19parlent et l'exemple qu'ils donnent
40:20vous avez peu de temps certes
40:22mais est-ce que vous vous adhérez
40:23à cet argument
40:24de dire les politiques
40:25ne donnent peut-être pas le bon exemple
40:26je suis tout à fait d'accord
40:27moi je suis content
40:28que l'Assemblée nationale
40:29soit plus représentative
40:31de l'ensemble de la diversité
40:32de la société actuelle
40:32parce qu'à une époque
40:33ce n'était pas le cas
40:33ce n'était que des hommes
40:34ou quasiment
40:35que des personnes plutôt âgées
40:37mais malheureusement
40:38à l'Assemblée
40:39force est de constater
40:39qu'on n'a pas forcément pris
40:40les meilleurs représentants
40:41de la société dite civile
40:42quand on voyait les attitudes
40:43des uns et des autres
40:44le non-respect de l'autorité
40:47du président de l'Assemblée nationale
40:48le non-respect du règlement
40:49de l'Assemblée nationale
40:50tous les brois
40:51l'impossibilité de débattre
40:53sans se faire invectiver
40:54sans couvrir la parole
40:55enfin on est
40:56c'est quel exemple
40:57effectivement est montré
40:58par les députés
40:59mais parce qu'ils sont aussi
41:00dans une espèce de vision
41:01très court-termiste
41:03c'est-à-dire on va faire plaisir
41:04à ceux qu'on considère
41:05comme les acteurs
41:06de notre circonscription
41:07on va leur montrer
41:08que nous aussi
41:08on a su adopter leurs codes
41:10mais vous voyez
41:11en fait il y a une inversion
41:12totale du truc
41:13c'est qu'ils ont apporté
41:14les codes de la rue
41:15et comme vous le disiez
41:16les mauvais codes
41:17alors qu'en fait
41:18c'est l'inverse
41:18qu'ils devraient être
41:19ils devraient leur donner l'exemple
41:20Merci à tous les quatre
41:21d'avoir été les invités
41:22de l'heure des pros week-end
41:23tout de suite
41:24comme chaque dimanche
41:25vous retrouvez
41:25Enquête d'Esprit
41:26et bonne soirée sur CNews

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