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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, était l'invitée de France Inter ce lundi, dernier jour de négociations pour trouver un accord sur la reforme des retraites. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-23-juin-2025-3324003

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00:00Sonia de Villers, il est 7h48 et vous recevez ce matin la secrétaire générale de la CFDT.
00:11Quatre mois de conclave sur les restraites, il n'est pas sorti de fumée blanche.
00:15Pour éviter un cuisant échec, cet après-midi à 15h se tiendra une réunion de la dernière chance entre patronat et syndicat.
00:21Bonjour Marie-Louis Géon.
00:23Côté syndicat, tout le monde est là, sauf ce, rappelons-le, CGTFO qui avait claqué la porte au démarrage.
00:28Donc vous, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC.
00:33Mais côté patronat, savez-vous si oui ou non le MEDEF sera présent ?
00:37Non, je ne sais pas. C'est à eux qu'il faut poser la question.
00:39La CPME a déjà dit qu'il souhaitait participer, donc on attend de savoir si le MEDEF sera présent.
00:45Et c'est important puisque c'est la réunion de l'engagement, ce n'est pas une réunion de négociation.
00:51L'accord a été conclu la semaine dernière.
00:54On a convenu de se voir aujourd'hui pour savoir si l'équilibre budgétaire était au rendez-vous.
00:58Il l'est. Donc il y a un accord à clignature.
01:00Vous n'avez eu aussi une nouvelle de Patrick Martin ?
01:01Je n'ai pas une nouvelle.
01:02Non, non.
01:03Vous n'êtes pas parlé du tout ce week-end ?
01:04Non, non, je n'ai pas une nouvelle.
01:06Non, mais ça fait partie des relations entre les différentes organisations.
01:11Moi, je considère qu'aujourd'hui, il y a un accord qui est sur la table.
01:14Il est important de pouvoir le concrétiser.
01:17Mais donc il n'est plus négociable ?
01:18C'est la réunion de l'engagement.
01:19Marie-Louis Géon, je reprends juste vos mots pour que tout le monde comprenne bien.
01:21Quand vous dites qu'il n'y a plus de négociation.
01:23Il n'y a plus de négociation possible cet après-midi ?
01:26La date du 17 juin a été fixée comme la fin de la réunion du conclave.
01:30Dans une négociation, il faut savoir terminer.
01:32Après l'heure, ce n'est plus l'heure.
01:34Le match, on ne va pas rejouer le match aujourd'hui.
01:36C'est plié.
01:36Donc il y a aujourd'hui un équilibre qui est sur la table.
01:41Ce n'est pas l'équilibre de la CFDT.
01:42C'est l'équilibre entre les différentes organisations syndicales et patronales
01:46en fonction de l'ensemble des...
01:47Un compromis.
01:48Oui, c'est un compromis avec des propositions qui ont été faites.
01:51Pendant de longs mois, vous l'avez dit, il y a eu 4 mois de négociations.
01:54Je pense qu'aujourd'hui, c'est important de savoir arrêter la discussion
01:57et de savoir qui est vraiment prêt à s'engager.
02:00Donc je pense que c'est le moment de vérité.
02:03On va avoir...
02:04Donc qu'est-ce qui se passe si l'EDEF ne vient pas ?
02:06S'il ne vient pas, il y aura la CPME.
02:08On va voir si eux souhaitent s'engager sur ce qui a été discuté la semaine dernière.
02:11Vous savez, on est dans une discussion qui est totalement atypique.
02:16Il n'y a jamais eu de discussion de cette nature sur les retraites.
02:19Moi, je trouve que c'est extrêmement important
02:20et ça a été très intéressant de pouvoir poser l'ensemble de ces sujets
02:24des éléments qui auraient dû être le cœur des discussions en 2022,
02:28avant la réforme d'Elisabeth Borne de 2023.
02:32Aujourd'hui, si le MEDEF ne souhaite pas s'engager, c'est de sa responsabilité.
02:36Il a refusé de parler des 64 ans.
02:38Il refuse des avancées sur la pénibilité, sur les femmes.
02:41Moi, je pense qu'aujourd'hui, il y a sur la table des avancées très concrètes.
02:46Et la question, elle n'est pas pourquoi il faut tout de suite aboutir.
02:49Pourquoi c'est important d'aboutir ?
02:51La question, c'est pour qui ?
02:52Moi, je le fais pour les essentiels.
02:54Les travailleurs et les travailleuses qui étaient exposés au moment du Covid.
02:57Pour les mères.
02:58Pour les mères, les femmes qui ont eu des carrières,
03:00au cours de leur carrière des maternités,
03:02on a un dispositif qui permet de remettre de l'abondement de trimestre
03:09pour qu'elles puissent avoir de meilleures pensions
03:12et pouvoir bénéficier du dispositif de carrière longue.
03:16Le MEDEF serait prêt à faire un geste.
03:18Ça, c'est à eux de nous répondre.
03:20C'est à eux de nous répondre cet après-midi.
03:22C'est 200 000 femmes.
03:23200 000 femmes qui pourraient être concernées par ces dispositions.
03:26Donc, ce n'est pas un détail.
03:28Ce n'est pas des petites mesures.
03:29Sur la pénibilité, le texte final pourrait proposer un mécanisme
03:34qui donnerait des points aux travailleurs exposés à des conditions pénibles.
03:37C'est-à-dire porter des charges lourdes, être dans des...
03:39Vibrations mécaniques, gestes répétitifs.
03:42Des métiers comme les aides-soignantes, les carreleurs,
03:45les ouvriers du bâtiment,
03:48les personnes qui travaillent dans la sécurité privée, etc.
03:50Vous pourriez vous retrouver avec le patrimoine,
03:52le patronat, pardonnez-moi,
03:54sauf que le patronat est d'accord pour que ces points cumulés
03:59permettent des reconversions de la prévention.
04:01Pas des départs anticipés.
04:02Vous, vous souhaitez que ça puisse permettre des départs anticipés.
04:05Ça puisse être le cas et c'est ce qui est dans l'accord,
04:07qui est sur la table.
04:08Donc, nous, ça nous convient.
04:09On a fait des projections.
04:10C'est à minima 4 millions de personnes
04:13qui pourraient rentrer dans ce dispositif,
04:15cumuler des points,
04:17si la prévention n'est pas au rendez-vous,
04:18qu'ils puissent partir en départ anticipé.
04:21Donc, ça signifie le retour des régimes spéciaux ?
04:23Non, ce n'est pas du tout.
04:25Parce que dans notre dispositif,
04:27les personnes qui sont exposées à ces critères,
04:29mais qui sont dans des entreprises
04:30qui font de la prévention,
04:32les entreprises ont la possibilité de démontrer
04:35que la pénibilité ne s'applique pas
04:40et donc les personnes peuvent être retirées.
04:42Donc, c'est la prime en plus
04:43à ceux qui font de la prévention
04:45et qui n'exposent pas leurs salariés
04:46à des critères de pénibilité.
04:48Moi, je pense qu'on est dans un équilibre
04:50absolument qui est important
04:52entre la prévention et la réparation.
04:54Je ne peux pas croire aujourd'hui des employeurs
04:56qui m'expliquent que la seule prévention
04:58sera efficace.
05:00Je vous donne un exemple.
05:01Avec la réforme d'Elisabeth Borne,
05:03200 millions d'euros étaient accordés
05:04aux entreprises pour faire de la prévention
05:06chaque année.
05:08Sur les 200 millions,
05:0918 millions seulement ont été consommés.
05:12C'est-à-dire que les employeurs
05:12n'ont pas cette culture de la prévention.
05:15Et donc, moi, avant de leur dire
05:17« Je vous fais confiance,
05:18vous allez faire de la prévention »
05:19de façon sérieuse,
05:20je pense qu'il faut ce système
05:22de réparation
05:23et de voir comment la prévention fonctionne.
05:24Mais moi, je voudrais comprendre
05:25ce qui va se passer cet après-midi,
05:27Marie-Lise Léon.
05:28Comme vous dites,
05:28il n'y a plus de négociations possibles.
05:30Cet après-midi,
05:31il y a le texte
05:32qui a été concocté par Marrette,
05:34Jean-Jacques Marrette,
05:36l'animateur de la discussion
05:38et qui, de façon très équilibrée,
05:40a pris les propositions
05:41des organisations syndicales
05:43et des organisations patronales.
05:45Donc, cet après-midi,
05:46et sur la pénibilité,
05:47par exemple,
05:48cet après-midi,
05:49si le texte dit
05:50« Il n'y aura pas de départ anticipé. »
05:53Si le MEDEF dit
05:54« Il n'y aura pas de départ anticipé
05:55grâce à ces points de pénibilité. »
05:57Vous ne signez pas.
05:58Il n'y a plus de négociations possibles.
06:00Vous ne signez pas.
06:01Si le MEDEF refuse.
06:01Si le MEDEF refuse
06:04des départs anticipés
06:05sur la pénibilité,
06:06il n'y aura pas la CFDT.
06:07Il n'y aura pas la CFDT.
06:09Mais on est clair dessus
06:10depuis quatre mois.
06:12Donc, nous le répéterons.
06:14Et je pense que ce qui est important,
06:15c'est qu'il faut aujourd'hui
06:17sortir de ce déni
06:18qu'aujourd'hui,
06:19il y a des métiers pénibles,
06:21sortir la tête du sable
06:22et de se dire
06:23« On regarde cette réalité
06:24et on reconnaît ces métiers. »
06:26Un mot sur les décotes.
06:28L'âge à partir duquel
06:29les assurés ont droit
06:30à une pension à taux plein,
06:31même s'ils n'ont pas
06:32le nombre de trimestres requis
06:34pour y être éligibles.
06:3567 ans aujourd'hui.
06:37Vous réclamez 66.
06:39Le texte,
06:40s'il vous dit 66,5.
06:42Qu'est-ce que vous faites ?
06:43On n'est pas défavorable.
06:47Aujourd'hui,
06:48je vous le dis,
06:50le dogme des 64 ans
06:52a été posé comme un totem,
06:54une ligne infranchissable
06:55par le MEDEF.
06:56Ça ne veut pas dire
06:57que la CFDT,
06:57elle est pour les 64 ans.
06:59Aujourd'hui,
06:59on a bien compris
06:59qu'il n'y avait pas
07:00de voie de passage.
07:01Cet avancement de 67
07:03à 66,5,
07:05ça peut être une façon
07:06de répondre aux difficultés
07:09des femmes,
07:09notamment,
07:10qui ont des carrières
07:10très âchées
07:11et qui n'arrivent pas
07:12à aller accumuler
07:14leur trimestre
07:15jusqu'à 67.
07:16Donc, 66,5,
07:18c'est un équilibre.
07:19Ça peut être
07:20une voie de passage.
07:21Mais une égo,
07:23ce n'est pas noir ou blanc.
07:24Oui, mais là,
07:25ce n'est plus une égo.
07:26C'est vous qui dites.
07:26Oui, mais du coup,
07:27dans le texte,
07:28aujourd'hui,
07:29c'est 66,5.
07:30Moi, je pense que
07:31du côté patronal,
07:33six mois après,
07:34ils auraient quand même pu
07:35être plutôt sur les 66 ans.
07:36Six, voilà.
07:37Mais 66,5,
07:38acceptable.
07:39Vous et le patronat,
07:39vous êtes d'accord
07:40sur la nécessité
07:41d'équilibrer le régime
07:42des retraites privées
07:43en 2030
07:44pour résorber
07:44un déficit estimé
07:45à 6,5 milliards d'euros.
07:49Vous avez accepté
07:50que cet ajustement
07:51soit financé largement
07:52pour les retraités.
07:53Alors, concrètement,
07:54pour que tout le monde comprenne,
07:55on parle d'une hausse
07:55du taux de CSG
07:56en dehors des retraites modestes
07:58et d'une désintexation
07:59des retraites.
08:01En 2026,
08:02les retraites seraient
08:03sous-indexées
08:03de 0,8 points
08:04et en 2027
08:05de 0,4 points.
08:07Ça, ça vous irait ?
08:08Nous, ça nous va.
08:09On a toujours dit
08:10qu'il fallait des efforts
08:11entre les générations.
08:12Aujourd'hui,
08:13on a cet équilibre
08:15qui est sur la table.
08:17Et vous savez,
08:18quand on a les perspectives
08:19de la construction
08:20du budget 2026,
08:21on sécurise le fait
08:23qu'avec ces propositions,
08:25on ne soit pas
08:25sur une désindexation totale
08:27pour toutes les pensions
08:28ou une année blanche
08:29comme le gouvernement
08:29pouvait l'avoir.
08:30Le patronat,
08:31il propose quoi
08:32pour financer
08:33justement ce retour
08:34à l'équilibre ?
08:35Il finance surtout
08:36pas de dose de cotisation,
08:38pas de contribution
08:39des employeurs.
08:39Donc moi,
08:40je n'ai pas de proposition
08:41très...
08:42Je ne sais pas aujourd'hui
08:42ce que le MEDEF propose
08:43pour avoir cet équilibre financier.
08:46Nous, on a fait
08:46des propositions concrètes
08:47sur les retraités.
08:49Une contribution
08:50du côté des salariés
08:51et une contribution
08:52du côté des employeurs.
08:54Moi, je n'ai aujourd'hui
08:54que des refus
08:55de la part du MEDEF
08:57et du patronat en général.
08:58Donc la balle est dans leur camp ?
08:59La balle,
08:59elle est totalement
09:00dans leur camp.
09:00Enfin, je pense que ça peut
09:01être la conclusion
09:02de cet échange.
09:05Je peux faire la liste
09:06de ce que refuse le patronat.
09:07Je n'ai pas la liste
09:08de ce qu'il propose.
09:10Alors qu'on est en fin
09:11de discussion
09:12et qu'un accord
09:13est sur la table,
09:13aujourd'hui,
09:14la question n'est pas
09:15de savoir ce qu'il pense
09:16de telle ou telle mesure.
09:17C'est est-ce qu'il prenne
09:18l'accord qui est aujourd'hui
09:19sur la table ?
09:20Et donc, on saura
09:21à 15h si c'est le cas.
09:23Merci Marie-Lizion.
09:23Merci beaucoup.

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