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  • 22/06/2025

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00:00Europe 1 soir week-end, 19h, 21h, Pascal de la Tour du Parc.
00:04Régis Le Sommier, grand porteur auteur de l'ouvrage qui est Le Diable, l'autre où l'Occident est avec nous, Nathan Devers également, je le disais.
00:10Alors, bon, Régis Le Sommier, je voudrais quand même avoir votre regard, vous avez l'habitude de venir dans ce studio sur cette attaque historique des Etats-Unis en plein milieu de la nuit et ses conséquences.
00:18Évidemment, on s'interroge, il y a un conseil de défense à l'Elysée.
00:22Alors d'abord, juste le conseil de défense pour que les auditeurs d'Europe 1 comprennent bien de quoi on parle.
00:26A quoi cela sert-il et qu'est-ce qui peut être décidé à l'issue de ce conseil de défense ?
00:29Dans ce cas, il peut juste, je veux dire, les Français dans cette histoire ne sont pas partie prenante dans l'opération.
00:35Ils peuvent constater avec les informations, avec le renseignement français, ce qui a pu se passer,
00:42quelle est la potentialité que le nucléaire, le programme nucléaire iranien a été atteint.
00:50La vraie question qui se pose, et on en a un petit peu parlé tout de suite hors antenne, c'est la question d'uranium enrichi.
00:57Visiblement, il n'a pas été touché, mais ça paraît logique.
01:00Tout le monde disait dans ce studio, effectivement, l'uranium enrichi.
01:03Les Iraniens ne sont pas assez stupides pour avoir laissé l'uranium enrichi à l'endroit, effectivement,
01:07où ils savaient que les Américains allaient tapés, c'est-à-dire les sites où ils travaillaient sur le développement de la bombe.
01:11Tout à fait, et puis surtout, ce n'est pas la première fois que les Iraniens savent que,
01:16prennent conscience, sont bien conscients qu'il y a cette menace d'être potentiellement frappés.
01:22que dans ces centres se situaient, s'ils ont été détruits, là aussi, il faudrait voir au sol.
01:29Moi, j'ai fait le tour un petit peu des experts qui s'intéressent justement,
01:33qui essaient d'ausculter à chaque fois qu'il y a des frappes israéliennes ou américaines,
01:38l'état des dégâts.
01:39Il n'y a pas de consensus pour dire que tout a été détruit, en particulier à Natanz et aussi à Isparan,
01:45parce que les tomahocs qui ont été envoyés sur Isparan, ils font des dégâts.
01:49Mais face à la solidité des infrastructures mises en place par les Iraniens,
01:56eh bien, on peut douter que ces sites aient été vraiment endommagés.
02:00Et s'ils l'ont été, la vraie question, c'est que ces quelques 400 kilos d'uranium enrichi
02:06produits par les Iraniens à 60% d'enrichissement,
02:11eh bien, ne sont peut-être sans doute pas dans ces endroits-là.
02:14Là, on n'a aucune certitude d'où ils se trouvent.
02:17Il faudrait qu'on puisse aller voir, vérifier sur place.
02:20Aujourd'hui, c'est hors de question.
02:21Je veux dire, même quand la IEA observait le développement de l'uranium iranien,
02:27grâce à des caméras, grâce à tout le système qui avait été mis en place par l'accord de Vienne en 2015,
02:32tout ça s'est progressivement élucoré.
02:35Il y a encore un contrôle.
02:37L'Iran n'a pas quitté le traité de non-prolifération,
02:40même si son parlement l'a demandé.
02:42Mais pour le moment, on sait que les Iraniens maîtrisent ce qu'on appelle la taqiyya,
02:47c'est-à-dire la dissimulation.
02:48C'est un concept chiite à la base,
02:50et qu'ils ont sans doute d'autres endroits,
02:54d'autres laboratoires,
02:57et potentiellement aussi la possibilité de faire la bombe,
03:01mais même avec 400 kg de tiranium morocine.
03:03Donc on dit les choses, Régis Nossomier,
03:04pour que ce soit très clair dans la tête des auditeurs d'Europe 1,
03:07on a gagné du temps sur le programme nucléaire iranien,
03:09mais il n'est pas détruit.
03:10On ne peut pas dire qu'il soit détruit, je vois.
03:12Est-ce qu'il est détruit, ce programme ?
03:13Mais non, en fait.
03:14On n'a pas ce qu'on appelle le battle damage assessment,
03:20pour dire ce que disent les Américains,
03:21c'est-à-dire vérifier l'impact des frappes qui ont été faites.
03:26Alors, ces enseignements, d'après Donald Trump,
03:30sont décrits comme « very successful operation »,
03:33mais c'est toujours Trump.
03:36Marco Rubio nous dit « oui, l'uranium se trouvait à un endroit,
03:39il a été détruit »,
03:40mais en fait, on n'en sait rien.
03:41On peut écouter Donald Trump,
03:43il était très satisfait de son opération ce matin.
03:45Il est toujours satisfait.
03:46Écoutez.
03:47Alors, on n'a pas Donald Trump.
03:53Légitimité, satisfaction.
03:55Oui, vous pouvez l'imiter, Nathan Devers.
03:56Je ne sais pas, on a peut-être retrouvé Donald Trump,
03:58qui était à disposition.
04:00Oui, mais voilà, il était très satisfait, évidemment.
04:03Donald Trump qui joue, on l'a retrouvé ?
04:05Oui.
04:06On l'a retrouvé.
04:06Il y a peu, l'armée américaine a effectué des frappes massives de précision
04:13sur les trois principales installations nucléaires du régime iranien.
04:16Notre objectif était de détruire la capacité d'enrichissement nucléaire de l'Iran
04:21et de mettre un terme à la menace nucléaire posée par le premier État soutenant le terrorisme dans le monde.
04:27Ce soir, je peux annoncer au monde entier que les frappes ont été un succès militaire spectaculaire.
04:37Les principales installations d'enrichissement nucléaire de l'Iran étaient complètement et totalement anéanties.
04:44L'Iran, le tyran du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix.
04:48S'il ne le fait pas, les attaques futures seront bien plus importantes et bien plus faciles.
04:53Les attaques futures seront bien plus importantes et bien plus faciles.
04:56De quoi parle-t-il exactement Donald Trump, Régis Lossomier ?
04:58Il parle d'une éventuelle escalade à laquelle, à mon sens, il n'a aucun intérêt.
05:03C'est-à-dire que Donald Trump, dans cette histoire, met en péril sa base, la relation avec sa base,
05:09c'est-à-dire avec les gens qui l'ont élu aux États-Unis.
05:11Il faut écouter ce qui se dit du côté de Steve Bannon, par exemple, du côté de Tucker Carlson.
05:16Tucker Carlson dit, pour moi, l'Iran n'est pas une menace.
05:18Steve Bannon dit, rappelle l'Irak, rappelle l'Afghanistan,
05:23dit à chaque fois qu'on va au Moyen-Orient s'attaquer à une puissance, à l'histoire millénaire,
05:29c'est comme ça qu'il l'a décrit, ça se passe très mal.
05:31Il pense à l'Irak, par exemple.
05:32Évidemment.
05:32Et donc, là-dessus, la base américaine de Donald Trump a été convaincue, c'était une des pièces essentielles.
05:40Et ce que Trump essaye de faire, même s'il y a toujours la rhétorique inflammatoire, on va dire, de la menace et de l'écrasement,
05:47c'est ça la vraie philosophie de Trump, c'est qu'il pense toujours que la force peut écraser, qu'elle peut résoudre les problèmes.
05:54Mais dans son fort intérieur, il sait aussi qu'il y a une limite à cette force.
05:59Là, en l'occurrence, il a apporté à Israël ce qu'Israël attendait,
06:02c'est-à-dire l'utilisation des GBU-57 avec les bombardiers B2, les bombardiers furtifs.
06:09Il a offert ses armes, il a offert ses armes pour abîmer, comment peut-être anéantir, dit-il, le programme nucléaire dans certains sites.
06:19Il espère aussi, c'est-à-dire, de ne pas avoir à s'impliquer davantage, venir au secours d'Israël et être, je dirais,
06:31que la machine, finalement, l'entraîne en avant dans une guerre où, quelque part, à un moment ou à un autre, il va falloir aller au sol.
06:40Oui, c'est dramatique, là, si on envoie les troupes au sol, c'est fini, là, je ne sais pas.
06:43Non, mais il n'y a jamais d'autres solutions, il n'y a jamais trop d'autres solutions quand on est face à...
06:48La vraie question, c'est, le régime des Mollahs va-t-il tomber ?
06:51Là, encore une fois, rien n'est certain, il n'y a pas de signe pour le moment, on est avec une opposition totalement fragmentée,
06:58donc on est dans un cas de figure où il y a une énorme inconnue, et on sait qu'historiquement,
07:03on est allé avec des trémolos dans la voie en Irak la dernière fois, en expliquant que la démocratie arriverait après Saddam Hussein,
07:10ça ne s'est pas produit, on a eu d'âge.
07:11Ils sont peut-être partis un peu trop vite d'Irak pour pouvoir installer une démocratie, je ne sais pas,
07:15mais c'est facile d'aller taper, mais si on ne reste pas pour mettre les choses en place, effectivement, ça dégénérait, c'est un fiasco.
07:19Et si on n'y arrive pas avec de l'infanterie et qu'on ne plante pas le drapeau, on n'y arrive pas.
07:22Ils n'ont pas accompagnés Nathan Devers, je vois.
07:23En tout cas, moi, il y a une chose qui me frappe, avec toutes les incertitudes que nous avons,
07:27on ne sait pas si le régime des Iraniens, des Mollahs, va tomber, si l'Amérique va continuer et va aller encore plus loin,
07:32On peut faire un constat, quand même, c'est que c'est extrêmement rare qu'un empire s'effondre ou menace de s'effondrer,
07:39non pas par son talent d'Achille, mais par sa force.
07:42Si on réfléchit, les deux choses qui ont perdu le régime iranien, le régime islamiste,
07:48c'est un, le nucléaire, et Khamenei, le guide suprême actuel, quand il est devenu guide suprême,
07:54c'est lui qui a notamment intensifié tout le programme nucléaire avec une volonté,
08:00c'était d'éviter qu'il y ait une guerre sur le territoire souverain de l'Iran.
08:04Et de faire en sorte, après notamment le traumatisme de la guerre Iran-Irak, etc.,
08:08de rendre le territoire iranien inviolable.
08:12Résultat du nucléaire, contrairement à la Corée du Nord, qui a rendu ce pays plus fort,
08:15contrairement à la plupart des pays qui se sont engagés dans l'aventure nucléaire, contrairement à Israël aussi.
08:20Résultat du nucléaire, ça a suscité l'obsession de Netanyahou, l'obsession de l'Amérique, et ça a perdu l'Iran.
08:27C'est par cela que l'Iran a été attaqué.
08:29Et deuxièmement, Khamenei, toujours, a fait cette politique des proxys,
08:34c'est-à-dire créer des pays, une sorte de glacis, pour empêcher l'Iran d'être inviolable sur son territoire souverain.
08:40Et l'Iran a été affaibli par ces proxys.
08:44En général, dans l'histoire des empires, les empires tombent parce qu'ils ont des talons d'Achille,
08:48parce qu'il y a des secteurs qu'ils n'ont pas investis,
08:51parce qu'il y a des choses qu'ils n'ont pas assez bien faites.
08:53L'Iran, aujourd'hui, est attaqué par les deux points sur lesquels elle était le plus forte.
08:59Les proxys et le nucléaire.
09:01Et je crois que ça, c'est véritablement inédit dans l'histoire de la manière dont des empires ont pu,
09:07sinon s'effondrer, je ne veux pas aller plus vite que la musique, peut-être que les mollas...
09:09Non mais c'est intéressant ce que dit Nathan de Vers, si on prend effectivement ce regard et qu'on prend un peu de hauteur,
09:13vous avez tout à fait raison Nathan de le rappeler, enfin de le dire d'ailleurs, et de faire cette analyse.
09:18C'est-à-dire qu'il est possible que le régime des mollas tombe par là où il a péché, enfin c'est quand même...
09:25C'est très intéressant.
09:26Ce qu'il faut considérer, c'est qu'on est rentré dans la phase, le 12 juin, on est rentré dans la phase active,
09:32ou dans la phase directe de confrontation entre l'Iran et Israël,
09:36d'une guerre qui date, qui remonte en fait entre ces deux pays, à la fin de la guerre Iran-Irak justement.
09:42D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que pendant la guerre Iran-Irak,
09:46à cause d'une alliance de revers qu'Israël avait établie avant 1979 avec l'Iran,
09:52Israël a donné des pièces de rechange pour l'aviation iranienne, donc a soutenu l'Iran, pendant la guerre Iran-Irak.
10:00Après, les choses ont commencé à monter en puissance contre les deux,
10:04le régime des mollas a affirmé et répété qu'Israël devait être éliminé de la carte du monde.
10:10En fait, quelque part, paradoxalement, l'Iran est devenu ennemi des Etats-Unis,
10:15avant de devenir ennemi d'Israël en fait.
10:18Au départ, le fameux grand Satan de l'Ayatollah Khomeini, il vient de la crise des otages,
10:23de la confrontation avec justement l'affaire de l'ambassade à Téhéran,
10:26et l'arrivée de Khomeini entre 1979 au pouvoir.
10:29Mais ensuite, je vous dis, entre Israël et l'Iran, c'est quelque chose qui va se développer,
10:36justement, via ses proxys, c'est-à-dire que l'Iran va progressivement,
10:39constituer ce qui s'appelle le croissant chiite,
10:44et le croissant chiite, on l'a vu effectivement, s'est édulcoré, a disparu.
10:49Mais il y a eu aussi des moments où, contre Daesh, par exemple,
10:52les Etats-Unis se sont appuyés sur des forces, justement,
10:56qui étaient les milices chiites pro-iraniennes en Irak, pour faire reculer Daesh.
11:02Donc il y a eu des moments comme ça assez paradoxaux,
11:05où ces entités, les unes et les autres, ont connu des moments de plus de calme.
11:12En tout cas, pour ce qui est du développement du programme iranien,
11:16depuis très longtemps, Israël est convaincu qu'il s'agit effectivement d'une menace majeure pour lui.
11:21Bon, et maintenant, que peut-il se passer ?
11:22Quelles sont les capacités, effectivement, de l'Iran à répondre ?
11:25Parce que l'Iran a accusé Israël et les Etats-Unis d'avoir franchi la ligne rouge ce soir,
11:29que ça n'avait pas resté sans conséquence, éternelle, éternellement,
11:33c'est-à-dire que les Etats-Unis sont menacés de représailles.
11:36Voilà les mots utilisés par Téhéran.
11:39Que peuvent-ils faire, vraiment concrètement ?
11:42Est-ce qu'on en a une idée, une attente de verre ?
11:44Personne n'est devin, bien sûr.
11:45Ce qu'on peut constater, cependant, c'est que ces derniers jours,
11:49l'Iran, plusieurs jours de suite, a fait des menaces extrêmement violentes.
11:53Notamment un soir, ils ont dit, nous allons cette nuit vous réserver une surprise
11:57dont on se souviendra dans le monde entier, dans la région, pendant des siècles.
12:01Et il s'est à peu près rien passé le soir en question.
12:04Donc, le décalage, la disproportion entre des menaces à peu près exterminatrices
12:09et des événements tragiques, parce qu'il y a toujours des blessés, des morts,
12:12des bâtiments qui sont visés, mais en tout cas qui sont de moindre importance,
12:15elle doit être relevée.
12:17Il y a une question, à mon avis, qu'il faut se poser.
12:19C'est que si on prend les 25 dernières années,
12:21il n'est en effet, et je pense que Régis sera d'accord avec moi sur ce point,
12:25jamais arrivé qu'une dictature, même les 30, même les 40 dernières années,
12:29qu'une dictature tombe par une intervention extérieure.
12:32Et que ça débouche sur une démocratie.
12:35Il y a des dictatures qui ont pu tomber, mais ça n'a jamais débouché sur une démocratie.
12:38Ça vient du peuple ?
12:39Voilà.
12:40Alors, la question qu'il faut se poser, c'est, à partir de ce constat,
12:43est-ce qu'il faut en conclure que nous aurions tort de penser
12:47que ce qui se passe en Iran va aboutir à un changement, entre guillemets, positif,
12:52et qu'en fait, Israël et les États-Unis sont uniquement dans une vision militaire,
12:56ils décapitent les élites du régime, ils frappent des infrastructures,
13:00mais que derrière, ça va être le chaos, comme l'a dit le président de la République,
13:03ou est-ce qu'on peut espérer que, dans le cas de l'Iran,
13:06pour des raisons très spécifiques, propres à la société, à l'histoire de la société iranienne,
13:12à la révolte qu'il y a eu récemment depuis la mort de Massa Amini,
13:16à la manière dont le peuple iranien est très très hostile au régime des Mollah,
13:22est-ce qu'on peut imaginer un autre avenir, auquel cas ça remettrait en question
13:25la contestation, sinon du discours des néoconservateurs et des faucons américains,
13:29du moins de la notion d'ingérence, et de devoir d'ingérence.
13:33Mais donc les deux possibilités sont là, et je crois qu'il faut appréhender cette situation
13:39avec beaucoup d'humilité, en se disant que pour l'instant, il faut le constater,
13:43ça n'a jamais marché.
13:45Le seul dernier empire qui s'est effondré, c'est l'URSS,
13:47et il s'est effondré par lui-même, tout seul, sans la moindre bombe,
13:50sans la moindre... enfin en tout cas...
13:51Oui, bien sûr, pas d'affrontements.
13:53Il y a eu des ingérences, bien sûr, mais je veux dire, pas de cette manière.
13:56Voilà, donc est-ce que c'est un grand tournant,
13:58et ça nous oblige à changer tous nos paradigmes,
14:00ou est-ce que, comme l'a dit le Président,
14:03on va vers plus de chaos en Iran, malheureusement ?
14:05Bon, Régis Sommier, à votre avis, la réponse de l'Iran,
14:08qui ne se laissera pas faire, bien sûr,
14:10qui ne peut pas ne pas apporter de réponse,
14:12quelle peut-elle être ?
14:13Alors, il y a deux choses.
14:14Si vous me permettez de répondre très rapidement
14:17à ce que disait Nathan, qui est effectivement très intéressant,
14:20moi, je voudrais quand même attirer l'attention
14:22sur le fait que la classe régnante
14:24dans le cadre d'une dictature, justement,
14:27là, en l'occurrence, les gardiens de la Révolution,
14:29qui sont un véritable État dans l'État,
14:31ces structures liées aux gardiens,
14:33qui est une, on va dire, une armée supérieure en puissance,
14:37dix fois plus supérieure à l'armée régulière iranienne.
14:40L'armée régulière iranienne, elle est en seconde position.
14:44Et donc, les gardiens de la Révolution contrôlent tout,
14:47contrôlent en tout cas le programme balistique et autres.
14:49Ils ont des places dans la société,
14:51ils contrôlent, par exemple, tous les aéroports,
14:54ils contrôlent...
14:55Je veux dire, c'est une puissance incroyable.
14:57Et souvenez-vous, sous Saddam,
14:59il s'agissait des 20% d'arabes sunnites irakiens
15:04qui contrôlaient tous les rouages de la société.
15:07A partir du moment où vous renversez ce pouvoir,
15:09que la classe régnante se retrouve, en l'occurrence, en Irak,
15:13à la faveur de l'invasion américaine,
15:15traité comme citoyen de seconde zone,
15:17et que les chiites en Irak prennent le pouvoir,
15:19eh bien, vous avez Daesh, in fine,
15:21qui est une forme de revanche de Saddam Hussein.
15:23Donc, vous avez eu un mouvement insurrectionnel qui naît,
15:26et vous avez eu un peu le même mouvement
15:28avec les talibans en Afghanistan.
15:30Les talibans avaient le pouvoir,
15:32on vient, on bombarde,
15:34on décapite le régime,
15:35on renvoie les talibans dans leur campagne,
15:3820 ans plus tard, ils repartent de leur campagne,
15:40et ils reprennent les villes.
15:41Donc, si vous voulez,
15:42il faut faire très attention à ça.
15:44Vous avez aussi le problème des minorités en Iran.
15:46Vous avez des millions d'Azeris,
15:49vous avez des Kurdes,
15:50vous avez des Arméniens,
15:52vous avez aussi beaucoup de minorités.
15:54C'est un pays très très composite aussi.
15:57Et puis, vous avez les Iraniens de souche,
15:59qui longtemps ont été impénétrables,
16:00notamment, par exemple, au Mossad.
16:02Le Mossad a profité de la colère des Iraniens
16:05contre les Mollahs pour recruter.
16:07C'est aussi une part de son succès,
16:08et il y a ça.
16:09Mais il va falloir voir comment
16:11la société iranienne peut éventuellement évoluer.
16:13Mais vous allez très très loin,
16:14moi je pense à personne,
16:15notamment aux Israéliens,
16:16qui se demandent ce soir
16:17quel type de bombes ils vont prendre sur la tête.
16:19Alors ça, c'est...
16:19Ça, la réponse militaire,
16:20elle va être immédiate.
16:21On est d'accord ou pas ?
16:22Elle va être immédiate,
16:23mais regardez ce qui s'est passé.
16:24Vous avez passé un reportage
16:25où il y a eu deux immeubles qui ont été...
16:27Exact.
16:27Voilà, deux immeubles.
16:29L'autre jour, j'ai regardé un petit peu
16:30le type de missile qui a atteint Israël.
16:33L'Iran lance des choses extrêmement performantes,
16:37extrêmement modernes,
16:38mais en même temps aussi,
16:40ce qu'on appelle les Shahab-3,
16:43qui étaient les premiers missiles à longue portée.
16:45Il y en a un qui est arrivé
16:46et qui a tapé un immeuble en Israël.
16:48Ça veut dire quoi ?
16:49Ça veut dire qu'il existe aujourd'hui
16:51certaines fragilités dans le dôme de fer,
16:53dans les trois couches du dôme de fer,
16:55y compris dans le programme ARO,
16:57qui est la couche supérieure d'interception
17:00dans la stratosphère,
17:01c'est-à-dire au-delà de l'atmosphère
17:03pour les missiles balistiques.
17:04Eh bien, il y a des choses qui ne fonctionnent pas
17:06et il y a surtout une pénurie crainte
17:09de munitions pour, justement, protéger Israël.
17:12Et on le voit aujourd'hui,
17:14un des dignitaires iraniens,
17:16de façon, à mon avis, un peu prématurée,
17:18mais c'est l'idée pour eux,
17:20disait qu'il souhaitait rendre Israël
17:22bientôt inhabitable.
17:23Un autre dignitaire iranien
17:26expliquait qu'ils en avaient pour six mois.
17:28Pendant six mois,
17:29ils seraient capables de frapper
17:32et leurs missiles attiendraient Israël.
17:34Dernier mot,
17:35ces missiles,
17:36effectivement,
17:38ils sont moins nombreux
17:38que les premiers stables.
17:41Ils sont parfois plus puissants.
17:42Et puis,
17:43bien plus ciblés,
17:44bien plus coordonnés.
17:45Au départ,
17:45les Israéliens ont réussi une chose exceptionnelle,
17:47c'est la décapitation de l'armée,
17:50quasiment pendant la même réunion,
17:51une bombe sur le QG,
17:53plus d'armée,
17:54enfin plus de tête de l'armée.
17:56Progressivement,
17:56les Iraniens,
17:57et plus vite qu'on l'imaginait,
17:58se sont réorganisés,
17:59et on a vu les frappes,
18:00tout à coup,
18:01être beaucoup plus précises,
18:02contre des bâtiments,
18:04contre des bases militaires israéliennes.
18:06Là,
18:06on ne voit pas les dégâts,
18:07il y a le blackout total.
18:09Mais,
18:09on voit les dégâts en ville,
18:11et c'est quand même assez considérable,
18:12et on comprend bien
18:13qu'il y a aussi,
18:14chez les Israéliens,
18:15l'idée de se dire
18:17combien de temps ça va durer,
18:18et si ça dure pendant des mois,
18:20et il y a des blessés,
18:21il y a eu une centaine de blessés,
18:22il n'y a pas eu de mort aujourd'hui,
18:23mais il y a quand même
18:24eu une centaine de blessés,
18:25c'est une inquiétude,
18:27et dans la durée,
18:29qu'est-ce que ça va donner ?
18:30Parce que là,
18:30c'est des succès,
18:31on va dire,
18:32pour Israël,
18:32pour les Américains,
18:33mais dans la durée,
18:34jusqu'où ça va aller,
18:36je ne suis pas sûr
18:37qu'à ce moment-là,
18:37le temps joue pour Israël.
18:39Merci beaucoup,
18:40Régis Lésemi,
18:41merci d'avoir été avec nous
18:42dans le Sud européen
18:43pour cette émission spéciale
18:44qui consacrée aux conséquences
18:46des frappes américaines
18:47et d'entrée en guerre
18:48des Etats-Unis.

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