Le Premier ministre François Bayrou présentait ce mardi 15 juillet les grandes orientations du gouvernement pour le budget 2026 : arrêter l’augmentation de la dette et relancer la production.
00:00Il y a plus de 50 ans que notre pays, tout courant politique confondu, n'a pas présenté un budget en équilibre.
00:1050 années que nos dépenses publiques dépassent chaque année les recettes.
00:17La dette de notre pays représente aujourd'hui plus de 3 300 milliards d'euros.
00:23Ça signifie 114% du produit national de chaque année.
00:31Chaque seconde qui passe, chaque seconde, la dette de la France augmente de 5 000 euros.
00:415 000 euros de dette supplémentaire par seconde.
00:47Voilà où nous en sommes.
00:49Et c'est pourquoi je crois que, comme nous le disons depuis l'installation du gouvernement, nous avons désormais le devoir de prendre nos responsabilités.
01:02Je crois que c'est la dernière station avant la falaise.
01:07Et l'écrasement par la dette, il faut l'appeler par son nom, c'est un danger mortel pour un pays.
01:13Nous sommes donc devant deux mouvements d'affaiblissement face auxquels nous devons mettre en œuvre deux plans d'action que je vous propose d'examiner maintenant et qui forment un ensemble cohérent.
01:27Un plan pour dire stop à la dette et un plan pour dire en avant la production.
01:35Ce plan repose sur cinq principes.
01:38Il s'agit d'un plan pluriannuel de retour à l'équilibre de la dette sur quatre ans.
01:452026, 2027, 2028 et 2029.
01:50C'est un plan réaliste et un objectif que nous affirmons atteignable.
01:58La promesse de ce plan et de notre engagement devant les Français est toute simple.
02:03C'est d'arrêter l'augmentation de la dette en quatre ans.
02:08C'est tout d'abord l'État qui va montrer l'exemple et stabiliser ses dépenses et même réduire son train de vie.
02:14L'État se fixe comme première règle de ne pas dépenser davantage à l'euro près en 2026 qu'en 2025, à l'exception de l'augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées.
02:33Les dépenses d'intervention seront contenues et, s'il le faut, réorientées.
02:39Pour y parvenir, aucun département ministériel ne sera exempté.
02:45Tous les ministères seront solidaires de cet effort collectif.
02:49Une contribution de solidarité sera créée, que nous définirons avec les commissions compétentes des deux assemblées.
02:58Et cette contribution devra faire participer à l'effort national les plus hauts revenus.
03:02Et comme je m'y suis engagé lors de l'adoption du budget, nous prendrons des mesures complémentaires pour lutter contre l'optimisation abusive des patrimoines non productifs.
03:16L'effort de la nation se doit d'être équitable, c'est-à-dire de demander peu à ceux qui ont peu et plus à ceux qui ont davantage.
03:27Il faut travailler plus. Il faut que toute la nation travaille plus pour produire et pour que l'activité du pays dans son ensemble soit plus importante dans l'année et pour que la situation de la France s'améliore.
03:45Je propose donc que deux jours fériés soient supprimés pour tout le pays.
03:48Je cite comme exemple, mais je suis prêt à accepter d'autres idées, le lundi de Pâques, qui n'a aucune signification religieuse,
03:59et le 8 mai, dans un mois de mai devenu un véritable gruyère.
04:04L'État apporte aux entreprises 211 milliards sur une seule année.
04:09Alors j'ai tout à fait conscience, sans vouloir critiquer la Haute Assemblée, que cette addition ajoute de manière un peu rapide des allègements de charges à des subventions.
04:22Il y a de multiples avantages de nature très différentes.
04:26Tout cela est un peu vertigineux, mais 211 milliards, disons en tout cas plus de 100 milliards, ce sont des sommes très importantes.
04:34Et il me semble qu'il faut reprendre la réflexion sur tout cet ensemble à partir d'orientations nouvelles et franches.
04:43Alors je vous propose que cette réflexion soit organisée autour d'un principe d'échange davantage.
04:50Moins de subventions, contre plus de liberté, de simplification et de confiance.
04:56Nous devons améliorer de manière générale la compétitivité, comme on dit, c'est-à-dire la capacité, l'efficacité et l'attractivité de notre économie.
05:08Le premier facteur sur lequel nous allons agir, c'est l'énergie.
05:12Car nous avons en France un atout immense, disposant d'une énergie bon marché en plus d'être abondante, souveraine et décarbonée.
05:22Nous devons davantage miser sur cet atout et remercier tous ceux qui ont, au travers du temps, permis l'édification de cette production d'électricité.
05:34Le deuxième facteur de compétitivité, c'est l'accès des entreprises au financement.
05:39Nous devons d'abord mettre les financements européens au service de la croissance et des entreprises européennes.
05:45C'est dans ce but que le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a lancé un label européen pour l'investissement de long terme
05:54qui permettra d'assurer le développement de produits d'épargne finançant notre croissance.
06:01Il nous faut aussi une stratégie globale de redressement de notre commerce extérieur.
06:06Nous allons passer en revue toutes les filières déficitaires, repérer les produits les plus propices à une localisation de la fabrication sur notre sol
06:17en vue de réduire nos importations.
06:21Nous devrons également soutenir nos filières d'excellence pour qu'elles le restent.
06:25Et donc des stratégies de filières associant les grandes entreprises et les pouvoirs publics locaux et nationaux
06:32devront rapidement être définies et mises en œuvre.
06:36L'État fédérera les grandes entreprises, entreprises moyennes et entreprises débutantes.
06:45Il les réunira, mais il ne peut pas faire tout seul.
06:48Et donc nous avons devant nous un important enjeu de redéfinition d'une stratégie nationale de reconquête de notre commerce extérieur.