Malgré l'interdiction proclamée par le dirigeant nationaliste Viktor Orban près de 200.000 personnes ont marché hier dans les rues de Budapest dans une ambiance festive pour la Gay Pride. Si aucun chiffre officiel n'est disponible, les organisateurs ont estimé à près de 200.000 le nombre de participants, les places et les avenues le long du parcours étant noires de monde. Le dirigeant nationaliste Viktor Orban voulait éviter les images de répression violentes : vendredi, il a écarté toute intervention des forces de l'ordre tout en menaçant les gais, les lesbiennes et les personnes transgenres de conséquences judiciaires a posteriori.
En effet, dans toute l'Europe, les yeux sont braqués sur ce pays de 9,6 millions d'habitants qui s'est attiré les foudres de la Commission européenne avec cette interdiction qui rappelle celles de Moscou en 2006 et d'Istanbul en 2015.
Au moins 70 eurodéputés ont annoncé leur présence pour dire à Viktor Orban qu'on ne tolérera pas qu'il démantèle le projet européen et qu'il foule aux pieds les droits fondamentaux, selon les mots du Français Raphaël Glucksmann, qui a appelé l'UE à mettre un stop au dirigeant nationaliste.
Des caméras ont été installées le long du parcours et la reconnaissance faciale pourrait permettre aux autorités de distribuer des amendes pouvant aller jusqu'à 500 € , tandis qu'organiser la marche ou appeler les gens à y participer est passible d'un an de prison.
Cette procédure est faite pour intimider les gens, selon l'analyste politique Daniel Mikecz, alors que, sur un plan juridique, l'interdiction viole les traités européens signés par la Hongrie lors de son adhésion à l'UE en 2004.
00:00Autour de l'hôtel de ville, la foule inonde les rues au départ de la marche des fiertés de Budapest ce samedi.
00:07Selon les organisateurs, il serait des dizaines de milliers dans ce rassemblement festif, mais surtout plus politique que jamais.
00:17Il ne s'agit pas seulement de l'homosexualité et des droits LGBTQ+, c'est notre dernière chance de nous défendre pour nos droits.
00:23La semaine dernière, la police hongroise a interdit le rassemblement. Une décision qui vise à protéger les enfants selon les autorités.
00:33Je pense que c'est scandaleux, car le droit de se réunir est un droit humain fondamental et ce ne devrait pas être interdit.
00:41Ce n'est pas parce que quelqu'un n'aime pas la raison pour laquelle vous allez dans la rue ou qu'il n'est pas d'accord que vous n'avez pas le droit de le faire.
00:48Personne n'est obligé d'être ici.
00:49Arguant qu'elle ne nécessitait aucun permis officiel, la mairie de Budapest a tenu à maintenir l'événement.
00:56Mais les manifestants s'exposent à des conséquences légales selon le gouvernement.
01:01Nous sommes tous des adultes, donc je conseille à chacun de faire comme il veut.
01:06Respecter la loi. C'est ce que je fais et c'est ce que je leur conseillerais de faire également.
01:11Si vous ne respectez pas la loi, vous devrez faire face aux conséquences juridiques écrites et claires, car la loi est claire.
01:18En visitant Hongrie pour plusieurs jours, des dizaines de députés européens ont également annoncé leur participation à la manifestation.
01:26Je pense que c'est ma place comme députée européenne d'être présente à cette marche des fiertés,
01:31parce que le fait de l'interdire, c'est une entrave inouïe à la liberté de réunion, à la liberté de manifestation, qui sont des libertés fondamentales.
01:39En 2021, la Hongrie a adopté une loi interdisant d'évoquer l'homosexualité et le changement de sexe auprès des mineurs.
01:46Un texte jugé discriminant par la Commission européenne.