- 27/06/2025
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00:0019h17, nous sommes en direct, nous sommes sur Europe 1, c'est Europe 1 Soir Week-end.
00:05Béatrice Beaugère, bonsoir.
00:07Bonsoir.
00:07Vous êtes magistrate, secrétaire générale d'unité magistrat et auteure de Justice.
00:10La colère qui monte, plaidoyer pour une refondation complète aux éditions de l'Observatoire.
00:15Je voulais absolument vous avoir en studio, je suis toujours avec Jules Torres et Paul Melin,
00:19parce qu'il y a eu des témoignages très forts sur l'antenne d'Europe 1 et ses news.
00:23Des témoignages de proches de victimes, je pense à la veuve d'Alban Gervaise.
00:28Son meurtrier ne sera pas jugé.
00:31Je voudrais qu'on parle d'irresponsabilité pénale, parce qu'on a un peu le sentiment quand même
00:34que dans beaucoup d'affaires, l'irresponsabilité pénale, c'est vrai, c'est un sentiment.
00:38Alors c'est à vous de rétablir la vérité, je vous vois effectivement réagir à ce que je dis.
00:42Je rappelle juste l'histoire quand même, si vous le permettez, pour les auditeurs qui sont avec nous.
00:49Alban Gervaise, c'est un médecin militaire, 40 ans, il a été poignardé à mort à la gorge et au thorax en 2022 à Marseille,
00:55tué par Mohamed El, âgé de 23 ans.
00:58A l'époque, il s'était introduit dans son véhicule pour le poignarder une dizaine de fois devant sa fille de 20 mois.
01:04Je sais, il faut quand même bien recontextualiser les choses.
01:08Il s'était acharné sur Alban Gervaise, sa lame s'était cassée.
01:12Voilà, on a appris que cet homme vient d'être déclaré irresponsable pénalement.
01:16Et en l'absence de procès, sa veuve a exprimé son incompréhension.
01:20Je voudrais peut-être qu'on écoute les mots de sa veuve, si vous le permettez.
01:23Et après, on va vous entendre.
01:24On avait demandé que le meurtrier d'Alban ne se présente pas dans les bouches du Rhône.
01:28Et ça nous a été refusé.
01:29On nous a même refusé un éloignement hors de la ville de Marseille.
01:33Ça, je pense que ce n'est pas acceptable pour mes enfants et moi.
01:36Alors, mes enfants, pour être honnête, je leur ai menti.
01:39Je leur ai dit qu'ils n'auraient pas le droit de venir sur le département.
01:42Ce n'est pas le cas.
01:43Et je pense que nous, ça nous expose quand même à une inquiétude bien trop importante.
01:47Il est venu deux fois devant l'école où étaient scolarisés mes enfants et où Alban a été tué.
01:51Il est venu le vendredi, il est revenu le mardi.
01:54Son téléphone avait borné les jours précédents déjà dans le quartier.
01:59Bien sûr que c'est quelque chose qui me terrifie.
02:02Alors, voilà pour les détails.
02:05L'individu avait été transféré dans une unité hospitalière spécialement aménagée.
02:10Le risque, c'est qu'il soit remis en liberté à un moment donné.
02:14Voilà, pour apporter toutes les précisions.
02:16On vient d'entendre un extrait du témoignage de sa veuve.
02:18Béatrice Brugère.
02:20C'est vrai que c'est très dur.
02:20Moi, je me mets à la place de cette femme.
02:22Tous les auditeurs se mettent à la place de cette femme.
02:24Le mari, sauvagement assassiné.
02:26Et on nous dit, ah ben non, il est irresponsable pénalement.
02:29Soins hospitaliers.
02:31Il se pourrait qu'il ressorte inaudible.
02:33Comment c'est possible ?
02:34À mon avis, il y a trois sujets majeurs dans ce témoignage.
02:39Alors, moi, je ne connais pas ce dossier.
02:40Mais malheureusement, il y a d'autres dossiers qui y ressemblent.
02:43D'abord, c'est la prise en compte des victimes.
02:45C'est-à-dire que je crois qu'en France, on a un retard fou sur la prise en compte des victimes.
02:52Ce n'est pas pareil partout.
02:54Et je me réjouis.
02:55Je le dis que ces victimes, vous, médias, vous leur donnez la parole.
03:00Pas pour faire du sensationnalisme,
03:02mais pour poser de façon digne et claire les problématiques.
03:07Ça, c'est la première chose.
03:08Et il y a eu d'autres témoignages.
03:11Et ces témoignages, ils sont importants parce qu'ils peuvent peut-être aussi faire évoluer les choses.
03:16Ça, c'est la première chose.
03:17Après, le deuxième problème est celui des rapports justice et psychiatrie
03:23avec la question de la responsabilité pénale.
03:26C'est un vieux sujet.
03:28C'est un sujet qui revient de manière assez récurrente et assez douloureuse.
03:32avec quand même une carence, souvent des deux côtés.
03:37La première, c'est la carence de la psychiatrie.
03:40On a une problématique en France sur la qualité de la psychiatrie,
03:44sur le nombre de psychiatres, alors que les enjeux sont extrêmement importants.
03:48Une deuxième carence, c'est celui, à mon avis, de la modélisation, en tout cas des process,
03:54sur le recueil de cette expertise et sur la manière dont elle est faite.
03:59On s'aperçoit que...
04:00Parce que là, il y a eu trois expertises.
04:02Oui, mais on s'aperçoit que, en fait, selon, parfois, les magistrats, selon les procédures,
04:07les recueils sont différents, à des dates différentes.
04:10Et ça, pour la qualité de l'instruction, la recherche de la vérité,
04:14puisque, si j'ai bien compris aussi, il peut toujours y avoir une manipulation.
04:17Alors, je ne sais pas si c'est le cas dans ce dossier,
04:19mais ça peut arriver que certains se fassent passer pour fous.
04:23Donc, le recueil de...
04:26En fait...
04:27Ça vous est déjà arrivé ?
04:28Oui.
04:29Vous avez vu le film Primal ?
04:32Oui.
04:32Ben, c'est ça.
04:33Et la troisième chose, c'est qui, à un moment donné, prend la décision.
04:38Qui est une décision qui, en fait, implique la sécurité.
04:44Là, on n'est plus sur la question de la recherche de la vérité,
04:46puisque, souvent, malheureusement, la déclaration d'irresponsabilité
04:51stoppe le processus judiciaire,
04:54mais plutôt celle de la sécurité, des mesures de sûreté.
04:59Et là aussi, il y a encore beaucoup de choses à faire.
05:02D'abord, qui va déclarer ça ?
05:04Vous savez, vous vous souvenez, il y avait l'affaire Alimi,
05:07qui a été une véritable polémique et qui avait mis le doigt sur ce sujet.
05:14Est-ce que, quand il y a une disjonction entre des experts,
05:17il faut que ce soit une déclaration d'un tribunal ?
05:19Est-ce que ça doit être fait avant ?
05:20Et ce n'est pas anodin, parce que les victimes ont besoin aussi
05:24de ce contradictoire, de cette information,
05:28de cette décision qui soit lors d'un procès.
05:32Et on ne peut pas leur enlever ça.
05:35Et on le voit bien, parce qu'il y a une angoisse,
05:37il y a une incertitude, il y a une recherche aussi pour faire son deuil.
05:40Donc, toute cette prise en charge de la victime est derrière aussi ses carences,
05:46parce qu'on sait que parfois, ils sont remis dehors,
05:49que parfois, on ne fait pas attention.
05:50Mais c'est ça, les responsabilités, c'est-à-dire qu'ils peuvent être remis dehors au bout de deux ans.
05:53Mais c'est horrible pour les familles.
05:54Oui et non, il y a des temps qui peuvent être plus longs,
05:57mais en effet, ça nous échappe, puisqu'en partie,
06:00puisque en fait, après, c'est une partition entre le domaine de la psychiatrie,
06:05même si parfois, le juge aussi, même de façon régulière, intervient.
06:10Donc, tout ça me semble très perfectible sur ces trois points,
06:15c'est-à-dire, comment on sécurise, on évite la récidive,
06:17comment on s'assure, quand même, d'une procédure qui soit digne,
06:22et digne de la vérité aussi du dossier,
06:25et comment on prend en charge les victimes,
06:27autrement qu'en disant, ça sera peut-être comme ça,
06:30et puis vous verrez.
06:31Les victimes, dans les procès, c'est toujours les coupables qu'on défend,
06:35on oublie totalement les victimes.
06:36C'est pareil dans les enquêtes.
06:37Les victimes ne sont jamais au courant de la progression des enquêtes.
06:40Je trouve ça horrible.
06:41Ça permettrait de soulager, de savoir qu'ils ont des pistes, quelque chose.
06:44Pour les victimes, c'est épouvantable.
06:45Je voudrais juste... Elle fait des propositions.
06:47La veuve d'Albon-Gervais, je voudrais savoir ce que vous en pensez.
06:51Je pense qu'un vrai procès permettrait quand même de soulever certaines questions
06:55qui restent en suspens au bout de trois ans d'instruction.
06:59La seconde chose, c'est que j'aimerais qu'il y ait un juge d'application des soins,
07:03que les psychiatres qui autorisent la sortie de ce patient
07:07engagent leur responsabilité sur le plan médical,
07:10comme le font finalement tous les médecins
07:12quand ils décident de laisser sortir un patient des urgences,
07:14du bloc opératoire, etc.
07:15Est-ce que ce sont des propositions pertinentes selon vous ?
07:19Encore une fois, je ne connais pas ce dossier,
07:21mais encore une fois, j'entends avec beaucoup d'intérêt ce qu'elle dit.
07:25C'est des propos qui me semblent tout à fait concrets.
07:28Il faut qu'il y ait plus de contradictoires,
07:30beaucoup plus d'informations.
07:31En effet, il faut que la responsabilité des acteurs
07:33que nous sommes tous dans cette oeuvre
07:36de justice et de sécurité
07:37soit beaucoup plus...
07:40Oui, mais...
07:41Personne ne vérifie si la personne prend son traitement, en fait.
07:45Je sais que c'est un peu laborieux, mais enfin...
07:47Vous savez, on a eu un grand mouvement de la psychiatrie hors les murs,
07:51comme on a eu exactement la même chose pour les sanctions.
07:55Le problème de la psychiatrie hors les murs
07:57et de la réduction des lits
07:59ont fait que vous avez beaucoup de personnes
08:02qui se promènent
08:03et qui prennent un traitement
08:05un peu à l'air libre.
08:08Donc, tout se passe bien,
08:09sauf le jour où ils oublient de prendre leur traitement.
08:11Donc, c'est exactement la même chose,
08:14et on pourrait faire le même parallèle
08:15pour les personnes que l'on met en détention.
08:17On a le même débat,
08:18c'est-à-dire que vous avez la même critique,
08:20il ne faut pas enfermer,
08:22ni en psychiatrie,
08:23ni en détention.
08:25D'accord ?
08:25Mais alors que ceux qui disent ça
08:27prennent leur responsabilité.
08:28Je voudrais qu'on écoute dans un tout petit instant
08:30sur Europe,
08:31on reprend aussi la maman d'Elias,
08:32cette adolescente de 14 ans
08:34qui a été tuée à coups de couteau
08:35pour...
08:36de machette même,
08:37à cause d'un portable.
08:40À cause d'un portable,
08:42effectivement, la mère était extrêmement émue
08:43chez Laurence Ferrari.
08:45Elle dénonce une inertie de la justice.
08:47J'aimerais savoir si vous comprenez son ressenti.
08:50On va en parler dans un instant sur Europe 1.
08:54Pagne 65 à 64.
08:56L'autre place en finale se joue ce soir
08:58entre l'Italie et la Belgique.
09:00Merci beaucoup Maëlle.
09:01A tout à l'heure pour le journal permanent
09:02sur Europe 1,
09:0319h31.
09:05Europe 1 soir week-end.
09:0719h21,
09:08Pascal Delator du Pince.
09:09Je suis toujours avec Véatrice Brugère,
09:11magistrate, secrétaire générale,
09:12unité magistrat et auteur du livre
09:14Justice, la colère qui monte,
09:15plaidoyer pour une refondation complète.
09:17J'ai le tourné.
09:18C'est là Paul Melun également.
09:20Nous avons parlé du cas de Christelle Gervais,
09:21la veuve d'Alban Gervais.
09:24Il y avait aussi ce témoignage extrêmement fort
09:26et on se souvient du cas d'Elia.
09:28C'est épouvantable.
09:29Cette maman qui perd son enfant,
09:31adolescent 14 ans,
09:32à la sortie d'un match de foot
09:33aux alentours de 20h.
09:37Notamment pour une histoire de portable.
09:39Horrible.
09:40Elle était également sur CNews
09:43et sur Europe 1.
09:43Cette maman,
09:44elle s'appelle Stéphanie.
09:46Et en fait,
09:47elle dénonçait,
09:48là je voudrais aussi vous entendre
09:49Béatrice Brugère,
09:51elle dénonçait un fait de société
09:53et pas un fait divers.
09:54Il faut arrêter avec les faits divers.
09:56Écoutez.
09:56Ce qui réactive notre peine,
09:58c'est que ça n'avance pas.
09:59Pour certains,
10:00la temporalité de 5 mois,
10:01c'est très court
10:02pour faire avancer
10:03les actions politiques.
10:06Pour nous, c'est long
10:07et en fait,
10:07ce qui nous fait de la peine,
10:08c'est le fait
10:09qu'on prenne le temps
10:10de réfléchir.
10:12Là, il y avait une loi
10:12qui était une loi
10:14qui pouvait faire avancer les choses
10:15et finalement,
10:17c'est...
10:17Le Conseil constitutionnel.
10:19Évidemment qu'on a de la tristesse
10:20pour les victimes.
10:21Évidemment.
10:22Mais ce qui est le plus déstabilisant,
10:25c'est un peu l'inertie
10:27de certains partis politiques
10:28et de certains médias
10:30en disant
10:31c'est des faits divers,
10:32ça passera.
10:33En fait,
10:34ça ne passera pas.
10:35Ça ne va pas s'arrêter.
10:36Ça ne va pas s'arrêter.
10:38Et ça va contre un peu
10:39ce que disait Emmanuel Macron
10:40qui parlait des faits divers
10:41et qui avait effectivement
10:42Jules Torres...
10:43Il ne fallait pas
10:43de Brayne Waché
10:44sur l'invasion du pays
10:46et les derniers faits divers.
10:47Brayne Waché,
10:48lavage de cerveau.
10:49La mère d'Elias
10:50a visiblement été lavée
10:52dans son cerveau
10:53après la mort de son fils.
10:54Voilà, exactement.
10:56Est-ce que vous comprenez
10:56la détresse,
10:58Béatrice Brougère,
10:58de cette maman ?
11:00Évidemment.
11:01Mais qui appuie aussi
11:01sur un point important.
11:02C'est-à-dire que c'est vrai
11:03que toujours les proches
11:05des victimes
11:05ne sont pas tenus au courant.
11:07Le temps de la justice
11:07est très long avant
11:08qu'il y ait un procès.
11:09C'est très compliqué
11:09pour ces familles
11:10de pouvoir se reconstruire.
11:11Est-ce que ça peut bouger
11:12ça aussi ?
11:13Oui, non seulement je l'entends
11:16et je la comprends
11:18et je la partage.
11:20Oui, alors la justice
11:21c'est compliqué,
11:23c'est long,
11:23on le sait.
11:25Pas toujours d'ailleurs
11:25pour des mauvaises raisons.
11:27C'est parfois bien aussi
11:28de prendre son temps
11:29pour faire des bonnes enquêtes
11:30et découvrir la vérité.
11:33Mais on revient sur le sujet
11:35que vous avez évoqué
11:36dans la première partie
11:38qui est celui
11:39de la prise en compte
11:40des victimes.
11:40Je pense que les victimes
11:44ne sont pas toujours
11:44bien traitées,
11:46ne sont pas bien informées,
11:48elles sont peu reçues.
11:51C'est notre droit
11:51qui fait ça.
11:52Exactement.
11:53Oui, tout à fait.
11:55En fait, la vision de la victime
11:57dans le procès pénal
11:58est très tardive
12:00et en fait,
12:01c'est un double phénomène.
12:02A la fois,
12:02on a une victimisation,
12:03une société qui aime les victimes.
12:06Tout le monde est victime
12:07de quelque chose.
12:07C'est un peu paradoxal.
12:08Oui, et en fait,
12:09quand on est une vraie victime,
12:11c'est-à-dire pas une victime
12:12dans l'air du temps
12:14ou quelques heures,
12:16là, c'est un vrai combat
12:19auquel on est soumis.
12:23Et c'est surtout,
12:23et c'est intéressant
12:24parce que cette femme,
12:25elle est médecin,
12:26elle fait un parallèle
12:27très intéressant
12:27sur la manière
12:28dont les hôpitaux
12:29ont fait leur révolution
12:31par rapport à ça
12:32et se sont inquiétés
12:34et ont pris conscience
12:35de l'information du public
12:37et de cette pédagogie
12:39qu'il faut faire
12:39auprès des patients.
12:42Parce que aussi,
12:43dans les hôpitaux,
12:44vous pouvez avoir des morts,
12:44vous pouvez avoir des accidents,
12:46vous pouvez avoir plein de choses.
12:48Et ils ont pris ce soin
12:50de dialoguer,
12:52d'expliquer,
12:53d'informer.
12:54Je crois que nous,
12:55on devrait s'inspirer
12:56de tout ça
12:57et on en est encore très loin.
12:58Et je crois que ça,
12:59c'est un premier point intéressant
13:00qu'elle soulève.
13:01Bon, il y avait aussi
13:02un point assez intéressant
13:02qu'elle soulevait.
13:04Les deux agresseurs
13:05avaient l'interdiction
13:06d'entrer en contact
13:07et figurez-vous
13:07qu'ils vivaient
13:07dans la même résidence.
13:08Mais comment c'est possible
13:09un truc pareil ?
13:13Oui.
13:13Il faut le dire aux auditeurs
13:14qui doivent tomber
13:15de leur chaise
13:16à Béatrice Brugère.
13:17Comment c'est possible ?
13:18Alors,
13:1920 personnes en même temps,
13:20ils ont espacé comment ?
13:21Moi, je vais vous répondre
13:22et vous allez dire
13:22que c'est un peu une réponse
13:24qui bat en touche
13:24mais pas vraiment,
13:25c'est pas mon genre.
13:26Il y a une inspection en cours.
13:28Il y a une inspection en cours
13:29qui a été déclarée
13:31qui a été déclenchée
13:32par le ministre,
13:34le garde des Sceaux,
13:35Gérald Darmanin
13:35qui fera la lumière
13:37sur vos interrogations
13:39et on aura sans doute
13:41des réponses en septembre.
13:42En attendant,
13:43moi, ce que je trouve intéressant
13:44et grâce à la dignité
13:47et au courage
13:47de cette maman,
13:51elle dit des choses très fortes.
13:53Un, elle a raison de dire
13:54que ce n'est pas un fait divers
13:56et je m'inscris tout à fait
13:59dans cette vision
14:00car les chiffres
14:02qui sont faux
14:02mais qui sont importants
14:04montrent qu'elle a raison.
14:05Il y a une intensité,
14:06il y a une violence
14:07ultra débridée
14:09sur certaines infractions.
14:12Là, je regardais par exemple
14:12sur les infractions
14:13qui sont des crimes,
14:15c'est-à-dire assassinat,
14:16meurtre,
14:17exactement le cas
14:18qui la concerne
14:19ou agression physique
14:21extrêmement importante.
14:22Elles ont doublé
14:23en six ans.
14:24Elles ont doublé en six ans.
14:25Et avant de venir,
14:25vous voyez,
14:26dans votre émission,
14:26je lisais une note
14:28que je suis en train
14:28de préparer
14:29sur les agressions sexuelles,
14:30sur des statistiques
14:31qu'on vient de recevoir.
14:32C'est une explosion
14:33des agressions sexuelles.
14:36Vous pouvez nous donner
14:36des chiffres,
14:36maîtrise Brugère.
14:37Vous allez me réinviter,
14:38j'en suis sûre pour ça.
14:39Non, mais non,
14:40je ne pourrais malheureusement pas.
14:41Je fais du teasing,
14:42moi aussi.
14:42Non, mais...
14:44Non, mais...
14:45Non, mais...
14:46Vous n'avez pas un petit chiffre ?
14:47Ne me donnez pas
14:47parce que vous me dites
14:48que c'est une explosion.
14:49Mais de quel ordre ?
14:49Oui, c'est une explosion
14:50des agressions sexuelles
14:51et des viols des mineurs.
14:53Je termine comme ça,
14:54sur mineurs.
14:55Avec une jeunesse
14:57qui est incroyable.
14:59Ultra violente.
15:00Et c'est là où vous disiez
15:00qu'il fallait changer
15:01la justice des mineurs.
15:02Ça ne bouge pas.
15:03Donc, en fait,
15:04si on ne prend pas conscience
15:05aujourd'hui
15:06que la criminalité a changé,
15:08puisqu'en fait,
15:09on est avec la décision
15:11du Conseil constitutionnel
15:12dont je dis,
15:13et c'est très important,
15:15qu'elle fait débat
15:16et qu'elle ne fait pas
15:17consensus,
15:18cette décision.
15:19Elle est très commentée
15:21par la doctrine
15:22mais aussi par des acteurs
15:23importants.
15:23Le garde des Sceaux
15:24avait dit qu'il fallait
15:26changer les choses.
15:27Vous avez des députés,
15:28vous en avez une sénatrice
15:29qui est Marie-Clerger Carré
15:33qui a aussi fait une tribune
15:36très intéressante.
15:36Vous avez aussi,
15:37tout simplement,
15:38l'ancien secrétaire général
15:39du Conseil constitutionnel
15:41qui explique en quoi
15:42cette décision
15:43ne fait pas consensus.
15:44Alors,
15:45je ne vais pas rentrer
15:45dans le détail
15:45mais on est sur une fracture
15:48aujourd'hui
15:48et on est sur un combat
15:50de deux visions
15:51sur la criminalité
15:53des mineurs.
15:54Alors,
15:54c'est quoi ?
15:54Quelle est la deuxième vision ?
15:55Vous avez une vision
15:56un peu infantilisante,
15:58naïve,
15:59héritée de 45.
16:02Oui,
16:02les enfants de 45,
16:03on en a déjà parlé
16:04quand la proposition à TAL
16:05avait été retoquée.
16:06et les enfants de 45
16:07n'ont plus rien à voir
16:08avec les enfants d'aujourd'hui.
16:08Exactement.
16:09Et puis,
16:09vous avez le profil
16:11de ceux qui défendent
16:12les enfants de 1945 ?
16:14Eh bien,
16:15beaucoup de gens,
16:17beaucoup de gens,
16:19des avocats
16:20qui ont fait des tribunes,
16:21des magistrats aussi.
16:22Oui,
16:22mais quel est leur profil ?
16:24C'est quoi ?
16:25C'est des disciples
16:26de Michel Foucault ?
16:26Je ne sais pas,
16:28mais ce qui est sûr,
16:29ce qui est sûr,
16:30c'est que,
16:30ce qui est intéressant
16:31avec le témoignage
16:33d'une victime,
16:34c'est que là,
16:34vous n'êtes pas
16:34sur un débat d'idées.
16:36Vous êtes sur des faits.
16:38Et je crois que,
16:39en fait,
16:39ce qui est important,
16:40c'est de revenir
16:40toujours aux faits.
16:42même si je suis toujours
16:44intéressée par le débat d'idées,
16:47il est important
16:47parce qu'en fait,
16:48il nomme les faits.
16:51Et la manière
16:51dont vous nommez les faits,
16:52dont vous regardez les faits,
16:54implique deux visions différentes.
16:55Aujourd'hui,
16:56vous avez deux visions.
16:58Vous avez une justice
16:59qui est fracturée en deux.
17:00Vous avez...
17:01Mais,
17:02ce qui est sûr,
17:03c'est que la population,
17:05l'opinion publique,
17:06et quand je dis ça,
17:06ce n'est pas méprisant,
17:08elle,
17:08elle est dans le sens
17:10de la mère d'Elias.
17:12Et donc,
17:12il va falloir faire
17:13très attention.
17:14Il ne se suit pas.
17:15Vous avez quand même
17:16quelque chose d'intéressant,
17:19c'est que cette PPL Attal,
17:21qui n'était pas du tout révolutionnaire,
17:23qui faisait vraiment...
17:24qui n'était pas d'ailleurs
17:25toujours très bien,
17:26peut-être,
17:26écrite.
17:27Le Conseil constitutionnel
17:28a eu parfois raison
17:29de rappeler certaines choses,
17:32qui était très à la marge.
17:34En fait,
17:34elle a été quand même votée
17:35par la souveraineté,
17:37par le national,
17:38puisqu'en fait,
17:39elle a fait consensus
17:40au Sénat
17:41et à l'Assemblée nationale.
17:43Et elle a été
17:44complètement mise en miette
17:46par le Conseil constitutionnel.
17:47Moi,
17:48j'indique simplement,
17:48et c'est ça qui est intéressant,
17:50c'est qu'il se passe des choses
17:51sur lesquelles il faut être attentif.
17:53Je vois qu'il y a une proposition
17:55de loi constitutionnelle
17:57qui est en train d'être déposée
17:58par cette sénatrice
18:00que j'ai nommée,
18:00qui est Marie-Claire Gécaré,
18:02qui dit quelque chose d'intéressant.
18:03Elle dit,
18:04mais finalement,
18:04est-ce que là,
18:06on n'est pas dépossédé
18:07même de notre possibilité
18:10de légiférer
18:11sur des choses
18:12qui reviennent
18:12du domaine de la loi ?
18:13Pourquoi je dis ça ?
18:14Parce que,
18:15sans faire un cours de droit,
18:17la décision du Conseil constitutionnel,
18:19et ce n'est pas moi qui le dis,
18:21c'est d'ailleurs
18:22Jean-Éric Schottel,
18:24l'ancien secrétaire général
18:25du Conseil constitutionnel,
18:26donc ce n'est pas n'importe qui,
18:28dit,
18:28mais là,
18:28finalement,
18:29on est dans une interprétation
18:30extensive
18:31de concepts
18:33qui sont assez flous,
18:35avec une vision
18:36même parfois
18:36assez idéologique,
18:38qui fait que,
18:39finalement,
18:40on est peut-être
18:40sur un problème
18:41beaucoup plus grave
18:42qui est celui,
18:43maintenant,
18:44de la séparation
18:44des pouvoirs,
18:45de la capacité
18:46à légiférer,
18:48de la capacité
18:48à regarder
18:49les faits tels qu'ils sont.
18:51Donc voilà,
18:51c'est une période
18:53importante,
18:54et moi,
18:55ce que je voudrais dire
18:55à cette maman,
18:58Stéphanie,
18:59qui est la mère des diales,
19:00c'est qu'elle n'est pas
19:00toute seule,
19:01qu'elle n'est pas toute seule,
19:05qu'il y ait des magistrats
19:06qui aussi pensent
19:07la même chose,
19:08qui veulent faire bouger
19:09les choses,
19:10j'en fais partie,
19:11pas de façon militante,
19:14pas du tout,
19:15mais simplement
19:15parce qu'au bout du compte,
19:18c'est quand même
19:18la sécurité des mineurs,
19:19c'est la sécurité
19:20de tous les mineurs,
19:21c'est la sécurité
19:22des français,
19:23mais c'est aussi
19:24la légitimité,
19:25la crédibilité
19:26et la responsabilité
19:27des magistrats.
19:28Merci infiniment,
19:29Beatrice Brugère,
19:30d'être venue
19:30dans ce studio,
19:31merci à vous,
19:33les choses vont-elles bouger ?
19:35Mais non,
19:35on a un peu le sentiment,
19:36c'est vrai que quand on fait
19:37bouger une ligne,
19:38il y a toute une partie.
19:39Oui, mais d'une certaine façon,
19:40vous avez...
19:41En fait,
19:41on est sur un renversement
19:43aussi de 30 à 40 ans,
19:45d'une vision,
19:46ça ne peut pas se faire
19:47du jour au lendemain,
19:49et j'allais dire,
19:50ces frottements,
19:51ce combat,
19:53cette opposition,
19:54elle est presque naturelle.
19:55merci beaucoup en tout cas
19:56d'être venue sur le plateau
19:57d'Europe 1 ce soir.
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