Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 23/06/2025
Retrouvez « En toute subjectivité » avec Dominique Reynié sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:007h20 en toute subjectivité avec le directeur de la Fondation pour l'innovation politique, Dominique Reynier.
00:12Vous revenez Dominique sur l'intervention militaire américaine en Iran.
00:16Voilà Nicolas, Donald Trump a donc pris la décision de bombarder les sites nucléaires iraniens, on le sait.
00:22C'est un soutien puissant aux Israéliens.
00:25Mais je ne crois pas que le président des Etats-Unis a pris cette décision pour soutenir un allié, FUS Israël.
00:31En recourant aux armes, Trump donne surtout un coup d'arrêt aux forces qui défient les Etats-Unis,
00:38en premier lieu dans cette région clé dont dépend leur leadership mondial.
00:42D'abord par cette opération historique, Trump sape les bases arrières de mouvements islamistes,
00:48dont les actions sont manifestement plus souvent hostiles aux Etats-Unis qu'à la Chine ou à la Russie.
00:53Ensuite, en frappant l'Iran, Trump affaiblit aussi un soutien de Poutine à sa guerre contre l'Ukraine,
00:59à ses plans en Europe et en Afrique.
01:01Enfin, par sa décision, le président américain déstabilise une pièce majeure du système édifié par la Chine
01:08en marche vers la suprématie mondiale.
01:10Le monde ne croyait plus les Américains capables d'une telle décision.
01:14Il ne les croyait plus assez déterminés pour stopper l'avancée des Etats despotiques.
01:18Et d'où venait, Dominique, cette croyance dans l'impuissance américaine ?
01:23On ne peut pas oublier, Nicolas, l'échec des Américains en Afghanistan
01:27depuis les attentats du 11 septembre 2001
01:29jusqu'à l'évacuation dramatique de Kaboul en avril 2021.
01:34Ni le fiasco irakien provoqué par Bush en 2003,
01:38ni Obama qui n'a pas pu empêcher Bachar el-Assad de franchir en 2012
01:41cette ligne rouge que les Etats-Unis avaient eux-mêmes fixée,
01:45l'usage des armes chimiques.
01:46Et deux ans plus tard, en 2014, toujours Obama
01:49qui s'était montré tout aussi incapable de dissuader Poutine
01:52d'envahir la Crimée que Biden en 2022
01:54qui n'a pas su lui barrer la route de l'Ukraine.
01:57Le monde ne pouvait pas non plus oublier ces années de globalisation
02:00pendant lesquelles les présidents américains
02:02s'étaient tous félicités des performances économiques de la Chine
02:06depuis son entrée à l'OMC en 2001,
02:09parrainés par Bill Clinton et George W. Bush.
02:12Les Occidentaux ont-ils donc été trop naïfs ?
02:15Voilà des années que la première puissance du monde
02:18ne répond plus aux coups de boutoir des despotes
02:21autrement qu'en prônant la discussion,
02:23en offrant aux Russes et aux Chinois
02:25ce temps précieux qui leur a permis d'accroître leur force
02:28et leur dangerosité, comme les mollas iraniens
02:31qui, après tant de négociations,
02:33étaient sur le point de posséder la bombe atomique.
02:35D'où la décision de Trump en mai 2018
02:37de se retirer unilatéralement de l'accord nucléaire iranien.
02:41Les discussions n'étaient que des leurs.
02:43Notre ministre de la Défense, Sébastien Lecornu,
02:46le confirme dans Le Parisien du 22 juin hier.
02:50L'Iran dispose, je le cite,
02:51l'Iran dispose bien des différentes pièces
02:53pour une bombe nucléaire.
02:55Fin de citation.
02:56Reprendre les négociations aurait eu le sens
02:59d'un nouveau Munich.
03:00Mais cette fois, l'action militaire préventive
03:02a bien eu lieu.
03:03De fait, la décision de Trump bloque un jeu de bascule
03:06sur lequel compter les états despotiques
03:08pour opérer un renversement planétaire.
03:11Si le monde évite ce coup de force,
03:13nous ne devrons pas aux négociations,
03:15mais à l'esprit de décision,
03:17celui de Donald Trump.
03:18Dominique Régnier, merci.
03:21Et très bel été à vous.

Recommandations