00:00Olivier Lejeune, Julie Arnold, je rappelle que vous jouez tout l'été, bravo, sur la scène du théâtre de Jazé à Paris, tout bascule, le mariage le plus court de l'histoire.
00:10C'est très très drôle, même si ça conduit au divorce. Est-ce que cette pièce est autobiographique ?
00:16Les auteurs de boulevard sont obligés de se documenter dans leur vie privée.
00:22Racontez-nous Julie, quel était le déclique qui vous a donné envie de devenir comédien et comédienne ? Est-ce que c'est arrivé très très tôt dans votre vie ?
00:29Oui, en fait, moi je suis de Versailles, je suis née à Versailles, il y a un très joli théâtre qui est le théâtre Montancier, magnifique théâtre.
00:36Et moi je faisais de la danse, danse classique, je fais énormément de danse, et les galas avaient lieu dans ce théâtre.
00:44Et je me suis dit, j'aime trop cette ambiance, cette odeur, parce que c'est vraiment un théâtre à l'italienne avec les velours, et on sent les ondes passer, les odeurs en plus, ils donnent sur le parc de Versailles.
00:57Et je ne voulais pas être danseuse, mais je me suis dit, je veux faire ce métier, être dans des théâtres comme ça, et à chaque fois j'ai la même émotion.
01:05Et c'est ça qui m'a conduit progressivement, parce que je suis allée très très progressivement dans ce métier, mais c'est ce qui m'a donné l'envie de retrouver ces émotions que je retrouve à chaque fois.
01:16Est-ce que vous vous souvenez de votre premier passage sur scène ? C'était dans quel rôle ?
01:21Oui, c'était « Voulez-vous jouer avec moi ? »
01:24Ben, volontiers.
01:25Ben écoutez, on y va alors.
01:29Et comment ça s'est passé, le contact avec le public, la chaleur, le retour du public après des répliques ?
01:34C'était merveilleux, c'était merveilleux, c'était avec Eric Pratt, je me souviens qui est un super comédien, et j'étais bouleversée, et puis bouleversée et troublée de voir l'impact qu'on peut avoir sur les gens.
01:48Parce que j'ai découvert après, c'est vrai qu'en scène on rentre pauvre finalement, et on s'enrichit du public, on sort riche de cet amour, de cet échange.
01:56Et c'était la première découverte, les premières émotions, et que j'ai à chaque fois, avec un trac immense, mais que j'ai à chaque fois ces émotions.
02:05Ben c'est plutôt bon signe, c'est plutôt bon signe. Premier rôle, Olivier ?
02:08Alors je faisais Albardier, comme le skier de Fernand Reynaud.
02:12Tiens, Albardier !
02:13Voilà, c'était un rôle meuble, figuration, j'étais au centre de la rue Blanche, c'est une pièce avec Audrey, j'ai devenu très ami, Pierre Bertin, première marine, Madeleine Renaud.
02:22Et puis du jour au lendemain, le metteur en scène Jean Meyer, j'étais donc élève, m'a appelé, il savait que j'avais une très bonne mémoire,
02:29et j'ai remplacé au pied, en apprenant le rôle dans la journée, la vie dont le prince est un enfant, de Monterland, au Théâtre Michel.
02:36Et j'ai joué ce soir même devant M. Henri de Monterland, et c'était une émotion extraordinaire de passer de figurant à tout de suite, deuxième rôle.
02:45De Albardier au deuxième rôle, c'est assez rapide.
02:49Vous avez tous les deux exercé à la télévision et au théâtre, des préférences, la froideur dans les caméras ou la chaleur du public, qu'est-ce que j'ai mis ?
02:57Le luxe c'est les deux, c'est cette alternance, j'ai beaucoup plus le trac au théâtre, mais j'ai une plus grande émotion et plus grande joie au théâtre en fait, mais j'adore tourner aussi.
03:12Même chose ?
03:12J'ai eu la chance de faire des théâtres ce soir, donc j'avais les deux en même temps.
03:16Le théâtre ce soir, oui, filmé.
03:17Oui, avec Michel Roux.
03:19Est-ce qu'il y a un matériel en scène ou un partenaire de jeu qui a profondément, qu'on dirait, influencé votre parcours ?
03:25Hum...
03:27Hum...
03:28Bah dis-moi, dis-moi.
03:29Ah oui, Olivier Lejeune.
03:31Très bien, très bien.
03:32Et vous, c'est génial.
03:33J'ai eu un professeur extraordinaire, j'en profite pour le citer, Jean-Laurent Cochet, j'étais au conservatoire avec Robert Manuel, Lise Delamart, Louis Seigny, mais vraiment, Jean-Laurent Cochet a été le professeur du XXe siècle, extraordinaire.
03:48Robert Manuel, grand acteur.
03:51Mais quelques coups de souvenirs avec lui. Je me souviens d'un 31 décembre, je vous le fais rapidement, j'ai du cabaret avec mon partenaire de l'époque, Patrick Green, et on va parler tout à l'heure de Brassens,
04:00et on a eu la chance de faire la première partie de Brassens à Babineau, et Manuel, à 2h du matin, il m'a dit, vous allez distraire mes amis, on est arrivé à 2h du matin pour avoir fait 12 cabarets,
04:10et là, il a ouvert les portes, il y avait Mireille Mathieu, Johnny Stark, Marcel Achard, et de 2h du matin jusqu'à 6h du matin, on a fait quelques sketchs avec Green,
04:20et en même temps, on a joué aux ambassadeurs jusqu'à 7h du matin. Cet homme, Robert Manuel, était quelqu'un d'exceptionnel.
04:27Vous savez, moi j'ai pris l'avion avec lui plusieurs fois avant, pour tant d'autres...
04:29Ah oui, pour aller là-bas.
04:30...pour d'autres raisons, et les hôtesses disaient, armement des toboggans, passez sur Manuel, et disaient, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là.
04:40Bon, vous vous êtes préparé, ça se prépare, tout bascule, ou alors, on y va comme ça, les mains dans les poches ?
04:46Ah ben maintenant, depuis le temps qu'on la joue, mais quand même, je la finalise et je la finasse à chaque fois, vraiment.
04:52Merci beaucoup, en tout cas, nous allons continuer cette conversation, puisque vous êtes nos invités jusqu'à 13h sur Europe.